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d'abord en France, sous le nom de Comte de Blanckenbourg. Il séjourna pendant deux mois à Paris, où il vit tout ce qu'il y avait de curieux, et étonna tout le monde par la profondeur de ses connaissances. Il parcourut ensuite l'Italie, et ce fut avec le savant Winckelmann, qu'il visita les monumens de Rome. Passionné pour la musique, il entendit dans chaque ville, les principaux musicieus, et fut si charmé du talent de Nardini, qu'il le fit venir à Brunswick où il le retint plusieurs mois, et le renvoya comblé de présens. En 1770 et 1771, il fit différens voyages militaires, avec le grand Frederic, en Moravie, en Silésie, et en Westphalie. En 1778, la guerre que ralluma un instant la succession de Bavière, donna au prince héréditaire une nouvelle occasion d'ajouter encore à sa gloire militaire. L'habileté avec laquelle il se maintint dans le poste difficile de Troppau, devant toutes les forces de l'empereur réunies, lui fit beaucoup d'honneur. En 1780, il succéda à son père dans le gouvernement de son duché; et, dès lors, il s'illustra autant par la sagesse de son administration, qu'il s'était distingué à la guerre par son courage et son habileté Il fonda plusieurs établissemens utiles, et, protégeant les lettres avec beaucoup de zèle, il combla de bienfaits ceux qui les cultivaient. Mirabeau, qui le vit à Brunswick, en 1786, en conçut la plus haute idée. «Sa figure, écrivait alors à son ministère le diplomate français, annonce profondeur et finesse. Il parle avec précision et élégance; il est prodigieuse ment laborieux, instruit, perspicace. Ses correspondances sont immenses, ce qu'il ne peut devoir qu'à sa considération personnelle; car il n'est pas assez riche pour payer tant de correspondans, et peu de cabinets sont aussi bien instruits que lui. Ses affaires en tout genre sont excellentes. Il a trouvé l'état surchargé de près de 40 millions de dettes par la prodigalité de son père; et il a tellement administré, qu'avec un revenu d'environ cent

mille louis, et une caisse d'amortissement où il a versé les reliquats des subsides de l'Angleterre, dès 1790, il aura liquidé toutes les dettes. Religieusement soumis à son métier de souverain, il a senti que l'économie était sa première ressource. Sa maîtresse, M le de Hartfeld, est la femme la plus raisonnable de sa cour; et ce choix est tellement convenable, que le duc ayant montré dernièrement quelque velléité pour une autre femme, la duchesse s'est lignée avec Me de Hartfeld, pour l'écarter. Véritable Alcibiade il aime les grâces et les voluptes; mais elles ne prennent jamais sur son travail et sur les devoirs même de convenance. Est-il à son rôle de général prussien? Personne n'est ni aussi martial, aussi actif, aussi minu. tieusement exact que lui. Enivré de succès militaires, et universellement désigné comme le premier dans cette carrière, il désire sincèrement la paix et semble ne plus vouloir s'exposer aux chances de la guerre. » Pour preu ve de cette dernière assertion, Mirabeau rapporte une conversation bien remarquable, qu'il eut alors avec le duc: « Jamais homme sensé, lui dit ce prince, surtout en avançant en âge, ne compromettra sa réputation dans une carrière si hasardeuse, s'il peut s'en dispenser. Je n'y ai pas été malheureux; peut être aujourd'hui seraisje plus habile et pourtant infortuné. » Mirabeau était convaincu que la Prusse ne tarderait pas à être dirigée par le duc de Brunswick; mais le nouveau roi (voy. FREDERIC-GUILLAUME II), qui, pour échapper à tout soupçon de se laisser diriger, avait adopté pour sistème d'éloigner des affaires tout ce qu'il y avait à sa cour d'hommes supérieurs, se borna à nommer le duc grand ma-' réchal, et l'entourant en apparence de la plus haute considération, il ne lui laissa aucune autorité. Celui-ci, pénétrant le but du monarque, mais attachant peu de prix à l'honneur de gouverner sous son nom, se tint éloigné de Berlin, et s'occupa uniquement du bonheur de ses états. Les troubles

