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TROISIÈME CLASSE.

GÉOGRAPHIE.

Traité de géographie ancienne et mo-
derne comparée d'après d'Anville.
Deuxième édition augmentée d'a-
près Mannert, Gosselin et Barbier
Dubocage. Un vol. in-8°. Langlois.

Petit Atlas de l'an 1816, par M. Mai-
re. Un vol, in-18, composé de 28
cartes collées sur onglets et colo-
riées en plein. Chez l'Auteur, rue
de Tournon, no. 7, et Treuttel et
Würtz. 6 fr.
7 fr.

L'objet de ce petit Atlas universel, est` de donner tous les ans les changemens qui-surviennent dans les divisions politiques des différens Etats du monde pendant le cours de l'année qui vient de s'écouler; toutes les cartes qui le composent sont dressées conformément aux divers traités de paix. Ainsi la plupart de celles de l'Europe le sont d'après les traités de Paris du 30 mai 1814, l'acte du congrès de Vienne du juin 1815, elle traité de Paris du 20 novembre 1815.

On trouve aux mêmes adresses la carte

d'Europe du même géographe, eu deux feuilles, dressée aussi d'après les traités ci-dessus dénommés: même prix que le petit Atlas.

STATISTIQUE.

L'Hindoustan, ou Religion, mœurs, usages, arts et métiers des Hindous, ornés de 104 planches, gravées la plupart d'après les dessins

originaux faits sur les lieux par M.
Léger, préfet maritime de Pondi-
chéry, et rédigées d'après des no-
tes manuscrites explicatives de ces
dessins, et augmenté de ce que
les voyageurs et les mémoires les
plus récens ont pu fournir d'au-
thentique, par M. P***. 6 volumes
in-18. Nepveu. 24 fr. ; avec les fig.
coloriées 36 fr. Les mêmes, sur
papier vélin 72 fr.; 3 fr. de plus
pour la poste.

Nous reviendrons sur cet ouvrage.
De l'Angleterre, par M. Rubichon.
Nouvelle édition. Un fort volume
in-8°. Nicolle. 7 fr. - 8 fr. 50 c.

Aperçu des Etats-Unis au commen-
cement du dix-neuvième siècle, de-
puis 1800 jusqu'en 1810, avec des
tables statistiques, par le chevalier
Felix Beaujour, ancien membre
du Tribunat. Michaud et Delau-
6 fr.
nay.
7 fr.

Dans les cahiers de ce Journal (1815), nous avons donné en plusieurs articles l'analyse de ce savant et profond Aperçu, en ce qui concerne la situation inté

rieure des Etats Unis, sous les rapports physique et politique : nous allons maintenant tracer, par la même voie de l'analyse en trois articles: 1°. les relations commerciales des Etats-Unis, particurelations avec l'Angleterre; 30. enfin ces lièrement avec la France; 2o. ces mêmes mêmes relations encore avec les autres nations du monde, et en particulier avec celles de l'Europe: nons consacre

rons un quatrième article à faire connaîthe les notions d'économie politique que M. de Beaujour nous a données à la suite de son Aperçu.

Article cinquième ( premier extrait )

M. de Beaujour débute par des considérations générales applicables au commerce extérieur des Etats-Unis avec toutes les nations de l'Europe. Ce commerce, dit-il, a fait depuis la révolution française des progrès rapides qu'il a dûs principalement aux guerres qui ont désolé l'Europe; ils ont dû cette progression à leur position géographique. Placé entre l'Europe et les Antilles, sur la route du Mexique et de l'Inde, leur pays a été comme un pont qui a lié l'Europe aux autres parties du monde, et il est devenu l'entrepôt du commerce de toutes les nations. Ce n'est qu'à l'Angleterre seule que ce commerce est avantageux, parce qu'elle seule en pompe par sa balance tous les profits: il est désavantageux presque toutes les autres nations, mais surtout à la France, à la Hollande, à l'Espagne et à l'Italie.

Il y a, suivant M. de Beaujour, deux manières de rétablir dans le commerce de la France avec les Etats-Unis l'équilibre entre les ventes et les achats. La première est de réduire nos achats au niveau de nos ventes : la seconde, d'éJever nos ventes au niveau de nos achats.

Rien n'est plus aisé que de réduire nos achats au niveau de nos ventes: il suffit d'un simple réglement de douanes qui oblige les bâtimens américains qui viennent dans nos ports apporter leurs marchandises à prendre en retour toute la valeur de leurs cargaisons en marchandises françaises : c'est la maniè re la plus simple de rétablir l'équilibre entre nos ventes et nos achats.

