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plus de trois lustres, et à l'âge de soixanteneuf ans, il s'y est montré digne de son ancienne réputation; et les amis éclairés de l'art dramatique, tout en faisant la part des années, ont retrouvé dans son jeu les traits caractéristiques de son premier talent. Il fut réélu, en 1817, associé-correspondant de l'académie de Naples, dont il était membre depuis quelques années, et sa nomination fut confirmée par le roi des Deux-Siciles. Voici la liste des ouvrages qu'il a publies: Pyrame et Thisbe, scène lyrique, 1784, in-18; 1791, in-18. Reflexions sur l'art theátral, 1801, in-8.- Cours de déclamation, divisé en douze séances, 1804, in-8; tomes deuxième et troisième, 1810, in-8. Cet ouvrage contient, outre la partie didactique, des anecdotes curieuses, qui le font lire avec intérêt.

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LARIVIÈRE ( PIERRE-FRANÇOIS-JOACHIM HENKI DE), né à Falaise, en 1761, était avocat dans cette ville lorsque le département du Calvados le nomma en 1791, député à l'assemblée législative, où il s'attacha au partide la Gironde ; il vota avec elle, dans la séance du 10 mars 1792, le décret d'accusation contre le ministre des affaires étrangères, Delessart; sollicita un rapport sur l'office de la cour de Vienne pour juger s'il y avait lieu à déclarer la guerre à l'empereur; deman da,le 4 avril,que l'on donnát communica tion au ministre de la justice (Duport du Tertre ) des chefs d'accusation présentés contre lui; insista vivement quelques jours après, pour obtenir la parole et dénoncer les insultes faites, dans les Tuileries, par des gardes-suisses, à des citoyens paisibles. Le 26 mai, il conclut, à la suite d'un discours plein de chaleur et d'après les principes énoncés par Rousseau, dans son Contrat social, que toutes les opinions religieuses devaient être tolérées, et qu'on n'avait droit d'exiger aucun serment des prètres. Après la révolution du 10 août, à laquelle ni lui ni ses amis n'avaient pris aucune part, il combattit le projet d'organiser un corps de douze cents tyrannicides; fit, le 31 août, mander à la barre, séance tenante, le président de la commune usurpatrice de Paris; et proposa, le 4 septembre, à l'occasion d'un serment de haine aux rois et à la royauté, d'ajouter celui « qu'aucun monarque français ou étranger, ne souillerait désormais la terre de la liberté. » Ré

élu à la convention nationale, Larivière continua à s'y prononcer avec la plus courageuse vehemence contre l'odieuse commune du 10 août. Lorsque le jugement de Louis XVI fut mis en discussion, il vota l'appel au peuple et le banissement de ce prince, seuls moyens de salut qui restassent encore (voy. BONET DE TREICHES). Dans cette circonstance, comme dans toutes celles qui suivirent, jusqu'au 31 mai, Larivière réclama energiquement contre les violences des tribunes. Nommé le 18 mai, membre de la commission des douze, il y montra une grande force de volonté; donna sa demission, avec ses onze collègues, dans la séance du 28 du même mois, et fut décrété d'arrestation, avec eux, le 2 juin. Ayant réussi à se soustraire à l'exécution de ce décret, il s'était retiré dans le Calvados avec Lanjuinais, Pétion, Barbaroux,Guadet et Louvet. Dénoncé par Thu riot, comme fomentant la guerre civile à Évreux, un décret d'accusation fut rendu contre lui, et le 3 octobre suivant, il fut mis hors la loi, sur le rapport d'Amar. Il réclama contre cette proscription après le 9 thermidor ( 27 juillet 1794), et demanda à reprendre sa place dans l'assemblée: ce qu'il n'obtint que le 17 ventose an 3(8 mars 1795), trois mois après la rentrée des soixante-treize. Dans les discussions relatives aux membres de l'ancien comité de salut public, il parla contre Robert-Lindet et Carnot; et lors de la révolte des premiers jours de prairial (20 mai et jours suivans), il se prononça avec beaucoup d'énergie contre les terroristes, et ne contribua pas peu à leur défaite. Le 3 juin 1795, il devint membre du comité de salut public. Des le 17 thermidor an 3 (4 août 1795), on put reconnaître aux opinions de Larivière, qu'il avait abandonné les rangs des républicains; en effet, ce même jour, il combattit un discours de Dubois Crancé contre la réaction, et se déclara hautement le défenseur du parti qui, sous le prétexte de punir les agens de la tyrannie décemvirale, attaquait successivement toutes les institutions républicaines. Sorti du comité de salut public à l'époque du 13 vendémiaire (5 octobre 1795), il fut vivement accusé alors de favoriser les rebelles. Compromis dans la conspiration de Lemaître, et entouré de toute la faveur des sectionnaires insurgés, il

