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Châtillon. Il y fut blessé grièvement, et ne dut qu'à l'attachement de ses soldats de ne pas être laissé parmi les morts. Lors du passage de la Loire par l'armée catholique, il se fit porter au delà du fleuve, et mourut peu de temps après, à Fougères, des suites de ses blessures.

Billard de Veaux, Biographie des personnes marquantes de la Chouannerie.

BEAUREPAIRE (Nicolas-Joseph), commandant de Verdun, né à Coulommiers (Seine-etMarne) le 7 janvier 1740, mort au siége de Verdun dans la nuit du 1er au 2 septembre 1792. Carabinier le 4 novembre 1759, fourrier le 16 avril 1763, maréchal des logis le 16 août 1765, porte-étendard le 20 avril 1768, sous-lieutenant le 1er mars 1773, sous-aide-major avec rang de lieutenant le 2 juin 1774, Beaurepaire, réformé le 1er avril 1776, reprit du service en qualité de lieutenant en second le 1er mai 1779. Lieutenant en premier le 20 juin 1784, chevalier de SaintLouis le 1er novembre 1789, il donna sa démission le 24 juillet 1791, et se retira à Joué. Élu la même année lieutenant-colonel du 1er bataillon des volontaires de Maine-et-Loire, il conduisit ce bataillon à Verdun, et prit en 1792 le commandement de cette place, qui fut immédiatement assiégée par l'armée prussienne. Beaurepaire, qui ne désespérait pas du sort de la ville, fit tous ses efforts pour inspirer à la garnison l'enthousiasme qui l'animait, et pour forcer le conseil de guerre à repousser toute proposition de capitulation. Voyant sa voix impuissante, Beaurepaire se brûla la cervelle. L'assemblée nationale, voulant honorer sa mémoire, décréta, le 12 septembre 1792, que le corps de Beaurepaire serait transporté de Sainte-Menehould au Panthéon. L'inscription suivante fut placée sur sa tombe : « Il aima mieux se donner la mort que de capituler avec des tyrans. » Sa veuve reçut une pension, et une des rues de Paris porte son nom. A. S...Y.

Archives de la guerre. — Moniteur, t. XXIII. - Victoires et Conquêtes, t. I et II.

BEAUREPAIRE-ROHAN (Henrique DE), voyageur brésilien d'origine française, né vers 1818. Il se destina à la carrière militaire, et passa quatre ans de son enfance dans les solitudes si peu connues de la province du Piauly, (1827 à 1831). C'est certainement un des plus intrépides explorateurs de la vaste région qui le regarde comme un de ses enfants adoptifs. Dans son voyage de Cuyaba à Rio-de-Janeiro, il a fait plus de huit cents licues portugaises, toujours occupé de la météorologie et de la géographie physique des pays qu'il visitait. Il a été donné à M. de Beaurepaire-Rohan de pénétrer, en 1846, dans le Paraguay, et de visiter l'Assomption six ans après la mort du dictateur Francia. Il a eu ce privilége avec M. Demersay, jeune médecin français, qui, de même que lui, a été parfaitement accueilli par le président Lopez. M. de Beaurepaire avait pour compagnon de voyage un officier appartenant jadis à la marine française, M. Auguste