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La seconde manière, celle d'élever nos ventes au niveau de nos achats est plus difficile. Il ne dépend pas de nous d'augmenter les productions de notre

sol, parce que ces productions données par la nature ne peuvent guère être modifiées par l'art; mais nous pouvons augmenter la vente des productions de notre industrie, si nous voulons nous prêter dans nos manufactures aux goûts des Américains qui veulent des étoffes légères et à bas prix, et imiter les Anglais qui fabriquent aussi bien de mauvaises que de bonnes marchandises pour pouvoir fournir tous les marchés et satisfaire tous les goûts: il faut surtout que nous fabriquions à l'instar des Anglais des draps légers qui finiront par supplanter ceux d'Angleterre à cause de la supériorité de nos couleurs : l'article des draps est dans le commerce des Etats Unis,l'article le plus important, parce qu'en raison de l'aisance répandue dans le pays tout le monde, jusqu'au simple ou vrier, est vétu de drap. Il faut donner aussi à nos soieries la légèreté et la couleur qui plaisent le plus aux Américains. Il ne faut pas seulement consulter leur goût, il faut encore leur vendre les meilleures marchandises au plus base prix possible, parce que la meilleure qualité et le meilleur marché sont dans tous les pays les deux grandes raisons de préférence : c'est ce qu'ont toujours fait les marchands anglais, et ce qu'ont toujours négligé les marchands français

Nul doute que nous ne surpassions les Anglais dans tous les genres de haute industrie, et que nous ne les égalions daus tous les autres: si donc ils conservent la supériorité dans les marchés des Etats-Unis, ils ne la doivent qu'à leurs prix modérés et à leur esprit mercantile qui les fait même sortir de leur naturel froid et hautain pour séduire par des manières polies les acheteurs. Les Francais peuvent donc, avec la supériorité de leur main-d'œuvre, supplanter les Anglais dans le commerce des EtatsUnis, en se pliant, comme eux, au goût des acheteurs.

Mais un avantage que les Français ne peuvent ravir aux Anglais qu'avec le temps, est celui qui dérive du préjugé

une vue de la rade et de la ville de James-Town. Broch. in-8°. de 120 pages. Arthus-Bertrand et Egron. 2 fr. 50 c.3 fr.

Dans le onzième cahier de ce Journal

des Anglo-Américains. Cette nation est
un amalgame de toutes les autres na-
tions, mais plus particulièrement d'An-
glais, et elle conserve à l'égard de la
France toutes les préventions de la Vieil-
le-Angleterre, nourries partout ce que
l'éloignement et l'ignorance ont pû y
mêler d'odieux; mais ce préjugé, tout
enraciné qu'il est, ne peut pas tenir en
core long-temps contre la raison et l'ex-
périence. Le seul avantage réel que nous
ne puissions pas maintenant contester
aux Anglais dans le commerce des Etats-
Unis, provient de la supériorité de
leurs capitaux et de leurs machines;
mais une partie de leurs capitaux
ayant reflué d'Europe
ticles.
aux Etats-

Unis, depuis les dernières guerres, les Américains n'ont plus aujourd'hui le même besoin des crédits étrangers; et ce motif de préférence en faveur de l'Angleterre n'en sera bientôt plus un d'exclusion pour les autres nations. Quant aux machines qui abrègent et économisent le travail des manufactures, et qui ont donné jusqu'ici aux Anglais la préférence dans tous les marchés étrangers, l'usage commence à s'en introduire dans tous les pays; et il y a lieu d'espérer que cet usage deviendra de jour en jour plus commun en France, et qu'on appliquera enfin parmi nous aux arts mécaniques les différentes branches des sciences exactes dans lesquelles nous avons fait tant de progrès : alors les Anglais verront échapper insensiblement de leurs maius le seul avantage qu'ils aient conservé sur nous dans les marchés des Etats Unis.

Description historique de l'ile Ste.Hélène, extraite de l'ouvrage anglais, publié à Londres en 1808, par H. F. Brooke, secrétaire du gouvernement de l'île, traduite et mise en ordre par J. Cohen, ancien censeur royal, avec des notes géographiques physiques, par M. Malte-Brun, une carte gravée d'après le dessin de M. Lapie, et

a

(1815), nous avons exposé les avantages qu'offre cette description et la préférence incontestable qu'ils lui assurent sur les autres relations qu'on nous données de l'île Ste.-Hélène : nous avous annoncé en même temps que nous donnerions l'analyse des différentes parties de cette description : nous allons remplir cet engagement en plusieurs ar

Article premier.

