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Madrid, 1796, in-4. M. Luzuriaga a fait preuve dans ces divers ouvrages, de connaissances très étendues, tant en médecine qu'en chimie et histoire naturelle.

LYNCH (Le comte JEAN-BAPTISTE), pair de France, né à Bordeaux en 1749, est issu d'une famille anglaise, anciennement établie en Irlande. A la suite des événemens qui précipitèrent les Stuards du trône d'Angleterre, son grand-père s'embarqua pour Bordeaux, dans l'espoir d'y rétablir sa fortune par le commerce; il n'y réussit point, mais son fils, père de celui dont nons écrivons la notice, fut plus heureux: il fit un riche mariage, et obtint de Louis XIV des lettres de reconnaissance de noblesse. Le comte de Lynch, actuel, entra dans la magistra ture et acquit, en 1771, une charge de conseiller au parlementde Bordeaux. Il suivit, dans les époques qui précédèrent la réu nion des états généraux, la destinée de son corps; et, lorsque les cours souveraines eurent cessé d'exister, il vint se fixer à Pa ris, où il fut arrêté en 1793. Rendu à la liberté par le 9 thermidor, il retourna dans son département, où il fut nommé membre du conseil général. En 1808,l'empereur oubliant, sans doute, qu'il y avait des citoyens dans Bordeaux, confia à M. de Lynch l'importante place de maire de cette ville en lui conférant le titre de comte et la décoration de la légion-d'honneur. Il se montra, dès-lors, l'exécuteur tellement dévoue de toutes les mesures ordonnées par le despotisme impérial, que Napoléon ne parlait de lui que comme de l'un de ses meilleurs magistrats,et il n'est pas douteux que, si ce prince avait été toujours heureux, M. de Lynch n'eût été toujours fidèle. Cependant l'armée française détruite à Moscou, recréée par une sorte de prodige, et victorieuse à Lutzen et Bautzen, venait d'éprouver d'affreux revers aux journées de Leipsig, et rentrait en France, en livrant à tout instant à un ennemi devenu très-supérieur en nombre par la défection successive de tous les anciens alliés de Napoléon, de nouveaux combats qui,en ajoutant à sa gloire, l'affaiblissaient de plus en plus. Ces événemens et le parti qu'il pourrait en tirer pour sa fortune et son crédit, inspirèrent à M. de Lynch, le désir de se rendre à Paris pour s'y fixer sur la véritable situation des affaires; il y vint en novembre 1813, et jugeant que l'instant était

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favorable pour trahir les sermens q avait faits à Napoléon, et servir une ca à laquelle la fortune, long-temps infide paraisssait enfin sourire, il se lia a les agens de la maison de Bourbon; dev lui-même l'un des plus actifs d'entre e et repartit pour Bordeaux, muni d'instr tions, afin d'user de l'influence que lui d nait sa place pour renverser plus surem le gouvernement de l'homme dont i tenait. Aussi, dès que les troupes angl ses eurent pénétré en France, et qu détachement de l'armée du général W lington se fût dirigé vers Bordeaux, s les ordres du maréchal Beresford, le mars 1814, Lynch, qui sentait tout qu'une première démarche pouvait av d'avantageux ou de nuisible au nouve parti qu'il venait d'embrasser, agit av beaucoup de prudence en préférant c l'explosion fût faite hors la ville, et q l'étonnement, en y entrant avec les A glais, servit d'auxiliaire à ceux-ci. pria donc le comte Maxime de Pays gur, un de ses adjoints, de demeure l'hôtel-de-ville pour en imposer au b soin, et alla au-devant du général angla A l'approche du maréchal Beresford, maire de Bordeaux, détacha l'échar tricolore que sa trahison le rendait in gne de porter. Après avoir reçu la no velle de l'entrée des alliés dans Pari Lynch quitta Bordeaux pour s'y rendr fut nommé, par le roi, grand'croix de légion d'honneur, et revint ensuite Bordeaux, où il se trouvait, en m 1815, à l'époque où Bonaparte reprit rênes de l'état. Le comte de Lynch conda activement alors les efforts infr tueux de la duchesse d'Angoulême, po retenir la ville et l'armée dans l'obéi sance du roi, et fit, à Pouillac, tou les dispositions nécessaires pour l'emba quement de cette princesse qui se retir en Espagne. Lui-même partit pour l'A gleterre dont il ne revint qu'en juill 1815. Créé pair de France, le 17 se tembre suivant, il ne s'est jamais fait r marquer par ses talens, dans les discu sions de la chambre; mais, lorsqu'en n vembre de la même année, et au mepi des termes les plus formels de la capitu lation de Paris, lâchement désavouée p l'un de ses principaux signataires, le prin de la Moskwa ( Ney), fut accusé de tr hison devant elle, le comte Lynch, votant la mort de l'infortuné marécha

