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désarmée. Ce serait contre les mandataires infidèles de la nation que l'insurrection deviendrait légitime, parce que là seraient réunies la trahison et la puissance !» Le 20 janvier, veille de l'exécution du roi, Lepelletier se trouvant à table chez Février, restaurateur, au Palais-Royal, où il dînait habituellement, un individu qui, dit-on, cherchait et espérait trouver ce jour-là le duc d'Orléans, le reconnut, alla à lui, et lui demanda s'il n'était pas Lepelletier?»- Oui.-Vous avez vote la mort du roi ? J'ai fait ce que ma conscience m'a ordonné. » Ces mots étaient à peine prononcés que Paris (c'était le nom de cet homme) avait tiré un sabre dont il était armé, et frappé au même instant Lepelletier au bas ventre. Le tumulte inséparable d'une telle scène, donna au meurtrier le temps de prendre la fuite; on courut à Lepelletier qui, blessé à mort, ne proféra que ces seules paroles, «j'ai froid.» On le transporta aussitôt dans son hôtel, place Vendôme, où il expira peu d'instans après. Ses obsèques, qui eurent lieu le jeudi 24 janvier 1793, devinrent l'objet d'une fête funebre, et furent accompagnées par la convention. Michel Lepelletier est mort âgé de près de 33 ans.

LEPELLETIER-DE-SAINT-FARGEAU (Lecomte FÉLIX), frère cadet du prédent, était, le 12 juillet 1789, aide-decamp du prince de Lambesc, et montra, pendant quelque temps, à cette époque, une grande opposition aux principes de la révolution. Le président son frère s'étant déclaré en faveur de la cause populaire, le comte Lepelletier-de-St-Fargeau l'embrassa comme lui, mais sans se faire remarquer de long temps dans les rangs révolutionnaires. Son influence ne commença qu'à l'époque de la mort de son frère, sur la tombe duquel il prononça un discours. Depuis lors, Félix Lepelletier parut fréquemment à la tribune de la société des jacobins et quelquefois aussi, en qualité d'orateur de deputations, à la barre de la con

vention nationale. Dans ces diverses circonstances, il parut avoir embrassé avec exaltation, les principes de la démocratie absolue.En mai 1796, M.Lepelletier-de-StFargeau fut enveloppé dans la conspiration de Babeuf; traduit par contumace, à la haute-cour de Vendôme, et acquitté. Babeuf ayant été condamné à mort par le même jugement, Félix Lepelletier adopta un de ses enfans. Piacé, après l'ex

plosion de la machine infernale ( 3 nivóse an 9, 24 décembre 1800), sur une liste de déportation, il fut arrêté et transferé à l'ile de Rhé, d'où il sortit en 1803. Revenu à Paris, il fut arrêté de nouveau, enfermé au Temple, et envoyé en surveillance en Italie, d'où il obtint la permission de revenir, en 1805. Il se retira alors dans une de ses propriétés, située en Normandie, et fut nommé président de son canton et maire de la commune de Bricqueville, place qui lui fut re.irée lors du premier rétablissement des Bourbons. Il publia à Paris, en novembre 1814, une brochure qui fit quelque bruit, et qui ne manquait ni de talent ni de courage. Nommé, en mai 1815, par le collége électoral de Dieppe, à la chambre des représentans, M. de St-Fargeau, se fit illusion, comme tant d'autres, et crut à la conversion de Bonaparte à la cause de la liberté; car, dans une des premières séances de cette chambre, vraiment natio nale, où tant de talens étaient réunis à de si nobles intentions et à une énergie si rare, il proclama Bonaparte le Sauveur de la patrie.Si l'avilissement, les craintes, et les dangers de la France, n'eussent pas été alors à leur comble, la liberté n'eût eu, sans doute, qu'à gémir de voir appeler à son secours l'auteur de tant de sénatus-consultes impériaux, éternels monumens de la tyrannie qui les conçut et de la servitude qui les souffrit; mais la violence du mal fit garder le silence sur celle du remède, et nous ne serons pas plus sévères aujourd'hui pour M. de StFargeau que ne le fut alors la chambre, dans laquelle il est, d'ailleurs, juste d'avouer qu'il a constamment professé des sentimens éminemment français. Lorsque les baionnettes étrangères eurent dissous la chambre des représentans, M. Lepelletier-de-St-Fargeau, compris dans l'ordonnance du 24 juillet 1815, et mis en surveillance jusqu'à la décision des cham bres, a été définitivement banni de France, par une autre ordonnance du 17 janvier 1816. Sorti du royaume, en février suivant, il s'est rendu d'abord à Bruxelles; de nouvelles rigueurs ayant été ordonnées contre les réfugiés inscrits sur la liste dite des 38, il s'est retiré en Allema gne, et a fixé sa résidence à Offenbach, à deux lieues de Francfort-sur-Mein.

LEPELLETIER-ROSAMBO, pair de France, fils d'un président à mortier du

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