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Leverger (1), dont il retira le plus utile concours. Il faut signaler aussi l'excellent accueil que lui fit M. Bonpland à Saint-Borgia. Ces faits intéressants ont été consignés dans la Revue trimestrielle de l'Institut historique de Rio-de-Janeiro; mais la notice préparatoire de l'intrépide explorateur a été publiée à part; elle est intitulée Descripcão de huma viagem de Cuyaba ao Rio-de-Janeiro pelo Paraguay Corrientes, Rio Grande do Sul e Santa-Catherina; Rio-de-Janeiro, 1846, brochure in-8°. M. de BeaurepaireRohan a examiné récemment le lac Guaiba, sité naguère par M. de Castelnau. Il a également réuni de précieux documents sur les nations pour ainsi dire inconnues qu'il a eu occasion de visiter. C'est ainsi qu'il a pu s'assurer que le guarany pur n'est plus parlé que par les Cayaguas, sur les bords de l'Yguatimi, et peut-être par les Mundurucées. Le gouvernement brésilien a chargé récemment ce voyageur d'une nouvelle mission pour obtenir des notions topographiques exactes sur les contrées centrales de l'empire. On attend de lui une topographie complète du Matto-Grosso, et il parle lui-même de cet ouvrage comme étant achevé. Sa publication serait un service inappréciable rendu à la géographie. Nous apprenons également qu'il s'occupe d'une histoire générale des mêmes contrées. En 1850 M. de Beaurepaire-Rohan avait le titre de major dans le corps des ingénieurs.

FERDINAND DENIS.

Revista trímensal do Instituto historico e geografico de Rio-de-Janeiro.

BEAURIEU (Gaspard GUILLARD DE), littérateur, né à Saint-Paul en Artois le 3 juillet 1728, mort à Paris, à l'hôpital de la Charité, le 5 octobre 1795. Il se fit connaître par sa bizarrerie, plus encore que par ses écrits. Vêtu d'une manière singulière, avec un manteau de Crispin, un large chapeau, il arrêtait les regards et fixait l'attention des passants par ses discours pleins de sel et de gaieté. Si on lui reprochait de n'avoir jamais cherché à rien acquérir, il répondait : « J'ai trop aimé l'honneur et le bonheur pour avoir jamais pu aimer la fortune. » Il répétait souvent ce mot du P. Cartel : « La vie est une épigramme, dont la mort est la pointe. » Il appelait le temps, << un dormeur qui nous mène à l'eternité. » Beaurieu était bon et compatissant; il aimait les enfants, et il se consacra longtemps à leur édution. On a de lui: l'Heureux Citoyen; Lille, 1759, in-12; — Cours d'histoire sacrée et profane; ibid., 1763 et 1766, 2 vol. in-12; Abrégé de l'histoire des insectes; Paris, 1764, 2 vol. in-8°; l'Heureux Vieillard, drame pastoral; Amsterdam, 1769; Cours d'histoire naturelle; Liége et Paris, 1770, 7 vol. in-12; Variétés littéraires; Amsterdam et

(1) Naturalisé brésilien et promu au grade de capitalne de fregate, M. Leverger a été gouverneur de la province de Matto-Grosso, qui n'a pas moins de quarante-cing mille lieues carrées,

Paris, 1773, in-12; · De l'allaitement et de la première éducation des enfants; Genève, 1782, in-12; L'Elève de la nature; Genève, la Haye et Paris, 1790, 2 vol. in-8° : ce dernier ouvrage, le plus célèbre de l'auteur, a eu plusieurs éditions; le cadre en est ingénieux, mais il n'est pas toujours bien rempli; - l'Accord parfait, ou l'Equilibre physique et moral; Paris, 1795, in-18; - le Portefeuille français; Paris, 1795, in-12.

Biographie des Contemporains. — Quérard, la France litteraire.

BEAUSOBRE ( Isaac DE), théologien protestant, né à Niort le 8 mars 1659, mort à Berlin le 6 juin 1738. Il étudia la théologie à l'académie de Saumur, et fut, en 1683, ordonné par le synode de Loudun. Peu de temps après, il fut nommé pasteur à Châtillon-sur-Indre. Il n'y resta que deux ans. A la révocation de l'édit de Nantes, son temple fut fermé ; lui-même manqua d'être emprisonné, non, comine on l'a dit, pour avoir brisé les scellés apposés au temple, mais pour avoir tenu chez lui des réunions particulières et secrètes. Il se réfugia à Rotterdam en novembre 1685. La princesse douairière d'Orange le fit Dommer ministre de la cour auprès de sa fille, épouse du prince d'Anhalt-Dessau, dont il gagna toute la confiance. A la mort de son époux, cette princesse ne pouvant plus entretenir sa chapelle française, Beausobre se rendit à Berlin en 1694, et bientôt après l'électeur Frédéric-Guillaume III le nomma pasteur de l'une des églises françaises de cette ville. Il devint peu de temps après chapelain de la reine, et, en 1707, il entra dans le consistoire, où il siégea pendant trente ans.