L'île Sainte-Hélène, située à seize ou dix-sept cents lieues de Paris, par la route la plus courte que l'on puisse suivre, a, dans sa plus grande longueur 10 milles (environ 10,000 toises) sur 6 de large. Sa circonférence est d'envirou 28 milles, et elle contient 30,300 acres de terres. Vue de la mer, l'île n'offre que l'apparence d'un rocher nu, aride, escarpé et sans aucune trace de végétation. Cependant, lorsqu'on approche, on commence à apercevoir les moutagnes de l'intérieur, leurs formes sont plus arrondies; une riche verdure couvre leurs sommets qui s'élèvent jusqu'aux nuages. Bientôt l'aspect change une seconde fois; les cimes verdoyantes sont de nouveau cachées par les rochers menaçans qui touchent aux nuages et qui semblent près de s'écrouler dans la mer. Le ressac est souvent terrible sur les

côtes, et particulièrement vers la fin de vaient péri en abordant ou en s'ambarnovembre. Beaucoup de personnes aquant, mais ces malheurs n'ont plus lieu depuis que le gouverneur Brooke a fait construire un nouveau chantier et un nouveau débascadaire. Voici une esquisse la doit à Jean de Nova, gentilhomme rapide de la découverte de cette île : on victoire sur les Maures dans les mers de portugais qui, après avoir remporté une l'Inde, fut nommé au commandement

fut pendant ce voyage qu'il découvrit l'île le jour de la fête de Sainte-Hélène d'où elle a reçu son nom. Cette découverte n'est que de trois ans et demi postérieure au doublement du Cap de BonDe-Espérance par Vasco de Gama. L'ile n'était alors habitée que par des oiseaux aquatiques et ses côtes étaient par fois visitées par des veaux marius, des lions de mer et des tortues : aucun autre ani

mal n'existait dans l'île : l'intérieur ne

de l'escadre qui revenait en Europe. Ce les premiers habitans de l'île en 1513. Quelque coupable qu'eût été Lopez ses malheurs excitèrent la pitié de ses compatriotes: on lui envoya des cochons des chèvres et de la vollaille: on lâcha dans l'île des perdrix, des faisans, des pintades, des paons et diverses sortes d'oiseaux: on planta des racines et des végétaux, ainsi que des arbres fruitiers, comme figuiers, citronniers, orangers et pêchers (*). Le jardinage et la botanique, en lui donnant de l'occupation, servirent à le consoler. Il choisit les meilleures expositions pour les différens arbres fruitiers qui parvinrent à une grande perfection. Il découvrit plusieurs sources qui lui procurèrent de quoi arroser ses plantations et ses potagers. Les troupeaux (il ne faut entendre par là que les cochons et les chèvres, car il ne paraît pas qu'on eût envoyé à Lopez des vaches, rares en Afrique, et qui d'ailleurs y prospèrent peu), la volaille et le gibier se multiplièrent par ses soins et couvrirent bientôt la surface du pays. Ces travaux l'occupèrent pendant quatre années à l'expiration desquelles il quitta l'île

nues,

:

formait qu'une grande forêt; le gommier croissait sur le bord même des rochers suspendus au-dessous de la mer les montagnes étaient couvertes d'une fougère arborescente, etc. On y trouvait aussi diverses autres plantes plus contel que le céleri sauvage, et selon toute apparence le pourpier et le cresson de fontaine. Ces productions, jointes à l'avantage d'offrir abondamment de l'eau douce, la jouissance d'un climat tempéré et d'un sol fertile, et de présenter aux vaisseaux un mouillage sûr donnèrent beaucoup d'importance à

cette découverte.

Mais ce qui ajouta beaucoup aux avan. tages que cette ile offrait aux navigateurs, ce furent les travaux de Fernandez Lopez (). Get infortuné avait été compris dans la punition terrible que le célebre Alphonse Albuquerque avait in fligée à quelques seigneurs portugais qui avaient déserté et abjuré la religion chrétienne. En leur faisant grace de la vie, on les avait cruellement mutilés en

leur coupant le nez, les oreilles, la main droite et le petit doigt de la main gauche c'est en cet état qu'on les avait enibarqués pour l'Europe. Lopez ne pouvant supporter l'idée de reparaître ainsi dans sa patrie demanda et obtint d'être débarqué dans l'ile Sainte-Hélène avec quelques esclaves nègres : ce furent

(*) Les faits suivans sont consignés dans une histoire des découvertes porLugaises et dans l'introduction de la Lusiade de Camoens.

par ordre du gouvernement portugais. Ce gouvernement ne négligeait rien pour déi óber aux autres nations la connaissance de cette île. Ce ne fut qu'en 1586 qu'elle fut aperçu par le capitaine anglais Cavendish qui revenait en Europe, après avoir fait ce qu'on appelait alors le tour du monde il y mouilla vis-à-vis le Val de la Chapelle, et il en fait une description qui la représente dans un état déjà très-florissant, et qu'on lira avec intérêt dans l'ouvrage même.