demanda expressément,par un rafinement de barbarie qui indigna jusqu'à ceux de ses collègues qui s'étaient montrés le plus impitoyables, qu'il pérît par le supplice de la guillotine. Il est honorable pour la chambre des pairs, que cette proposition, faite par un homme étranger à la France, et coupable lui-même d'une trahison récente, ait été unanimement repousseé par elle.

LYNDEN(J.E.N. van),baron de Hoeve laken, conseiller-d'état et membre de la seconde chambre des états-généraux du royaume des Pays-Bas, est issu d'une famille noble de la province de Gueldre. Il fut toujours très-attaché au parti stadhoudérien et siégeait, comme député de laGueldre, dans les états-généraux de la république des provinces-unies au moment de la révolution de 1795. Il resta fidèle au parti pour lequel il s'était prononcé, et qui venait de succomber. Il participa même encore pendant quelque temps aux délibé– rations de l'assemblée dont il était membre, après l'établissement du nouvel ordre de choses, qui était opposé à ses opinions; il déploya alors une fermeté de caractère, qui, en d'autres circonstances, aurait pu être utile à l'état,mais qui, dans celles où se trouvait alors la république, devait avoir pour résultat plutót d'aigrir que de produire le bien. Il vécut sans emploi sous les différens gouvernemens qui se sont ensuite succédés en Hollande, jusqu'en 1814, époque à laquelle il fut du nombre des notables appelés à voter sur la constitution pour les provinces-unies des Pays-Bas. Il fut ensuite membre des états-généraux de 1814, et président de la seconde chambre des députés du royaume des Pays-Bas pour la session de 18151816. Dans cette session il se fit remarquer par sa proposition tendante à priver ses concitoyens du droit de pétition; il prétendit qu'ils ne pouvaient pas s'adresser directement à la seconde chambre des états-généraux, mais qu'ils devaient le par l'entremise décisive des états-provinciaux, (voy. GOCKINGA). Après une longue et vive discussion,M. van Lynden, pour ne pas s'exposer à voir rejeter sa motion par la grande majorité de la chambre, eut la prudence de la retirer. On a vu jusqu'à présent M. van Lynden se prononcer régulièrement pour les projets de loi qui sont présentés par le ministère; ee qui ne doit plus étonner lorsqu'on

faire

songe que ces projets ont été auparavant soumis aux délibérations du conseil-d'état, dont il est également membre. M. van Lynden ne s'est pas contenté d'en voter simplement l'adoption; il en a souvent été le zélé défenseur. Il ne s'est pas moins fait remarquer, dans la session de 1818+ 1819, par sa vive opposition au projet de loi soumis à la seconde chambre des étatsgénéraux par M. Kemper, tendant à faire considérer le droit de chasse comme inhérent à la propriété, et non comme un droit appartenant à la couronne, (voy. KEMPER), et il s'est également prononcé avec assez d'aigreur contre une pétition présentée à ce sujet par grand nombre d'habitans de la province de Groningue. M. van Lynden est membre du corps de la noblesse pour la province de Gueldre et commandeur de l'ordre du lion-belgique.

