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traint d'accepter un emploi subalterne dans l'octroi de Paris. Ce n'est qu'en 1809 qu'il fut rappelé au service, et renvoyé avec son ancien grade à Anvers, puis en Espagne, et en 1813 sur le

BEAUVAIS DE PRÉAUX (Charles-Nicolas), | médecin, né à Orléans le 1er août 1745, mort le 27 mars 1794. Il exerçait son état avec distinction, lorsqu'au moment de la révolution il fut nommé juge de paix du quartier de la Croix-Rhin, où il parvint à reprendre la ville de Neuss,

Rouge, à Paris. En 1791 il fut élu député de Paris à l'assemblée législative, et député à la convention en 1792. Le 25 décembre de cette année, il fit un rapport sur les secours à accorder aux victimes du 10 août, et prit de là occasion pour exhaler son indignation contre la conduite de Louis XVI. Il vota la mort du roi. Il était en mission à Toulon lorsque cette ville fut livrée aux ennemis par les partisans de l'ancien gouvernement. Jeté dans un cachot, il y était encore quand l'armée républicaine en chassa les Anglais. Nommé alors commissaire à l'armée d'Italie, il ne put accepter cet emploi. En effet, sa santé avait été profondément altérée par les mauvais traitements qu'il avait soufferts pendant sa captivité, et dont il mourut à Montpellier. La convention fit placer son buste dans la salle de ses séances, et adopta son fils. On a de Beauvais de Préaux une Dissertation sur la parole; traduction de l'ouvrage que Jean-Conrad Ammon avait publié en 1692 sous le titre de Surdus loquens, et fait réimprimer en 1700 sous le titre de Dissertatio de loquela: cette traduction a paru à la suite du Cours d'éducation des sourds et muets, par Deschamps, 1779, in-12; Quæstio medica, an a recta pulsuum criticorum doctrina et observatione medicina certior; Paris, 1774, in-4°; Mémoire sur les maladies épizootiques des bêtes à cornes des iles de France et de Bourbon; Paris, 1783, in-8°; Description topographique du mont Olivet; ibid., 1783, in-8°;- Lettres pour servir de supplément au Dictionnaire des Artistes de l'abbé Fontenay, insérées dans le Journal encyclopédique.

Biographie médicale.

BEAUVAIS (Charles-Théodore), général français, fils du précédent, naquit à Orléans le 8 novembre 1772, et mourut à Paris au commencement de 1830. Entré au service comme simple soldat, il monta rapidement jusqu'au grade d'adjudant général. Il fut en cette qualité employé successivement aux armées du Nord, d'Italie, dans l'intérieur et en Égypte, où, à la suite d'une vive altercation avec le général en chef Bonaparte, il donna sa démission, qui lui fut accordée par un ordre du jour conçu en ces termes : « Un officier qui, se portant bien, offre sa démission au milieu d'une campagne, ne peut pas être dans l'intention d'acquérir de la gloire et de concourir au grand but de la paix générale. Il n'est pas digne des soldats que je commande. » Beauvais revenait en France, quand il fut pris par un corsaire barbaresque et conduit à Constantinople au château des Sept-Tours, où il subit une captivité de dix-huit mois. Écarté de tout emploi militaire par le premier consul, il fut con

que l'ennemi avait surprise. Il était alors général de brigade. En 1815, pendant les Cent-Jours, Napoléon l'avait chargé du commandement de Bayonne. Compris la même année dans le licenciement général, il voulut combattre encore avec sa plume pour la liberté et la gloire de son pays. Il concourut à la rédaction d'un journal militaire, de plusieurs journaux de l'opposition, tels que le Mercure, la Tribune, le Constitutionnel, et rédigea presque en entier l'immense et populaire compilation des Victoires et conquêtes des Français; Paris, 1817 et années suivantes, 28 volumes in-8°. Il a encore publié la Correspondance officielle et confidentielle de Napoléon Bonaparte avec les cours étrangères, etc., 1819-1820, 7 vol. in-8°;- Dictionnaire historique, ou Biographie universelle classique (avec Barbier et autres gens de lettres); Paris, 1826-1829, 6 vol. in-8°; - traduction française des Lettres de Phalaris; Paris, 1797, in-12. Biographie des Contemporains,

