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nos armes à Denain, le maréchal Villars, remporta de nouveaux avantages, et, par la prise de Landau et de Fribourg en Brisgau, força le prince Eugène à un accommodement.

Les négociations furent renouées à Rastadt, et aboutirent à un traité auquel l'Empire accéda par la convention de Bade, en date du 7 septembre 1714. Il fut stipulé que l'Autriche ne prendrait possession des provinces espagnols des Pays-Bas qu'après avoir determiné les frontières hollandaises; qu'elle recevrait en Italie, Naples, la Sardaigne, Milan et les stati degli presidi; qu'elle consentirait à la réintégration des électeurs de Bavière et de Cologne dans la confédération germanique, et reconnaîtrait l'électorat de Hanovre. L'empereur reprit aussi le Vieux Brisach et Fribourg, en compensation de Landau qui fut cédé à la France. L'Empire fut rétabli dans le même état qu'avant le commencement de la guerre. Ainsi donc la paix de Bade fut le complément et la confirnation du traité de Rastadt, qui luimême peut être considéré comme une | conséquence des arrangements d'Utrecht.

BADE (Relations de la France avec le grand-duché de). Voyez CONFÉDÉRATION GERMANIQUE.

BADE (Stephanie, grande-duchesse de. Voyez STEPHANIE.

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BADEN (Combat de). Les Autrichiens, vaincus dans toutes les rencontres, depuis le passage du Rhin par general Moreau, ne cessaient d'acfamuler des troupes dans les positions Ps plus fortes de la Souabe, pour arPeter la marche des Français. Un poste portant, entre Gersbach et Radstatt, ur parut susceptible de recevoir des rees nombreuses. Leur avant-garde ait placée derrière la rivière de la ach, sur les hauteurs du village de , et le long du chemin de Baden à ersbach. Le général Desaix, informé 15 mouvements de l'ennemi, donna dre au général Sainte-Suzanne d'emprter ces positions à la baïonnette. Sante-Suzanne s'approche de Baden,

sidere les forces autrichiennes ;

elles lui paraissent inattaquables de front: il les fait tourner par la gauche d'une montagne, tandis que l'on s'empare du village de Oss. Cette manoeuvre réussit. L'ennemi, qui n'est plus couvert par la Olbach, se hâte de battre en retraite; un capitaine et quatrevingts soldats sont faits prisonniers à Oss; mais on est forcé, par la fatigue du combat et de la marche qui l'avait précédé, à remettre au lendemain une attaque plus décisive sur Radstatt. (Voyez ce mot.)

BADJER (Louis), apprêteur d'étoffes à Lyon. Lorsque cette ville fut prise en 1793, par les troupes de la Convention, le frère de Louis Badger était à l'hôpital, par suite des blessures qu'il avait reçues pendant le siége. Il fut cependant cité devant la commission militaire établie pour juger ceux qui avaient pris part à la défense de la ville. Louis Badger l'apprit; et sachant que son frère était d'avance condamné, il alla se présenter à sa place et marcha au supplice, heureux de lui sauver ainsi la vie.

BADONVILLIERS (Bodonis villare), petite ville de la Lorraine à six myriamètres sud-est de Nancy. Cette ville servit de résidence au duc Francois II. Elle était divisée en deux parties l'une avec le haut faubourg était au duc de Lorraine, l'autre appartenait au prince de Salm. Par le traité fait en 1751, entre Stanislas et le prince, ce dernier céda la moitié de Badonvilliers au possesseur de la Lor-raine.

BADUEL (Claude), naquit à Nîmes vers la fin du quinzième siècle. Il s'éleva, par la protection de la reine de Navarre, sœur de François Ier, à un rang distingué dans l'université de Paris, et fut nommé, en 1539, recteur du collège des Arts que François Ier venait d'etablir à Nimes. En 1555, il fut obligé de se retirer à Genève pour échapper aux poursuites dirigées contre les calvinistes. Il y devint ministre et professeur de philosophie et de mathématiques. Les ouvrages qu'il a publies, sont écrits en latin.