de la Hollande, en 1787, le firent rentrer dans la carrière des armes Les différences qui existaient entre le parti stadhoudérien et celui des patriotes, en était venu au point de ne pouvoir plus se décider que par la force. La cour réclama les secours d'un souverain qui lui était allié par le sang; bientôt 20,000 Prussiens s'assemblèrent dans la Westphalie, et le commandement de ce corps d'armée fut confié au duc de Brunswick. La France avait promis du secours au parti patriotique, et quelques troupes, qui devaient agir sous les ordres du marquis de Bouillé (voy. ce nom), se trouvaient déjà sur les frontières; mais le duc, voyant leur immobilité, entra brusquement en Hollande, s'empara sans coup férir d'Utrecht, puis de la Haye, et força enfin, après quelque résistance, Amsterdam à capituler. Ce coup hardi et heureux, avait replacé la Prusse dans l'opinion européenne, au point où l'avait laissé le grand Frederic, lorsque la révolution française vint changer l'état général des choses. Le cabinet de Berlin s'étant uni à celui de Vienne par le traité de Pilnitz, le commandement des forces autrichiennes et prussiennes fut confié au duc de Brunswick, que son expérience et sa réputation militaire plaçaient au-dessus de tous, les généraux de cette époque. Dès qu'il fut question de guerre, tous les regards se portèrent sur lui, et la victoire sembla ne devoir appartenir qu'à la cause qu'il allait défendre. S'il fût mort alors, il eût laissé une renommée que rien n'avait encore obscurcie, mais que ne tardèrent pas à ternir de grandes fautes suivies de grands revers. Dans les premiers jours d'août 1792, le duc de Brunswick pénétra en Lorraine, à la tête d'une armée composée de 60,000 prussiens, et de 20,000 français émigrés, sous les ordres immédiats du prince de Condé, à laquelle se joignit un corps autrihcien de 15,000 hommes, commandé par le général Clerfayt. Le généralissime prussien s'était fait précéder par un ma

nifeste rempli des menaces les plus impolitiques contre les fauteurs de la révolution, et qui eut pour résultat, d'aigrir ceux que l'on voulait soumettre. Toutefois les premières opérations militaires furent couronnées par le succès. L'armée française indisciplinée en❤ core et peu aguerrie, à l'exception de quelques anciens régimens, disséminée sur toute l'étendue des frontières, et manquant d'ailleurs de confiance dans ses chefs, n'opposa d'abord qu'une résistance faible et partielle aux attaques de l'ennemi. Longwy se rendit presque sans combat: Verdun, le 3 septembre, imita cet exemple, et la possession de ces deux places imporportantes, qui n'avait d'ailleurs presque rien coûté aux Prussiens, signalait de la manière la plus avantageuse l'ouverture de la campagne. Mais le talent et l'activité de Dumouriez, appelé depuis peu au commandement de l'armée française, réparèrent les torts de ses prédécesseurs, et changèrent la face des affaires. Il fit occuper les défilés de l'Argonne, avant que le duc de Brunswick parut en avoir senti l'importance, et par des marches hardies, il effectua sa jonction avec les généraux Kellermann et Beurnonville, sans rencontrer aucune opposition de la part de l'ennemi. On ne reconnaissait plus dans les Prussiens ces troupes si célèbres par la célérité de leurs mouvemens, ni dans leur chef, ce guerrier dont le coup-d'œil sûr et la présence d'esprit avaient tant de fois maîtrisé la victoire. Dumouriez fut lui-même étonné de la facilité de son succès. « Si j'avais eu à faire au grand Fréderic», écrivait-il à ce sujet au général Biron, « dès le 3, j'aurais été chassé jusqu'à Châlons. » Le défilé de la Croix-aux-Bois avait été enlevé par les divisions autrichiennes, et celui du Grandpré abandonné le 15. Les coalisés entrèrent par ces passages ́en Champagne, où ils pouvaient attendre de grands avantages du déployement de leur nombreuse et redoutable cavalerie dans les vastes plaines de cette province; mais les Français avaient

