tagnes du Tyrol, une retraite dont l'habileté lui fit le plus grand honneur. De retour à Vienne, au commencement de 1806, l'archiduc, nommé généralissime et chef suprême du conseil de la guerre, réclama avec force la punition de quelques officiers supérieurs qui s'étaient mal conduits dans cette campague. Les hostilités ayant recommencé en 1809, il publia une proclamation par laquelle il appelait aux armes la jeunesse des états héréditaires, et le 6 avril, en arrivant à l'armée, un ordre du jour dans lequel, en faisant connaître les causes de cette nouvelle guerre, il animait les soldats par l'espoir des récompenses réservées à leurs services. Dès le lendemain, décidé à ouvrir la campagne par l'invasion de la Bavière, il prévint le général en chef de l'armée française dans ce royaume, qu'il allait se porter en avant avec les troupes cous ses ordres, et traiter en ennemi tout ce qui lui ferait résistance. Il écrivit en même temps au roi de Bavière pour l'informer de cette mesure, et l'engager à n'y mettre aucune opposition, puisqu'elle n'avait pour objet que la délivrance de l'Allemagne. Loin que ce conseil produisit quelqu'effet, ce fut à la tête des troupes bavaroises et wurtembergeoises, que Napoléon remporta les succès par lesquels il ouvrit cette campagne. Vaincu à Eckmuhl et à Ratisbonne, le prince Charles fut contraint de se retirer sur la rive gauche du Danube, où la fortune sembla lui sourire un moment. Une partie de l'armée française, qui s'était imprudemment portée à la poursuite de l'ennemi, assaillie par des forces supérieures, fut presqu'entièrement écrasée et l'on a soutenu que si le prince Charles eût su profiter de cet avantage dans toute son étendue, il pouvait le rendre décisif. Quoi qu'il en soit, il est certain qu'il laissa à Napoléon le temps de réparer cet échec, et bientôt celui-ci, ayant reçu des renforts, lui livra la bataille de Wagram, où la perte fut énorme des deux côtés, mais qui fut décisive contre l'Autriche, et la réduisit à demander la paix. Le

princeCharles eut, vers cette époque, une entrevue avec Napoléon, dans laquelle on a prétendu que ce dernier avait exercé sur lui une séduction à laquelle on doit attribuer la part qu'il a eue à l'union de ce monarque avec sa nièce, MarieLouise, et son inaction dans les dernières guerres qui ont entraîné la chute de cette puissance colossale. Ce qui est certain, c'est que depuis cette époque, l'empereur des Français ne cessa de donner à l'archiduc des preuves de la plus haute considération. En mars 1810, Napoléon fit connaître par son ambassadeur extraordinaire, le désir qu'il avait d'être représenté par l'archiduc à la cérémonie de son mariage à Vienne; désir auquel celui-ci parut déférer avec empressement. Depuis cette époque, si l'on en excepte le gouvernement de Mayence auquel il fut nommé en 1815, quelque temps avant la seconde restauration, ce prince est demeuré habituellement à la cour, consacrant ses loisirs à la théorie militaire; et il aconsigné le résultat de ses observations, à cet égard, dans une nouvelle édition de l'ouvrage intitulé: Principes de la stratégie, éclaircis par l'exposé de la campagne de 1796 en Allemagne, Vienne, 1810, 3 vol. in 8. Dans ce traité, où l'illustre auteur se montre partisan du système de Henri Bulov (voy. ce nom), il en fait l'application à la campagne de 1796, et entre dans de grands détails sur la retraite de Moreau et les revers de Jourdan. Cet ouvrage, remarquable par la profondeur des vues et la science que ce prince y déploie, contient entre autres, au sujet des conseils de guerre, des observations d'une justesse frappante, et qui, quoique présentées d'une manière générale, semblent expliquer la principale cause qui a fait échouer, dans certaines circonstances, les plans les mieux conçus de l'archiduc. « Peu d'hommes dit-il, ont assez d'énergie et de confiance en eux-mêmes, pour prendre en toute occasion une résolution ferme et vigoureuse, et pour manifester leur opinion avec la même force, saus être arrêtés par des considérations quelcon