BAER (Frédéric - Charles), né à

Strasbourg, le 15 décembre 1719, mort dans la même ville, le 23 avril 1797, associé correspondant de l'Académie des sciences, et professeur de théologie à l'université de Strasbourg. Ii a publié un grand nombre d'ouvrages, dont les principaux sont : Oraison funebre du maréchal de Saxe, prononcée en 1751; Essai sur les apparitions, 1751; Lettre sur l'origine de l'imprimerie; Essai historique sur les Atlantides, 1762; Oraison funèbre de Louis XV, 1774. Le recueil de l'Académie des inscriptions et belleslettres contient plusieurs mémoires de Baër.

BAERT (Charles-Alexandre-Barthélemy François de), né à Saint-Omer, parcourut l'Angleterre en 1787 et 1788, puis l'Espagne, où il se trouvait lors de la révolution. Il fut nommé député de son département à l'Assemblée législative; en 1791, il vota pour la liberté des cultes, et en 1792 contre le projet de déclaration de guerre à Léopold, roi de Bohême et de Hongrie. Dans la journée du 20 juin, il était auprès de Louis XVI, lorsque le peuple pénétra aux Tuileries; il chercha à rassurer le roi en lui promettant l'appui de l'Assemblée. Après le 10 août, Baërt, monarchiste par opinion, alla passer quelques mois à Saint-Omer, et se réfugia ensuite aux Etats-Unis d'Amérique. Il ne reparut sur la scène politique qu'en 1815, envoyé par le département du Loiret à la chambre des représentants. Il se montra à cette époque ce qu'il avait été autrefois, un homme timide et sans intelligence politique.

BAGAUDES. Au milieu du troisième siècle de notre ère, l'empire romain était livré à une crise violente qui faisa t prévoir déja sa prochaine dissolution. Chaque province se soulevait et essavait de se soustraire à la suprématie de Rome, en créant des empereurs. Vers l'année 270, c'était en Gaule surtout que se faisaient sentir les maux profonds qui déchiraient l'empire. On sait quel rôle joua à cette époque Victoria, que les soldats surnommèrent la mère des légions. Elle essaya d'élever

une domination gauloise contre la domination romaine, mais ses efforts furent impuissants, et elle succomba. Au milieu de ces luttes sans cesse renouvelées, et des désordres inséparables de l'anarchie militaire, les habitants des campagnes avaient été plongés dans la plus affreuse misère On exigeait d'eux des contributions qu'ils ne pouvaient payer, et on leur enlevait même, par la violence, leurs dernières ressources. Les paysans se soulevèrent alors de toutes parts, pour protester contre cet odieux régime. Ils s'appelèrent Bagaudes, ce qui signifie les insurgés, les attroupes, du mot gallique bagad, attroupement, et ils se livrèrent à leur tour aux plus effroyables dévastations. Ils réunirent bientôt des forces assez considérables pour venir mettre le siége devant Autun. La grande cité des Éduens, malgré sa puissance, ne se crut point en mesure de résister à l'armée qui la menaçait, et dans sa détresse, elle s'adressa à Claude, l'empereur de Rome. Claude, occupé au loin par d'autres guerres, ne put secourir Autun, et au bout de sept mois de siége, la ville fut prise et saccagée. Autun fut frappé d'un coup terrible, et ses édifices, ses murs, ses écoles, ne se relevèrent plus.

Sous la forte administration de Claude, les Bagaudes cessèrent leur guerre de pillage et de dévastations. Aurélien acheva de les dissiper par de sages mesures; il accorda la remise de tout l'arriéré des impôts, et une amnistie qui fut plus efficace que les armes pour comprimer l'insurrection. Depuis lors, les empereurs romains ne négligèrent aucun des moyens qui pouvaient leur concilier l'affection de la Gaule; ils renouvelaient les immunités et les priviléges accordés jadis à cette grande province, faisaient droit à toutes les réclamations, et allégeaient les impôts qui portaient aux habitants des campagnes de trop grands préjudi. ces. Ainsi, en 281, l'empereur Probus pour ôter aux Gaulois tout grief con tre l'empire, revoqua entièrement le restrictions qui gênaient la culture d