LYNEDOCH (Lord), officier supérieur dans l'armée britannique, eut, en mars, 1816, avec l'amiral Saint-Vincent, unę correspondance au sujet du club militaire établi à Londres, que le second, ainsi que plusieurs autres personnages distingués, regardait comme une création inconstitutionnelle, et qui pouvait être nuisible à la liberté. Lord Lynedoch repoussa ces imputations, en déclarant « que l'idée du club militaire avait été produite par le désir d'éviter à l'avenir le désagrement qu'éprouvaient les officiers, tant de l'armée que de la marine, de se trouver dispersés lorsqu'ils venaient dans la capitale, faute d'un point de réunion qui pût leur être commun; que, d'après sa composition, cet établissement ne pouvait rien présenter d'alarmant pour la liberté publique, vu que jamais des militaires anglais ne pouvaient séparer la cause du roi de celle de la nation; enfin, que, si jamais la corruption devait malheureusement prévaloir en Angleterre, et pénétrer jusque dans les cœurs des gens élevés dans les sentimens du devoir et de l'honneur, rien ne pouvait préserver ce pays d'une ruine méritée. » Lord St-Vincent, sans paraître convaincu par ce raisonnement, se borna à répondre « que, si un club, quelque considérable qu'on pût le supposer, était formé d'hommes tels que lord Lynedoch, il croirait n'en rien avoir à redouter pour la constitution britannique. » Cette correspondance, qui fit l'objet d'une discussion parlementaire, fut rendue publique par la voie des journaux.

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MAANEN (CORNEILLE-FÉLIX van) ministre de la justice du roi des Pays-Bas, naquit à la Haye vers 1770, de parens honnêtes. Il s'établit comme avocat dans sa ville natale, et y pratiqua avec succès. Attaché au parti anti-stadhoudérien, il fut, après la révolution de 1795, nommé substitut avocat fiscal du procureur-général près la cour d'appel pour la province de Hollande. Celui-ci étant mort peu de temps après, M. van Maanen lui succeda, et remplit avec honneur les fonctions de cette place importante jusqu'en 1806, époque à laquelle le roi de Hollande le nomma son ministre de la justice. Vers la fin du règne de ce prince, et lorsqu'il existait déjà de la mésintelligence entre celuici et son frère Napoléon, M. van Maanen perdit en même-temps sa place et la confiance de son souverain. Il y a des gens qui prétendent que le roi le soupçonna de favoriser les vues de Napoléon, opposées à celles qu'il formait pour le bonheur de l'état sur lequel il était appelé à régner. Le patriotisme de M. van Maanen, à l'abri de toute atteinte, et la loyauté de son caractère répondent à ce reproche qu'un auteur anonyme reproduit dans un ouvrage écrit en allemand, qui fait dans ce moment (1819), quelque bruit dans le royaume des Pays-Bas, dont il dépeint les hommes marquans sous des couleurs souvent aussi odieuses que fausses. Après la réunion de la Hollande à l'empire français, en 1810, Napoléon nomma d'abord M. van Maanen conseiller-d'état, et ensuite premier président de la cour d'appel. Excellent jurisconsulte, M. van Maanen prouva,par la manière dont il remplit les fonctions de cette place, qu'un homme de talent qui a fait des études approfondies, peut, avec de l'application, se mettre bientôt à la hauteur de l'emploi qui lui est confié, quoique difficile et nouveau pour lui. Cette place réunissait trop d'avantages pour M. van Maanen, pour qu'il voulût risquer de la perdre en prenant une part active à la révolution de novembre 1813; il resta fidèle au souverain auquel il avait prêté serment, et dont il avait, en qualité de grand'croix de l'ordre de la réunion, juré de soutenir le trône, et ne s'en détacha que lorsque

