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docteur Patrick, que son profond savoir et son rare mérite firent depuis élever à l'épiscopat, était pour-lors ministre de cette paroisse; ce fut lui qui fit le service. M. Longueville aurait souhaité mêler les cendres de notre auteur avec celles des rois et des grands hommes qui reposent à Westminster; ceux qui avaient montré le plus d'amitié à S. Butler, refusèrent d'y contribuer. En 1721, un citoyen de Londres lui fit élever, dans cette abbaye, un monument sur lequel il fit graver l'épitaphe suivante : M. S.

SAMUELIS BUTLERI,

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Qui Strenshamic, in agro Vigorn, nat. 1612,
Obiit Lond. 1680.

Vir doctus imprimis, acer, integer;
Operibus ingenii, non item præmiis, felix:
Satyrici apud nos carminis artifex egregius;
Quo simulatæ religionis larvam detraxit,
Et perduellium scelera liberrime exagitavit :
Scriptorum in suo genere, primus et postremus.
Ne, cui vivo deerant fere omnia,
Deesset etiam mortuo tumulus,
Hoc tandem posito marmore, curavit
Johannes Barber, Civis Londinensis, 1721.

CLÉ

GÉNÉRALE DE L'HUDIBRAS,

Poëme anglais de S. Butler, et de quelques

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autres écrits satiriques de ce temps, qui font allusion à la révolution arrivée sous Charles 1.

A lire avant d'ouvrir l'HUDIBRAS.

Extrait du Magasin Encyclopédique, tome X, 1796.

Ce morceau de littérature anglaise est détaché d'un

vocabulaire manuscrit assez étendu de grammaire, de littérature, de biographie, etc., britanniques : voilà pourquoi on y rencontre plusieurs renvois à d'autres articles pour remplir le but de ce dictionnaire, mais dont l'explication n'est point ici nécessaire pour le perfectionnement de cette clé, et qui n'auraient fait qu'allonger cet article sans nécessité. La seule branche de la biographie dans le dictionnaire dont nous parlons, contiendra environ deux mille articles de personnes vivantes, et beaucoup d'autres articles d'anciens personnages omis dans nos meilleures biographies, qu'il est bon cependant de connaître pour l'intelligence des anciens auteurs anglais. ( Voir l'avant-dernier alinéa page XXXII.)

L'Hudibras, ce poëme unique dans son genre, c'est l'expression de Voltaire, et qui, suivant cet excellent critique, pétille de saillies, de sel et d'esprit; que la plupart des anglais savent par cœur, ne peut, comme le Dante, être lu ni goûté par des étrangers, parce que tout y fait allusion à des faits éloignés; parce que la plaisanterie tombe sur la théologie et sur les théologiens de ce temps-là; parce qu'il faudrait à tout moment un commentaire, et que la plaisanterie expliquée cesse d'être plaisanterie.

On nous a donné, en 1757, une édition en anglais de ce poëme satiri - comique, avec une traduction à côté en vers français, dans laquelle l'anglais est rendu presque vers pour vers, traduction qui n'est pas sans mérite. Cette édition est, de plus, enrichie d'un long commentaire en notes qui terminent chacun des trois volumes, et auxquelles le traducteur français renvoie son lecteur plusieurs fois dans une même page.

Pour s'épargner ces rapprochements ennuyeux et pénibles pour celui qui ne lit que pour s'amuser, pour remédier à cet inconvénient, l'auteur de cet article s'est fait, pour son usage, une espèce de clé générale du poëme de S. Butler, en neuf à dix sommaires ou paragraphes, faits pour être lus avant d'ouvrir l'Hudibras. Ces sommaires mêmes ont cet avantage qu'ils peuvent être lus sans le poëme avec quelque intérêt, parce qu'ils développent l'esprit de la révolution anglaise, et le sens caché ou difficile à saisir d'une mul

titude d'autres écrits satiriques qui y ont rapport; parce que la plupart des principaux traits de la révolution britannique font, à différentes époques, tantôt un contraste frappant, tantôt une ressemblance marquée avec la révolution française; parce qu'ils nous apprennent à connaître et à comparer les hommes d'alors et d'aujourd'hui, les uns superstitieux fanatiques, les autres philosophes enthousiastes, ou athées sanguinaires et féroces; leçon précieuse pour le moraliste et le législateur; et puis, enfin, parce qu'ils nous confirment cette vérité, que les hommes de tous les pays et de tous les temps sont toujours des hommes. Honni soit qui mal y pense.

Devise de l'ordre de la Jarretière en Angleterre.

1. Des révolutions parlementaires au temps de Charles I; des membres du parlement; des juges-de-paix; des juges du roi Charles I, etc.; leur politique, leurs ruses, leurs torts, leurs travers, leurs singularités, leurs injustices et ridicules, etc.: relevé nécessaire pour saisir tout le sel des plaisanteries énoncées la plupart à demi-mot, et d'autres ayant un double sens dans le poëme de l'Hudibras de S. Butler.

S I.

Cet article et les suivants sont extraits du commentaire joint à la traduction de ce poëme anglais,

par Towneley, Paris, Ganeau, 1757, trois volumes in-12, dont nous avons parlé page xiv.

On accusait la chambre des communes, dès le commencement de la révolution, d'avoir excité et fomenté en secret les troubles et les révoltes populaires contre le roi. De là, dans les commencements et depuis, ces réunions tumultueuses, tantôt des femmes en trèsgrand nombre et en cocarde ; tantôt des artisans, des apprentis, et des différents corps de la ville de Londres; souvent réitérées, et toujours très - nombreuses, avec des inscriptions menaçantes à leurs chapeaux.

La pratique du parti anti-royaliste était de se faire de chauds prosélytes parmi les artisans et leurs apprentis, mais sur-tout parmi les femmes. Ils savaient que, douées d'un naturel plus vif et plus ardent, elles réussiraient à provoquer et enrôler dans leur parti leurs amants, leurs maris, et la multitude d'un caractère plus lent à se décider.

Dans un moment de crise, les dames de Londres, pour soutenir la cause du parlement, se défirent de leurs bijoux, de leurs pierreries, et par-là soudoyèrent pendant un temps l'armée contre le roi. Dans une autre circonstance elles encouragèrent, par leur propre exemple, les travailleurs, en traînant elles-mêmes la brouette, en leur portant du vin et des provisions jusqu'à plus de cinq milles de Londres, et ainsi firent beaucoup avancer les fortifications de Turnham-Green.

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