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alors reçu de nombreux renforts, et 80,000 hommes étaient réunis au camp de St-Menehould. Une tentative infructueuse des Prussiens sur le portdes Islettes, et l'affaire de Valmy contre Kellermann, quoique peu décisive détruisirent l'extrême confiance de assaillans parmi lesquels la division ne tarda pas à se mettre. Les Prussiens reprochaient aux émigrés de les avoir trompés sur les véritables dispositious de la France, en leur assurant que les habitans les accueilleraient partout avec enthousiasme et reconnaissance; les émigrés de leur côté, plaignaient que l'indiscipline de quelques corps de l'armée de leurs alliés cût indisposé contre la cause commune le pays où ils se trouvaient. Une dyssenterie, produite par l'usage immodéré des fruits dont abonde cette province, vint rendre plus critique encore la position des Prussiens, et malgré les calmeurs de la noblesse française, contre l'avis de plusieurs généraux et surtout de Clerfayt, commandant le corps auxiliaire autrichien, à la tête duquel il offrait de seconder les entreprises désespérées de l'armée de Condé, le roi de Prusse dirigé par les conseils du duc, entama avec Dumouriez, une négociation dont le résultat fut la libre retraite de l'armée coalisée; résolution si étonnante, vu les ressources qui lui restaient encore, que cette espèce de capitulation a donné lieu aux plus étranges conjectures, sans que jusqu'à ce moment on en connaisse d'une manière positive les véritables causes. La seule circonstance qui soit avérée, c'est que le roi s'engagea à ne plus prendre aucune part à la guerre mais le conseil exécutif n'ayant pas voulu ratifier toutes les clauses de cette convention et l'armée commandée par Custines ayant fait aussitôt après une irruption en Allemagne, ce prince se vit obligé de rester sur le Rhin avec son armée, dont le duc de Brunswick conserva le commandement. Elle obligea les Français à se retirer sur la rive de gauche, set s'empara de Mayence, après trois

mois d'un siège poussé et soutenu avec une extrême vigueur. De-là, les Prussiens entrèrent dans le Palatinat, y remportèrent un triomphe signalé dans les fameuses lignes de Weissembourg, puis battirent encore les Français à Kaiserslauteru; mais la mésintelligence qui s'éleva entre le duc de Brunswick et le général autrichien Wurmser, ainsi que quelques échecs qui eurent les suites les plus fâcheuses, notamment la levée du siége de Landau, et dont la France fut redevable à l'habileté des généraux Hoche et Pichegru, déterminèrent le duc à demander sa démission en janvier 1794. Après avoir quitté le commandement, il publia une lettre qu'il venait d'adresser au roi, sur le défaut d'harmonie qui paralysait les opérations de l'armée coalisée. Il contribua par ses conseils, au traité de Bâle, conclu l'année suivante entre la France et la Prusse, et recommença ensuite à s'occuper de l'administration de son duché, qui fut pendant long-temps l'unique objet de ses soins. Il accueillit de la manière la plus généreuse les Français exilés, et particulièrement les maréchaux de Broglie et Castries, qu'il avait combattus durant la guerre de sept ans. Il fit même élever un monument funéraire à ce dernier, mort dans ses états. A la fin de 1806, voyant que la France, par ses accroissemens successifs, prenait une attitude inquiétante pour la Prusse, et craignant pour ses propres états, déjà entourés de troupes ennemies, parut vouloir porter le cabinet de Berlin à prendre un parti décisif et il est probable que son voyage à Pétersbourg, vers le commencement de 1806, n'eut d'autre but, que d'y trouver des alliés. Porté de nouveau au commandement général, lorsque la Prusse prit définitivement une attitude hostile, il mit dans ses opérations toute la lenteur et l'incertitude qu'il avait montrée, en 1792, et que l'âge n'avait fait qu'augmenter défaut qui devait nécessairement le perdre vis-à-vis d'un chef éminemment distingué par les qualités contraires. Le résultat fut tel que

il

Brunswick contre les Français, en 1790, traduite de l'allemand d'un of. ficier prussien, 1 vol. in 8. Le premier de ces ouvrages n'est qu'un froid panégyrique, et le second un mauvais pamphlet, où le titre même de traduction est une imposture évidente, et dans lequel on chercherait en vain quelques documens historiques.

