Page images
PDF
EPUB

vivent à l'état sauvage dans l'Empire du Milieu, la plupart très différentes de celles que nous connaissons en France.

M. Leclère fait remarquer l'intérêt que présente ce travail et ajoute des renseignements qui le complètent. Au cours d'une mission scientifique en Chine, où il a connu le P. Bodinier, il a pu se rendre compte des conditions spéciales dans lesquelles y croissent les vignes, en raison de la constitution géologique de la contrée, dont il était chargé de faire l'étude.

Lecture est ensuite donnée d'une note de M. l'abbé Letacq sur le Grand Corbeau (Corvus Corax L.) dans la forêt de Perseigne.

Séance du 18 juin 1905.

PRÉSIDENCE DE M. GENTIL,

Président.

M. DEAN-LAPORTE, SECRÉTAIRE.

M. Gentil présente un travail ayant pour titre : Inventaire général des observations ornithologiques sarthoises faites depuis un siècle et met à cette occasion sous les yeux de ses collègues un certain nombre d'oiseaux rares appartenant à la collection du Lycée, créée par ses soins.

Séance du 9 juillet 1903.

PRÉSIDENCE DE M. GENTIL,

Président.

M. DESCHAMPS LA RIVIÈRE, SECRÉTAIRE.

M. le Président communique une lettre de M. le Maire du Mans l'informant que, dans sa séance du 19 juin, le Conseil municipal a voté la subvention annuelle de 500 fr. accordée à notre Société.

M. Deschamps la Rivière lit un nouveau fragment de son étude sur Maguin, pour faire suite à ses précédentes communications.

M. Gentil donne ensuite lecture d'une note ayant pour titre : Quelques mols au sujet de Primevères hybrides, où il expose les observations qu'il a faites aux environs de Ruaudin, le 19 avril dernier, dans des conditions permettant de bien se rendre compte du rôle de chacun des parents.

Séance du 15 octobre 1905.

PRÉSIDENCE DE M. GENTIL,

Président.

M. DEAN-LAPORTE, SECRÉTAIRE.

A l'occasion du dépouillement de la correspondance, M. Leclère explique comment aujourd'hui les beurres de Bretagne prennent le chemin du Danemark pour être ensuite, après modification préalable et démarquage, expédiés en Angleterre.

Mgr Léveillé présente un travail ayant pour titre : Glanes sino-japonaises, concernant plus particulièrement les Rubus du Japon, dont il met sous les yeux de la Société de nombreux spécimens, faisant partie de son important herbier.

Séance du 12 novembre 1905.

PRÉSIDENCE DE M. GENTIL,

Président.

M. DÉAN-LAPORTE, SECRÉTAIRE.

Après le dépouillement de la correspondance, M. Déan-Laporte donne lecture d'une Notice sur la bibliothèque communale de la Ville du Mans. Ce travail, qui présente le plus grand intérêt, sera publié dans notre prochain Bulletin,

Séance du 10 décembre 1905.

PRÉSIDENCE DE M. GENTIL,

Président.

M. DEAN-LAPORTE, SECRÉTAIRE

Lecture est donnée d'une Note sur les Characées observées dans le

canton de Saint-Paterne, par M. l'abbé Letacq.

M. Gentil communique le Relevé des observations botaniques faites dans la Sarthe en 1905.

[merged small][ocr errors][merged small]
[ocr errors][merged small][ocr errors][merged small]

Archiviste de la Société d'Agriculture, Sciences et Arts de la Sarthe (1)

Par M. le D' DELAUNAY, membre titulaire

Il y a bien vingt ans que j'ai fait la connaissance de M. Brière; j'étais encore tout enfant, lorsqu'un homme, qui le tenait en haute estime, me mená chez lui certain jour. M. Brière habitait alors, sur le quai Louis Blanc, une maison qui avait été l'évêché constitutionnel et dont son père avait fait une scierie. Elle a encore grand air. Il y a des coquilles Louis XV au linteau des fenêtres et une vigne vierge dans la cour. Le maître nous reçut dans sa bibliothèque ; une odeur de sève et de résine s'y mêlait à l'âcre parfum des vieux bouquins ; il me montra ses trésors, parmi lesquels, j'ai bon souvenir, l'Histoire de Mayenne de Guyard de la Fosse, et les oiseaux et poissons de Pierre Belon; et le possesseur de tant de livres m'inspira dès lors une grande considération.

J'eus depuis l'occasion, dont je m'applaudis, de resserrer ces relations; mais M. Brière avait déserté le logis historique des bords de la Sarthe pour se retirer dans la rue des Fontaines. A l'annonce d'un visiteur, dès le seuil du salon il s'arrêtait, soulevait sa calotte, et saluait avec une grande politesse

(1) Voy. sur M. Brière: M. Louis Brière bibliothécaire archiviste de la Société historique et archéologique du Maine, par R. Triger, in Revue hist. et archéol. du Maine, T. LIX, 2 livraison, 1906, pp. 205-211. M. Brière né au Mans le 4 septembre 1838, de François Brière, négociant, et de Rosalie Receveau, y est mort le 15 janvier 1906.

