Page images
PDF
EPUB

dans des furies qui lui ôtèrent la raison avant de lui ôter la vie. Renaud de BREDERODE, père de Henri dont il est question dans cet article, mort en 1556, a eu un autre fils nommé Renaud comme lui, chef de la branche catholique dont est issu HENRI-LOUIS-PIERRE, comte de Brederode, seigneur distingué par sa religion et ses vertus, vivant actuellement (1790) à Bruxelles. La branche protestante, postérité de Henri, est éteinte.

BREENBERG (Bartholomé), né à Utrecht en 1620, peintre et graveur fameux, excellait surtout dans les paysages et les animaux. Il gravait à l'eau-forte ses dessins. On voyait dans la galerie du roi, et dans celle de M. le duc d'Orléans, quelques tableaux de ce maître. Il mourut en 1660.

BREGY (Charlotte Saumaise de Chazan, comtesse de), nièce du savant Saumaise, et élevée par lui, fut une des dames d'honneur de la reine Anne d'Autriche. Elle se distingua dans cette cour par son esprit et par sa beauté. On a d'elle un Recueil de lettres et de vers, 1688, in-12, qui fut estimé de son temps, et dans lequel on trouve quelques pensées ingénieuses. Elle mourut en 1693, à 74 ans. Elle avait, dit-on, conservé à cet âge toute son amabilité et toutes les grâces de son esprit.

BREITINGER (Jean-Jacques), né à Zurich le 15 mars 1701, chanoine du Grand-Moutier ou GrossMunster, s'appliqua à l'étude des langues savantes, des belles-lettres, et de l'antiquité. Il fut professeur en hébreu, et mourut à Zurich le 15 décembre 1776. Ses principaux ouvrages en allemand, sont des Traités sur la poésie, sur la peinture et sur les antiquités de Zurich. Sa Poetique brille par la

finesse du goût et par la sagesse des règles. Il a donné aussi une bonne Edition des Poésies de Martin Opitius, et de l'Ancien-Testament de la version des Septante, 1730-1732, 4 vol. in-4°.

BREITKOPF (Jean-GottlobEmmanuel), fils d'un imprimeurlibraire, et imprimeur très-célèbre lui-même, naquit à Leipsic le 23 novembre 1719. Destiné dès son enfance à poursuivre la carrière de son père, il éprouva d'abord une aversion marquée pour ce genre d'occupation. Les langues, la littérature, la philosophie, l'occupèrent tour à tour; il ne les cultiva pas sans fruit, mais une plus belle carrière lui était réservée. Ayant un jour jeté les yeux sur les œuvres d'Albert Durer, il fut frappé des efforts que ce peintre distingué avait faits pour perfectionner les caractères d'après les règles des mathématiques, et conçut l'espoir d'ajouter encore à leur perfection par des procédés nouveaux; son inspiration ne fut pas vaine, il parvint en peu de temps à donner aux caractères allemands une perfection incon¬ nue jusqu'à lui, rendit les fontes des types beaucoup plus durables que celles des types ordinaires, et s'illustra surtout par la découverte des moyens d'imprimer la musique au lieu de la graver comme on l'avait fait jusqu'alors. Il perfectionna aussi l'art de graver les figures mathématiques, les cartes géographiques et les portraits avec des caractères mobiles, et réussit enfin à imprimer avec des caractères de ce genre les livres chinois qu'on était obligé de graver auparavant sur des tables de bois. Tant de succès lui attirèrent les félicitations des corps et de personnages les plus distingués. Le cardinal de

Borgia fut chargé de la part du souverain - pontife de lui témoigner sa satisfaction, et l'académie des inscriptions et belles-lettres lui fit des complimens d'encouragement. Son imprimerie était la plus complète de l'Europe; on y voyait les poinçons et les matrices de quatre cents alphabets différens; il avait des caractères pour l'impression de toutes les langues vivantes. Sa seule fonderie avait douze fourneaux et occupait trenteneuf ouvriers; aussi envoyait-il des caractères non-seulement dans tous les royaumes d'Europe, mais encore en Amérique. Il s'occupa aussi d'imprimer des cartes à jouer et des papiers de tapisserie; mais trop absorbé par ses immenses opérations, il fut obligé de négliger ce genre de travail. Après avoir rendu de très-grands services aux arts, cet habile imprimeur mourut à Leipsic le 28 janvier 1794. On a de lui: 1o Essai sur l'histoire de l'invention de l'imprimerie, Leipsic, in-4°. L'auteur annonçait dans cet ouvrage une histoire générale de cet art, mais elle n'a jamais été terminée; la partie qu'il avait faite est demeurée manuscrite. 2o Essai sur l'origine des cartes à jouer, l'introduction du papier de linge, et les commencemens de la gravure sur bois en Europe, deux parties in4, 1784-1801. La deuxième partie a paru aussi séparément sous le titre de Matériaux pour servir à l'histoire de la gravure sur bois, publiés par J. C. F. Roch. 3° Sur l'impression des cartes géographiques en caractères mobiles, Leipsic, 1777, in-4°, en allemand. Il fit paraître l'année suivante quelques cartes imprimées de cette manière. 4 Exemplum typographia sinicæ figuris characterum et typis mobilibus compositum, Leip