BEAUVAIS (Remy DE), poëte et capucin, vivait au commencement du dix-septième siècle. On a de lui un poëme divisé en 20 livres, et intitulé la Madeleine. C'est une œuvre médiocre et burlesque; elle a été imprimée à Tournay en 1617, in-8°, aux frais de Marie de Longueval, l'une des pénitentes de l'auteur. M. Viollet-le-Duc en a cité des fragments.

Viollet-le-Duc, Biblioth. poétique; Paris, 1844.

BEAUVAL (Jeanne-Olivier BOURGUIGNON, dame), comédienne, née en Hollande vers 161, morte à Paris le 20 mars 1720. Abandonnée par ses parents, elle fut recueillie, dès sa plus tendre enfance, par une blanchisseuse qui l'éleva jusqu'à l'âge de douze ans. Elle s'engagea alors dans une troupe de comédiens qui parcourait la Hollande. Elle quitta ensuite cette troupe pour entrer dans celle de Lyon, dont le directeur devint son père adoptif. Ce fut alors qu'elle épousa Beauval, simple gagiste, qu'elle fit recevoir au nombre des comédiens. Molière ayant eu occasion de la voir, la fit admettre dans la troupe du roi; mais sa voix et sa figure ne plurent jamais à Louis XIV. Depuis 1697 jusqu'en 1704, époque de sa retraite, elle a créé plusieurs rôles de soubrette. Le dernier rôle qu'elle ait joué d'original, c'est celui de Lisette, dans les Folies

amoureuses.

Lemazurier, Galerie des acteurs, etc.

BEAUVALLET (Pierre-Nicolas), sculpteur, né au Havre en 1749, mort à Paris le 17 avril 1828. Élève du sculpteur Pajou, il s'acquit une réputation distinguée par l'exécution des sculptures du château de Compiègne, et surtout par celle de la salle des gardes. Il fut reçu, en 1789, à l'Académie de peinture. Quand la révolution

éclata, il s'en montra partisan zélé, et consacra dès lors son talent à reproduire les bustes des hommes célèbres de l'époque. Ses ouvrages les plus renommés en ce genre sont le buste de Marat, d'une ressemblance parfaite, et ceux de Challier et de Guillaume Tell. C'est lui qui, avec l'architecte Piètre, son ami, remit, le 9 thermidor, au conventionnel Le Bas, le pistolet dont celui-ci fit usage pour sauver sa tête de l'échafaud où la rage des thermidoriens voulait le traîner. En 1812, il exposa au salon une statue de Narcisse et de Pomone, une Suzanne au bain, et un modèle en plâtre d'une statue du général Moreau. Sans avoir un style élevé, Beauvallet avait de la grâce et un dessin correct. On a de lui les trois premières livraisons d'un ouvrage intitulé Fragments d'architecture, sculpture, peinture, dans le style antique, composés ou recueillis et gravés au trait, dédiés à M. David; Paris, in-fol., 1803 et 1804. Rabbe, etc., Biographie des Contemporains.

