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n'y soit citée ou réfutée. On s'étonne qu'un seul homme ait pu lire et approfondir tant d'ouvrages.

Nous désirons vivement que cette théologie se propage en France; c'est, nous le croyons, un grand progrès fait dans une étude qui a bien besoin de quelques réformes et de quelques améliorations. Le P. Perrone aura le mérite d'y avoir contribué, et M. l'abbé Migne, d'avoir augmenté le mérite de ces travaux en les popularisant.

Nous allons citer ici, pour ceux de nos abonnés qui ignorent ce que c'est qu'un Cours de théologie, quelles sont les matières traitées dans ces deux volumes.

TOME 1er. de 1452 col.

1. Avant-propos théologiques. 2. De la vraie religion. -3. De Dieu et de ses attributs.-4. De la Trinité.-5 De Dieu en tant que Créateur.-6. De l'Incarnation.-7. Du culte que l'on rend aux saints.-8. De la grâce.

TOME II, de 1444 colonnes.

9. Des sacremens en général.-10. Du baptême. - 11. De la confirmation. 12. De l'eucharistie. 13. De la pénitence et des indulgences. - 14. De l'extrême-onction et du mariage. - 15.-Des lieux théologiques, c'est-à-dire de l'Eglise, de son chef, du canon des Saintes-Ecritures, de leur interprétation et de leur lecture, de la tradition, de l'accord de la raison et de la foi, de la méthode,

etc.

On voit quelles graves questions sont traitées dans ces deux volumes. Nous engageons nos frères, nos amis laïques qui veulent parler ou écrire sur les questions religieuses à lire et à étudier ces deux volumes; ils ne sauraient en trouver de plus instructifs et de plus sûrs. Nous espérons même traduire un jour quelqu'une de ces dernières questions, et les publier dans les Annales. OEUVRES DU COMTE J. DE MAISTRE. TOME I, de 644 colonnes (81 de la collection).

Nous n'avons pas besoin de faire ressortir le mérite du comte de Maistre; les catholiques savent assez quels services il a rendus à l'Église. Il n'est pas un homme, tant soit peu occupé de religion ou de politique, qui ne les connaisse. Geux mêmes qui ne sont pas de son opinion rendent cependant justice à la grandeur de ses vues et à la sagacité de son regard, qui va presque jusqu'à une espèce de révélation. Nous allons donner seulement le titre des ouvrages qui entrent dans ce volume.

1. Considérations sur la France, où l'auteur juge avec tant de profondeur la valeur réelle de cette grande époque dite la Révolution française. — 2. Essai sur le principe générateur des constitutions politiques et des autres institutions

humaines. 3. Sur les délais de la justice divine dans la punition des coupables, ouvrage de Plutarque, nouvellement traduit et annoté. - 4. Le même ouvrage, traduction d'Amyot. 5. Du Pape, en iv livres. 6. De l'église gallicane dans son rapport vec le Saint-Siège, en 11 livres. Il serait inutile de donner notre sentiment sur des œuvres déjà si connues, et l'on peut dire jugées. Nous recommandons pourtant les chapitres de ce dernier opuscule, où l'auteur laïque et étranger prend la permission grande d'examiner Bossuet sous le rapport de l'orthodoxie, et Pascal, sous le rapport du mérite littéraire.

OEUVRES TRÈS COMPLÈTES de Mgr de Partz de Pressy, évêque de Boulogne. 2 vol. (82o et 83o. de la collection).

Mgr de Pressy, né en 1712, est mort évêque de Boulogne en 1789. Ce prélat fut un de ceux qui résistèrent avec le plus d'efforts et de courage aux empiètemens des parlemens sur le domaine de l'Eglise, et aux attaques des philosophes contre la foi. L'éditeur lui attribué quelques opinions erronées ou inexactes; mais tous ses écrits prouvent un vaste savoir et un grand génie. En voici la liste.

TOME I de 1268 col.

1. Oraison funèbre de Mgr de Pressy. 1. Instruction pastorale sur l'accord de la foi et de la raison dans les mystères en général.-3. Sur l'accord de la foi et de la raison dans le mystère de la trinité. 4. Sur l'accord de la foi et de la raison dans les mystères de l'incarnation et de la rédemption. - 5. Pourquoi Dieu s'est-il fait homme. 6. Sur l'éternité des peines dues au péché. 7. Sur l'accord de la foi et de la raison dans le mystère de la distribution des grâces. 8. Sur l'accord de la foi et de la raison dans le mystère de l'Eucharistie.-9. Du dogme de la transubstantiation.-10. Des espèces eucharistiques. — 10. De l'Eucharistie considérée comme sacrifice.

TOME II de 1324 col.

