pour les avoir abandonnées que les esprits actuels sont livrés à tous les vents de doctrines, c'est le double but qu'essayent de réaliser les Annales. C'est aussi ce à quoi se rapportent les différens travaux qui sont entrés dans ce volume.

A la première partie, c'est-à-dire à éclaircir l'histoire de l'humanité se rapportent les travaux suivans: 1° Memoire de M. de Paravey sur le Fou-Sang, où l'on prouve que les peuples de l'Amérique ne sont pas authochtones comme on le croyait au siècle dernier, mais que les peuples descendent les uns des autres, qu'ils sont liés par des croyances, des traditions communes, venant ellesmêmes d'un peuple unique, d'un homme unique.

2o C'est à la même question que se rapporte le mémoire publié sur la doctrine des Chinois, Cet article, joint à celui sur l'écriture, inséré dans ce cahier, nous semble prouver d'une manière évidente qu'il y a encore chez ce peuple antique des restes reconnaissables des traditions primitives, restes que la civilisation chrétienne va visiter, pour les retremper à leur source, pour les rectifier et compléter, en prouvant qu'ils ont été déplorablement altérés, obscurcis, oubliés, et que ce peuple retrouvera purs, sans tache, perfectionnés dans les dogmes chrétiens. Quoi que l'on puisse penser des livres chinois, les notions que nous avons données sur les hiéroglyphes qui expriment tromperie, vertu, barque, etc., sont au moins très-curieuses,

3o Celui de M. l'abbé Brunati qui nous fait connaître par quelles voies, par quels moyens les croyances primitives se sont répandues chez tous les peuples avant Jésus-Christ, arrive aussi à la même conclusion. Nous n'avons publié qu'un article sur cette question; mais en ce moment toute la traduction est dans nos mains et nous en publierons plusieurs dans le volume suivant.

4 M. de Valroger, avec la science et la précision qui le distinguent, a commencé à nous faire connaître ce que c'est que le bouddhisme chinois; ces détails complètent ceux que nous avons déjà donnés sur le bouddhisme des autres parties de l'Asie.

5o En nous apprenant quelle a été la vraie prononciation du nom saint de Jehovah, M. Drach nous a prouvé que les anciens peuples avaient eu une connaissance du nom même du Dieu des Juifs, lequel était aussi le Dieu de tout le genre humain.

6o A l'éclaircissement de l'histoire ancienne appartiennent les travaux de M. Quatremère, sur la Babylonie; plusieurs articles sont encore dans nos mains. Dans le prochain, le savant académicien éclaircira plusieurs passages du livre de Daniel et de plusieurs autres points, jusqu'ici obscurs, de la Bible.

7° La dissertation de M. Gerbet, sur la chaire de saint Pierre à Rome, établit par des preuves incontestables une vérité que les écrivains protestans avaient cherché à obscurcir.

un

8° Enfin, dans l'article sur l'Histoire de Dieu, de M. Didron, homme qui a vu de près les monumens chrétiens des catacombes, a signalé ce qu'il y avait de faux et de dangereux à vouloir s'éloigner de l'interprétation donnée à ces titres primitifs du christianisme, et à vouloir faire du nouveau sur des faits, sur des croyances, sur des interprétations qui nous sont attestés par des monumens qui subsistent encore, et expliqués par la tradition constante de 18 siècles. Nous avons reçu une lettre de M. Didron sur cet article. Nous la publierons dans le prochain cahier avec la réponse qu'elle nécessite. Nous dirons à l'avance que nous sommes fachés que M. Didron n'ait pas cru devoir discuter les faits qu'on lui reproche d'avoir dénaturé, et d'y avoir répondu par des divagations qui ne touchent en rien à la question. Nos lecteurs en jugeront.