la vigne, et remplit lui-même de vignobles, suivant l'expression d'Aurélius Victor, les collines de la Gaule. Mais au moment où Dioclétien monta sur le trône, les paysans de la Gaule reprirent les armes. Ils avaient été ruinés par les exactions de Carinus, qui n'avait point été aussi prudent que les empereurs qui l'avaient précédé. Un historien (*) plein de talent a résumé avec beaucoup de force cette nouvelle explosion populaire. « Il y eut alors une seconde Bagauderie plus terrible que la premiere; les Bagaudes pilTaient et brûlaient les villas des sénateurs et des curiales, attaquaient et forçaient les cités, et poursuivaient avec fureur les officiers impériaux. Ce ramas d'esclaves, de colons, de petits propriétaires ruinés, de chrétiens persécutés, de vieux Gaulois, héritiers des haines druidiques contre Rome, ce peuple de barbares que le désespoir avait enfanté dans les entrailles d'une civilisation incomplète et oppressive, s'entendit d'un bout à l'autre de la Gaule, essaya de s'organiser, et se choisit deux empereurs, Elianus et Amandus, dont les médailles ont été conservées jusqu'à nous. Suivant une legende du septième siècle, ces empereurs des Bagaudes étaient chrétiens. La Bagauderie menaçait de gagner les autres grandes régions de l'empire, où existaient les mêmes souffrances et les mêmes ressentiments, et le danger parut très-grave à Dioclétien. Retenu en Orient par la nécessité de contenir les Perses et les barbares du bas Danube, il associa à la pourpre son lieutenant Maximien, et il se hâta de l'envoyer contre les rebelles gaulois. Ce fut, dit-on, dans sa marche que Maximien fit massacrer la légion thébaine, qui refusait de porter les armes contre les Bagaudes, parce qu'ils étaient chrétiens comme elle. Entré dans les Gaules, Maximien assaillit les Bagaudes et les defit, à ce qu'on croit, sur le territoire des Édues (près de Cussi, en Bourgogne). Après divers échecs, la plus grande

(*) Voyez M. Henri Martin, Histoire de France, t. I, p. 257.

partie de cette multitude indisciplinée se dispersa et mit has les armes; les plus braves, avec leurs chefs Elianus et Amandus, se retirèrent dans la presqu'île que forme la Marne un peu au-dessus de son confluent avec la Seine, et qui était alors complétement isolée de la terre ferme par un mur et un fossé attribués à Jules César. Ils se défendirent jusqu'à la dernière extrémité dans ce camp retranché, que les légions finirent par emporter d'assaut après un long siége; Ælianus et Amandus moururent les armes à la main. Ce lieu conserva, pendant plusieurs siècles, le nom de camp des Bagaudes, ou fosse des Bagaudes. C'est aujourd'hui Saint-Maur des Fossés, près Paris. Les Bagaudes ne tentèrent plus d'insurrection générale ; mais la Bagauderie ne fut point anéantie, car les causes qui l'avaient engendrée subsistaient et croissaient encore d'intensité. Elle dégénéra en brigandages, et, jusqu'à la chute de l'empire, il y eut toujours dans les forêts et les montagnes de la Gaule une population errante et poursuivie, vivant en état de guerre contre toutes les lois et tous les pouvoirs sociaux >>

BAGET (N.), né à Romagne (HauteGaronne), en 1743, était capitaine de cavalerie quand la révolution éclata; il servit avec zèle la cause de la liberté, et parvint bientôt au grade de général de brigade. Il conmanda, pendant toute la campagne de 1793, la cavalerie d'avant-garde de l'armée de la Moselle, et se distingua particulièrement à la bataille de Vissembourg et au déblocus de Landau. Mis au traitement de réforme, il fut nommé inspecteur géné ral des remontes, et ensuite commandant du département du Gers.

