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bientôt se célébrer, et des commandes considérables venaient d'être faites. On eut le temps d'apprécier les talents de mademoiselle Rose : aussi la choisit-on pour aller à la cour y présenter les objets confectionnés. La beauté de cette les jeune personne, l'aisance de ses manières, grâces de son esprit, furent remarquées par les princesses de Conti et de Lamballe, et par la duchesse de Chartres, qui la recommandèrent à la reine. Cette princesse, jugeant bientôt par elle-même du mérite de mademoiselle Rose, voulut contribuer à sa fortune, et la chargea exclusivement de fournir d'objets de mode, pour son propre compte, la maison royale. C'est à cette époque qu'elle reprit son nom de Bertin. Dès lors rien ne fut réputé de bon goût, s'il n'était l'ouvrage de mademoiselle Bertin; aussi sa réputation devint-elle européenne, et les cours étrangères se reconnurent tributaires de ses talents. Accueillie par la reine, chez qui elle avait, presque à toute heure, ses entrées libres, il était difficile que mademoiselle Bertin n'éprouvât pas quelque mouvement de vanité. On'cite à ce sujet l'anecdote suivante. Une dame du plus haut rang venait lui demander des articles commandés depuis longtemps : « Je ne puis vous satisfaire, ré«pondit mademoiselle Bertin; dans le conseil tenu « dernièrement chez la reine, nous avons décidé << que ces modes ne paraîtraient que le mois pro<< chain. >> Ce fut là sans doute une vanité puérile; mais la conduite de mademoiselle Bertin envers sa bienfaitrice est de nature à racheter tous les ridicules. Aux jours de la terreur, des commissaires se présentèrent chez mademoiselle Bertin pour lui demander les mémoires de ses créances contre la reine. Mademoiselle Bertin, instruite à l'avance de la démarche qui devait avoir lieu, et du funeste résultat qui pouvait en être la suite, avait anéanti tout ce qui décelait les sommes restant dues par la reine, et affirma, avec une inébranlable fermeté, que Marie-Antoinette ne lui devait rien. On a publié, à Paris et à Leipzig, des Mémoires sous le nom de mademoiselle Bertin; mais ils sont apocryphes. Sa famille a constamment réclamé contre leur authenticité.

Le Bas, Dictionnaire encyclopédique de la France.

BERTIN ( Théodore-Pierre), littérateur, né à Donemarie, près de Provins, en 1751; mort à Paris en 1819. Pauvre et laborieux, il publia, jeune encore, plusieurs traductions de l'anglais, puis une simplification du système de sténographie de Taylor, au moyen de laquelle il recueillit pour les journaux, en 1790, les discours prononcés à la tribune législative. Il fut successivement libraire, relieur, et breveté pour diverses inventions, sans parvenir à améliorer sa position. En 1814, espérant sans doute que son zèle serait récompensé, il écrivit une brochure intitulée le Cri de l'indignation, ou l'Ami des Bourbons. Mais il n'en fut pas moins réduit à continuer l'ingrat métier de traducteur. Ses

traductions et ses opuscules, dont le nombre s'élève à une cinquantaine, et forme plus de 100 volumes, ont été énumérés par M. Quérard dans la France littéraire, et par l'auteur de la Biographie des Hommes vivants. Les principaux sont: Système universel et complet de Sténographie; Paris, 1792, in-8°; — Histoire des principaux lazarets de l'Europe, trad.; Misères de la Vie humaine, trad.; 1818, in-4°;-les Curiosités de la Littérature, trad.; 1819. Aucun de ses écrits ne se fait remarquer par le style; mais son système de sténographie vivra peut-être, à cause des perfectionnements qu'il y a introduits.