sic, in-4° de 4 pages. On y voit quinze caractères chinois, dont cinq ou sixs ont très-exacts. 5° Sur la bibliographie et la bibliophilie, Leipsic, 1793, grand in-4°. M. Hausius a publié une Vie de cet étonnant imprimeur sous le titre de Biographie de Breitkopf, Leipsic, 1794, in-8° La bibliothèque de Breitkopf était magnifique et très-nombreuse. Après sa mort on en a publié un catalogue en 3 vol. in-8°.

[ocr errors]

BREMBATI (Isotta), femme poëte, issue d'une noble famille du Bergamasque, naquit à Milan vers l'an 1427. Elle possédait parfaitement les langues latine, française, italienne et espagnole. Elle parlait si bien la première qu'elle s'en servit de manière à étonner tout le monde devant le sénat de Milan, pour défendre ses propres intérêts. Elle rivalisait avantageusement avec les poëtes espagnols eux-mêmes, et fit en italien des vers qui ont mérité d'être insérés dans les meilleurs recueils du temps. Mariée à Jérôme Grumello, elle se fit remarquer par sa fidélité; elle avait pris pour devise le jardin des Hespérides avec ses pommes d'or et le dragon mort devant sa porte, avec cette inscription espagnole Yo mejor los guarderè (je le garderai mieux). On trouve plusieurs morceaux de sa composition, 1 dans le Segretario de Sansovino; 2° dans les Elegie, sonetti ed epitaffi composti nelle esequie del signor Estore Baglione, Cremone, in-4°; 3° dans un recueil intitulé Rime funerali di diversi illustri ingegni, composte in volgare e latina favella, in morte della molto illustra signora Isotta Brembata Grumella, Bergame, 1587,in-4°. Cette femme poëte mourut le 24 février 1586.

BREMOND (Gabrielle) en

treprit le voyage de la Terre-Sainte lorsque les pèlerinages devenus en usage excitaient fortement le zèle des fidèles. Gabrielle Bremond partit de Marseille sa patrie, et visita la haute et la basse Égypte, la Palestine, le mont Sinaï, le mont Liban, et presque toutes les provinces de la Syrie ; elle fut parmi les femmes celle qui se distingua le plus par la longueur de ses saintes pérégrinations. Son voyage, écrit en français, a été traduit et publié en italien, Rome, 1673, in-4°, 1679, in-8°.

BREMOND (Antonin), dominicain, né à Cassis en Provence, savant laborieux, ami des bonnes études,mit tous ses soins à en maintenir et ranimer le goût dans son ordre. Il parvint par son mérite au généralat de son ordre, et mourut le 11 juin 1755, à 64 ans, après avoir publié : 1a Bullarium ordinis Dominicanorum, 1729, 8 vol. in-fol. 2o De stirpe sancti Dominici,1740, in-4°.

a

BREMOND (François de) naquit à Paris en 1713 d'un avocat, et y mourut en 1742, dans sa 29′ année. L'académie des sciences se l'associa, et la société royale de Londres lui accorda le titre de secrétaire. Sa Traduction des Transactions philosophiques de ce corps lui valut cet honneur. Il en publia 4 vol. in-4°, qui comprennent les années 1751 jusqu'à 1756 inclusivement. Bremond accompagna son ouvrage de notes; les unes historiques, qui remontent à l'histoire des différentes opinions; les autres critiques, qui corrigent ce que ses originaux peuvent avoir de défectueux. Il y ajouta une table des Transactions, depuis 1665 jusqu'à 1730, un vol. in-4°. On a encore de lui: 1° un Recueil de tous les écrits publiés en Angle

terre sur le remède contre la pierre de mademoiselle Stephens. 2° Une Traduction des Expériences physiques de Halės, sur la manière de dessaler l'eau de la mer et de la rendre potable, in-12. 3° Une Traduction posthume des Expériences physico-mécaniques d'Haucksbé, 2 vol. in-12, ornée d'une histoire complète de celles de l'électricité.

