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paru très-judicieuse et la seule qui put rendre véritablement utile l'usage de son répertoire il n'avance rien de trop, lors qu'il se flatte que ceux qui sont dans la nécessité de consulter journellement les lois, trouveront dans ce répertoire un moyen facile de se former des collections utiles sur les matières de leur compétence. Il ajoute modestement que c'est là l'objet essentiel qu'il s'est proposé,

mais qu'il ne lui a pas été possible d'at-
teindre avec tout le succès désirable; d'a-
bord parce qu'il n'est pas possible de
ne rien omettre, malgré tous les soins
qu'on s'est donné; ensuite parce qu'il,
existe d'autres sources que celles où il a
puisé tous ses matériaux et qu'il n'a eu ni
le temps, ni la faculté de consulter. L'in-
génuité de cet aveu est un préjugé favo-
rable pour ce que l'auteur à exécuté.

TROISIÈME CLASSE.

GEOGRAPHIE. TOPOGRAPHIE.

STATISTIQUE.

Nouveau Dictionnaire géographique, ou Description de toutes les parties du monde, par Vosgien: nouvelle édition entièrement refondue et corrigée d'après les nouveaux changemens opérés par les nouveaux traités, et notamment par les traités de paix de 1814 et celui du 30 novembre 1815, l'acte du congrès de Vienne, etc., ornée de cartes géographiques coJoriées, et de dix-sept planches représentant les monnaies de tous les peuples commerçans, avec l'indicalion de leurs poids, de leur titre et de leur valeur, par M. E. et Hocquart. Un gros volume in-8°. Saintin. 9 fr. 12 fr.

Nous reviendrons sur cet ouvrage. Dictionnaire historique, topographique et militaire des environs de Paris, etc. Un vol. in-12 de 650 pages. Panckoucke. 7 fr.

Bo C.

8 fr.

rique et étymologique des rues de Paris, contenant les noms anciens et nouveaux des rues, culs-de-sac, passages, places, quais, ponts, boulevards, etc., et la désignation des arrondissemens et des quartiers dans lesquels ils sont situés, par J. De la Tynna, de la Société royale académique des sciences, de celle de l'encouragement pour l'industrie nationale, etc. Un gros vol. in-12 accompagné d'un plan de Paris. Rue Platrière, no. 20 (ci-devant J. J. Rousseau), au Bureau de l'Almanach du Commerce, et Treuttelet Würtz. 7 fr.-8 fr. 80 c.

On trouve aussi dans cet ouvrage le nombre des numéros de chaque rue, la disposition des numéros dans les deux séries des pairs et des impairs en couleur rouge ou noire; l'étymologie des noms anciens et nouveaux des rues, places, ports, etc.... Les aliguemens de chaque rue, utiles aux propriétaires et acquéreurs des maisons; une mention abrégée de tous les monumens religieux etcivils, anciens et modernes, que leur architecture ou leur destination ont rendu ou rendent remarquables.

Dictionnaire topographique, histo- Lettres écrites d'Italie en 1812 et

.

1813, etc., par F. Lullin de Châteauvieur. (Voyez pour le développement du titre, l'adresse et le prix, le sixième cahier de ce Journal.)

Article deuxième.

C'était un préjugé assez universellement répandu en France, que l'Italie ne devait sa fécondité, l'abondance de ses productions qu'à son heureuse tempéra ture et à la richesse de son sol: La publication de la traduction du Voyage agricole du célèbre Arthur Young, en 1797, a dû commencer à dissiper ce préjugé; mais il le sera complètement par les recherches et les observations de M. Lullin, desquelles il résulte que dans la plus grande partie de l'Italie, Pagriculture doit principalement son état floris sant à la pratique des irrigations, à la méthode des assolemens: on y verra avec étonnement que Part des irrigations a été porté dans cette contrée à un point de perfection supérieur même à celui où il était parvenu dans la Chine et que la rotation des cultures où l'assollement était pratiqué en Italie, long temps aupara vant qu'on s'en fut servi avec tant de succès en Angleterre.

Les lettres de M. Lullin nous apprendront encore qu'outre les maremmes de la Toscane (*), dont quelques relations nous avaient donné une idée assez imparfaite, il se trouve encore en Italie d'autres maremmes, particulièrement dans les états du pape et dans le royaume de Naples.