BEAUVALLET (Pierre-François), artiste et auteur dramatique français, né à Pithiviers le 13 octobre 1801. Il se livra d'abord à la peinture, et étudia quelque temps dans l'atelier de M. Paul Delaroche. Une promenade et une déclamation en plein vent, en compagnie de Casimir Delavigne, lui révélèrent la source où il devait puiser son succès. Après avoir passé par les classes du Conservatoire, il débuta à l'Odéon, et y créa avec intelligence quelques bons rôles. C'était en 1825. En 1827 il joua à l'Ambigu-Comique, et n'entra au Théâtre-Français qu'en 1830. Mais ce n'est pas sans y perdre un peu de naturel qu'il avait traversé ce qu'on appelle le boulevard du crime et le théâtre des frénésies romantiques. Il lui fallut donc bien des efforts, bien du travail, avant de s'acclimater au calme et au simple bon sens de nos chefs-d'œuvre classiques. Nous devons dire qu'il y est parvenu. Polyeucte, Tancrède et Rodrigue n'ont pas de meilleur interprète. Ces efforts du travail et de l'étude sont secondés chez M. Beauvallet par un organe puissant et peu ordinaire. Il est, depuis 1839, professeur de l'une des classes de déclamation du Conservatoire. Comme son camarade M. Samson, Beauvallet a écrit aussi pour le théâtre. On a de lui : Caïn, drame en deux actes, en collaboration avec M. Davesne (1830); —les Trois Jours, chant dithyrambique, en collaboration avec le même; Robert Bruce, tragédie en cinq actes, représentée au Théâtre-Français en 1847;-le Dernier Abencerrage, tragédie en trois actes, représentée en 1851. V. R. Journaux français de 1847 et 1851. Arnou, Biographie de M. Beauvallet. - Dictionnaire de la Conversation.

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BEAUVARLET (Jacques-Firmin ), graveur, né à Abbeville le 25 septembre 1731, mort le 7 décembre 1793. Destiné à la carrière des arts, il entra très-jeune chez Robert Hecquet, passa de cette école dans celle de Lefèvre, et vint à Paris en 1750, où il profita des conseils du célèbre

L. Cars. Devenu l'émule des premiers artistes, les planches qu'il exécuta d'après Lucas Giordano rappelèrent les beaux temps de la gravure; son mérite détermina l'Académie à l'agréer au nombre de ses membres en 1762. C'est sans doute le désir de propager les ouvrages des peintres français qui lui fit traduire les tableaux de Raoux, de de Troy, et de Vanloo. Un travail pur et une exécution précise distinguent ses différentes productions. La Conversation et la Lecture espagnoles, planches par lesquelles il débuta dans le genre sérieux, lui attirèrent les justes suffrages des amateurs. Mais bientôt, cédant au mauvais goût de son temps, il ne s'occupa plus que de plaire au public: il s'efforça d'obtenir des effets de lumière, et s'exerça à composer des figures imaginaires, où la grandeur des yeux et la petitesse de la bouche sont vraiment ridicules. C'est dans l'histoire d'Esther, d'après de Troy, qu'il se livra surtout à ce mauvais goût.

Ch. Le Blanc, Manuel de l'Amateur d'estampes. Biographie des Contemporains.

BEAUVARLET-CHARPENTIER (Jean-Jacques), organiste et compositeur français, né à Abbeville en 1730, mort en 1794. Après avoir été organiste à Lyon, il devint successivement organiste à Saint-Victor de Paris, et, par la voie du concours, à Saint-Paul, où il succéda à Daquin. La perte qu'il fit de ses emplois, en 1793, le conduisit au tombeau. On a de lui des Sonates pour le clavecin, des Messes et des Magnificats.

Fétis, Biographie universelle des Musiciens.

BEAUVARLET (Jacques-Marie), fils de JeanJacques, organiste et compositeur français, né à Lyon le 3 juillet 1766, mort en 1833. Il succéda à son père comme organiste de Saint-Paul, et devint plus tard organiste de Saint-Gervais. On a de lui la Bataille de Montenotte, d'Austerlitz, d'Iéna, pièces pour orgue et clavecin; des airs variés ; une Méthode d'orgue; Gervais ou le jeune Aveugle, opéra en un acte, représenté en 1802 au théâtre des JeunesArtistes.

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Biographie universelle ( édition belge).