Beausobre a coopéré avec Lacroze, Lenfant et d'autres, à la rédaction du Journal littéraire d'Allemagne, de Suisse et du Nord, publié à la Haye, 1741-1743, 2 vol. in-8°. Il a enrichi la Bibliothèque allemande d'un grand nombre de savants articles. Il travailla longtemps, sans l'achever, à une Histoire de la réformation en Allemagne, que Pajon de Moncets a publiée à Berlin en 1785, 4 vol. in-8°. Il a été l'éditeur des Mémoires de Frédéric-Henri de Nassau d'Orange, imprimés à Amsterdam, 1733, in-4°, et en tête desquels il a placé une préface. On a encore de lui les ouvrages suivants : Défense de la doctrine des réformés ; Magdebourg, 1694, in-8°; - Remarques historiques, critiques et philologiques sur le Nouveau Testament, 2 vol. in-4°, publiés à la Haye en 1742, par les soins de Lachapelle;- Supplément à l'histoire des Hussites, de Lenfant; Lausanne, 1745; Essai critique de l'histoire de Manichée et du Manichéisme : le premier volume parut in-4° à Amsterdam en 1739; le second a été publié en 1744 par Formey, sur le manuscrit de l'auteur: Beausobre se montre dans cet ouvrage critique habile, et profondément versé dans T'histoire ecclésiastique;-Dissertations sur les

livres d'Optat et de Milève; - Sermons de feu M. de Beausobre, divisés en quatre volumes: la troisième édition est de Lausanne, 1758; - le Nouveau Testament de Notre-Seigneur JésusChrist, traduit en français sur l'original grec, avec des notes littéraires pour éclaircir le texte; Amsterdam, 2 vol. in-4°, réimprimé en 1741, avec des corrections et additions considérables. Ce fut par l'ordre du roi de Prusse qu'il entreprit cet ouvrage avec Lenfant. La préface générale, les quatre évangiles, avec les Actes des Apôtres, sont de ce dernier. Tout le reste est de Beausobre. [Enc. des g. du m.]

Formey, Éloge de Beausobre, en tête du ge vol. de Y'Histoire de Manichee et du Manicheisme. — Lachapelle, Vie de Beausobre, en tête de ses Observations sur le Nouveau Testament.

BEAUSOBRE (Charles-Louis Dɛ), théologien protestant, fils d'Isaac de Beausobre, né à Dessau en 1690, mort en 1753. Il fut pasteur à Berlin, conseiller privé du roi de Prusse, et membre de l'Académie des sciences de Berlin. On a de lui Discours sur la Bible de Saurin (fait en société avec son père), sans date; le Triomphe de l'innocence; Apologie des protestants, in-4°.

Formey, Éloge de Beausobre.

p. 525.

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Mem. de Berlin, 1753,

BEAUSOBRE (Jean-Jacques DE BEAULT, comte DE), général français, né le 15 mars 1704, mort en 1784. Il commença à servir en 1715. Colonel, il ouvrit en 1744 les siéges de Menin, d'Ypres et de Furnes; brigadier de cavalerie, il battit en 1745 le prince de Waldeck près de Bruxelles, et s'empara de Malines en 1746; maréchal de camp, il commanda en 1757 le blocus de Gueldre, et obligea cette place à capituler. Il fut nommé lieutenant général en 1759. On a de lui des Commentaires sur la défense des places, d'Eneas le Tacticien, le plus ancien des auteurs militaires; Amsterdam et Paris, 1757, 2 tomes en 1 vol. in-4°. Cet ouvrage contient des notes et des recherches fort intéressantes.