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LAROMIGUIÈRE (PIERRE), ancien doc. trinaire, naquit à Levignac en 1756. Il est aujourd'hui professeur de philosophie à l'académie de Paris. On a de lui: Lecons de philosophie, ou Essai sur les facultés de l'ame, tome 1er, 1815, in-8. M. Barbier lui attribue: Elémens de métaphysique, Toulouse, 1793, 2 cahiers in-8.

-Paradoxes de Condillac, 1805, in-8. M. Laromiguière est regardé comme un excellent professeur et un homme trèsinstruit en idéologie.-M. Laromguière, avocat de Toulouse, déploya beaucoup de talent, en 1817, dans le procès de Fualdes.

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LAROUAIRIE (ARMAND-TUFFIN, marquis DE), gentilhomme breton, était officier aux Gardes-Françaises avant la révolution; il avait perdu presque toute sa fortune par de folles dissipations, et affichait hautement son mécontentement de la cour, à l'époque ou commença la guerre de l'indépendance américaine. Attaché à l'armée que commandait M. de Rochambeau, s'y distingua par son courage, et revint en France à la paix. Dès les premiers troubles de la révolution, cet homme, frondeur et turbulent par caractère, se déclara contre elle; prit parti pour la noblesse et les parlemens, et fut un des douze députés bretons envoyés auprès du roi en 1789, et mis à la Bastille à cette occasion. La révolution qui se préparait depuis longtemps ayant éclaté le 14 juillet 1789, Larouairie provoqua la résistance et le refus de la noblesse d'envoyer des députés aux états-généraux. Actif, ardent, et ne pour être chef de parti, il conçut ensuite leplan d'une association contre les principes et les progrès de cette même révolution qu'il avait excitée, et partit en 1791 pour Coblentz, où son plan fut approuvé par les princes frères de Louis XVI. Larouairie devint dès-lors l'ame et le chef de la confédération bretonne; mais ses projets furent dévoilés au comité de surveillance de l'assemblée législative par Latouche Schw tel. Recherché, et contraint de se dérober aux poursuites de l'autorité, loin de se laisser abattre, et toujours infatigable, il courait de château en château, de comité en comité, pour ranimer son parti, et n'attendait plus que le signal pour éclater, lorsque la journée du 10 août, les ordres contradictoires des princes, et le mauvais suc cès de la campagne de 1792, renverserent ses espérances, et ajournèrent au mois de mars 1793 l'exécution de son plan. Forcé de passer l'hiver sans rien entreprendre; errant et fugitif, il éprouva bientôt le besoin de réparer par le repos sa santé très-délabrée, et se réfugia au château de Laguyomarais, où il mourut après quatorze jours de maladie. Le séjour qu'il y avait fait, les papiers qu'il