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le prince d'Orange, fils aîné du dernier stadhouder de la république des provinces-unies, qui se trouvait alors en Angleterre, appelé par les vœux unanimes de la nation, fut revenu dans sa patrie, et eut pris les rênes du gouvernement. Délié de son serment, M. van Maanen continua de servir le nouveau souverain dans la même place qu'il occupait sous le précédent, et exerça en même-temps les fonctions de ministre de la justice. C'est en cette qualité qu'il porta, au nom du prince souverain, la parole dans l'assemblée des notables convoquée à Amsterdam en 1814, pour voter sur la loi fondamentale de l'état, et qu'il y prononça un discours très-éloquent, dont M. Stuart a consigné le texte dans ses Annales. Après la création du royaume des Pays-Bas, par l'acte du congrès de Vienne, M. van Maanen fut appelé au ministère de la justice; sa nomination date du 16 septembre 1816. Dans cette nouvelle qualité il porta et soutint, au nom du roi, dans la seconde chambre des états-généraux, deux projets de loi, dont il paraît assez difficile de concilier les principes avec ceux de la révolution de 1795, que M. van Maanen avait professés dans le temps; le premier avait pour objet de limiter encore davantage la liberté de la presse, déjà gênée par la loi dite des 500 florins ; et l'autre de faire considérer le droit de chasse comme un droit régalien, ou faisant partie de la prérogative royale. Ces deux projets présentés dans la session de 1817-1818, n'obtinrent pas l'assentiment de la chambre, et n'ont pas été reproduits jusqu'ici. M. van Maanen refusa, au ministre de Napoléon de poursuivre M. Kemper, professeur de Leyde, pour une brochure qu'il avait publiée, et dans laquelle il élevait des doutes sur l'intention sérieuse de l'empereur de transformer la république batave en royaume, et de lui donner un de ses frères pour roi. Il est membre de l'institut des Pays-Bas et commandeur de l'ordre du lion-belgique.

MABIL (LOUIS), secrétaire-archiviste du sénat à Milan, né à Padoue, fut decoré, par Napoléon, de l'ordre de la couronne-de-fer, et obtint d'abord la chaire d'éloquence dans l'université de

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cette ville. Il y prononça, lors de la clôture des études, le 15 juin 1807 pompeux discours sur la reconnaissance des gens de lettres envers les gouvernemens qui leur accordent des récompenses, discours qui fut imprimé à Brescia, 1808. L'auteur était déjà membre de celui des trois colléges d'électeurs politiques qu'on nommait Collegio de' dotti. En 1811, il donna au public un abrégé des leçons de logique et de morale aristoteliques (Lezioni di etica ), de Jacques Stellini, auteur italien, du commencement du 18e siècle, dont les idées métaphysiques et le style obscur rendaient l'intelligence difficile. Stellini avait écrit en latin; M. Mabil l'a mis en italien, en l'abrégeant, et en renfermant sa doctrine dans plusieurs lettres agréablement écrites, sous le titre de Lettere Stelliniane del Cav. Luigi Mabil, in-8., Milan, avec le portrait de Stellini. Ce volume fut dédié au comte Paradisi, président du sénat (voy. ce nom). Les journaux de Milan en firent beaucoup d'éloge. En même temps, M. Mabil publiait, par livraisons, une traduction des Décades de Tite-Live, à la quelle il a ajouté les Supplémens de Freinshemius.

MACANAZ (Don PEDRO), ministre espagnol, est né vers 1760, d'une famille noble, transplantée, depuis cinq générations, d'Irlande en Espagne, où elle s'établit en Castille. Après avoir suiviles écoles, il entra dans les bureaux des affaires étrangères. Devenu secrétaire d'ambassade à Saint-Pétersbourg, il fut nommé intendant du royaume de Jaën, et, quoiqu'il n'eût garde ce poste que peu de temps, il obtint à son retour les fonctions de conseiller des finances, qui ne s'accordent en Espagne que comme récompensé de services rendus dans les intendances Lorsque Ferdinand VII se rendit à Baïonne en 1808, M. Macanaz l'y précéda, avec l'infant don Carlos, en qualité de secrétaire; il eut beaucoup de part aux discussions qui eurent lieu avec l'empereur, et il partagea ensuite la captivité des princes espagnols à Valençay. Au mois de juillet de la même année, Ferdinand VII l'envoya à Paris, pour des arrangemens relatifs à sa maison, qu'il s'agissait de régler avec le ministère de Napoléon. On le fit arrêter au commencement de septembre, et il fut conduit au donjon de Vincennes, où il resta jusqu'au mois de mai 1809. Il