l'annonçait une semblable différence. son, et y reçut la sépulture. Ce prinDéjà l'avant-garde prussienne était ce avait épousé, en 1764, la princestournée et défaite, que le duc refusait se Augustine d'Angleterre, dont il eut encore de croire à l'approche de l'en- trois fils et quatre filles. Peu de jours nemi. Eufin, n'en pouvant plus douter, avant la bataille de Jena il avait perdu il sembla retrouver, dans la grandeur l'ainé de ses fils. Il a paru à Tubingen, même du péril, quelques restes de son en 1809, un Portrait biographique de ancienne energie. Le 14 octobre, il Charles-Guillaume-Ferdinand, duc de se mit à la tête des grenadiers pour Brunswick, 1 vol. in-8. en allemand, repousser l'attaque principale près et à Paris, en l'an 3 (1795), une brod'Auerstadt. Mais à peine le feu était-chure intitulée: Campagne du duc de il commencé qu'il fut atteint d'une balle dans les yeux. Il fallut l'emporter du champ de bataille, et les Prussieus, demeurés sans chef, pressés par un ennemi actif, impétueux, et prompt à profiter de ses avantages, éprouvèrent la défaite la plus complète. Le résultat de cette affaire, célèbre sous le nom de bataille de Jena, fut décisif pour la monarchie prussienne. Le duc, privé de la vue, en proie aux plus cruelles souffrances de l'esprit et du corps, se fit transporter à Erfurt, puis à Blanckenbourg, où il resta plusieurs jours, dans l'espoir que les Prussiens se rallieraient. Cette attente ayant été déçue, il se traîna jusqu'à Brunswick, d'où il fit solliciter auprès du vainqueur la permission d'achever de mourir dans sa capitale. Si l'on en croit aux bruits qui se répandirent dans le temps, qu'on a répétés depuis, et qui n'ont point été démentis, l'empereur, ivre de son triomphe, lui fit répondre qu'il pouvait aller mourir en Angleterre, en ajoutaut qu'il l'écraserait lui et les siens. Quoi qu'il en soit de la vérité de ce propos atroce à l'égard d'un vieillard aveugle et mourant (propos que rend toutefois trop vraisemblable la fureur que Napoléon manifesta fréquemment à cette époque contre la noblesse prussienne, et dont l'expression a été officiellement consignée dans les journaux français du temps), le duc fut bientôt soustrait par la mort au malheur de s'exiler à 71 ans sur une terre étrangère. Transporté sur le territoire danois, il expira le 10 novembre 1806, daus la ville d'Altona, d'où sa dépouille mortelle fut plus tard envoyée à Otten

BRUNSWICK - WOLFENBUTTEL-OELS (FREDERIC-AUGUste de), frère du précédent, né en 1740, se livra, avec une ardeur remarquable, à la culture des lettres sous les mêmes maîtres que ses frères, et fut nommé membre de l'académie de Berlin. Il a traduit du français en italien, avec beaucoup de fidélité et même d'élégance, dit l'abbé Denina, les Considérations sur la grandeur et la décadence des Romains, de Montesquieu, et a composé dans cette dernière langue, une Histoire d'Alexandre-leGrand, qui a été traduite en français par Erman. Il a aussi fait, pour le théâtre de la cour, des pièces en allemand et en français, dont quelquesunes out ensuite été jouées à Berlin et à Strasbourg. Ce prince est mort à Weimar, le 8 octobre 1805.