BAGNÈRES DE BIGORRE, Aquensis ricus, ou Aquæ Convenarum, ville du Bigorre, département des HautesPyrénées. Les bains de cette ville étaient déjà célèbres du temps des Romains. «Parmi divers monuments d'antiquité qui se voient à Bagnères, on remarque certaines inscriptions, qui prouvent qu'anciennement on adorait en ce lieu une divinité nommée

T. 11. 2° Livraison. (DICT. ENCYCL.)

Aghon, et dont on ne trouve le nom nulle autre part. »

BAGNÈRES DE LUCHON, Aquæ Balneariæ Lixonienses, bourg du comté de Comminges (département de la Haute-Garonne), dont les eaux minérales sont très-fréquentées. Ces bains étaient abandonnés, lorsque le maréchal de Richelieu visita Bagnères, et décida le gouvernement à y faire des fouilles en 1765.

BAGNES.

Les bagnes sont les bâtiments destinés à contenir les forçats. Il y a en France quatre bagnes, placés à Brest, à Toulon, à Rochefort et à Lorient. A Toulon, sont les condamnés à dix ans et au-dessous; à Brest et à Rochefort, se trouvent les condamnés à un temps plus long; mais on y tient séparés des forçats a perpétuité, ceux dont la peine n'excède pas vingt ans. Le bagne de Lorient est exclusiment réservé aux militaires condamnés pour cause d'insubordination. Le nombre des forçats s'élève cette année à cinq mille huit cents. Les frais de surveillance, d'administration et d'entretien qu'ils nécessitent, sont, année commune, de 2,571,000 fr.; leurs travaux rapportent 2,082,286 fr. Les forçats sont transportés aux différents bagnes dans des voitures cellulaires. En arrivant à leur destination, ils sont soumis à une opération assez dangereuse on leur rive au pied droit une chaîne de cinq pieds, au bout de laquelle se trouve un boulet de douze livres. Les condamnés à temps ont un bonnet rouge, avec une plaque sur laquelle est inscrit le nombre des années de leur détention; les condamnés à vie ont un bonnet vert. Tous couchent sur des lits de camp garnis de paillasses faites en forme de sac; une chaîne qui court le long de tous les lits, passe dans un des anneaux de la chaîne qui pend à leur pied. Pendant le jour, ils sont répandus sur le port, où ils travaillent à toute espèce de travaux, sous la surveillance de gardiens nommés gardes-chiourmes, qui ont le droit de les frapper. Lorsqu'un forçat s'est enfui du bagne, on tire trois coups de canon, pour avertir les habi

tants de se tenir sur leurs gardes, et de courir sus; si le fuyard est repris, il est mis au cachot. En cas de vol ou d'assassinat au bagne, le coupable est traduit devant un conseil de guerre, et s'il est condamné à mort, la sentence s'exécute de la manière suivante: l'échafaud est dressé dans la princi pale cour; quatre pièces de canon chargées à mitraille sont disposées de manière à balayer en un instant toute la place; les soldats de garde prennent les armes, et se placent en bataille derrière la porte d'entrée; les forçats, agenouillés autour de l'échafaud, tiennent à la main leur bonnet; le condamné arrive chargé de chaînes, l'heure de midi; un coup de canon tiré du port donne le signal, et le bourreau, qui est aussi un forçat, remplit son office.

à

L'humanité n'a pas à élever la voix contre les règlements suivis dans les bagnes; les forçats y sont traités avec assez de douceur. Cependant nous pensons qu'il y a dans cette partie de notables changements à apporter. Nous n'approuvons pas le travail en public, parce qu'il nous semble peu moral d'accoutumer les ha bitants des villes où se trouvent les bagnes, à coudoyer à chaque moment de grands criminels. La société ne doit pas donner en spectacle les effets de sa justice. Nous croyons encore que les forçats, en travaillant ainsi les uns à côté des autres, poussés par l'orgueil humain, s'excitent par déli à braver audacieusement le mépris des honnêtes gens, et ne peuvent assez se recueillir pour bien comprendre l'hor reur de leurs crimes. Le système suivi dans la prison modèle de Philadelphie nous paraît réunir à un haut degré toutes les garanties possibles de sûreté pour la société, et les plus sûrs moyens de résipiscence pour les condamnés (*).