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11. Sur l'accord de la foi et de la raison dans le dogme de la création. — 12. Eternité de la matière. Réfutation de cette assertion. 13. Démonstration de l'existence d'un être nécessaire, éternel, immuable, intelligent, créateur, unique, immense, indépendant. 14. Sur les avantages de la foi à l'autorité 16. Quatorze mandemens pour

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de l'église. 15. Des miracles en général.

19 Mé

le carême, — 17. Sur l'adoration pérpétuelle du Saint-Sacrement et autres sujets. — 18. Extrait d'une consultation des docteurs de Sorbonne. moire sur l'Embryologie. — 20. Autres mande mens.

- 21. Statuts synodaux

du diocèse de Boulogne.- 22. Méthode de l'oraison mentale. - 23. Casus reservati papo et episcopo boloniensi.

24. Avertissemens sur divers sujets ;

Des retraites spirituelles; Avis aux doyens de chrétienté; Sur les visites de

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monseigneur; Instruction pour exhorter les ecclésiastiques à remplir les devoirs de leur état. 26. Rituel du diocèse de Boulogne. 27 Instruction sur les sacremens. 28. Instruction pour les dimanches et autres fêtes de l'année. - 29. Fondation d'un prix de sagesse en faveur des filles pauvres et vertueuses; De la rosière. 30. Opuscules ascétiques et Liturgiques de la dévotion au sacré-Cœur de Jésus et de Marie. 31. Heures. -32. Mandement au sujet du catéchisme. 33. Mandement de MM. les vicaires-généranx, le siège épiscopal vacant.

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TRADUCTION DU TALMUD (de Babylone) et du SCHOUL'HAN AROUCH (Code religieux israélite), avec cette épigraphe: Ils lurent dans » le livre, dans la Tora de Dieu distinctement et intelligiblement; ils com⚫ prirent en lisant. Nehemie, vIII. 8. A Paris chez M. Cahen, au bureau des Archives israelites de France, rue Pavée, no 1, au Marais.

Nous applaudissons au projet formé par quelques savans israélites pour cette publication, et nous approuvons les considérations suivantes qu'ils ont consignées dans leur prospectus.

. Nous possédons, traduits dans notre langue, les principaux ouvrages de religion des Chinois et des Indous, des anciens Persans, des Hébreux, des Chrétiens, des Mahométans.

Les travaux de l'illustre de Sacy ont même levé le voile qui couvrait la croyance des Druses, peuplade syrienne dont il est maintenant si souvent question.

Grâce à nos savans orientalistes, les gens du monde mème peuvent prendre connaissance des dogmes et du culte de ces diverses nations, de ces diverses communions, et il en est des systèmes philosophiques comme des systèmes religieux. On cherche aujourd'hui à faire rentrer dans le domaine du grand public, ce qu'il y a de plus abstrait dans la pensée, dans les opinions des individus et des peuples; et ce qui appartenait autrefois à quelques esprits spéculatifs, vivant dans la retraite, devient aujourd'hui la propriété de tous. Chose singulière une seule communion, dont les membres, dispersés sur toute la surface du globe, semble, par cette position, appeler plus particulièrement la plus grande publicité possible, est précisément celle où l'on n'en trouve aucune. Cette communion est la nôtre; ses livres dogmatiques fondamentaux sont beaucoup moins connus que ceux des habitans de l'extrêmité asiatique que nous venons d'énumérer. Ils sont inconnus non-geulement à ceux qui sont dehors, mais même à nous autres qui vivons dans l'intérieur. En effet, les livres de Moïse, l'Ancien-Testament, contiennent bien la base primitive de notre culte; mais sur cette base s'est élevé l'immense édifice de la législation talmudique renfermée dans la Guc

mara et résumée dans le Schoulhan Arouch, Code religieux. Hormis les gens de profession, hormis les rabbins, qui de nous connaît ces ouvrages autrement que de nom? Ce sont pourtant ces ouvrages qui règlent la vie religieuse du juif, depuis la première aspiration jusqu'au dernier soupir. A cela, on répond que la Guemara dérive de la Bible, que tout le monde peut consulter; soit, mais il faut considérer que cette dérivation est tellement compliquée, tellement éloignée, que la connaissance de l'une ne peut donner aucune idée de l'autre. Aussi ceux qui se flattent, au moyen de la Bible, de connaître notre religion, sont dans une complète erreur; ils n'en connaissent pas les plus importans, les principaux développemens. Je dis cela de moi, et les dix-neuf vingtièmes de mes coreligionnaires sont dans la même position.....

>> Nous avons donc raison de dire que connaître la Bible, ce n'est pas connaitre notre religion.