BREMONT (Étienne), savant docteur de Sorbonne, né à Châteaudun le 21 mars 1714, fut d'abord curé de Chartres. Il paraît qu'il avait fait une étude particulière des matières liturgiques, et que M. de Merteville, alors évêque de Chartres, l'avait appelé pour travailler à un nouveau bréviaire qu'il voulait donner à son diocèse.

se l'attacha par la suite plus particulièrement, en le faisant son grand-vicaire, chanoine de sa cathédrale et grand - pénitencier. L'abbé Bremont devint chanoine de Paris en 1759, et ce changement fut pour lui une source de traverses et de chagrins. C'était le temps des démêlés du parlement avec M. l'archevêque de Paris. Ce prélat commit, en 1761, l'abbé Bremont pour faire une visite chez les ursulines de Chaillot, qui étaient soupçonnées de jansénisme. Aussitôt le parlement le décréta de prise de corps, et mit ses biens sous le séquestre. Il fut obligé de s'enfuir, etne revint en France qu'en 1773,lors du rappel des prêtres exilés. Il eût pu dans cet intervalle faire un établissement avantageux. Un prince italien ayant voulu l'attacher à sa personne, l'amour de la terre natale et l'espoir d'y revenir lui firent refuser ses offres. Il vécut assez pour être témoin des désastres de la révolution, n'étant mort que le 27 janvier 1793. L'académie des Arcadiens de Rome l'avait admis parmi ses membres sous le

nom d'Ombrano. On a de lui : 1o Dissertation sur la notoriété publique des pécheurs scandaleux, etc., 1754. 2° Recueil de pièces intéressantes sur la loi du silence, 2 vol. in-12; curieuses dans le temps, mais qui aujourd'hui ont perdu leur intérêt. 3° Lettres adressées à l'auteur de l'Année littéraire, à l'occasion d'un nouveau plan de biographie classique, Paris, 1785, in-12, plusieurs fois réimprimées. 4 Représentations à M. Necker, à l'occasion de son ouvrage de l'importance des opinions religieuses, Genève et Paris, 1788. 5° Apologie du mémoire présenté par les princes, à l'occasion de la réunion des ordres, Paris, 1789, in-8°. 6° Examen de plusieurs projets de constitution. De la raison dans l'homme, Paris, 1785, 6 vol. in12, ouvrage profondément pensé qui mérita à l'auteur un bref de Pie VI, du 16 septembre 1788, et l'approbation de tous les gens de bien.

BRENIUS (Daniel), socinien et arménien, disciple d'Episcopius, né à Harlem en 1594, et mort en 1664, a laissé des Commentaires sur l'Ecriture et quelques autres ouvrages infectés de ses erreurs. La plupart ont paru sous ce titre : Dan. Breni opera theologica, Amsterdam, 1664, in-fol. Ces ouvrages composent aussi 1 vol. de la bibliothèque des frères Polonais. BRENNER (Elie) naquit en Suède l'an 1647. Il s'appliqua d'abord au dessin avec beaucoup de succès, et accompagna dans un voyage en Suède Charles XI qui lui faisait dessiner les anciens monumens de ce pays. Non content de dessiner les médailles et les antiquités, il s'appliqua à les connaître, et devint très-versé dans la Bumismatique et la connaissance des antiquités. Un ouvrage qu'il

publia sur la peinture en miniature, le fit choisir pour peintre en miniature de la cour. Il possédait une très-belle collection de médailles et de monnaies suédoises, et publia avec le secours du graveur Sartorius le Thesaurus nummorum Sueco - Gothicorum, Stockholm, 1691, in -4°. Il y ajouta dans la suite le fruit de quelques nouvelles recherches ; mais les supplémens qui devaient terminer son ouvrage ne furent publiés qu'après sa mort, Stockholm, 1731, in-4°. Charles XII estimait beaucoup Brenner et lui envoya de Bender des lettres de noblesse. Cet antiquaire mourut le 16 janvier 1717.