*BEAUVAU, en latin Bella vallis, en vieux français BELVAL, ancienne famille française, originaire d'Anjou. Voici ses membres les plus marquants, par ordre chronologique :

I. BEAUVAU ( René DE), l'un des plus braves chevaliers du treizième siècle, mort en 1266, accompagna Charles d'Anjou à la conquête de Naples; il prit une part notable au gain de la bataille de Bénévent, fut nommé connétable du nouveau royaume, et mourut de ses blessures.

Depuis cette époque, les Beauvau associèrent leur fortune à celle des princes de la maison d'Anjou, devenus roi de Sicile, de Jérusalem, ducs de Lorraine et comtes de Provence. Cette union se manifesta surtout au quinzième siècle, époque où plusieurs seigneurs de la maison de

au

Beauvau se rendirent célèbres à divers titres, | (1452), capitaine d'Angers vers 1457, et sénéchal principalement dans la carrière des armes, service de Charles VII, roi de France, et de son allié René Ier, roi de Sicile, etc. Nous consacrerons à chacun de ces seigneurs une notice spé ciale.

II. *BEAUVAU (Pierre DE), sénéchal d'Anjou, et principal conseiller de Louis II, duc d'Anjou, mourut vers 1435.

d'Anjou après Louis de Beauvau. Le roi Charles VII l'employa également à son service, principalement dans le conseil et dans l'ordre civil. En 1435, Bertrand de Beauvau prend les titres de chevalier, conseiller et chambellan du roi, et figure en effet dès cette époque parmi les familiers intimes du monarque. En 1444, il fut un des ambassadeurs, envoyés près du roi Henri VI, qui signèrent, le 21 mai de la même année, une trêve de dix-huit mois avec l'Angleterre. Une mission analogue, qu'il remplit l'année suivante (1), eut pour résultat la prolongation de cette paix provisoire, qui dura jusqu'en 1449. A cette époque les trêves furent rompues par le manque de foi et les hostilités des Anglais. Charles VII se mit alors en campagne pour recouvrer la Normandie. Bertrand de Beauvau l'accompagna dans cette expédition, où les ressorts de la politique ne contribuèrent pas moins que la force des armes à faire rentrer cette province sous l'obéissance du monarque de la maison de Valois. Bertrand de Beauvau s'entremit avec succès dans plusieurs négociations, et notamment dans celles qui amenèrent les capitulations de Verneuil et de Rouen, capitale du duché. En 1458, il siégea parmi les

III. BEAUVAU (Louis DE), seigneur de Champigny, de la Roche-sur-Yon, fils du précédent, et petit-fils de Jean III, naquit vers 1410, et mourut en 1462. Il fut successivement conseiller, chambellan de René, sénéchal d'Anjou par lettre du 20 mai 1441, chevalier de l'ordre du Croissant, institué par ce prince en 1449, grand sénéchal de Provence, gouverneur et capitaine de la tour de Marseille. En 1442, il servit contre les Anglais sous la bannière du duc d'Alençon. En 1449 et 1450, il coopéra, sous les ordres de René, puis de Jean d'Anjou, à la conquête de la Normandie. En 1458, il fut choisi par Charles VII pour faire partie de la cour des pairs qui devait juger le duc d'Alençon, accusé du crime de haute trahison. En 1462, il fut envoyé à Rome auprès du pape Pie II comme ambassadeur du roi de Sicile, et mourut la même année. Louis de Beau-juges du duc d'Alençon. Louis XI, en 1462, le

vau cultivait les lettres et vécut dans une grande familiarité auprès du roi René, dont il partageait le penchant pour les ouvrages de goût et d'esprit. On connaît de lui deux opuscules qui se rattachent à la littérature romanesque. Le premier consiste dans la relation en vers français du Pas d'armes de la Bergère, tenu à Tarascon en 1449. Le texte original est contenu dans le manuscrit de la Bibliothèque impériale n° 7907,3, publié par M. Crapelet, 1828, grand in-8°, fig. L'autre est la traduction en prose française du roman italien de Troile et Cressida, manuscrit de la même bibliothèque; la Vallière, 112. Sa fille, Isabelle de Beauvau, épousa en 1454 Jean II de Bourbon, comte de Vendôme, ancêtre en ligne directe de Henri IV. Par cette union le sang de Beauvau s'allia' dans la suite à plusieurs maisons royales de l'Europe. Le portrait de Louis de Beauvau a été gravé par Montfaucon, Monuments de la Monarchie française, t. III, planche LIV, figure 7, d'après un vitrail des Cordeliers d'Angers.

