un séjour prolongé dans la terre. L'une d'elles (A, pl. II), offre une fine dentelure comme une scie. Les éclats de silex ainsi retaillés sont contemporains de l'âge du bronze et du fer. Aussi a-t-il été trouvé en même temps une petite hache en pierre polie et une foule de petits objets d'ornementation en cuivre ou en bronze (pl. IV).

Les perles pour collier ou bracelet, de grandeur et de forme très variées, disque, cylindre, barillet, rond ou aplati sur un côté, étaient fort nombreuses et il en a été recueilli une cinquantaine. Les unes en cuivre ou en bronze (fig. 11) étaient recouvertes d'une couche épaisse de vert-de-gris; les autres, en pierre tendre, en albâtre ou en test de coquilles, étaient (après lavage) blanches ou grises.

A cela il faut joindre deux pendeloques en cristal de roche (fig. 4), une en test de coquille (fig. 3) et une quatrième en grès tendre (fig. 12); trois aiguilles, dont deux en cuivre (fig. 8), et une faite avec la canine d'un carnassier (fig. 6); — une virole en cuivre mince (fig. 10);- deux petits objets d'un usage inconnu (fig. 7) et enfin de petites plaques en cuivre fort mince (fig. 14), portant les restes de quelques dessins rudimentaires faits avec des trous, qui avaient dû recouvrir des objets en bois comme des fourreaux de poignards, objets détruits par la pluie et l'humidité.

Ici, comme dans toutes les stations de l'homme préhistorique, les débris informes d'une poterie grossière ne font pas défaut. Il serait superflu d'en parler plus longtemps, si des débris plus durs et mieux conservés n'avaient permis de reconstruire un vase fruste dont le dessin se trouve plus loin (pl. 1, fig. 2).

Il est aisé de voir que c'était là une sorte de bol pouvant supporter le feu, car il est noirci devant et dessous. La pâte, mêlée de quartz, en est grise et mal liée. L'anse, grossière et lourde, devait servir à le suspendre. Assez mince en haut, il est au contraire épais à la partie inférieure et ne porte, en fait d'ornements, que l'impression du pouce marquée à la partie supérieure de la petite anse.

Tel est en résumé le mobilier funéraire trouvé dans cette tombe.

Arrivés à environ 1 mètre 50 de profondeur, les ouvriers ne trouvèrent plus qu'un pavage imparfait formé avec des pierres plates de même nature que celles dont sont formés les côtés est et ouest de l'édifice.-Dans cette dernière direction, les dolmenstumuli présentent d'habitude une sorte d'antichambre remplie de terre comme tout le reste, mais qui était plus facile à enlever que le couvercle, lorsque l'on désirait mettre de nouveaux ossements dans la tombe.

A la Verrerie Vieille, il est assez probable qu'il n'y avait rien. de semblable, ou alors ce vestibule était placé, contre l'usage, du côté sud. Un garde trop zélé, (les chercheurs sont exposés à faire de ces trouvailles inattendues !) ne permit pas de vérifier ce point intéressant.

Notre homme s'imaginait sans doute que l'on cherchait un trésor et la vue des objets susmentionnés, mis religieusement de côté à mesure qu'on les trouvait, ne parvint pas à le persuader du contraire.

Pourtant, tous ces objets avaient été pour les constructeurs de dolmens des objets de luxe et, si leur vue amène sur nos lèvres

un sourire de pitié, c'est qu'involontairement nous nous comparons à eux et que nous sommes fiers des progrès accomplis depuis cette époque par les habitants de l'Europe occidentale.

D" D. OLIVIER.

Tombe megalithique de la Verrerie Vieille pres St Paul-lez-Fayence.

CT 09. d'amètre Cm 14