A la seconde partie de notre but, c'est-à-dire à l'application de nos principes, ou à la connaissance et à la réfutation des erreurs de notre époque, se rapportent : 1° Les articles que nous avons publiés sur les l'erbes nouveaux, sur MM. Mickiewicz, Towianski, Quinet, et et sur ce pauvre M. Vintras, qui vient immédiatement après eux, uni à eux, comme pour dire à ces Messies: « mais voyez donc, mes» sieurs, jusqu'où il vous faut descendre pour être conséquens avec » vos principes. »>

2o Les quatre articles de M. l'abbé Cauvigny, sur l'anthropologie de M. Serres, sur les théodicées antiques et nouvelles, sur les erreurs du rationalisme moderne touchant la Trinité. Sans vouloir donner à nos travaux et à ceux de nos collaborateurs une importance trop grande, il nous semble que savans et ignorans ont à apprendre dans ces articles; il nous semble qu'ils conviennent surtout à ces jeunes gens sérieux et studieux qui hésitent et se troublent devant les falla

cieuses et spécieuses objections des humanitaires actuels ; c'est de la science et une science sûre et solide que nous offrons à ces esprits pour lesquels la vérité a encore quelque charme et quelque valeur.

3° Ils la trouveront encore dans les excellentes conférences que le R. P. de Ravignan fait tous les ans à Notre-Dame. L'analyse que nous avons publiée, bien que écourtée et décolorée, fait pourtant ressortir, ce nous semble, les principales preuves de nos croyances, et l'on trouvera que cette année il a éclairci bien des points de cette fameuse question des droits et des devoirs de la raison.

Nous en avons assez dit, trop peut-être, pour faire sentir dans quel but et dans quel esprit nos Annales continueront à être rédigées; nous ne voulons pas énumérer ici tous les travaux qui sont dans nos mains ou qui sont en voie d'exécution. Qu'il nous suffise de dire qu'il n'est pas de question un peu importante que nous ne devions faire connaître à nos lecteurs; nos amis et nos collaborateurs ne nous feront pas défaut. Nous ne visons ni à faire du bruit, ni à briller par des systèmes nouveaux, nous tachons ne nous tenir étroitement attachés aux traditions, aux croyances de notre Eglise, et d'être ainsi utiles à ceux qui sont ou qui veulent devenir ses enfans.

Le directeur-propriétaire,
A. BONNETTY.

Nécrologie des auteurs morts pendant l'année 1845,

AVEC LA LISTE DE LEURS OUVRAGES, CLASSÉS PAR ORDRE CRONOLOGIQUE.

Né à Grenoble, le 29 juin 1798, journaliste, romancier, un des écrivains dits libéraux de la restauration. A laissé : Les Dauphins français, poème, 1817. La Guerre de trois jours, poème, 1819. Édit. des Mélanges de littérature et de critique de Nodier, 1820.- Aperçu topographique et médical sur les eaux minérales et sulfureuses d'Enghien, sous le nom de Damien, 1821. — L'Apocalypse, ou le songe d'un homme éveillé, 1821. Dieu le veut! considérations politiques et religieuses sur l'émancipation des Grecs, 1821. La nuit de Sainte-Hélène, héroïde sur le tombeau de Napoléon, 1821. Histoire véritable de Tchen-Tcheouli, mandarin lettré, premier ministre et favori de l'empereur Tien-Ki; (Histoire du ministre Decazes et de son ministère; condamné à 15 mois de prison et à 3,000 fr. d'amende), 1822. — Les Muses du Mili, 1822. Sur Napoléon, ou réponse aux journaux contre-révolutionnaires, 1822. Lettre à M. de Chateaubriand, sur l'affaire de Magalon. 1823. Souvenirs paétiques de deux prisonniers, avec Magalon, 1825. · De la reine d'Angleterre et de Bonaparte, tous deux morts d'un cancer à l'estomac, 1823. Funérailles des rois de France, et cérémonies anciennement observées pour leurs obsèques, 1824. - Histoire du gouvernement féodal, 1825. -Les Montagnards, tradition dauphinoise, 1826. - Édition des Mémoires sur l'ancienne chevalerie de Sainte-Palaye, 1826. Deux Seigneurs de village.

1829. La Chemise sanglante, 1830. — Le Grenadier de l'Ile d'Ebe, 1830. Introduction aux chansons de Poutignac, 1830. Discours sur l'histoire de l'ordre

du Temple. 1833.

- Chroniques impériales, 1833.

Bellemare (Jean Franç.), 16 nov.

75 ans.

Martin Luther, 1839.

Voir la notice que nous avons donnée sur sa vie et ses écrits, dans notre t. VIII,

p. 458.

Bert.

Journaliste. A laissé : Biographie pittoresque des députés. Ode sur la délivrance de la Grèce, 1821. — Successivement rédacteur du Journal général, des Lettres normandes, du Lycée français, du Mercure,du Diable boiteux, mort rédacteur en chef du Journal du Commerce.