IV. BEAUVAU (Bertrand DE), (fils puîné de Jean III), seigneur de Précigny, de Sillé-leGuillaume et de Briançon, naquit vers 1400, et mourut en 1474. Jeune encore, il servit Louis II, roi de Sicile et duc d'Anjou, mort en 1417, qui lui donna la baronnie de Précigny en Touraine. Son crédit ne diminua pas auprès de Louis III, et ce fut lui qui le représenta, le 31 août 1441, lorsque ce prince épousa, par procuration, Marguerite de Savoie. René d'Anjou ayant succédé à Louis III son père, continua la même faveur à Bertrand de Beauvau, qu'il fit tour à tour son conseiller, chambellan chevalier du Croissant

nomma premier président laïque en la cour des comptes, et grand conservateur du domaine du roi; il employa de nouveau les talents diplomatiques de Bertrand de Beauvau à négocier avec les princes ses parents en 1464, lors de la ligue du Bien public. Bertrand fut marié trois fois; l'une de ses épouses était Françoise de Brézé, sœur de Pierre de Brézé, principal ministre de Charles VII. Jean, son fils (2), épousa en 1467 Blanche, fille bâtarde de René d'Anjou. Le portrait de Bertrand de Beauvau a été gravé, d'après sa sépulture aux Augustins d'Angers, dans les Monuments de la Monarchie française, t. III, pl. 69, n° 2.

V. *BEAUVAU (Pierre DE), seigneur de la Bessière, du Rivau, de Boisbarré, Villebernier et Courville, naquit vers 1415 et mourut en 1453. Il était fils de Mathieu de Beauvau, capitaine de Tarente, mort en 1421. Pierre, à l'instar de Louis et de Bertrand, servit la cause de Charles VII. Ses premiers actes dans la carrière paraissent dater de 1441. Bientôt il s'attacha particulièrement à Charles d'Anjou, comte du Maine, compagnon d'enfance et ami préféré du roi, gouverneur général de Guyenne. Pierre ne tarda pas à devenir son lieutenant pour le commandement militaire. Il prit part, surtout depuis 1449, aux

(1) La relation de cette ambassade, qui avait pour chef Louis de Bourbon, comte de Vendôme, se trouve à la Bibliothèque impériale, manuscrit 8448, 2; Baluze, 22, fo 171 et suiv.

(2) D'après le P. Anselme, Histoire généalogique de la Maison de France, M. de Villeneuve-Bargemont affirme que ce fut Bertrand lui-même qui contracta en quatrièmes noces cette union tardive et malencontreuse. (Voy. Histoire de Rene d'Anjou, t. II, p. 292).

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expéditions dirigées contre les Anglais, et combattit sous les ordres de Jean, duc de Calabre, du célèbre bâtard de Dunois et autres capitaines. Il se distingua particulièrement à la bataille de Castillon en 1453, où il trouva une fin glorieuse, étant mort trois jours après cette victoire, des blessures qu'il y avait reçues.

VALLET DE VIRIVILLE.