BRENNUS, général gaulois, passa à la tête de 152 mille hommes de pied et 20 mille chevaux dans l'Orient, pénétra dans la Macédoine, tua Sosthène, général de cette nation, saccagea la Thessalie et la Grèce, et s'avançait vers le temple de Delphes pour en enlever les trésors, lorsqu'il fut repoussé. Brennus, au désespoir de voir son armée en déroute, se donna la mort, après s'y être préparé par un excès de vin, vers l'an 278 avant J. - C. Les poëtes grecs ne manquèrent pas d'attribuer à leurs dieux sa défaite. Apollon, suivant eux, défendit lui-même son temple contre les barbares, fit trembler la terre sous leurs pieds, et rouler des rochers sur leur tête. Enfin le dieu Pan frappa les Gaulois d'une terreur si subite, qu'ils se tuaient les uns les autres: c'est de là qu'est venu le nom de terreur panique. Du reste, il est très-vrai que Dieu a souvent puni les sacriléges et l'irréligion, même sous le règne du paganisme. Dans celui qui ne connaît pas le vrai Dieu, le mépris d'une divinité quelconque est une

impiété détestable, une disposition d'esprit et de cœur qui renferme toute la scélératesse de l'athéisme. BRENNUS, autre général des Gaulois, s'étant ouvert un passage par les Alpes, fondit sur la Lombardie, assiégea Clusium en Toscane, vainquit les Romains près de la rivière d'Allia, marcha vers Rome, s'en rendit maître, et livra la ville au pillage et aux flammes. Le tribun Sulpitius, au lieu de le chasser avec le fer, promit de payer mille livres d'or, s'il voulait lever le blocus du Capitole, et sortir des terres de la république. Les Gaulois acceptèrent l'offre ; mais dès qu'on eut apporté l'or pour le peser, Brennus mit en usage mille supercheries pour que la somme fût plus considérable. Il jeta son épée et son baudrier dans le bassin de la balance, opposé à celui où était l'or, ne répondant aux plaintes que par ces mots dignes d'un barbare: Malheur aux vaincus!.... Camille survenu dans l'instant, annula ce traité honteux, livra bataille aux ennemis sur les ruines de sa patrie, et les contraignit de s'enfuir, vers l'an 388 ou 390 avant J.-C.

"

BRENTIUS, ou BRENTZEN (Jean), né en 1499 à Weil en Souabe, chanoine de Wittemberg, embrassa le lutheranisme à la persuasion de Luther. De son disciple il devint bientôt son apôtre, sans pourtant adopter en tout sa doctrine. Il soutenait que le corps » de J.-C. était dans l'Eucharistie, >> non-seulement avec le pain, mais >> partout, comme sa divinité, de>> puis l'ascension. » Ceux qui le suivirent furent nommés Ubiquitaires. Après la mort de son maître, Brentius lui succéda dans le gouvernement du parti luthérien, et dans la faveur du duc de Wurtemberg, qui l'admit en son conseil le

plus intime, et le combla de bienfaits. Il fut un des principaux acteurs dans les affaires de la religion qui troublèrent toute l'Europe, et mourut en 1570 à Tubingen, où il professait la théologie. Il était tourmenté depuis sa jeunesse d'une insomnie qu'il devait à sa trop grande application. On a de lui 8 vol. in-fol., de disputes en faveur du lutheranisme. Le duc de Wurtemberg l'avait envoyé au concile de Trente en qualité de son théologien.

BRENZIUS (Samuel - Frédéric), juif allemand, se convertit à la religion chrétienne en 1601. Très-instruit sur les croyances et les pratiques de la secte qu'il venait d'abandonner, il voulut essayer de la faire connaître, afin que l'on n'ignorât pas les motifs de son changement. Il publia donc un ouvrage dans lequel il accuse les juifs de superstitions les plus ridicules et des crimes les plus odieux. Salomon Zebi, juif très-zélé, entreprit de lui répondre et de le réfuter, et chargea la religion chrétienne d'une foule de calomnies absurdes, en accusant les chrétiens de se livrer à des pratiques abominables. Son ouvrage avait pour titre la Thériaque judaïque. Les deux ouvrages furent traduits en latin par Jean Wulfer qui y ajouta plusieurs pièces relatives à la discussion. Cette traduction fut imprimée à Nuremberg, 1680, in-4°, en 1715, in-12; ces deux éditions sont rares.

BREQUIGNY (Louis-GeorgeOudard Feudrix de) naquit à Granville en 1716. Il avait de l'instruction, et fit des progrès dans l'étude des antiquités et de l'histoire. En 1759, il fut admis parmi les membres de l'académie des inscriptions et belles-lettres; et l'académie française le reçut dans

« PreviousContinue »