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>> trouvaient placés par ordre. La disposition des armes, par exemple, » commençait par la lance comme étant l'arme la plus noble; ve>> maient ensuite les arcs, les flèches, les javelots, les massues, baches, les frondes. C'était par les nœuds qu'on exprimait le nom» bre. On suivait le même ordre pour les légumes, en commençant » par le froment, le seigle, les pois, les fèves. On pouvait, grâce à » ces quipos, connaître chaque année la statistique de chaque ville » et celle de tout le royaume : les habitans étaient désignés par leur âge, de dix en dix ans, en descendant toujours de l'âge le plus élevé jusqu'à la naissance. Des fils plus fins, entremêlés aux gros cordons, » indiquaient les hommes mariés, l'époque de leur naissance, les » veufs et les veuves. C'était par ce moyen ingénieux que l'empereur >> était mis au fait tout les ans de la population de son royaume, de » ses revenus, de l'administration de la justice, du nombre des gens » de guerre, des naissances, des décès, des mariages, de tout ce qui » forme, en général, la matière de la statistique la plus exacte.

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>> Ces gardiens de quipos étaient chargés en outre de les tenir sans cesse à la connaissance des populations, et de leur rappeler soit les » événemens anciens du royaume, soit les événemens récens, à me>> sure qu'ils s'accomplissaient. Les amautas, ou philosophes, et les » aravicus, ou poètes, se chargeaient, à leur tour, de répéter les >> mêmes faits au peuple, pour en transmetire le souvenir aux enfans » et aux générations futures'. »

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Nouvelles et mélanges.

FRANCE. PARIS. Nouvelles des missions catholiques. (Extrait du no 93 des Annales de la Propagation de la Foi.

1. Lettre de de M. Duclos des missions étrangères, datée des prisons de Hue (Cochinchine) 29 mai 1842, dans laquelle il raconte sa navigation sur le fleuve Nain, pour se rendre sur le territoire annamite, où de concert avec M. Miche, il se proposait de travailler à la conversion d'un peuple presque sauvage appelé Quân de (le peuple De) peuple tout disposé au catholicisme. C'est sur le territoire de cette peuplade que des soldats annamites vinrent les arrêter.

2. Suite de la lettre de M. Miche, des missions étrangères, datée des prisons de Hue (23 mai 1842), dans laquelle il continue de rendre compte de la suite de son interrogatoire et des coups de rotin qu'on lui a appliqués à Phu-yen. Ce qu'il y a de plus remarquable, c'est la crainte, plusieurs fois manifestée par les mandarins, que le roi de France ne leur fit la guerre s'il venait à apprendre le supplice des missionnaires. Jusqu'à cette heure, M. Miche avait reçu 45 coups de rotin et M. Duclos 44.

3. Lettre du même, datée aussi de Hue, 8 juin 1842, dans laquelle il raconte quelques nouveaux détails sur ses interrogatoires et sur son voyage de 11 jours de Phu-yen à la capitale Hue, où il est réuni à MM. Charrier, Galy et Berneux.

4. Notice sur les îles Nicobar, où s'est établie une mission nouvelle. Les habitans, de couleur cuivrée, y sont environ 10,000, misérables, délaissés des européens, qui, à cause de l'insalubrité du climat, ont successivement abandonné le séjour de ces îles, d'ailleurs fertiles. C'est là que la charité chrétienne des prélres des missions étrangères de Paris a porté son zèle.

5. Extrait d'une lette de MM. Chopard et Beaury, des missions étrangères, datée de Teressa (îles Nicobar), 14 février 1842, racontant leur arrivée et leur installation au milieu de cette peuplade. Repoussés d'abord, ils sont reçus sur la promesse que les navires étrangers viendraient plus souvent leur apporter les choses dont ils ont besoin.

6. Lettre de M. Chopard, datée du même lieu, 17 avril 1842, et annonçant la triste nouvelle de la perte de M. Beaury, mort de la fièvre du pays, le 2 avril.

7. Lettre du même, datée du 1er août, et donnant quelques détails sur la

maladie et la mort de M. Beaury. Les sauvages continuent à montrer de bonnes dispositions, Lui-même est remis de ses fièvres.

8. Lettre du même, du 14 novembre, annonçant que l'instruction des sauvages avance; ils connaissent les principales vérités du christianisme; presque toutes les îles demandent des prêtres, mais les ouvriers manquent.

9. Lettre du même, 11 décembre, annonçant que les améliorations spirituelles et matérielles continuent. Le missionnaire est plein d'espoir.