Biographie des Hommes vivants.

dit

BERTIN D'ANTILLY (Louis-Auguste), littérateur français, né à Paris vers 1760, mort en juillet 1804 à Saint-Pétersbourg. Il était fils naturel de Bertin de Blagny et de mademoiselle Hus, actrice du Théâtre-Français. Employé comme premier commis dans les bureaux de son père, qui avait pris soin de le faire élever, il cultiva les lettres, auxquelles il se voua exclusivement, lorsqu'en 1788 il perdit sa place, dont il fut dédommagé par une pension. En 1785, il avait concouru pour l'éloge de Vauban; mais, Rivarol, l'Académie française ne voulut point se prononcer sur le mérite de son ouvrage. Tour à tour auteur dramatique et publiciste, Bertin d'Antilly profita des circonstances pour piquer la curiosité du public en traduisant sur la scène les événements contemporains les plus propres à intéresser; c'est ce qui lui valut une partie de ses succès, qu'augmenta la collaboration de quelques musiciens célèbres, tels que Kreutzer et Philidor. Comme publiciste, il s'attira l'inimitié du Directoire, qui le condamna à la déportation. Réfugié à Hambourg en 1799, il était sur le point d'être livré à Bonaparte, alors consul, qui avait demandé son extradition au sénat de cette ville; mais l'empereur de Russie Paul Ier, que Bertin avait célébré dans un poëme de cinq à six cents vers, le fit réclamer par son ambassadeur, et l'attacha comme poëte au théåtre de Saint-Pétersbourg.

On a de lui: l'École de l'Adolescence, comédie en 2 actes; - la Vieillesse d'Annette et de Lubin, opéra-comique en 1 acte; la Communauté de Copenhague, ou les Religieuses danoises, pièce en 2 actes, 1791; - Lepelletier de Saint-Fargeau, ou le Premier Martyr de la République française, 1793;- le siége de Lille, 1793;- Encore une victoire ! ou le lendemain de la bataille de Fleurus, 1 acte, 1794;

la Baguette magique, prologue; - Bélisaire, drame lyrique en 3 actes, 1796; - le Thé, ou le Contróleur général, feuille royaliste dont le premier numéro est du 5 avril 1797; ·le Censeur, journal dont l'introduction était défendue en France.

Biographie des Contemporains.- Quérard, la France littéraire.

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BERTIN DE VEAUX (Louis-François), homme politique et journaliste, né à Paris en 1771, mort dans la même ville le 23 avril 1842. Il prit avec son frère (voy. l'article suivant) une part active à la direction du Journal des Débats, dont il fut l'un des fondateurs, après avoir été, au sortir de ses études, employé à la Bibliothèque royale, par la protection de l'abbé Barthélemy. Il rédigea d'abord un journal appelé l'Éclair, et eut ensuite sa part des persécutions auxquelles les Débats furent en butte durant le régime impérial. Dans l'intervalle (1801) il fonda une maison de banque, devint juge, puis vice-président du tribunal de commerce. A la restauration, il se prononça pour les Bourbons, suivit Louis XVIII à Gand, et fut nommé député en septembre 1815. Le mois suivant, il devint secrétaire général du ministère de la police, et garda ces fonctions jusqu'en 1817. Il fut réélu député en 1820; et, après avoir échoué aux élections suivantes, il représenta Versailles en 1824 et en 1827. Conseiller d'État dans cette dernière année, puis démissionnaire en 1829, il fut un des 221 députés qui votèrent la fameuse adresse qui, ne visant qu'au renversement d'un ministère, fit tomber un trône; événement qu'il avait prévu, et contre lequel il avait lutté avec Royer-Collard, Casimir Périer, et tous les députés modérés qui voulaient maintenir la royauté dans les voies constitutionnelles. Le 9 août 1829, lors de l'avénement du ministère Polignac, Bertin de Veaux envoya le premier sa démission de conseiller d'État. Sa longue expérience lui avait fait entrevoir la fin de cette lutte insensée engagée avec le pays même, et de sa bouche étaient sorties ces paroles prophétiques : Avant un an, la France sera couverte de cocardes tricolores. Après la révolution de 1830, quoique le Journal des Débats ne se fût pas associé à la protestation des journalistes, il se montra partisan du nouvel ordre de choses, et exerça une grande influence à la chambre des députés. M. Bertin de Veaux, rappelé au conseil d'État, fut envoyé en mission en Hollande (22 sept. 1830) et en Angleterre. Le 13 octobre 1832, il fut appelé à la

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Journal des Débats, depuis la fondation. - Biographie des Contemporains.