SOCIÉTÉ DES ARTS

14

dans laquelle il entrait quelque timidité; mais bientôt la réserve était rompue, et il vous faisait monter dans la cité des livres, et l'on pouvait savourer d'avance le plaisir de voir de belles choses,

Il occupait tout en haut de sa demeure une pièce tapissée de rayons; des fenêtres on découvrait, par dessus la fumée des toits de la ville, la campagne lointaine. C'est là que du matin au soir il se plaisait à travailler; explorateur assidu des catalogues des bouquinistes, il avait amassé un à un, patiemment, une foule de volumes variés, d'incunables, d'autographes et de manuscrits concernant l'histoire de notre province ou écrits par des Manceaux. Robert Garnier et Racan, Baïf et La Croix du Maine, Jacques Peletier et Tahureau, Ambroise Paré et Pierre Belon, le Comte d'Alsinois, François Pyrard, Bertin Dieuxivoye et Jean Bineteau, le Père Mersenne et Dom Bondonnet, Bernard Lamy, Julien Bodereau, Cureau de la Chambre, Guyard de la Fosse, Jean Verdier, Véron de Forbonnais et Volney, Le Paige et Pesche, Cauvin, Dom Piolin, Desportes, Hauréau, la Faculté, la Pléiade et l'Académie, nos mathématiciens, nos jurisconsultes, nos théologiens, nos naturalistes et nos voyageurs, nos historiens et nos érudits, étaient tous là rangés en concile sur les tablettes de chêne. M. Brière les connaissait tous, il était leur ami; il avait les bonnes éditions, et aussi les mauvaises, qui ont leur prix. En cette compagnie il compulsait à journées entières des parchemins sigillés et des feuillets timbrés par trois siècles de fiscaux; pour les déchiffrer et les comprendre il avait appris tout seul le grec et le latin, n'étant passé que par l'école mutuelle. Il avait hérité les volumineux dossiers de deux érudits de notre ville, l'abbé Esnault, son cousin, et l'abbé Lochet, fort riches de documents sur les familles et les paroisses du Maine, et il travaillait à les grossir pour son propre compte. Il prenait des fiches, notules et références, incessamment, et les rangeait avec minutie; il savait le parti que l'on peut tirer du moindre document, même banal, tel qu'une lettre de faire part ou un

article de journal. Plus d'une fois ce butin qu'il amassait au jour le jour rendit service à un chercheur en quête de renseignements; car jamais M. Brière n'en refusa un seul; il pratiquait l'hospitalité du travail dans la plus large mesure, et peinait pour les autres.

Mais il ne parlait pas souvent de tout ce qu'il avait donné, et mentionnait plus volontiers ce qu'il avait reçu, à la louange des donateurs; car il était fort sensible aux remerciements quand ils prenaient la forme d'un volume pour sa bibliothèque. Encore que sa modestie l'ait rélégué dans une ombre volontaire, il fut certes le collaborateur anonyme de presque tous les ouvrages qui de nos jours ont paru sur le Maine. Pour satisfaire à une demande, il bouleversait sa librairie ou plutôt découvrait avec certitude et précision, dans la masse énorme de ses liasses, les notes requises, grâce à une rigueur de classement dont il ne se départit jamais il les prêtait complaisamment et je ne saurais mieux le comparer pour l'ordre et l'obligeance qu'à un homme qui fut aussi, mais dans un autre temps et sur un autre théâtre, la Providence des érudits, j'ai nommé M. Camille Falconet, bibliophile. Et il mourut un peu comme lui, sur la brèche : la veille même de sa mort, entre deux crises d'angine de poitrine, M. Brière avait voulu monter dans son cabinet et y travailler encore.

J'ai dit avec quelle facilité M. Brière se dépouillait de ses trésors, à son propre détriment; aussi a-t-il publié, pour son compte personnel, moins qu'on n'eût pu l'attendre des ressources dont il disposait. De plus, un scrupule excessif de documentation. le portait à temporiser, à garder en portefeuille des travaux lentement grossis et qui finalement n'ont point vu le jour. Il a édité quelques pièces manuscrites, dont le recueil le plus important est la Correspondance de Dom Jean Colomb, limousin, bénédictin de l'abbaye Saint-Vincent du Mans, auteur de Mémoires pour servir à l'histoire de ladite abbaye et collaborateur de ce dom Rivet et de ce dom Taillandier auxquels l'érudition doit l'Art de vérifier les dates et l'Histoire littéraire de la

« PreviousContinue »