s'établit alors à Paris, sous la surveillance de la police, faisant venir, par ordre, et comme garantie, ses trois enfans, une fille et deux fils. Depuis cette époque, M. Macanaz s'occupait uniquement de leur éducation, lorsque les négociations qui rendirent le roi d'Espagne à la liberté commencerent,à la fin de 1813.Recherché alors par les ministres français, il fit plusieurs voyages à Valençay, et en partit en 1814 pour rentrer en Espagne, où il fut nommé ministre de grace et de justice. A son arrivée au ministère, il signa la fameuse circulaire du 30 mai, par laquelle le séjour de l'Espagne est interdit, pour un temps illimité, à tous ceux qui ont prêté serment à Joseph et à Napoléon. Les personnes même qui ne combattaient point la nécessité de cette mesure ont sévèrement blâmé M. Macanaz d'y avoir donné son assentiment, lorsqu'on a eu lieu de croire que ce ministre n'était pas lui-même toujours demeuré exempt du tort qu'il avait contribué à punir dans les autres. M. Macanaz, élevé, pour prix de ses services, à l'une des premières charges de l'état, paraissait jouir de la faveur du roi; mais cette faveur ne fut pas durable. Une marchande de modes de Paris, qui avait pu occuper son désœuvrement, acquit une si grande influence sur lui, qu'il la fit venir à Madrid, sous un nom suisse, et comme gouvernante de sa fille. L'avidité de cette femme entraina, dit-on, M. Macanaz à trafiquer des emplois publics. Le scandale de sa conduite parvint jusqu'à Ferdinand VII, qui voulut s'assurer des faits par lui-même. Le 10 novembre, à huit heures du matin, il se rendit en personne au ministère, fit mettre les scellés sur tous les papiers, s'occupa longtemps à lire ceux du secrétaire de M. Macanaz, et donna ordre qu'il fût gardé à vue dans sa maison. On s'accorda assez généralement à dire que, quelque coupable que put être le ministre, une pareille expédition convenait plus à un lieutenant de police, qu'au souverain d'un grand royaume. Au reste, un événement aussi extraordinaire fit beaucoup de sensation à Madrid, et donna lieu à une infinité de conjectures. On l'attribuait assez généralement a un ouvrage de M. Amoros, imprimé à Paris, dans lequel il était dit que M. Macanaz, le duc de San-Carlos, et don Escoiquiz avaient plusieurs fois sollicité des emplois du roi Joseph. La démis-

sion du duc de San-Carlos, arrivée dans le même temps, semblait confirmer cette opinion, Le 18 novembre, le roi appela, par interim, au ministère de grace et de justice, don Thomas Moyano, conseiller d'état, et le 23, il rendit un décret, par lequel il privait Macanaz de son traitement et de ses honneurs, et le condamnait à être enfermé, aussi long-temps que sa volonté royale serait telle, au château de Saint-Antoine de la Corogne. Après avoir subi un emprisonnement de deux années, M. Macanaz obtint sa liberté et la permission de se retirer en Castille, dans son château, qu'il habite depuis ce temps.