BERTIN (Louis-François), publiciste français, frère du précédent, né à Paris le 14 décembre 1766, mort à Paris le 13 septembre 1841. Détourné par la révolution de la carrière ecclésiastique à laquelle il était destiné, il concourut dès 1793 à la rédaction de plusieurs journaux, notamment du Journal français, de l'Éclair (1795), du Courrier universel. Dans l'Éclair surtout, il fit une guerre acharnée aux partis révolutionnaires qui avaient compromis par leurs excès les principes généreux embrassés par M. Bertin dès leur origine avec tous les amis de la liberté. « C'était une chose étrange, dit M. Silvestre de Sacy, que le régime de la presse à cette époque: aucune loi n'en réprimait les abus, ou du moins, la seule peine que la loi prononçât étant la peine de mort, on ne trouvait pas de tribunaux qui consentissent à appliquer cette peine terrible légalement; l'impunité existait donc; mais, administrativement, on saisissait les presses, on les mettait sous les scellés, on les brisait. » Licence d'un côté, violence d'un autre, tels étaient les rapports des journaux et de l'autorité, lorsque le Directoire, pour en finir, dirigea un coup d'État contre la presse. Bertin échappa aux proscriptions du 18 fructidor. Mais bientôt l'anarchie ayant enfanté le despotisme par le coup d'État du 18 brumaire, un arrêté des consuls supprima immédiatement un grand nombre de journaux, parmi lesquels était celui de M. Bertin.Après le 18 brumaire, il entra plus avant dans cette carrière, par la fondation du Journal des Débats. « Alors, dit M. Jules Janin, il se mit à parler de la seule chose dont on pût parler encore; il parla de la littérature et des théâtres. » Et encore ce terrain si inoffensif faillit se dérober dès l'abord sous ses pieds. En l'an Ix (1800) il fut impliqué dans une conspiration de royalisme, et détenu pendant neuf mois au Temple, où il continua de rédiger ce journal, qui acquit bientôt une influence considérable en matière d'art et de littérature. Les noms des hommes qui concoururent à la rédaction des Débats suffiraient à expliquer ce succès. C'était Feletz, Malte-Brun, Boissonade, Chateaubriand, Dussault, de Bonald, Royer-Collard et surtout Geoffroy, dont la guerre contre Voltaire était en quelque sorte le prélude d'une restauration. Vers la fin de l'année 1801, Bertin fut déporté, sans jugement, à l'île d'Elbe, d'où il parvint à s'échapper. Il parcourut alors l'Italie, où il connut Chateaubriand, et revint à Paris, où la police ferma les yeux sur sa présence. Il put même reprendre la direction du Journal des Débats. Mais le pouvoir d'alors voulut diriger et bientôt s'approprier cet influent organe de la publicité. Il lui imposa un directeur de son choix, Fiévée, et un titre nouveau: celui de Journal de l'Empire; les propriétaires

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furent même tenus de payer 24,000 fr. par an le censeur qu'on leur adjoignait. Cependant le zèle de Fiévée fut jugé insuffisant; il avait d'ailleurs permis l'insertion d'un article tiré du Mercure de France, article de Chateaubriand, qui renfermait une allusion mal déguisée: le célèbre écrivain y peignait Tacite stigmatisant la tyrannie. M. Étienne remplaça alors M. Fiévée. Les choses durèrent ainsi jusqu'en 1811. A cette époque (18 et 24 février) le Journal des Débats, qui comptait plus de vingt mille abonnés, dut subir une nouvelle et plus terrible épreuve: la propriété fut confisquée au profit de l'État. Tout fut saisi, jusqu'à l'argent en caisse et au mobilier. M. Bertin reprit sa propriété en 1814. Le 20 mars 1815, il suivit Louis XVIII dans l'exil, et y rédigea, du 14 avril au 21 juin 1815, le Moniteur de Gand. Revenu avec la seconde restauration, il entra dans la politique du gouvernement, qu'il abandonna lors du brutal renvoi de M. de Chateaubriand. Il arbora le drapeau de l'opposition, et y inscrivit ces paroles, bientôt traduites en révolution: Malheureuse France, malheureux roi! On sait que, cité pour ce fait devant la police correctionnelle, M. Bertin fut condamné en première instance, et acquitté par la cour d'appel. La dynastie nouvelle trouva dans le Journal des Débats un constant apologiste. Jusqu'à la fin de sa carrière, M. Bertin l'aîné continua de diriger avec le même succès et la même influence ce journal, qui avait surtout un caractère: celui de voir venir les événements, et de se diriger en conséquence avec le gouvernement du juste-milieu de 1830. M. Bertin se contenta d'être l'organe de la bourgeoisie constitutionnelle. Bienveillant et solide en amitié, M. Bertin aimait passionnément les arts et les artistes, les lettres et les littérateurs; le talent était toujours sûr de trouver en lui un appui cordial, et une critique à la fois bienveillante et spirituelle. On a de M. Bertin des romans en partie traduits de l'anglais : Élisa, ou la Famille d'Elderland; la Cloche de Minuit;- la Caverne de la Mort (1798 et 1799).