M. Lullin a commencé ses observations dans le Piémont: dans sa deuxième lettre il expose les avantages de ce qu'ou appelle petite culture, c'est-à-dire, la

(*) Les maremmes sont des terrains réfractaires à toute espèce de culture et que ni les travaux de l'homme, ni le pacage des bestiaux, ni les engrais artifi ciels ne peuvent pas réussir à fertiliser:

division en plusieurs exploitations, pratiquée avec un succès prodigieux dans le domaine de Santenal, dont l'étendue n'est que de soixante arpens et dont le produit, grace à l'intelligence de l'assolement, sans le secours des irrigations, est véritablement extraordinaire; c'est un premier exemple de la petite culture ou de la division des fe mes généralement en usage dans le Piémont: M. Lullin en donna un autre plus étonnant encore. La Mandria, ancien haras du roi, présentait, dit-il, une immense surface plane, réguliere et contigue de six mille six cens arpens, n'ayant qu'un manoir

au centre: elle s'offroit ainsi avec tous

les caractères qui entraînent et nécessiaussi y étaiselle précédemment en usage. tent l'application de la grande culture: Mais le comte Lodi devenu propriétaire de ce domaine, frappé des avantages qu'offre dans le Piémont la petite culture, a entrepris de la transporter dans l'immeuse cadre de la Mandria: Son sol

étant homogène, était susceptible d'être soumis au même assolement : il n'a pas cherché à changer celui qui est pratiqué dans le Piémont; il y a invariablement soumis toute la Mandria: ainsi son assolement est: 1.re année, maïs fumé. 2.e année, blé. 3.e année, trèfle. suivi de jachère. 4.e année, blé sur la sole du maïs. - Il réserve seulement vingt arpens de pommes de terre, destinées aux moutons; c'est la seule innovation qu'il ait eu besoin d'adopter.

1

Pour maintenir cet ordre régulier et systématique, le comte de Lodi, au lieu de profiter d'un si vaste capace, suivant la bévue ordinaire, pour agrandir ses champs, a, au contraire, encadré d'une haie d'aulnes chaque parcelle égale et régulière de vingt ar pens. Une allée qui sépare chacune des deux rangées de ces cadres sert à leur dépouille. Du moment que cette division a été opérée, le domaine ne s'est plus présenté à l'imagination dans son immensité, mais seulement comme une réunion de petites fermes: il s'est assuré de la somme du travail

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il

nécessaire à la stricte exécution de son assolement dans chaque parcelle du domaine, et additionnant cette somme, a monté ses ateliers sur cette base: la grande difficulté était de mettre en mouvement cette machine, qui, sous un cadre immense, représentait l'action multipliée de vingt exploitations ordinaires: il y est parvenu en imprimant à tout son systême une monture militaire, et en établissant ainsi uue hiérarchie, une responsabilité, et une fixité invaria ble dans ses ateliers: ils sont composés de domestiques à l'année et de journaliers à la semaine. L'administration n'est chargée d'aucune nourriture: domestiques, et ouvriers s'arrangent entre eux pour former des sociétés de gamelles: ils sout payés de tout en argent; les premiers seulement ont des jardins dont l'étendue est en raison de leur grade, et pour la culture desquels il leur est accordé un temps convenu Les domestiques sont divisés en autant de compagoies qu'il y a d'espèces d'ateliers à la tête de chacune de ces compagnies est un chef ou capitaine chargé de la responsabilité du travail; il prend les ordres du chef suprême, et les distribuer dans les escouades; sous lui sont des lieutenans et des caporaux. Ainsi les bergers de moutons forment une compagnie, de même que les bouviers, les charretiers et les ouvriers employés à la terre. Tous les travaux se commencent au son de la cloche, et les caporaux, toujours présens, surveillent à-la-fois, leur exécution et leur duréc. Pour pouvoir maintenir cette fixité dans l'ordre du travail, le comte Lodi a établi le principe de ne jamais séparer les ateliers: ses champs étant toujours égaux, il y porta à-la-fois la totalité de ses ouvriers, et le travail doit être fait dans un temps donné. On y parvient en faisant travailler les ouvriers, de même que les charrues en alignement.