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fut inculpé de nouveau les 23 et 24 vendémiaire (15 et 16 octobre), comme entre enant encore des liaisons avec les factieux qui venaient d'être vaincus mais, malgré cet instant de défaveur, il entra au conseil des cinq cents, où il ne dissimula plus ses projets; s'unit entièrement au parti anti-directorial, secrètement dirigé par les agens des Bourbons, et le soutint bientôt ouvertement à la tribune, et dans les comités. Lorsque l'on découvrit la conspiration à la tête de laquelle étaient la Villeheurnois, Brottier et Duverne de Prèsle, Larivière s'efforça d'en diminuer l'importance. La lutte qui s'était élevée au commencement de 1797, entre le directoire et les conseils, étant arrivée au point de ne pouvoir finir que par les armes, M. de Larivière appuya vivement les projets de Pichegru, pour mettre le corps-legislatif hors des atteintes du gouvernement. Compris, après les événemens des 18 et 19 fructidor an 5 (4 et 5 septembre 1797), sur les listes de déportation, il s'échappa, se rendit en Angleterre oùil fut accueilli du roi avec toute la bienveillance que méritaient ses services, et se dévoua, sans réserve, à la cause de ce prince, pour lequel il a conservé un attachement profond, et qui a trouvé dans l'expérience et le malheur, des leçons perdues pour le reste de sa famille. Rentré en France à la suite du roi, M. de Larivière a été nommé le 3 mars 1815, avocat - général à la cour de cassation où, pendant deux ans et demi, il a constamment honoré le ministère public par la sagesse de ses opinions et la modération de sa conduite,à une époque ou ces deux qualités étaient si rares. En novembre 1818, M. de Larivière a été appelé à siéger parmi les membres de la cour de cassation. Ona de ce magistrat: Let tre à MM. les députés composant le comité des finances dans l'assemblée nationale, 1789, in-8. Palladium de la constitution politique, ou Régénération morale de la France, 1790, in-8. L'heureuse nation, ou Relation du gouvernement des Féliciens, peuple souverainement libre et heureux sous l'empire absolu de ses lois, 1792, in 8. Il a fait insérer dans divers recuci's des morceaux de poesie très-ingénieux. M. Ersch lui attribue à tort l'Or dre des sociétés politiques, 7 vol. in-12, auxquels il donne la date de 1767; et De l'instruction publique, 1775, in-8. Les

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dates de ces deux ouvrages ne s'accordent pas avec celle de la naissance de M. de Larivière, et l'on sait qu'ils sont de M. Lemercier de Larivière, ancien intendant de la Martinique.

LARIVIÈRE (JEAN-BAPTISTE-ETIENNE), juge de paix à Paris, embrassa d'abord la cause de la révolution avec zèle; fit partie de la première municipalité de Paris, et fut chargé d'aller chercher à Compiegne l'intendant Bertier, qui y avait été arrêté, afin de lui servir d'escorte lors de son retour à Paris, où il fut inhumainement massacre par la populace, quelques heures après Foulon, son beau-pere. Larivière ne fut point complice de ce crime, mais il défendit faiblement l'infortuné dont il était de son devoir de protéger les jours au péril des siens. Nommé, en 1790, juge de paix de la section de Henri IV, il parut avoir entièrement changé de principes politiques; dénonça à l'assemblée legislative le journaliste Carra, comme ayant calomnié la cour et le ministère, en avançant qu'il existait un comité autrichien, lança le 19 mai 1792, des mandats d'amener contre les députés Chabot, Bazire et Mer lin de Thionville, auteurs de cette dénonciation. Decrété d'arrestation le lendemain, pour sa conduite dans cette circonstance,Larivière fut envoyé à la haute-cour d'Orléans pour être jugé. Ramené à Paris dans les 1ers jours de septembre 1792, fut massacré à Versailles le 9 du même mois, avec les autres prisonniers de la haute-cour (voy. ABAncourt et Brissac).

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LAROCHE (CASIMIR DE), né à Varsovie le 4 mars 1769, est fils d'un charged'affaires de France auprès de la cour de Pologne et de la Sublime-Porte. Dès l'age de vingt-un ans, il fut employé comme secrétaire delegation auprès de M. de SteCroix, ministre plénipotentiaire en Pologne. La prépondérance russe ayant rendu impossible la présence d'un ministre de France à Varsovie, Laroche y resta, après la retraite forcée de M. de Ste-Croix, pour suivre les affaires de la légation. Mais le grand - maréchal de la couronne ayant voulu mettre pour condition à cette residence le serment au gouvernement polonais, motivé sur ce qu'il était né à Var sovie, M. de Laroche répondit « qu'il ne connaissait qu'un seul serment; celui qu'il avait prêté à la France, » et il demanda ses passe-ports. Après avoir remis les archives de la légation entre les mains du