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Scévole de Sainte-Marthe, Histoire généalogique de la maison de Beauvau, 1626, in-folio. Duvergler, Hist. et Recueils généalogiques. Cabinet des titres, Bibliotheque impériale, Beauvau. Villeneuve-Bargemont, Hist. de Rene d'Anjou, 1825, 3 vol. in-8°. OEuvres de René d'Anjou, 1845-1846; 4 vol. in-4°. Quatrebarbes,

VI. BEAUVAU (Henri, baron DE), général et diplomate, vivait dans la seconde moitié du seizième et au commencement du dix-septième siècle. Il fit ses premières armes en Hongrie, sous l'empereur Rodolphe II, et offrit ensuite ses services à l'électeur de Bavière. A l'invasion de la Hongrie par les Turcs, il concourut à la victoire, et reprit la Strigonie sur les Ottomans. Les affaires de l'empereur rétablies, Henri de Beauvau se mit à parcourir l'Europe, l'Asie et l'Afrique. De retour chez lui, il écrivit une relation de ses campagnes et de ses voyages, dont l'édition la plus complète est de Nancy, 1619, in-4o, avec figures.

Anselme, Histoire généalogique et chronologique de la maison royale de France.

VII. BEAUVAU (Henri, marquis DE), fils du précédent, mourut en 1684. Il fut choisi par le duc François de Lorraine pour gouverneur du duc Charles, qui contribua avec Sobieski à la prise de Vienne. On a du marquis de Beauvau : Mémoires pour servir à l'histoire de Charles IV, duc de Lorraine et de Bar; Metz, 1686, in-12, et Cologne, 1689. « Ils sont écrits, dit Bayle, par une personne de qualité, qui, étant engagée, tant par sa naissance que par ses emplois, au service de la maison de Lorraine, a eu bonne part aux événements qui y sont rapportés... La sincérité qui règne dans cet ouvrage, et la manière naturelle dont il est écrit, ne contribuent pas peu à le rendre recommandable. » Le P. Lelong y rectifie cependant à bon droit quelques

erreurs.

Lelong. Bibliothèque historique de la France, III, 38, 894. Bayle, Nouvelles de la République des lettres, VII, mai 1697.

VIII. BEAUVAU (Marc DE), prince de Craon, mort en 1754. Il servit, avec la même fidélité que son père (Henri de Beauvau ), Léopold, duc de Lorraine, et le roi Stanislas, qui vint en 1735 s'établir dans ce même duché. Après que son élève François, fils du duc Léopold, devenu empereur, eut épousé Marie-Thérèse, Marc de Beauvau fut nommé vice-roi de la Toscane. Dès lors il vécut à Florence, entouré des plus beaux esprits d'Italie, des Serati, des Venuti, des Nicolini, des Buon-Delmonte. On a dit de lui qu'il était un des hommes les plus instruits et peutêtre l'homme le plus aimable de son temps. Moréri, Dictionnaire historique,