Journal des Debats, depuis la fondation jusqu'en 1841.

BERTIN (Édouard François), peintre paysagiste, fils du précédent, naquit à Paris en 1797. Élève de Girodet et de Bidault, inspecteur des beaux-arts sous le règne de Louis-Philippe, il fut chargé en cette qualité de diverses missions artistiques en Italie. Il a exposé au salon plusieurs paysages du style le plus sévère et le plus élevé. On a principalement remarqué une Vue de la forêt de Fontainebleau, tableau qui se trouve au musée du Luxembourg; une Vue des Apennins, au musée de Montpellier; et Jésus-Christ au mont des Oliviers, à SaintThomas d'Aquin. Il a publié, sous le titre de Souvenir de Voyages, une suite de dessins rappelant les plus beaux sites de la France, de la Suisse, de l'Italie, de la Grèce, de la Turquie et de l'Égypte.

*BERTIN (Louis-Marie-Armand), frère cadet du précédent, est né à Paris en 1801. Il fit ses études au lycée Napoléon; passa, pour les com pléter, deux ans en Angleterre; entra en 1820, sous la direction de son père, dans la rédaction du Journal des Débats, et suivit M. de Chateaubriand dans son ambassade à Londres comme secrétaire particulier. Depuis la mort de son père (1841), il dirige le Journal des Débats, qui est encore entre ses mains un des organes les plus sérieux de la publicité. Ses articles politiques sont frappés au coin d'une sage modération et d'un patriotisme éclairé. J.

*BERTIN (Mile Louise-Angélique), sœur du précédent, musicienne et compositeur, né le 15 janvier 1805 aux Roches, près de Bièvre, à quatre lieues de Paris. Elle puisa de bonne heure le goût des arts dans sa famille, et se livra d'abord à la peinture, qu'elle quitta bientôt, entrainée par un goût passionné pour la musique et pour la poésie. Élève de MM. Fétis et Reicha, elle écrivit le Loup-Garou, opéra-cornique en un acte, représenté avec succès au théâtre Feydeau le 10 mars 1827; Faust, opéra italien en quatre actes, représenté au Théâtre-Italien de Paris le 10 mars 1831; et Esmeralda, grand opéra en quatre actes, paroles de Victor Hugo, représenté le 12 novembre 1836 à l'Académie royale de musique. Ses compositions musicales se distinguent par l'originalité des idées, et par un sentiment énergique des situations dramatiques. Elle a fait paraître aussi, en 1842, un volume de poésies intitulé les Glanes, qui a été couronné par l'Académie française.

Fétis, Biographie universelle des Musiciens.
BERTINAZZI. Voy. CARLIN.

BERTINI (Antoine-François), médecin italien, né à Castel-Fiorentino le 28 décembre 1658, mort à Florence le 10 décembre 1726. Il fit ses études à Sienne et à Pise, où il s'instruisit dans la médecine, l'astronomie, les mathématiques, les belles-lettres, les langues anciennes, et fut reçu docteur en philosophie et en médecine à l'âge de vingt ans. A Florence, où il s'établit, il se lia avec les savants les plus célèbres du pays et de son temps, tels que Laurent Bellini, François Redi, Cinelli, Magliabecchi, Antoine-Marie Salvini. On lui donna la chaire de médecine pratique à l'hôpital de Sainte-MarieNouvelle, et il fut mandé à Turin, en 1722, pour être consulté, avec Cicognini, sur la maladie de la duchesse de Savoie. Il eut à soutenir une vive polémique contre plusieurs de ses confrères : l'un d'eux (Moneglia), qu'il avait oublié dans un de ses dialogues, où il louait trois autres médecins de la cour de Toscane, le censura avec acharnement, et Bertini lui répliqua avec nou moins de vivacité. La guérison d'une religieuse du couvent de Saint-Nicolas de Prato souleva aussi une querelle entre Bertini et Girolamo Manfredi de Masso. Notre Bertini eut encore une dispute avec Paul Ferrari, au sujet de quel

