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HISTOIRE.

Les Mérovingiens et les Carlovingiens, et la France sous ces deux dynasties. Première et deuxième parties. 2 vol. in-8°. Egron. 13 fr.

Nous reviendrons sur cet ouvrage. L'Europe tourmentée par la révolution de France, ébranlée par dixhuit années de promenades meurtrières de Napoléon Bonaparte. 2 vol. in-12. Pélissier. 7 fr. - 8 fr. 50 c.

Cet ouvrage renferme un précis historique, politique et chronologique des événemens remarquables en Europe, avec des pièces justificatives et diplomatiques, les traités de paix, etc. : il est terminé par un tableau par l'auteur appelé avec raison inventaire effrayant de la révolution: en voici les principaux résultats.

Deux mille cinq cents individus environ se sont partagé plus d'un milliard des revenus de l'Etat, et ont coopéré à la dilapidation de plus de sept milliards de biens nationaux ou de biens d'émigrés, sans avoir rien payé aux créauciers de ces derniers. Nos législateurs nous ont donné vingt cinq mille quatre cent vingthuit lois et huit constitutions. La France a perdu sept millions de ses enfans, dont cinq millions cinq cents ont été dévorés par Bonaparte. Pendant les quinze aunées de l'usurpation, le traitement de Bonaparte et de ses principaux agens, abstraction faite de toute dépense militaire ou administrative, s'est élevé à neuf cent quarante-quatre millions, sept cent soixante mille quatre cent soixante et sépt francs. La première cause de tant de désastres, de tant de ruines, de tant de dépenses, a été un déficit annuel de cinquante-cinq millions dans les dépenses.

Histoire des quinze Semaines, ou l
Journal général, 1816, No. 1.

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dernier règne de Bonaparte, par M. Michaud, lecteur du Roi, membre de l'Institut. Deuxième édition. Br. in-8°. Longchamps. 1 fr. 50 c. -2 fr.

Tableau historique des événemens qui se sont passés depuis le retour de Bonaparte jusqu'au rétablissement de Louis XVIII. Deuxième édition. Un vol. in-8°. Guyot frères.

Relation exacte des événemens qui ont eu lieu à Marseille, depuis le 9 mars jusqu'au 10 juillet 1815. Broch. in-8°. Janet et Cotelle. Recherches nouvelles sur l'histoire ancienne. Deuxième partie, contenant la Chronologie d'Hérodote, etc. Edition revue et complète. in-8°. Madame Courcier.

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Beautés de l'histoire de l'Amérique d'après les plus célèbres voyageurs et géographes, par G***, ornés de trente-deux nouveaux sujets de gravures représentant ses costumes, habitations, animaux etc. 2 vol. in-12. Eymery. 6 fr.

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Les Familles françaises considérées sous le rapport de leurs prérogatives honorifiques et héréditaires, ou Recherches historiques sur l'origine de la noblesse; les divers moyens par lesquels elle pouvait être acquise en France, l'institution des majorats, l'établissement des ordres de chevalerie, de la légion d'honneur, et des noms et armoiries, par A. F. Delaigne, chef du bureau des lois et archives du ministère de la justice. Un vol. in-8°. Petit. 4 fr.

5 fr.

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Histoire d'Angleterre, depuis la première invasion des Romains jusqu'à la paix de 1763, avec des tableaux généalogiques et politiques, par A. F. Bertrand de Molleville, ministre et secrétaire d'Etat sous Louis XVI. 6 vol. in-8°. Michaud. Papier fin 36 fr.; papier vélin 72 fr.

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En exposant, daus le onzième cahier de ce Journal, le plan que s'est formé M. de Molleville dans la composition de cet ouvrage, nous avons prévenu nos lecteurs que nous ne nous arrêterions pas à faire l'analyse des faits qu'il renferme, parce que outre qu'ils sont trèsconnus ce serait faire un extrait aride d'un abrégé de ces faits, et que nous nous bornerions à donner èn plusieurs articles un aperçu rapide des observations placées à la fin de chacune des neuf périodes qui forment la division de l'ouvrage, attendu que ces observations sont la partie la plus neuve et la plus intéressante de l'ouvrage : nous allons commencer à remplir cet engage

ment.