10. Lettre de Mgr Verolles, vicaire apostolique de la Mantchourie, datée de Kay-tcheou (au Leao-tong), 25 mai 1843. Ce vicariat fut démembré de celui de Pekin en 1838, et Mgr Verolles, qui y fut nommé, ne reçut ses bulles qu'en 1810, au moment où il dirigeait le collége fondé dans le Thibet par les missionnaires. L'auteur, dans une description sommaire de ce pays, du climat, des productions, annonce qu'il va se procurer de la graine de la fameuse plante le Jin-seng, qui est un si grand réconfortant, qu'elle se vend 2,000 fr. la livre, et qu'il l'enverra en Europe. Toute la mission au reste a repris vie et courage. Mgr donne ensuite les nouvelles si longtems attendues de la mission de Corée. La mission de Corée, privée longtems de pasteurs, et entretenue seulement par le zèle des familles chrétiennes indigènes, fut enfin visitée en 1837 par Mgr Imbert, d'Aix en Provence, nommé évêque de Capse, et vicaire apostolique de cette contrée; il emmena avec lui deux prêtres français. MM. Albran et Maubant, comme lui de la société des Missions étrangères. C'est au milieu des exercices de piété, poussées trop loin peut-être par le zèle des chrétiens, que la persécution commença le 7 avril 1839. Un grand nombre de familles furent arrêtées, d'autres allèrent se présenter d'elles-mêmes; un rapport fut fait à la reine régente, le roi étant mineur. Cette femme ordonna d'arracher jusqu'à la racine de la religion chrétienne; 40 sont d'abord condamnés à mort; la reine effrayée du nombre refuse d'approuver le jugement, et les fait torturer de nouEnfin le 24 mai, après d'horribles souffrances, neuf martyrs consomment leur sacrifice. Leur constance, leurs réponses avaient fait l'admiration du président et de son suppléant, qui donnèrent immédiatement leur démission; mais un juge plus cruel et plus barbare leur succéda. Alors la persécution fut poussée au dernier terme, des familles, des villages entiers furent pris et torturés. On avait su que des européens étaient en Corée, et c'est là ce qui excitait leur fureur. Alors Mgr Imbert, par un dévouement sublime, espérant que sa mort et celle de ses deux prêtres arrêteraient la persécution, résolut de se livrer. Le 11 août 1839 il exécuta son projet, et fit savoir à ses confrères qu'il les attendait en prison. Ils s'y rendirent aussi, le 7 septembre. Après de cruelles bastonnades, ils furent décapités le 21, en 1839, et la Corée est sans pasteur.

veau.

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La persécution s'y est un peu ralentie, et de nouvelles conversions y ont eu lieu. Mais déjà un nouveau vicaire apostolique est nommé, Mgr Ferréol; un autre

missionnaire, M. Maistre, est prêt à y entrer avec lui. Environ 100 chrétiens, parmi lesquels des enfans et des jeunes filles, ont péri dans cette persécution. 11. Lettre de Mgr Féréol, évêque de Belline, nouvellement nommé vicaire apostolique de la Corée, datée du comté de Karlouskout (Mongolie). Il parle de ses efforts pour entrer en Corée; obligé de se réfugier en Mongolie, il il apprend que la persécution s'est un peu calmée. Effrayés et abattus d'abord, les fidèles ont de nouveau envoyé des courriers pour avoir des pasteurs. Ils en ont exprimé le désir sur une bande de papier dont il ont fait une corde qui ceignait les reins du courrier coréen. C'est en 1794 que la religion avait pénétré dans cette contrée par la ferveur d'un laïque; deux prêtres chinois y furent ensuite envoyés par l'évêque de Pékin. En 1801 le prêtre fut saisi et martyrisé en prophétisant qu'au bout de 30 ans viendraient de nouveaux prètres.

42. Création de quatre nouveaux évèchés aux Etats-Unis : celui d'Hartford dans le Connecticut; celui de Miuwalkic dans le Wisconsin; celui de Chicago dans l'Illinois, et celui de Littlerock dans l'Arkansas.

13. Extrait du journal de M. Bolduc, des missions étrangères, résidant à Colombie, et racontant quelques traits de la piété des sauvages.

14. Départ de missionnaires.

Bibliographie.

ANNALI DELLE SCIENZE RELIGIOSE, Compilati da monsig. Ant. de Luca, à Rome, chez l'éditeur Pietro Capobianchi, via dell' Impressa, n. 29, et au bureau des Annales de philosophie chrétienne. Prix : 26 paoli ou 13 fr. 78 c., plus 1 fr. à payer à la poste en le recevant

TOME XVII, No 50, juillet et août 1843.

I. Essai sur l'accord entre l'histoire et la chronologie profane avec le livre de Daniel, par P. Mazio. (Nous avons fait traduire cette dissertation que nous publierons dans un nos prochains cahiers). II. Documens historiques sur l'état de la religion catholique en Hollande depuis la réforme. - III. Sur le Synode diocésain de New-York, tenu en 1842, et la lettre pastorale de Mgr Hugues, évêque de New-York. IV. Sur les méditations à l'usage du clergé, pour tous les jours de l'année, de Mgr Scotti, par L. Marchetti. · Sur les institutions de charité publique, l'instruction primaire et les prisons de Rome, de Mgr Morichini, par A Lockman. VI. Sur l'esprit de la philosophie au 18e siècle, par le professeur G. Bonaci. Sur l'état actuel de l'Eglise anglicane, par Mgr Baggs. — Appendices.

No 51., septembre et octobre.

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VIII. Sur l'Eglise et l'Etat à la fin du différend de Cologne, par Gæerres. IX. Observations sur le rationalisme philosophique (2e partie), par M. l'abbé Gerbet.-X. Sur l'histoire du Mont-Cassin, accompagnée de notes et de documens de D. L. Tosti, par F. Bartoli. — XI. Quelques considérations sur la question de savoir si le clergé catholique se détache plus que le ministre hétérodoxe de la nation à laquelle il appartient, par M. de Mathias. Sur l'usage de la cire d'animal dans l'Eglise, par J. Arrighi.

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No 51, novembre et décembre.

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Appendices.

XII. Sur le titre d'Eglise catholique que s'attribuent les communiors séparées de l'Eglise, par le P. Perrone. - XIV. Sur les dissertations relatives à l'histoire du culte des religions dans l'antiquité chétienne, de M. l'abbé Grêppo, par D. Bartolini. — XV. Sur l'histoire de la théologie, de J. Andres, jésuite, abrégée et annotée par le P. Narbone, de la même comp.; par J. Arrighi. Sur le Spicilegium romanum, de S. E. le cardinal Mai, par Mgr de Luca. - XVII. Rapport sur la Société des Bons Livres, de Toulouse. Appendices.

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