ques méthodes curatives. On a de lui: la Medicina difesa contra le calunnie degli uomini volgari e dalle opposizioni de' dotti, divisa in due dialoghi; Lucques, 1699, in-4°.

Biographie médicale.

BERTINI (Joseph-Marie-Xavier ), fils d'Antoine-François, né à Florence le 10 mars 1694, mort le 12 avril 1756. Comme son père, il termina ses études à Pise, où il fut reçu docteur en 1714. A son retour à Florence, il pratiqua la médecine avec succès. On frappa une médaille en son honneur. Il fut membre de la société Colombaria.

Ses principaux ouvrages sont: Dell' uso esterno ed interno del mercurio; Florence, 1744, in-4°; réimprimé dans le recueil intitulé Delle febri maligne e contagiose; Venise, 1746, in-8° l'auteur soutient que le mercure est un spécifique souverain contre les fièvres malignes et contagieuses, et préférable au quinquina; Tre articoli del Giornal Fiorentino ora uniti insieme; Florence, 1750, in-12. C'est une réponse à la critique de l'ouvrage précédent par Fabri.

Biographie médicale.

*BERTINI (Charles), compositeur italien, vivait dans la seconde moitié du dix-septième siècle. On a de lui: l' Alcibiade, dramma per musica; Modène, 1685, in-12.

Mazzuchelli, Scrittori d'Italia.

* BERTINI (Pierre), poëte italien, vivait dans la seconde moitié du seizième siècle. On a de lui: Rime e due Egloghe pastorali; Florence, 1583, in-8°; Quatro Sorelle; canzoni, etc.; Ferrare, 1486, in-4°;-Sonetti e Madrigali, sans indication de date ni de lieu; - Lezione recitata nell' Academia degli Svegliati di Pisa ; Florence, 1588, in-4°.

Mazzuchelli, Scrittori d'Italia.

*BERTINI (Salvator), musicien italien, né à Palerme en 1721, mort le 16 décembre 1794. II eut pour premier maître de musique P. Pozzuolo. Après avoir achevé en partie ses études, il fut envoyé au conservatoire de la Pietà, à Naples, où il apprit l'accompagnement et le contre-point sous la direction de Leo. De refour à Palerme, Bertini écrivit pour le théâtre de cette ville quelques opéras qui furent bien accueillis par le public. Ses succès lui valurent la place de maître de la chapelle royale. Après avoir fait un voyage à Rome et à Naples pour y présider à la représentation de quelques-uns de ses ouvrages, il revint à Palerme, et ne s'occupa plus qu'à écrire des messes, des psaumes, des oratorios et d'autres compositions pour l'Église, parmi lesquelles on distingue particulièrement sa messe de Requiem composée pour les obsèques du roi Charles III, en 1790.

Fétis, Biographie universelle des Musiciens.

BERTINI (Francesco di Fausto), peintre siennois, florissait vers la moitié du dix-septième siècle; il exécuta en 1634 quatre fresques

aux côtés des fenêtres de la Confrérie de SainteLucie à Sienne, et, en 1646, la voûte de l'oratoire de Saint-Roch à Paris. E. B-N. Romagnoli, Cenni storico-artistici di Siena.-Meucci, Siena.

BERTINI (Vincent), théologien italien, mort à Montalcino en 1643. Il fut visiteur apos tolique. Ona de lui: Sacræ Palæstinæ Descriptio; Sienne, 1633; et, en italien, Venise, 1642, in-4°; - Quæstionum politicarum et moralium Centuria 1, libri IV; Florence et Sienne, 1637-1640; De præceptis christianis Centuria II; Sienne, 1642; - De præceptis politicis et militaribus Centuria III; Sienne, 1643. Mazzuchelli, Scrittori d'Italia.