Article premier.

Les observations de M. de Molleville sur les deux plus anciennes périodes de l'histoire d'Angleterre vont être l'objet de cet article. La première de ces périodes embrasse l'invasion des Romains dans la Bretagne, leurs conquêtes, leur expulsion. La seconde, renferme la descente et les progrès des Saxons dans cette contrée, et l'établissement qu'ils y formerent de sept royaumes distincts connus sous le nom d'Heptarchie.

Les premières colonies qui vinrent de Ja Gaule et prirent possession de la Bretagne, y portèrent la langue celtique qui était la leur. La forme du govuernement qu'elles adoptèrent fut incontestable ment, comme dans tous les nouveaux Etats, celle du gouvernement patriarchal dans sa forme la plus pure et la plus simple ce fut l'origine des trente-hait

royaumes qui existaient en Bretagne lors de la première invasion des Romains. L'ordre de succession dans ces anciennes monarchies n'était pas fermement établi: on n'y avait peu ou point du tout même d'égard aux droits de primogéniture; ou n'y avait surtout aucune idée de la possibilité de placer des monarques enfans sur le trône avec un régent gouvernant sous leur nom.

Le druidisme était la religion primitive en Bretagne, et les Druides bretous, renommés par la supériorité de leurs lumières, étaient les seuls prêtres, les seuls législateurs, les seuls magistrats du pays. Les progrès des armées romaines ne contribuèrent pas peu à y propager l'évangile, non-seulement par la destruction du druidisme en l'année de notre ère 61, mais parce qu'ils ouvrirent aux missionnaires chrétiens une communication libre et non interrompue entre toutes les parties de la Bretague.

Avant l'invasion des Romains, les Bretons n'avaient point de villes proprement dites, mais ils donnèrent ce nom à quelques maisons couvertes de chaume éparses dans les parties boisées du pays, et entourées d'un rempart ou d'un fossé pour mettre leurs personnes et leur bétail à l'abri des incursions de leurs ennemis: ils faisaient cependant un commerce assez avantageux et assez considérable, non-seulement avec les Gaulois leurs voisins, mais avec les Phéniciens et les Grecs. Leurs objets d'exportation les plus précieux étaient l'or, l'argent, le jayet, le fer blanc, le plomb, le fer (*), le grain, les chiens, les chevaux, bêtes à cornes, les peaux, les cuirs, et

les

(*) Il est étonnant que dans cette énumération des métaux qu'exportaient les Bretons, il ne soit fait aucune mention de l'étain le plus précieux, surtout de celui de Cornouailles que possède aujourd'hui l'Angleterre : les mines qui le donnent n'étaient pas apparemment encore con

nues.

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particulièrement les perles qui, suivant de M. de Molleville sur la première période.

Pline, étaient regardées par les Romains comme le ineilleur article. A ces articles il faut ajouter un grand nombre d'esclaves composé de prisonniers de guerre et de criminels. Les objets d'importation étaient le cuivre, l'ivoire, les brides, les chaînes d'or, les coupes d'ambre

(sans doute d'ambre jaune ou succin), les verres à boire et divers autres petits articles. Dès que les Bretons, subjugués en grande partie par les Romains, adoptèrent leur luxe et leur manière de vivre, les importations excédèrent d'abord les exportations et tournèrent la ba

articles

lauce du commerce contre la Bretagne; mais les rapides progrès des Bretous dans l'agriculture et les arts produisirent plusieurs nouveaux pour l'exportation, et ramenèrent la balance en leur faveur, de manière qu'ils furent en état de payer plus régulièrement les taxes imposées sur les terres qui en proportion du plus ou moins de fertilité s'élevaient depuis la vingtième jusqu'à la cinquième partie du produit sur les terres labourables, ou plutôt sur les bestiaux qu'on y élevait. Les propriétaires des mines de toute espèce de métaux étaient obligés aussi de payer une certaine portion des produits. Enfin indépendamment d'une taxe par tête ou capitation il y avait une grande variété de taxes particulières sur divers objets tels que les maisons, les feux, etc., et un vingtième sur les propriétés et les legs faits laissés à d'autres personnes que

les héritiers du sang.