Astronome. A laissé : Observations astronomiques faites à l'observatoire de Paris, en l'an iv de la république, pour déterminer l'opposition de Mars et de Jupiter, Mémoire sur la construction des nouvelles tables de Jupiter et de Saturne, -Collaborateur de la mécanique céleste de Delaplace. Tables astronomiques, publiées par le bureau des longitudes, 1821.

1807.

Campenon (Fran. Nic. Vinc.), 24 novembre.

Poèmes et

Né à la Guadeloupe, le 29 mars 1772, poète, de l'Académie française. A laissé : Voyage de Grenoble à Chambéry, prose et vers, 1795, réimprimé plusieurs fois. Essai sur Clément Marot et sur les services qu'il a rendus à la langue française, 1831, 1826. La Maison des champs, poème, 1809, 1816. L'Enfant prodigue, poème, 1811, 12. Discours pour sa réception à l'Académie, le 16 novembre 1814. Collaborateur du Spectateur politique et littéraire, 1818. Essai sur la vie et les écrits de Hume, 1819-1826. Essai sur Mad. de Sévigné, 1822. opuscules en vers et en prose, 1823. Notice sur la vie et les ouvrages du comte de Tressan, 1823. Essai sur la vie et les ouvrages de Gresset. 1823. · Essai de mémoires ou lettres sur la vie, le caractère et les écrits de Ducis, 1824. De plus traducteur de l'Histoire d'Ecosse de Robertson et des OEuvres d'Horace; éditeur des OEuvres de Léonard, des OEuvres de Ronsard, et des Lettres choisies de Voiture et de Balzac, des OEuvres complètes de Robertson, avec Suard et Morellet, 1829. Traduc. de l'Histoire d'Angleterre de Hume, en 14 vol. 1839. penon est mort en chrétien.

Chabrol de Volvio (Le comte Gil.-Jos. Gas. de)....

65 ans.

- M. Cam

Né à Riom, le 25 septembre 1778, ancien préfét de Paris, de l'Institut. A laissé : Mémoire sur le canal d'Alexandrie, et description de la ville d'Ombos en Egypte, dans le grand ouvrage sur. l'Egypte, 1809. Budgets de la ville de Paris, et rapports au conseil municipal à ce sujet, 1818, jusqu'en 1827. Recherches statistiques sur la ville de Paris et le département de la Seine, 1821, 1825, 1826, avec le baron Fourier. ·Statistique des provinces de Savonne, d'Oneille, d'Acqui, et de la partie de la province de Mondovi, formant l'ancien département de Montenotte, 1824. Essai sur les mœurs des habitans modernes de l'Egypte, 1826.

Coriolis.

Ingénieur et professeur à l'école polythecnique, savant chrétien et catholique. A laissé Du calcul et de l'effet des machines, 1829. Théorie mathématique des effets du jeu de billard, 1835, Un grand nombre d'articles dans les journaux, revues et dictionnaires des sciences.

Delavigne (Jean Fran. Casi.). 10 décembre. -55 ans.

Né au Havre en 1790, poète, de l'Académie française, mort en chrétien. A laissé : Dithyrambe sur la naissance du roi de Rome, 1811. — Dithyrambe sur la mort de Jacques Delille. 1813. Charles XII à la Newa. 1813. La Découverte de la vaccine, 1815. - Épître à MM. de l'Académie française sur cette question : L'étude fait-elle le bonheur dans toutes les situations de la vie, 1817. Trois messéniennes sur les malheurs de la France, 1818; avec les Elégies sur la vie et la mort de Jeanne d'Arc. 1819. - Les Vêpres siciliennes, tragédie, 1819. Les Comédiens, comédie, 1820. Le Paria, 1821. Nouvelles messeniennes, 1822. Discours d'inauguration pour la salle de spectacle du Havre, 1825. Messeniennes et poé. sies diverses, 1824, 15c édition, 1826. Poésies diverses, précédées du poème sur la vaccine, 1824. — Epire à M. de Lamartine, 1824. — Son théâtre, 1825. - Discours prononcé le jour de sa réception à l'Académie française, 1825.— Sept Nouvelles Messeniennes, 1827. →→ Marino Faliero, 1829. → Discours en l'honneur de