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BERTISTAGLIA. Voy. BERTAPAGLIA.

BERTIUS (Pierre), géographe et historiographe de Louis XIII, né à Baveren en Flandre le 14 novembre 1565, mort le 3 octobre 1629. Après avoir fait ses études à Leyde, il professa dans plusieurs villes; puis il voyagea en Allemagne avec Juste Lipse, en Bohême, en Silésie, en Pologne, en Russie et en Prusse. A son retour il fut nommé professeur à Leyde, et chargé du soin de la bibliothèque de cette ville; il la mit en ordre, et en publia le catalogue en 1606. Mais ayant pris parti pour les doctrines des disciples d'Arminius contre ceux de Gomarus, il fut destitué, et obligé, en 1620, de se réfugier en France. Grotius, qui faisait quelque cas des écrits théologiques de Bertius, écrivit à ce sujet : « On « ne doit pas s'ôter les moyens d'être utile à soi« même et aux autres, et troubler l'Église et la « patrie par de vaines altercations, pour avoir le plaisir de montrer son érudition et l'excellence « de sa doctrine. >> Deux ans auparavant, Louis XIII avait donné à Bertius le titre de son cosmographe. Ce savant abjura le protestantisme, puis fut nommé professeur d'éloquence, historiographe du roi, et professeur royal de mathématiques. Bertius a publié des ouvrages théologiques et géographiques. Nous ne parlerons pas des premiers; nous citerons seulement ceux des derniers qui lui ont donné une réputation plus brillante que méritée. Le plus célèbre de ces ouvrages est le Theatrum geographiæ veteris, 2 vol. in-fol., 1618-1619, compilation des ouvrages de Ptolémée, de l'Itinéraire d'Antonin, de la Notice des provinces, de la Table de Peutinger, etc. Quelques exemplaires seulement ont en tête son portrait, fort bien gravé. On doit encore à Bertius des cartes des évêchés des Gaules, de l'empire de Charlemagne, et de presque toutes les parties du monde connu des anciens. Mais son ouvrage le plus savant est celui qu'il composa en 1629, à l'occasion de la construction de la digue par laquelle Richelieu fit fermer le port de la Rochelle. Cet ouvrage a pour titre : De aggeribus et pontibus hactenus ad mare extructis Digestum novum, réimprimé dans le Thes. antiq. rom., t. II, p. 916. On y trouve des détails fort curieux.

Vossius, De scientiis mathemat., c. XLIV, § 35, p. 260. - Fr. Sweert, Athenæ Belgicæ, p. 602. Foppens, Bibliotheca Belgica, tom. II, p. 753. Chaufepie, Nouveau Dictionnaire. - David Clément, Bibliothèque curieuse, t. III, p. 239. Catal. Bibl. Bunav., tom. I, vol. II, p. 1083. - Paquot, Memoires, t. XLV, p. I. Meursius, Athen. Batav. On y trouve la liste des ouvrages théologiques de Bertius. - Nicéron, Mémoires, t. XXXI. Walckenaer,;Vies des personnes célèbres, t. I, p. 350; Laon, 1830.

*BERTKOW (David Romarus DE), publiciste allemand du dix-septième siècle. On a de lui Oratio de originibus Marchicis; Francfort-sur-l'Oder, 1685, in-fol. ;- Oratio de fide et meritis Electorum Brandenburgensium in Imperatorem et Romanum Imperium ; ibid., 1689, in-fot.

Adelung, suppl. à Jöcher, Allgem. Gelehrten-Lexicon. *BERTLEF (Martin), savant allemand, né en Transylvanie, vivait dans la seconde moitié du dix-septième siècle. Il vint s'établir en Livonie, et y remplit diverses fonctions dans l'enseignement. En 1699 il était professeur à Thorn. On a de lui Solennes et civiles conciones, stylo Curtiano adornata; Dorpat, 1695, in-12; Beschreibung welchergestalt Riga von dem Grossfürsten in Moskau belagert worden (Description du siége soutenu par la ville de Riga contre le grand-duc de Moscou ).

Gadebusch, Lieflændische Bibliothek.