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L'invasion des Saxons auxquels s'est mêlée la nation des Angles, d'où les deux peuples ont pris la dénomination d'Anglo-Saxons et l'établissement de heptarchie, forment, comme nous l'avons dit, la seconde. Voici le précis rapide des observations sur cette période. Ce fut d'après le conseil donné aux Bretons par Vortdger, un de leurs princes, qui, quoique souillé de vices, avait la principale autorité parmi eux, qu'ils députèrent aux Saxons pour demander leur protection contre les Ecossais et les Pictes qui désolaient leur pays.

Les guerres barbares et destructives qui signalèrent l'invasion des AngloSaxons ne cessèrent que lorsqu'ils furent de la Bretagne par l'extirpation comen possession des plus belles provinces plète de leurs anciens habitans. Dans le échappé à la destruction des monumens cours de ces guerres, tout ce qui avait des arts et de l'industrie des Romains disparut entièrement, mais les Anglais après leur entière retraite de la Bretagne, découvrant dans les lois des AngloSaxons l'origine de plusieurs anciennes coutumes et institutions encore subsistantes, et dans la forme de leur gouverla constitution libre qui fait aujourd'hui nement politique les principales bases de naissance pour un legs aussi inestimable le bonheur de leur empire, leur reconleur a fait pardonner les excès qui accompagnèrent l'invasion de leurs au cêtres.

Molleville de la partie de la constitution D'après l'aperçu que donne M. de des Anglo-Saxons qui concernait leurs magistrats et leurs cours de justice, on voit que cette fabrique politique avait plus de régularité et de solidité qu'on n'aurait dû l'attendre de peuples au si barbares; mais c'était l'ouvrage de plusieurs nations et de plusieurs siècles; et ce ne fut que par des progrès très-lents qu'elle parvint successivement à ce degré

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de perfection et de stabilité justement Quarante-huit heures de garde au

admiré.

La succession à la couronne fut d'abord très-régulière dans les sept royaumes de l'Heptarchie. Pendant plusieurs générations, le fils aîné succéda constament à son père; mais les infractious de l'ordre de succession devinrent par degrés de plus en plus fréquentes. Enfin la vénération pour le sang royal fut si fort affaiblie par le temps, par les vices par les folies, par les querelles des différentes familles royales que tous les trônes de l'Heptarchie, celui de Wessex seul excepté, devinrent la proie d'usurpateurs audacieux entièrement étrangers à la famille régnaute de là la confusion et la ruine totale dans laquelle ces royaumes furent entraînés.

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A leur arrivée en Bretagne, les AngloSaxons, ainsi que tous les peuples du Nord qui envahirent et soumirent les différentes provinces de l'empire romain, n'avaient point de lois écrites; ils étaient gouvernés par d'anciennes coutumes bien couuues qui avaient force de lois. Lorsque ces nations se furent solidement établies dans leurs nouveaux Etats à une grande distance les unes des autres, leurs lois éprouvèrent de grands changemens; mais ces variations pendant plusieurs siècles consistèrent principalement dans la différence du taux des amendes encourues pour certains crimes, différence qui était déterminée pour l'abondance ou la rareté du numéraire dans les différens pays. Ainsi, tandis que l'amende pour l'amputation du nez d'un Espagnol etait de treize marcs, le même crime commis sur le nez d'un Anglais n'était puni que par une amende de douze shellings. Lorsque les Anglo-Saxons commencèrent à mettre leurs lois par écrit, ils se contentèrent de mentionner succinctement les points les plus essentiels, laissant les autres dans leur ancien état de là est venue la distinction importante qui subsiste encore entre leur statut ou loi écrite, et la loi commune ou loi non écrite.

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château. Brochure grand in-4°. ornée de deux belles estampes. Joubert et Treuttel et Würtz. 12 fr. sur papier vélin, et fig. avant la lettre 24 fr.