BRUNSWICK-OELS (FRÉDERICGUILLAUME), fils de Charles - Guillaume-Ferdinand, perdit à-la - fois, par les événemens qui suivirent la bataille de Jena, et son père et son héritage. Ce prince avait manifesté, dès sa plus tendre jeunesse, une ardente passion pour le métier des armes la sagesse du vieux duc, le système d'économie adopté par lui, avaient seuls empêché son fils de porter l'armée brunswickoise à un nombre hors

et

de proportion avec la population du duché. La mort de cet illustre vieillard, les circonstances qui l'accompagnèrent, et l'implacable acharnement avec lequel Napoléon semblait décidé à poursuivre tout ce qui por tait le nom de Brunswick, allumèrent dans l'ame guerrière du jeune Fréderic, les plus profonds ressentimens, et il ne tarda pas à en donuer la preuve. Déjà il s'était attiré l'admiration des plus vieux militaires par l'audace et l'habileté avec lesquelles se trouvant, en 1802, sur les frontières de la Bohême, à la tête de quelques milliers de soldats, et ayant refusé de se rendre à l'ennemi, dont les forces l'environnaient de tous côtés, il réussit à s'ouvrir un passage à travers plusieurs corps d'armée, dont chacun était de beaucoup supérieur au sien, et après des marches et contremarches, qui annonçaient une connaissance profonde de l'art, il arriva jusqu'à la où il mit autant d'activité à se

mer,

procurer des vaisseaux pour l'embarquement de ses troupes qu'il avait mis d'adresse dans sa retraite. Ce fait d'armes lui mérita les suffrages des militaires de toutes les nations, et promit à l'Europe un grand capitaine de plus. Prompt à se rendre partout où il voyait des bras armés contre Napoléon, il fit toutes les campagnes de la péninsule, où le corps noir, qui tirait ce nom de la couleur de l'uniforme qu'il avait fait prendre à ses troupes, en signe de deuil, depuis la mort de son père, se fit remarquer par sa bravoure et son animosité. En 1815, il se trouvait dans la Belgique, et ses régimens étaient cantonnés aux environs de Bruxelles ; dans la nuit du 15 juin, il assistait, avec le duc de Wellington, à un bal que donnait la duchesse de Richmond, lorsque, sui vant quelques rapports, il distingua le bruit d'une canonnade éloignée, ou, ce qui est beaucoup plus vraisembla ble, des avis reçus dans cette même nuit sur la marche de l'armée française, éveillèrent ses inquiétudes qu'il communiqua au généralissime de l'ar

mée alliée. Celui-ci, suivant ce qu'ont rapporté des journaux anglais, ne les partagea nullement ; mais le duc Fréderic insista pour partir au moins avec sa division, ne fût-ce que comme mesure de précaution. Lord Wellington y ayant consenti, le duc de Brunswick donna aussitôt l'ordre du départ, qui s'exécuta avec tant d'activité, qu'avant le point du jour il avait déjà fait quatre lieues. Il ne tarda pas à rencontrer l'avant-garde ennemie, qu'il attaqua sur-le-champ, à la tête de ses Brunswickois, secondés par quelque cavalerie belge et hollandaise. Ce petit corps d'armée assaillit les Français avec une intrépidité qu'animait encore l'exemple du duc qui, le sabre à la main, menait lui-même toutes les charges. Il avait déjà reçu deux blessures, lorsqu'une balle l'atteignit à la poitrine. Mortellement blessé, il fut retiré du milieu des combattans et transporté dans une voiture, où il expira entre les bras d'une femme qui lui était attachée. Sa mort laissa d'amers regrets à ses soldats, et leur inspira des sentimens de vengeance qu'ils n'assouvirent que trop, deux jours après (voy. DUHESME ).

BRUSLE-DE-V AL-SUZENAY (CLAUDE-LQUIs, baron), fils d'un procureur au parlement de Paris, perdit son père avant sa majorité, et lui succéda, par dispense d'âge, dans l'exercice de sa charge, dont la révolution ne lui permit pas de jouir long-temps. Bruslé ne s'en montra pas moins partisan très-exalté des opinions nouvelles, et cette exaltation fut portée à un si haut point, qu'on le jugea digne de siéger dans la municipalité qui s'installa d'elle-même, dans la nuit dug au 10 août 1792; il justifia cette confiance par une conduite tellement révolutionnaire, que bientôt il laissa fort loin derrière lui, en exhaltation patriotique, ceux que d'abord il avait eu quelque peine à suivre dans cette carrière; M. Bruslé-de-Val-Suzenay, membre de la commune du 10 août, était, dans les premiers jours de septembre 1792, l'un des amis les plus intimes de Dan

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