Jamais, dit M. Lullin, je n'ai vu plus belle scène champêtre que celle que m'ont offert vingt charrues également

espacées sur le même champ, marchant à hauteur et dans un alignement parfait, se retournant toutes à la fois, à la voix du caporal et recommençant dans le même ordre leur marche grave, qui avait je ne sais quoi de silencieux et de solemnel : c'était aussi une belle scène qué celle de cent cinquante faucheurs rangées sur une ligne oblique, abattant en mesure une herbe abondante, et suivis d'une égale ligne de faneuses formant en arrière une parallèle exacte. C'est ainsi que par un ordre merveilleux, le comte Lodi est parvenu à maintenir une exécu tion invariable dans ses travaux, et qu'il a pu transporter les soins, l'exactitude ét les détails de la petite culture sur l'espace immense de deux mille six cens arpeus, et obtenir des récoltes qu'on n'attendait pas d'un sol médiocre et d'une si

vaste manutention.

Nous verrons dans l'article suivant les prodiges qu'ont opérés la pratique des irrigations réunie à la méthode des assolemens dans le sol naturellement beaucoup plus riche de la Lombardie.

HISTOIRE.

Précis de l'histoire des deux premières races des rois de France, par A. R. de Bousquet, avoué à la Cour royale de Paris. Un vol. in-12. Lenormant. 2 fr. 2 fr. 50 c.

Les Chevaliers normands, en Italie et en Sicile; et considérations générales sur l'histoire de la chevalerie, et particulièrement sur celle de France , par madame V. de C. Un vol. in-8°. Maradan. 5 fr.

Nobiliaire universel de France, ou Recueil général des généalogies historiques des maisons nobles de ce royaume, par M. de Saint-Alais. Tome VIII, in-8°. Chez l'Auteur,

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Article septième et dernier. (Premier tative pour en élever une au-dessus des

extrait).

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La neuvième et dernière période, l'une des plus importantes de l'histoire de la Grande-Betagne, présente le tableau aussi instructif qu'intéressant des réformes et des perfectionnemens successifs de sa constitution qui, mùrie par le temps, par l'expérience et par des révolutions de toute espèce, a atteint enfin, par le bill des droits et par les réglemens sur la succession au trône qui en ont été la suite, au degré de stabilité qui fixe invariablement et plus efficacement que jamais dans leurs véritables lim tes la dignité et les prérogatives du monarque, la religion nationale, les libertés et les prérogatives du peuple: ces avantages sont d'autant plus inestima 1 s, que la jouissance ne peut à peine être troublée par les clameurs que peuvent par fois exciter les déclamations populaires et l'influence de quelques patriotes exaltés qui n'ayant qu'une connaissance superficielle de la constitution, l'ébraules aient sans le vouloir jusques dans ses fondemens, s'ils parvenaient jamais à introduire le moindre changement, soit dans P'organisation du pouvoir exécutif, soit dans aucune des prérogatives et des attributs respectifs de quelques-unes des branches du pouvoir législatif. Que ces patriotes exagérés, que leur zèle peut quelquefois égarer, ne perdent donc jamais de vue que la force entière de la constitution tient essentiellement à con

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aufres, mettrait nécessairement en danger l'équilibre et l'existence même de tout l'édifice C'est sous ce rapport qu'un royaliste ou un républicain exalté cherchant à étendre, l'un, la prérogation royale, l'autre, les privilèges du peuple au-delà de leurs limites essentielles, ne méritent pas plus l'un que l'autre, d'être considérés comme de vrais amis de leur pays, et doivent bien plutôt être considérés comme ses plus dangereux ennemis.