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français, né en 1664 au château du Rivau, mort IX. BEAUVAU (René-François DE), prélat le 4 août 1739. Après avoir terminé ses études et reçu à Paris le bonnet de docteur en Sorbonne en 1694, il fut nommé chanoine et grand vicaire de l'église de Sarlat, dont son oncle était évêque. Six ans plus tard, il fut élevé lui-même à l'évêché de Bayonne. Là il sut par ses lumières, son zèle, sa douceur et sa charité, se concilier l'estime et l'affection de tous ses diocésains. Il put lui-même se convaincre, dans une circonstance solennelle, de la sincérité de leurs sentiments. Louis XIV l'ayant appelé en 1707 à l'évêché de Tournay, cette nouvelle répandit la consternation dans Bayonne. De tous côtés on accourut auprès de M. de Beauvau, pour le supplier de ne pas abandonner un diocèse où il avait tant fait de bien. Craignant même que leur prélat ne fût tenté par les revenus plus considérables d'un évêché qui lui permettrait de distribuer de plus abondantes aumônes, les habitants de Bayonne se cotisèrent entre eux pour égaler les revenus de leur évêché à ceux de l'évêché de Tournay. Le prélat, sensible à toutes ces marques d'estime et de dévouement, ne pouvait prendre sur lui de céder aux instantes prières qu'on lui adressait. Alors les habitants de Bayonne écrivirent au roi lui-même. Mais Louis XIV ne changea rien à sa résolution; et en voyant M. de Beauvau qui se rendait à son nouveau poste : « Je sais, lui dit-il, ce que Bayonne voulait faire pour vous; mais vous êtes nécessaire à Tournay. » Le monarque l'avait bien jugé. Tournay demandait un homme qui fût d'un caractère ferme, et qui eût en même temps des vertus apostoliques capables de tempérer les rigueurs de la guerre, et d'adoucir les maux qui en sont les suites inévitables. La ville était assiégée par le prince Eugène, et la garnison réduite aux abois M. de Beauvau transforma son palais et son église en un hôpital, vendit tout ce qu'il possédait de plus précieux, et emprunta près d'un million pour soulager, autant qu'il était en lui, la misère du soldat et des citoyens. La ville fut prise; et le vainqueur ayant ordonné à M. de Beauvau d'entonner un Te Deum d'actions de grâces, le prélat eut le courage de refuser. Il se retira à Paris, où Louis XIV reconnut dignement ses services en le défrayant de sa dépense avec l'argent du trésor royal. Les Tournaisiens, à leur tour, ne voulurent pas se montrer ingrats envers leur évêque : ils rachetèrent toute la vaisselle que M. de Beauvau avait vendue pendant le siége, et l'empereur, M. de Beauvau se démit de son évêla lui offrirent. Tournay ayant été donné à ché, et devint en 1713 archevêque de Toulouse, et en 1719 archevêque de Narbonne. M. de Beauvau avait été aussi chargé d'un gouvernement politique. Président des états du Languedoc pendant vingt ans, il y exerça les mêmes vertus que sur les différents siéges épiscopaux qu'il occupa. C'est à ses encouragements que

l'on doit l'Histoire du Languedoc, en 5 vol. infol., par les religieux de Saint-Maur; et la Description géographique et l'Histoire naturelle de la même province, par la société de Montpellier.

Moréri, Dictionnaire historique.

X. BEAUVAU (Louis-Charles-Antoine, marquis DE), général français, né au mois d'avril 1710, mort le 24 juin 1744. Il fut d'abord capitaine au régiment de Lambesc, et ensuite mestre de camp du régiment de cavalerie de la Reine. Il se distingua au siége de Philisbourg en 1734, et à l'affaire de Clausen en 1735. La guerre s'étant rallumée, il commanda son régiment à la prise de Prague en 1741, à la défense de la même ville en 1742, et rentra en France avec l'armée en janvier 1743. Il fut fait maréchal de camp au mois de février suivant. Employé à l'armée de Flandre,'il fut blessé mortellement au siége d'Ypres. A l'attaque d'un chemin couvert, quelquesuns des siens s'empressant de le secourir : « Mes enfants, leur dit-il, allez faire votre devoir; j'ai fait le mien. »

De Courcelles, Dictionnaire des généraux français. XI. BEAUVAU (Charles-Juste DE), maréchal de France, né à Lunéville le 10 septembre 1720, mort le 2 mai 1793. Entré fort jeune dans la carrière militaire, il y fit un chemin aussi rapide que brillant. A vingt ans, colonel des gardes du roi Stanislas, il vint s'offrir comme volontaire à l'armée française assiégée dans Prague, et y servit en qualité d'aide de camp du maréchal de Belle-Isle. Il devint successivement lieutenant général des armées, capitaine des gardes, et se montra, dans tout le cours de sa carrière, digne de ses débuts. A l'assaut de Mahon, où il commandait l'attaque principale, il monta un des premiers à la brèche. A la journée de Corback, déposant tous ses grades militaires, il vint offrir ses services en qualité d'aide de camp, et contribua à la victoire que remporta le maréchal de Broglie.