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Dans le onzième cahier de ce Journal (1815), après avoir observé que M. Martin réunissait tous les titres propres à lui assurer la confiancce des lecteurs sur l'authenticité des événemens dont il a donné la relation, et avoir extrait de son avant-propos ce qu'il renferme de plus essentiel, nous avons ajouté que son ouvrage était divisé en trois parties; que la première embrassait la conquête et l'administration de l'Egypte sous Bo naparte; la seconde, le gouvernement de Kléber; la troisième, celui de Menou, et que l'aperçu des événemens qui se sont succédés dans le cours de ces

trois époques formerait la matière de trois articles: nous allons nous occuper du premier.

Article premier (premier extrait).

L'auteur débute par une introduction où il donne l'histoire sommaire de l'Egypte, depuis la plus haute antiquité jusqu'à l'arrivée des Français en 1798. L'expédition des Français en Egypte, résolue par le Directoire qui gouvernait alors la France, avait été confiée à Bonaparte. Comme on lui avait donné le choix des hommes qui devaient l'accompagner, il s'entoura de tous ceux qui lui avaient été dévoués à l'armée d'Italie. I forma une commission des sciences et des arts à la tête de laquelle étaient Monge et Berthollet. Après une proclamation à l'armée, Bonaparte la fit embarquer à Toulon le 20 mai 1799. Le nombre total des bâtimens de transport était de quatre cents, et celui des honmes de mer s'élevait à dix mille. L'esca

dre arriva le 10 juin à Malte : il y avait eu antérieurement des négociations qui avaient eue pour objet de se rendre maîtres de Malte. Le débarquement n'éprouva aucun obstacle : les chevaliers demandèrent à capituler. Après une convention pour la reddition de la ville et des forts de Malte, il fut fait un réglement pour le gouvernement et l'administration de l'ile. La spoliation des églises et des hôtels des différentes langues précéda le départ de l'escadre qui s'avança vers Alexandrie et y débarqua après avoir évité celle des Anglais. Cette ville fut promptement emportée; Kléber en fut nommé commandant. Un détachement fut dirigé sur Rosette pour s'en emparer et y réussit. Le gros de l'armée partit pour le Kaire : une flotille chargée de provisions entra dans le Nil. L'armée s'avança dans le désert, et eut beancoup à souffrir surtout de la soif. On eut pour la première fois à combattre des Arabes et des Mamlouks on perdit dans le choc quelques officiers; mais la division Desaix décida la dispersion de l'ennemi.

L'armée arriva à Rahmanieh : la flotille avait éprouvé quelques échecs. Les Mamlouks s'étant ralliés présentèrent la bataille et furent défaits. L'Armée française continua de marcher le long du Nil et arriva à la vue des Pyramides : alors s'engagea l'action la plus mémorable de cette campagne de l'endroit où elle eut lieu, elle a pris le nom de bataille des Pyramides. Mourad Bey et Ibrahim, les principaux chefs des Mamlouks, après une résistance assez opiniâtre furent complètement défaits. Mourad Bey s'enfuit dans la Haute-Egypte et Ibrahim se retira vers la Syrie. Cette défaite laissait sans défense le Kaise où il régnait d'ailleurs beaucoup de désordre. Néanmoins avant d'y entrer, Bonaparte adressa une proclamation anx habitans. Devenu sans aucuu obstacle maître de cette capitale de l'Egypte, Bonaparte s'empressa d'organiser l'administration du pays.

Ces succès furent plus que balancés par la ruine entière de l'escadre franfaise qui s'était embossée dans la rade

d'Aboukir l'historien donne la meil

leure relation qui ait encore paru de cet événement funeste: il faut la lire dans l'ouvrage même.

Devenu possesseur du Kaire, Bonaparte se mit à la poursuite d'Ibrahim: dans cette poursuite la cavalerie française essuya un échec. L'ardeur des soldats français était stimulée par la nouvelle qu'on reçut de la dispersion d'une riche caravane par Ibrahim et par les riches dépouilles que ces soldats recueillaient dans leur marche. Bonaparte écrivit en vain à Ibrahim pour l'engager à se sonmettre. Après avoir confié à Kléber le commandement de la province de Charkieh et envoyé le général Dugua avec sa division prendre possession de Damiette, il revint au Kaire où il apprit le désastre de la flotte française, et pour en affaiblir l'impression fâcheuse il donna, à l'occasion de l'arrivée du Nil dans la ville une fête brillante. Ce fut à cette époque qu'il ordonna la formation

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