consul-général, il quitta la Pologne. Re-Paradoxes de Condillac, 1805, in-8. venu en France, il y fut accueilli par le M. Laromiguière est regardé comme un général Dumouriez, qui avait été envoyé excellent professeur et un homme trèsavec son père auprès des confédérés de instruit en idéologie.-M. LAROMGUIÈRE, Bar: il fit ses premières campagnes dans avocat de Toulouse, déploya beaucoup la légion des Ardennes, sous les ordres de de talent, en 1817, dans le procès de Miazinsky, qui avait pour lui une amitié Fualdes. particulière. Après la mort de ce général et la retraite de Dumouriez, M. de Laroche ne s'occupa plus que de la culture des arts et de la littérature. La traduction d'une partie de l'Histoire de l'art, par Winkelman, une collection de matériaux pour les Fastes militaires, ainsi que pour une nouvelle édition de la Bibliothèque des beaux arts, de Théophile Murr, furent les fruits de son loisir. Lorsque, en 1795, des symptômes d'indépendance se manifestèrent de nouveau en Pologne, il se rendit en Saxe, pour y préparer les moyens de recrutement des légions polonaises, puis il vint reprendre du service dans les armées françaises, et fut employé successivement sous divers généraux. M. de Laroche se distingua au passage du Mincio, aux batailles de Taun, Ratisbonne, Wagram, et devint chef de bataillon à l'état-major. C'est en cette qualité qu'il soutint, en 1813, avec un petit nombre de Français, de Polonais et de Bavarois, commandés par le général Zanun, le siéde Thorn, contre les forces supérieures des Russes et des Prussiens. Le prince Poniatowski le nomma chevalier de l'ordre militaire de Pologne. Son intelligence et sa bravoure dans le commandement de la place et de la tête de pont de Straubing lui avaient mérité, en 1809, de la part du roi de Bavière, l'ordre de Maximilien-Joseph. Tant de titres à la reconnaissance nationale, n'ont pas préservé cet officier supérieur d'un sort que la restauration a rendu commun à un si grand nombre de vieux serviteurs de la patrie : il a été mis à la demi-solde en 1814.

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LA ROMIGUIERE (PIERRE), ancien doctrinaire, naquit à Levignac en 1756. Il est aujourd'hui professeur de philosophie à l'académie de Paris. On a de lui: Leçons de philosophie, ou Essai sur les facultés de l'ame, tome 1er, 1815, in-8. M. Barbier lui attribue: Elémens de mélaphysique, Toulouse, 1793, 2 cahiers in-8.

LAROUAIRIE (ARMAND-TUFFIN, marquis DE), gentilhomme breton, était officier aux Gardes-Françaises avant la révolution; il avait perdu presque toute sa fortune par de folles dissipations, et affichait hautement son mécontentement de la cour, à l'époque ou commença la guerre de l'indépendance américaine. Attaché à l'armée que commandait M. de Rochambeau, il s'y distingua par son courage, et revint en France à la paix. Dès les premiers troubles de la révolution, cet homme, frondeur et turbulent par caractère, se déclara contre elle; prit parti pour la noblesse et les parlemens, et fut un des douze députés bretons envoyés auprès du roien 1789, et mis à la Bastille à cette occasion. La révolution qui se préparait depuis longtemps ayant éclaté le 14 juillet 1789, Larouairie provoqua la résistance et le refas de la noblesse d'envoyer des députés aux états-généraux. Actif, ardent, et ne pour être chef de parti, il conçut ensuite leplan d'une association contre les principes et les progrès de cette même révolution qu'il avait excitée, et partit en 1791 pour Coblentz, où son plan fut approuvé par les princes frères de Louis XVI. Larouairie devint dès-lors l'ame et le chef de la confédération bretonne; mais ses projets furent dévoilés au comité de surveillance de l'assemblée législative par Latouche Schw tel. Recherché, et contraint de se dérober aux poursuites de l'autorité, loin de se laisser abattre, et toujours infatigable, il courait de château en château, de comité en comité, pour ranimer son parti, et n'attendait plus que le signal pour éclater, lorsque la journée du 10 août, les ordres contradictoires des princes, et le mauvais suc cès de la campagne de 1792, renverserent ses espérances, et ajournèrent au mois de mars 1793 l'exécution de son plan. Forcé de passer l'hiver sans rien entreprendre; errantet fugitif, il éprouva bientôt le besoin de réparer par le repos sa santé très-délabrée, et se réfugia au château de Laguyomarais, où il mourut après quatorze jours de maladie. Le séjour qu'il y avait fait, les papiers qu'il

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