*BERTLING (Ernest-Auguste), théologien allemand, né à Osnabrück le 1er décembre 1721, mort le 10 août 1769. Il commença par l'étude du droit, et continua à Gættingue par celle de la théologie. En 1744 il devint maître et en 1745 assesseur de philosophie. En 1748, il devint professeur de théologie à Helmstædt. I remplit encore d'autres fonctions ecclésiastiques, et mourut professeur à Leipzig. Ses principaux ouvrages sont: Disputatio de gradibus prohibitis secundum jus naturæ; Iéna, 1743, in-4°; Disputatio de jure gentium voluntario; Gættingue, 1745, in-4°.

Nova Acta Ecclesiastica.

*BERTO DI GIOVANNI, appelé aussi Bertus Joannis Marci, peintre de l'école romaine, probablement élève du Pérugin, peignit dès l'an 1497, et vivait encore en 1523. Il n'est connu que par un gradin d'autel qu'on conserve encore dans la sacristie du couvent de Montelucci, et par un acte dans lequel Raphaël l'adopte comme aide pour les travaux à exécuter dans ce couvent. E. B-N.

Mariotti, Lettere pittoriche Perugine.

BERTOCCI OU BERTOCIUS ( Alphonse), médecin italien, natif de Fano, vivait vers la fin du seizième et dans la première moitié du dix-septième siècle. On a delui: Methodus generalis et Compendium ex Hippocratis Galeni et Avicennæ placitis desumptum ; Venise, 1556, in-8°; Francfort, 1608, in-8°; De generatione pituitæ, humore melancholico, concoctione et præparatione humorum; Francfort, 1681, in-8°.

Biographie médicale - Vander Linden, de Scriptoribu medicis.

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BERTOLA (l'abbé Aurèle-George), littérateur italien, né à Rimini en 1753, mort à Rome en 1798. L'évêque de Jesi, son parent, l'ayant placé d'abord dans le séminaire de cette ville, puis dans un couvent d'olivétains, Bertola, qui ne se sentait aucun goût pour l'état monastique, alla dans la Hongrie, où il s'enrôla dans les troupes autrichiennes. Mais, bientôt encore plus fatigué de la vie militaire que de la règle claustrale, il retourna dans son couvent, où il fut reçu avec bonté, et obtint un emploi au collège de Sienne, C'est là qu'il composa et fit paraitre les Nuits Clémentines, poëme sur la mort de Clément XIV, ouvrage que le public accueillit avec bienveillance. A Naples, où on l'avait appelé pour remplir, au collége royal de la marine, une chaire d'histoire et de géographie, il publia ses leçons, et cette production nouvelle ne lui fit pas moins d'honneur que la précédente. Il alla visiter en 1783 la capitale de l'Autriche, et s'y lia avec les littérateurs allemands les plus distingués. En se rendant à Pavie pour y prendre possession d'une chaire que le gouvernement autrichien lui avait donnée, il alla voir en Suisse Gessner, qu'il connaissait déjà, et dont il avait traduit les idylles en langue italienne. Il parcourut les bords du Rhin, dont il donna une Description pittoresque. Outre une Philosophie de l'histoire, qui en quelques mois eut trois éditions, une traduction d'Horace, et des Observations sur Métastase, on a encore de lui : Essai sur la poésie allemande; Naples, 1779, in-8°; Essai sur la littérature allemande; Lucques, 1784, in-8°; - Cent fables; Bassano, 1785, in-8°; - Euvres diverses, en prose et en vers; Bassano, 1789, in-8°;-le Premier Poëte; Vérone, 1792, in-8°; Sonnets amoureux; Milan, 1795, in-8°.

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Tipaldo, Biografia degli Ital. illustri.

BERTOLACCI (Antoine), écrivain anglais, d'origine corse, mort le 10 août 1833 (1). Il fut employé sous le ministère de lord Guilford, son ami, dans l'ile de Ceylan, où il exerça pendant dix-sept années la charge d'administrateur et de contrôleur général. Ces hautes fonctions développèrent ses vues d'économie politique et civile, et il ne cessa de diriger ses idées vers la morale et le droit public, comme les vraies bases

(1) Il était fils de Pascal Bertolacci, ancien président de la cour suprême en Corse sous la domination française; qui émigra avec sa famille lors de la révolution de 1798,

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