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communicatione, tùm conjunctione ftudiorum, perfrui. At cùm de amicitiâ noftrâ loquar, ne, quæfo, videar hoc tam gravi homine abuti. Permagno enim vinculo conjungi folent ii qui iifdem utuntur ftudiis, qui literas humaniores colunt, qui in iifdem curis et cogitationibus evigilant. Studia eadem fequimur, cadem colimus et confectamur. Hoc tamen inter nos intereft. Nempè tu in literis Afiaticis es quàm doctiffimus; ego verò ut in iis doctus fim, nitor, contendo, elaboro. In harum literarum amore non patiar ut me vincas, ita enim incredibilitèr illis delector, nihil ut fuprà poffit: equidem poëfi Græcorum jam indè à puero ita delectabar, ut nihil mihi Pindari carminibus elatius, nihil Anacreonte dulcius, nihil Sapphûs, Archilochi, Alcæi, ac Simonidis aureis illis relliquiis politius aut nitidius effe videretur. At cum poëfin Arabicam et Perficam deguftarem, illicò exarefcere

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No. II.

REVICZKI à MONS. JONES.

MONSIEUR,

Je fuis très fenfible à votre souvenir et aux compliments réitérés, dans vos lettres à Madame de Vauclufe; je puis dire que j'en fuis un peu fier, me glorifiant, de ce qu'une entrevue d'un quart d'heure m'a pu procurer l'honneur de votre amitié. Je tâcherois bien de la cultiver, fi mon plan me permettoit de faire un plus long féjour dans ce pays-ci, ou du moins, fi je pouvois vous rencontrer à Oxford, où je pense de me rendre avant que je quitte l'Angleterre. J'apprens avec plaifir, que vous avez été chargé de donner au public, un Effai fur la Profodie des Orienteaux; comme je fuis perfuadé que vous vous acquitterez dignement de cette commiffion, et qu'un bon fuccès couronnera votre entreprise, je fuis charmé d'avance, de l'humiliation que vous ferez effuyer à tous nos Poëtes Européens, qui ne pourront pas s'empêcher d'avoir honte de la pauvreté de leurs langues proLife V. II.

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faïques, lorfqu'ils s'apperceveront, que les langues Orientales, independamment de la rime, que eft de leur invention, ont de véritables quantités de fyllabes auffi bien que les Grecs, avec une variété de pieds plus abondantes encore, et par conféquent un vrai art métrique et profodique. Je prends la liberté de vous envoyer le cahier d'une de mes dernières traductions de Hafyz, dont je m'amufe quelquefois quand j'ai du loifir. Vous qui connoiffez le génie de la langue Perfanne, trouverez fans doute mon entreprise téméraire, auffi ne cherche-je point à faire fentir la beauté de l'original dans ma verfion, mais uniquement les pensées fimples et fans ornement, j'y joins auffi une paraphrase en vers, mais très libre. En quoi je me fuis le plus éloigné du texte, c'est en subftituant quelquefois au mignon une maîtresse, foit donner une liaison aux vers, qui par

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la nature même du Ghazel, n'en ont point; foit pour me conformer en cela au gout de nos pays; d'autant plus que dans le premier vers, le Perfan lui même parle de fa maîtreffe..

Vous trouverez auffi à coté du texte Perfan, des expreffions analogues des poëtes Grecs et Latins, fuivant que je m'en fouviens lorfque je lis Hafyz. J'espère d'avoir l'honneur de vous voir ici avant mon départ, vous affurant que je compte parmi les plus grands avantages que j'ai eu en Angleterre, l'honneur de votre connoiffance.

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Je fuis votre très humble Serviteur,

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REVICZKI.

No. III.

REVICZKI à MONS. JONES.

Londres, le 24ème de Fevrier, 1768.

MONSIEUR,

Le jour même que j'ai expédié la mienne, j'ai reçu votre favante et obligeante lettre, que j'ai lû avec un plaifir infini, quoique j'aurois fouhaité qu'elle fût un peu moins flateufe fur mon compte, et moins modefte. fur le vôtre. Toutefois je ne prends pas vos expreffions à la lettre, et malgré tout ce que vous puiffiez dire, je vois clairement par votre goût et jugement fur les paffages cités

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dans votre lettre, que vous avez fait un grand chemin dans la littérature Orientale. Je vous prie cependant, quelque grace pour le Grec et le Latin; car quoique je ne puiffe pas nier qu'il y a quelque genre de poéfie, où les Orienteaux et particulièrement les Perfans ont atteint un degré de perfection et de supériorité, je ne me ferois point de fcrupule, de renoncer plutôt à la connoiffance de ces trois langues qu'à la feule langue Grecque. Je fuis bien aifé que votre ouvrage foit déjà fi avancé, et que je puiffe efpérer de la voir bientôt rendu public. Je ferois fort embarassé de vous donner quelque avis au fujet de votre livre, à caufe que je fuis actuellement depourvu de tout livre qui traite directement de cette matière, et que d'ailleurs, c'eft une mer à boire, que l'abondance et la variété du metre Oriental, et qu'il eft impoffible d'en favoir par cœur toutes les parties. Je ferois curieux de favoir, fous quel chapitre vous avez rangé Le Kafide, genre de poéfie très en vogue parmi les Arabes, et cultivé avec grand fuccès, que répond plus qu'aucun autre à l'élogie

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