:

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Quelques annés plus tard, en 1592, l'île fut de nouveau visitée par un autre capitaine anglais, Abraham Kendall, commandant le Royal-Marchant, qui n'y toucha qu'en passant. Le BonneAvanture, commandée aussi par un capitaine anglais, Lancaster, y arriva en 1593, et y trouva un nommé Jean Ségar qui avait été de l'équipage du RoyalMarchant, et qu'on avait abandonné dans cette fle: sa joie, en voyant ses compatriotes, fut si vive qu'il en perdit l'esprit, et que resté huit jours sans dormir, il finit par mourir d'insomnie.

Une Compagnie des Indes ayant été créée sous les auspices de la reine Elisabeth, cette Compagnie qui avait équipé quatre vaisseaux, découvrit l'importance de l'île Sainte Hélène, au moyen de ce que dans la relâche que cette petite escadre y avait fait à son retour, les équipages malades y avaient promptement recouvré la santé. A cette époque cette île était aussi connue des Espagnols et des Hollandais qui y recueillaient dans le creux des rochers, au bord de la mer du sel qui leur servait à saler les provisions qu'ils trouvent dans l'île. On accuse cependant les Hollandais d'avoir détruit les troupeaux et arraché les plantations, pour incommoder les Espagnols qui plus tard se rendirent coupables des mêmes excès. Cependant les Portugais ayant formé plusieurs grands établissemens sur la côte orientale d'Afrique attachèrent moins d'importauce à la possession de Sainte-Hélène et l'abandonnèrent. Les Hollandais qui s'en étaient emparés, la quittèrent aussi en 1651, lorsqu'ils eurent formé un établissement au Cap de Bonne-Espérance. Dès la même année, les Anglais s'y établirent, et dix ans après une Charte de Charles II eu assura la possession à la Compagnie anglaise des Indes orientales. Par cette charte, la Compagnie obtint un privilège pour porter dans la nouvelle colonie, en exemption de tous droits, les provisions, munitions, artillerie, etc, né,

cessaires à la défense et à l'entretien des forts et des garnisons déjà existans dans l'île, ou qui pourraient y existér par la suite: elle lui accordait en outre le droit de gouverner la colonie. Plnsieurs colons acceptèrent les offres avantageuses qu'on leur fit: à leur arrivée, des terres leur furent distribuées, des troupeaux de boeufs furent amenés de Madagascar (*) d'où l'on tira aussi la précieuse culture de l'igname. On augmenta le nombre des esclaves cultivateurs, et celui des habitans de l'île reçut un accroissement considérable par l'arrivée d'une foule de familles que le grand incendie de Londres avait ruinées.

Les Hollandais, regrettant apparemment d'avoir abandonné un port aussi sûr et aussi commode que l'est celui de Sainte-Hélène, parvinrent à s'en rendre maîtres en 1672; mais ils ne gardèrent pas long temps leur conquête : dès l'année suivante elle leur fut enlevée par une escadre anglaise, Depuis cette époque la Compagnie des Indes ne fut plus troublée dans la possession de cette île, du moins par aucun ennemi étranger; car du reste il y eut de fréquens soulè vemens dans la garnison et dans la milice. Lors de la révocation de l'édit de Nantes, l'île de Sainte-Hélène devint l'asile d'un grand nombre de citoyens industrieux de la France. Parmi eux il s'en trouva qui connaissaient la culture de la vigne; on essaya en conséquence de faire du vin et de l'eau-de-vie, mais pour cette fois l'essai n'eût pas de succès. En 1691 le fameux capitaine Dampierre aborda à Sainte-Hélène, et il en a fait une description qui donne une idée de l'état de l'île à cette époque. Nous ferons connaître dans les articles suivans sa situation actuelle.

(*) C'est pour la première fois qu'on introduisit dans l'île du gros bétail : il n'y avait eu jusques là que des cochons et des chèvres.

HISTOIRE.

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