BAGNOLES. L'établissement des bains de Bagnoles, célèbre par l'eflicacité de ses eaux thermales, est si

(*) Voir le Voyage de Miss Marteneau aux États-Unis.

tué à cinquante-neuf kilomètres de Paris, dans de département de l'Orne. La vertu curative de la fontaine de Bagnoles a été attestée par deux membres de l'Institut, MM. Vau quelin et Thierry, en 1813. Le propriétaire de ces bains a su les rendre très agréables; et leur peu d'éloi gnement de Paris y attire un grand nombre de malades. Ces eaux contiennent, comme matières gazeuses : 1° de l'azote en grande quantité, 2o du gaz acide carbonique, etc.; comme matières fixes: des hydrochlorates à base de soude, de chaux, de magnésie, et une petite quantité de sulfate de chaux.

BAGNOLET, bourg du département de la Seine, à cinq kilomètres de Paris. Il y avait un château qui appartenait au duc d'Orléans, régent de France. Mais comme il renfermait une foule de tableaux licencieux, son fils fit vendre tous ces ornements scandaleux. C'est à Bagnolet que l'on a commencé à cultiver les pêches. Cette culture s'est depuis établie à Montreuil, où elle a surtout prospéré.

BAGNOLS, ville du Languedoc (département du Gard), à trente-huit kilomètres de Nîmes, près de la Cèze qui y roule de nombreuses paillettes d'or. Cette ville, au huitième siècle, donna son nom à une secte d'hérétiques appartenant aux Cathares, et que fon appelait Bagnolais. Bagnols est la patrie de Rivarol.

BAGOT (Jean), jésuite, naquit à Rennes en 1580; fut professeur de philosophie dans plusieurs colléges de France; censeur des livres et théologien de son général à Rome; enfin recteur de la maison professe à Paris. Il mourut le 22 août 1664. Parmi les ouvrages qu'il a publiés, il y en a un, Defensio juris episcopalis, 1655, qui souleva de graves discussions, parce qu'il s'y trouvait diverses propositions ultramontaines. L'ouvrage fut supprimé par l'assemblée du clergé. Le P. Bagot prit part aux querelles de sa société avec Port-Royal. On lui attribue l'établissement, à Paris, d'une société de jeunes prêtres, qui devint,

plus tard, le séminaire des missions étrangères.

BAGOT, médecin à Saint-Brieuc, dans le département des Côtes-duNord, adopta les principes de la révolution sans comprendre ses impérieuses exigences. Nommé, en 1791, à l'Assemblée législative, il siégea constamment parmi les modérés, qui combattirent toutes les mesures patriotiques. Dans la discussion qui s'éleva à la séance du 20 octobre 1791, à propos du serment exigé des prêtres, il vota contre toute loi répressive. Depuis ce temps, il ne parut plus sur la scène politique.

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BAGUE (jeu de). On courait la bague chez les Grecs et les Romains, et cet usage s'est perpétué jusqu'à nous, Sans entrer dans la description de cet exercice, nous dirons seulement qu'au moyen âge, le jeu de bague était l'un des divertissements les plus ordinaires des tournois. On y courait la bague à cheval. Dans les carrousels du règne de Louis XIV, on courait aussi la bague à cheval, mais plutôt en char. Aujourd'hui, on court la bague dans les académies et les manéges; mais ce n'est plus qu'un exercice d'équitation. Aux jours de fêtes publiques, on dresse aussi, dans les promenades, des machines en bois tournant sur un pivot, auxquelles sont fixés des chevaux de bois et des chars, sur lesquels se placent les coureurs, qui doivent, avec un poignard émoussé, enlever les bagues qu'on place à leur portée.

BAHUT.-Le mot bahut, qu'on applique aujourd'hui à ces grands coffres sculptés du moyen âge et de la renaissance, paraît, dans l'origine, avoir appartenu seulement à ceux dont le couvercle est légèrement bombé; en effet, on désigne encore sous le nom de plate-bande en bahut, et de pierre taillée en bahut, les plates-bandes et les pierres de taille auxquelles les jar diniers et les maçons donnent une forme un peu convexe. Quoi qu'il en soit, le mot bahut est ancien, et on le trouve assez souvent employé dans les romans du moyen âge. Dans la basse latinité, il est traduit par bahudum.

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