MACARTNEY (GEORGE, comte DE), né en Irlande en 1737,deGeorge Macartney, évêque d'Auchinlek en Ecosse, recut une éducation soignée. Les voyages qu'il fit avec les deux fils de lord Holland perfectionnerent ses connaissances et donnèrent un plus grand développement aux dispositions heureuses qu'il avait reçues de la nature pour les affaires. En 1764 il fut envoyé en Russie en qualité d'ambassadeur extraordinaire à cette cour, et, à son retour en Irlande, avec le titre de secrétaire du lord Townsend, qui en était vice-roi, il fut nommé successivement membre du parlement, chevalier du bain, et gouverneur de la Grenade et de Tabago. Macartney conserva cette dernière place jusqu'en 1779, époque à laquelle ces îles furent prises par les Français, et où il fut fait lui-meme prisonnier. Le gouvernement de Madras qu'il obtint en 1788, et dans lequel il se conduisit avec autant de prudence que de sagesse, détermina le ministère à le nommer gouverneur général du Bengale ; mais il refusa cet honneur, et revint en Angleterre en 1792. Envoyé en ambassade en Chine, mission qui dura environ trois ans, il fit tous ses efforts pour obtenir un traité de commerce avec les Chinois. Ceux-ci, pé nétrant les intentions réelles du gouvernement britannique, se refusèrent à tout arrangement, et lord Macartney fut obligé de repartir pour Londres en 1794. Il y fit imprimer la relation de son voyage, rédigée par son secrétaire George-Léonard Stauntson, que la mort vint sur prendre au milieu de son travail, ce qui le rendit incomplet; le gouvernement vou lut par la suite y suppléer, et chargea M. Barow de rédiger une nouvelle relation

qui a été publiée en 1805. Celle de Stauntson fit néanmoins beaucoup de bruit, et fut traduite en français par M. Castera, 5 vol. in-8 et atlas in-4, Paris, 1804. Cet ouvrage, au milieu de détails d'un interêt médiocre, en contient de très-curieux sur cet empire, encore si peu connu. En 1795, lord Macertney fut envoyé à Vérone près de Monsieur aujourd'hui Louis XVIII, et, en 1799, nommé gouverneur du cap de Bonne-Espérance. Il mourut à Londres en 1806.

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MAC-ARTHUR (JOHN), Ecossais, exerça auprès de l'amiral Hood les fonctions de secrétaire pendant la guerre d'Amérique. Il était dans le même temps juge avocat. On a de lui : - Principes et pratique des cours martiales de la marine, in-8, 1792; ouvrage qu'il a considérablement augmenté dans une 4. édition 3 vol. in-8, 1813. Faits relatifs aux finances et à la politique (Financial and political facts) du 18 siècle, in-8, 1801. Cet ouvrage fut réimprime en 1803, avec des additions.-Poëmes d'Ossian,en original gallique, avec des traductions en latin, par feu Robert Macfarlane, accompagnés d'un Essai sur l'authenticité de ces poëmes, par sir John Sinclair, et d'une traduction, avec notes, de la Dissertation critique sur cette authenticité, par l'abbé Cesarotti, 3 vol. in-8. 1807, superbe édition. En 1806 (avec le reverend J. Stanier Clarke, bibliothécaire du prince de Galles), Histoire de la vie et des hauts faits de lord Nelson. Cet ouvrage a été composé d'après un mémoire dans lequel lord Nelson avait tracé lui-même, avec beaucoup de détails, les differens événemens de sa vie, depuis son enfance jusqu'au mois d'octobre 1790, époque à laquelle il le confia aux soins de M. Mac-Arthur. Ce précieux manuscrit a été déposé au museum britannique, avec un exemplaire de l'ouvrage de MM. Mac-Arthur et Clarke.

MACAULAY (CATHERINE), née en 1733, d'un gentilhomme du pays de Kent, épousa en premières noces le docteur Ma caulay, sous le nom duquel elle est connu, puis elle se maria avec un frère du célèbre empirisme Graham. Elle se livra aux spéculations politiques, et publia sur cette matière plusieurs ouvrages dans la plupart desquels elle manifeste un ardent amour de la liberté. En 1788, elle partit pour l'Amérique, uniquement dans le des.

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