. Cette erreur est pourtant la cause du peu d'intérêt que le monde chrétien attache à l'étude du Talmud; car ce monde pense que la Bible suffit pour étudier la loi judaïque; mais on ne veut pas comprendre que la loi de Moïse et la loi du Talmud sont deux, qui ont bien quelques points en commun, mais qui diffèrent radicalement dans l'ensemble. Le Code civil et les Institutes de Justinien ont aussi des points de contact; est-ce la même législation? Je sais bien qu'on nous désigne quelquefois sous le nom de sectateurs de Moïse, et nous adoptons même ce titre; mais cette appellation est fau:ive, appartient aux Caraïtes, et ne nous convient nullement; car nous sommes Rabbinistes essentiellement, tel est notre vrai nom de secte; je parle de ce qui est, et n'ai pas à m'occuper de ce qui devrait être.

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Jusqu'à ce jour nous nous sommes donc rapportés aveuglément à ce que les Rabbins nous ont dit de nos livres de religion. Ils nous ont probablement toujours enseigné la vérité, telle que ces livres l'ont faite. Je ne prétends nullement affaiblir la confiance que ces théologiens méritent, mais par le tems qui court, chacun aime à voir clair dans ses affaires, par ses propres yeux, et non par ceux d'autrui. Or, le Talmud, comme nous venons de le voir, étant le véritable contexte de notre culte, et que les théologiens invoquent sans cesse, le tems est venu de savoir ce que contient ce Talmud. Il faut donc que nous puissions lire cet ouvrage dans notre langue maternelle. Le droit de lire, d'expliquer avec intelligence nos livres de religion appartenait même aux Hébreux du 6 siècle avant l'ère vulgaire, ainsi qu'on le voit par le verset qui nous sert d'épigraphe; à plus forte raison un tel droit ne saurait-il être contesté à des français israélites au 19e siècle après cette même ère, et personne ne songe à le contester. On lit même dans le Siffri la légende singulière que la Tora a été promulguée sur le Sinaï en quatre langues : en hébreu, en chaldéen, en arabe et en latin.

» Je sais bien que la dernière partie intégrante du Talmud, que la Mischna a été entièrement traduite par Surrhénius aux 17e et 18e siècles; mais c'est une traduction latine, devenue très rare et accessible seulement au petit nombre. Nous en dirons autant de la traduction allemande de la Mischna, que nous devons à M. Jost, le célèbre historien. L'allemand est encore moins répandu en France que le latin. C'est également dans ces deux langues qu'ont été translatées plusieurs parties de la Guemara, seconde partie intégrante du Talmud. On peut consulter la liste complète de tous les travaux de ce genre dans l'Orient', journal rempli d'érudition et d'instruction solide, et qui est publié par M. le professeur Fürst de Leipsick, savant éditeur d'une nouvelle Concordance. Sur cette longue liste, on ne remarque pas une seule production française.

» J'ai résolu de faire disparaître cette lacune, et de doter mon pays d'un Talmud français, d'un Schoul'han Arouch français. Ce second ouvrage contient la législation, le Code, tandis que le premier présente la discussion et les motifs. Tous les deux sont également indispensables au juif rabbiniste, qui veut connaître ses obligations et leurs causes; au publiciste qui veut porter un jugement éclairé sur nos institutions, et au curieux qui cherche à s'instruire, ou simplement à satisfaire sa curiosité. ›

A ces considérations de M. Singer, fondateur-propriétaire, nous ajouterons que la connaissance du Talmud est sourtout nécessaire à tous ceux qui s'occupent d'éclaircir les origines des religions primitives. Non-seulement les peuples anciens ont emprunté plusieurs croyances et divers usages aux Israélites, mais le Talmud est rempli de détails, d'allusions, d'usages, de fables, empruntés aux antiques religions de l'Orient. En ce moment il se fait un grand et solennel examen des religions anciennes. On les compare entre elles, on en recherche les origines, on veut en suivre les filiations. Or, les traditions, croyances, fables, superstitions, pratiques, singularités, spéculations, raisonnemens judaïques sont une pièce intégrante, la plus essentielle peutêtre de ce grand procès. Nous applaudissons donc à cette publication.

Les conseils que nous nous permettons de donner aux traducteurs, c'est de nous donner une traduction qui s'approche le plus possible du texte; que les explications, les développemens soient rejetés dans les notes. Que ce soit le Talmud dans sa simplicité et sa naïveté primitive, et non les opinions du traducteur du 19° siècle. Que ce qui ne pourra pas être rendu en français soit consigné mot pour mot en latin. C'est pour n'avoir pas suivi cette méthode que la plupart des livres sacrés de l'Inde de la Chine sont à retraduire.

L'ouvrage sera publié en 16 volumes in-4°; 12 consacrés au Talmud et 4 au

Nos 24, 25, 26, 1840.

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