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GALERIE HISTORIQUE

DES

CONTEMPORAINS.

DES

CONTEMPORAINS,

OU NOUVELLE

BIOGRAPHIE,

SEULE ÉDITION, DANS LAQUELLE SE TROUVENT RÉUNIS LES HOMMES
MORTS OU VIVANS, DE TOUTES LES NATIONS, QUI SE SONT FAIT
REMARQUER A LA FIN DU 18me SIÈCLE ET AU COMMENCEMENT de
CELUI-CI, PAR LEURS ÉCRITS, LEURS ACTIONS LEURS TALENS,

LEURS VERTUS OU LEURS CRIMES.

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SECONDE ÉDITION,

Augmentée de deux volumes de Supplément et de 100 Portraits.
TOME SIXIÈME.

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AUG. WAHLEN ET COMP, IMPRIMEURS-LIBRAIRES.

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KABRIS (JOSEPH), né à Bordeaux, a occupe Paris pendant assez long-temps par la singularité de son histoire ; il fut fait prisonnier sur un bâtiment français, où il servait en qualité de matelot, et conduit en Angleterre, où il obtint la permission de passer à bord d'un vaisseau baleinier, destiné pour la mer du Sud. Echappé au naufrage de ce bâtiment, qui périt sur les côtes de l'île de Noukahiwa (Ste-Catherine), dans le grand Océan, Kabris tomba dans les mains des anthropophages,qui s'apprêtaient à lui faire subir le sort de Cook, de Marion, et probablement de l'infortuné la Peyrouse, lorsqu'au moment même où le terrible casse-tête était levé sur lui, la jeune Valmaïca, fille du roi du pays, qui était présente à la cérémonie, obtint sa grace, et devint peu après son épouse. Dès le lendemain de la fete de son mariage, où Kabris avait paru couvert d'un manteau d'écorce d'arbre, pareil à celui du roi, ce monarque le tatoua lui-même, à la manière des grands du pays, et lui traça, sur la partie gauche du visage, le signe qui distingue la famille royale de Noukahiwa. Investi alors des fonctions de grand-juge, il s'en acquitta avec beaucoup de sagesse et une aptitude que lui rendit facile la simplicité du langage et des lois de ce peuple, chez qui l'embarras des formes n'entrave point encore la marche de la justice. Kabris, devenu père depuis neuf années, jouissait, dans son éminente magistrature, du bonheur de la famille et des faveurs de la fortune, lorsqu'il fut enlevé, dit-il, pendant son sommeil, par le capitaine russe Krusenstern (voy, ce nom). Arrivé à Pétersbourg, il fut nommé professeur de natation à l'école impériale de

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marine; et il retourna en France en 1817, sur les bâtimens qui vinrent chercher une partie des troupes russes en France. Dans les premiers jours de son arrivée à Paris, il fut présenté au roi, qui lui donna des marques de sa bienveillance, et il reçut, quelque temps après, le même accueil du roi de Prusse, qui se trouvait alors dans cette capitale. Avant de se rendre dans sa ville natale, Joseph Kabris s'est offert à la curiosité publique, afin de prélever sur elle les fonds destinés aux frais de son voyageà Bordeaux, d'où il se proposait de retourner dans la mer du Sud, voulant de nouveau rendre les oracles de la justice aux anthropophages de Noukahiwa, dont il prétend avoir adouci les mœurs. Joseph Kabris montre du sens et de l'instruction, et met, dans ses réponses, un ton de franchise qui permet de ne pas appliquer, au moins trop rigoureusement, à ses récits, l'épithète fácheuse qui nous vient des bords qui l'ont vú naître.

KALKREUTH (Le comte DE), feld-maréchal prussien, né en 1736, fit, avec beaucoup de distinction, la guerre de sept ans, en qualité d'adjudant-général du prince Henri de Prusse, et contribua beaucoup, par ses avis, aux succès de ce prince, qui reçut du roi son frère, à la face de l'Europe entière, le glorieux témoignage de n'avoir jamais commis de faute dans le commandement des armées. Dans les instans où la santé du prince Henrine luipermettait point de s'occuper du service, le général Kalkreuth le remplaçait dans la di rection des opérations militaires, et déploya, dans des circonstances très-critiques, autant d'activité que de talent. Cependant il n'a jamais revendiqué, ni en

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