Cette doctrine politique, adoptée de. puis long temps comme constitutionnelle, a été confirmée depuis par une pratique constante. Sans remonter plus haut que le règne de Charles II, on voit que la chambre des communes ayant tenté d'introduire l'usage d'annexer aux bills de subsides, d'autres bills dont elle désirait plus particulièrement la sanction, la chambre des pairs, sans attendre que le roi réclamât contre cette entreprise, prévit que si elle était tolérée, elle détruirait entièrement l'équilibre entre les trois branches de la législature; elle le maintîut avec énergie, en exigeant que tous les bills fussent rédigés dans l'ancienne forme parlementaire, et en ajoutant aux réglemens de la chambre, le rejet de tous bills annexés à des bills de subsides. Sous le même règne, la chambre haute rejeta, à la première lecture, le bill qui excluait du trône le duc d'Yorck, qui était le successeur immédiat. Sous Guillaume III, les pairs vou

lant restreindre la prérogative de la couronne, relativement à la convocation du parlement, et à l'époque à laquelle elle devait avoir lieu, ordonnèrent par un bill que le parlement fut assemblé chaque année, mais les communes rejetèrent ce bill. Tel fut aussi, sous le règne de Georges Ler, le sort d'une autre ten tative de la chambre haute pour dépouiller la couronne de l'importante prérogation d'augmenter le nombre des pairs, toutes les fois que le oi le jugerait à propos: elle passa en conséquence un bill qui fixait irrévocablement le nombre de ses membres; mais tous ses efforts pour le faire passer à la chambre des communes furent sans succès. Ce fut ainsi qu'on vit échouer toutes les tentatives des communes pour priver la couronne de l'influence que lui donnait la distribution des emplois et des autres grades, et que le bill renouvelé tous les ans pour exclure de la chambre basse tous les membres qui recevaient des pensions, ou exerçaient les places accordées par le gouvernement, ne pût jamais pas. ser dans la chambre des pairs

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La sage distribution des pouvoirs entre les trois branches constituantes de la législature a été ainsi consolidée à un tel point, qu'elle rend tout empiétement de l'un sur l'autre absolument impraticable, parce qu'en effet leur puissance respective est assez forte pour maintenir leurs droits constitutionnels. Le monarque a pour sa part, la majorité et le profond respect attaché au titre royal avec toutes les attributions du pouvoir exécutif le plus étendu les deux chambres ne paraissent que des conseils dépendans entièrement de lui: elles sont obligées de suivre sa personne, elles ne s'assemblent que quand il lui plaît, et c'est toujours dans la forme la plus respectueuse qu'el les Ini présentent leurs adresses: il les convoque, les sépare et même les dissout à son gré. Les pairs qui, par leur nombre et par leur prépondérance réelle, sont hors de toute proportion vis à vis du corps de la nation, ont en com

pensation l'avantage des honneurs per'sonnels et de la dignité d'un corps héréditaire; et c'est dans la salle où ils s'assemblent que le trône est placé lorsque le roi fait appeler les communes, elles paraissent à la barre de la chambre des pairs : c'est par-devant eux qu'elles portent leurs accusations; d'ailleurs, les

pairs sont membres de la législature, en vertu d'un droit inhérent à leur personne, et sont supposés siéger au parlement pour leur propre compte et pour la défense de leurs intérêts, ils ont, en conséquence le privilège de donner leur vote par procureur. En un mot, comme la chambre haute est destinée à balancer souvent la puissance des communes, elle a reçu en splendeur extérieure et en dignité la compensation de la puissance réelle qu'elle ne pouvait pas avoir. Les communes sont exclusivement investies du pouvoir d'accorder ou de refuser les impôts; arme puissante qui a mis leurs ancêtres en état d'établir la constitution; ce n'est que de leur libéralité que le roi peut obtenir ces subsides sans lesquels il ne pourroit rien c'est à elles qu'appartient aussi l'initiative en législation sur les matières de finances, ou le droit de rédiger et de proposer toutes les lois qui y sont relatives. La constitution n'a pas moins sagement organisé le pouvoir exécutif, en le plaçant entièrement entre les mains du roi, et en le rendant aussi inėbranlable qu'indivisible: elle a entièrement anéanti la possibilité de cette accumulation de pouvoirs qui ont causé la ruine de tant de républiques, et elle oppose une barrière insurmontable à toute tentative ambitieuse contre le gouvernement. Si la puissance publique était répartie entre plusieurs personnes sous différens titres et prérogatives, il en résulterait une variété et une instabilité de mesures dans l'administration, une fluctuation éternelle de principes, et une opposition plus ou moins violente entre ces autorités rivales qui mettraient cou tinuellement en dauger le bon ordre et la tranquillité de l'état si l'une parvenait à s'élever au-dessus des autres, et par

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