Ici se termine la carrière militaire du marquis de Beauvau, et commence sa carrière politique. En 1763, nommé commandant du Languedoc, il eut occasion de se distinguer par un trait d'humanité qui honorera toujours sa mémoire. Ayant appris que, dans une prison d'Etat nommée la Tour de Constance, se trouvaient quatorze femmes enfermées depuis nombre d'années pour n'avoir pas voulu abjurer la religion réformée, Beauvau se rendit dans ce cachot, fit mettre surle-champ en liberté toutes ces malheureuses; et, en attendant que le gouvernement eût décidé de leur sort, pourvut de ses deniers à leurs premiers besoins. La cour lui ordonna de réintégrer dans la tour dix de ces prisonnières; Beauveau résista noblement, et la cour n'osa pas insister. Il faut encore lui faire honneur de n'avoir pas voulu s'associer aux projets, aussi injustes qu'impolitiques, du chancelier Maupeou contre les parlements. C'est vers ce temps, en 1771, que l'A

cadémie française l'appela dans son sein; il avait déjà été reçu à celle de la Crusca en 1748. Sous Louis XVI, la fortune de Beauvau ne déclina pas. En 1782, il fut nommé gouverneur de Provence, et, l'année, suivante, maréchal de France. Mais l'orage qui devait emporter la monarchie de Louis XVI et le règne des priviléges s'annonçait déjà. Le 4 août 1789, Louis XVI appela dans son conseil le maréchal celui-ci se rendit à l'invitation personnelle du monarque, et fit partie du ministère pendant cinq mois. Il y ouvrit, dit-on, quelques avis salutaires, mais qui ne furent point écoutés. Beauveau vécut assez pour être témoin des malheurs qu'entraîna la fatale obstination de ses maîtres.

Sans être un homme précisément lettré, le maréchal de Beauvau était un grand seigneur plein d'urbanité, de politesse et d'élégance, brave et entendu dans l'art militaire, administrateur intègre et éclairé. On a de lui une Lettre à l'abbé Desfontaines, sur une phrase de 180 mots d'un discours de l'abbé Hardion, à la réception de M.'de Mairan à l'Académie française; Paris, 1745, in-12; Discours de réception à l'Académie française, in-4°, 1771; Avis au Tiers État; Paris, 1788, in-8°. Boufflers, Éloge de Beauvau. - Recueil des Discours de l'Academie française.

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XII. * BEAUVAU (Marc-Étienne-Gabriel DE), prince du saint empire, grand d'Espagne de première classe, né le 22 septembre 1773, mort en 1849, fut attaché en qualité de chambellan à la maison de l'empereur Napoléon. Sa femme (Nathalie de Rochechouart-Mortemart) remplit en même temps la charge de dame d'honneur de l'impératrice Marie-Louise. Entraîné en 1815 dans la chute de Napoléon, il fut rétabli, pendant les Cent-Jours, dans ses fonctions de chambellan, et nommé à la chambre des pairs. Il fut un des membres de la commission nommée à cette époque pour faire le rapport de l'adresse de la chambre des députés au peuple français. Mis à l'écart sous la restauration, il fut rappelé, le 19 novembre 1831, à la chambre des pairs.

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Le Bas, Diet, encyclop. de la France. — Biographie des Contemporains.

XIII. BEAUVAU ( Charles-Juste-FrançoisVicturnien, prince DE), sénateur, fils du précédent, naquit à Haroué (Meurthe ) le 29 mars 1793. Il entra de bonne heure au service militaire, devint officier de carabiniers sous l'empire. Il fit en cette qualité la campagne de Russie de 1812, et s'y distingua par la bravoure et le sang-froid qu'il déploya dans toutes les affaires où son régiment se trouva engagé. Grièvement blessé à la cuisse gauche au combat de Weronowo, et percé de plusieurs coups de lance, il allait étre abandonné sur le champ de bataille, lorsqu'il en fut miraculeusement retiré. Le prince de Beauvau quitta le service militaire en 1814, et vécut éloigné de la scène politique jusqu'au 26 janvier 1852, époque à laquelle un décret présidentiel l'appela à siéger au sénat. SICARD.

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