De Courcelles, Dictionnaire des géneraux français.

BEAUSOBRE (Louis DE), littérateur philosophe, frère du précédent, né à Berlin en 1730, mort le 3 décembre 1783. Il fut élevé aux frais de Frédéric II, qui l'envoya à Paris pour y compléter son éducation, et le nomma ensuite son conseiller privé au département français. Beausobre devint encore conseiller de révision du conseil supérieur, et membre de l'Académie royale des sciences et belles-lettres de Berlin. Outre quelques Mémoires dont on trouve les titres dans la France littéraire de M. Quérard, on a de lui: Lettres sur la littérature allemande (Mercure de 1755); — Dissertations philosophiques sur la nature du feu, et les différentes parties de la philosophie; Berlin, 1753, in-12; Dissertatio de nonnullis ad jus hierarchicum pertinentibus; le Pyrrhonisme du sage; Berlin, 1754, vol. in-12; -.

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BEAUSOBRE

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BEAUTEMPS-BEAUPRÉ

Intro

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Songe d'Epicure; Berlin, 1756, in-12; - Essai | les 13-14 mars 1756, et en quelque sorte sous sur le bonheur; Berlin, 1758, in-12; le regard des Anglais, avec une escadre sous ses duction générale à l'étude de la politique, des ordres, et fit voile pour le Canada, où il transfinances et du commerce; Amsterdam, 1765, porta, avec de l'argent et des troupes, le gou2 vol. in-8°; 1771, 3 vol. in-12. Ce dernier ou- verneur Montcalm. Son retour fut marqué par vrage offre seul quelque intérêt. de nouveaux exploits contre l'éternel ennemi de la marine française. Chargé d'une mission à Louisbourg, il fut, malgré des prodiges de valeur, fait prisonnier des Anglais, et échangé en 1762.

Éloge de Beausobre, dans les Mémoires de Berlin, 1784. BEAUSOLEIL (Jean DU CHATELET, baron DE), minéralogiste et alchimiste allemand, vivait dans la première moitié du dix-septième siècle. Il parcourut avec sa femme Martine de Berthereau (voy. l'article suivant) la plupart des contrées de l'Europe, cherchant des mines à l'aide de la baguette divinatoire, du grand compas, de la boussole à sept angles, de l'astrolabe minéral, du rateau métallique, etc. Il visita la France à des reprises différentes (en 1602 et 1626). Pendant son séjour en Bretagne, on le dépouilla, sous prétexte de sorcellerie, de ses bagues, pierreries, instruments, etc. Enfin il fut lui-même enfermé à la Bastille, et on ignore ce qu'il devint. On a de Beausoleil l'opuscule suivant: Diorismus, id est definitio veræ philosophiæ de materia prima lapidis philosophalis ; Béziers, 1627, in-8° de 30 pages, reproduit l'année suivante à Aix. Borel et Lenglet-Dufresnoy indiquent cet opuscule sous le titre de Sulphure philosophorum; Gabet l'a inséré dans les Anciens minéralogistes de France, t. Ier, p. 26982, avec une préface.

Hæfer, Histoire de la Chimie, t. II.

BEAUSOLEIL (Martine DE BErthereau, baronne DE), femme du précédent, vivait dans la première moitié du dix-septième siècle. Elle voyagea avec son mari, et vint avec lui en France. En 1632 elle rendit compte à Louis XIII et à son conseil des travaux entrepris par son mari. Ce premier mémoire n'ayant amené aucun résultat, elle adressa au cardinal de Richelieu un autre écrit dans lequel elle offrait de faire exploiter à ses frais, comme avait fait son mari, les mines déjà découvertes. Beausoleil fut arrêté (voy. l'article précédent), et sa femme partagea probablement sa captivité, car on n'entendit plus parler d'aucun d'eux. Tout fait croire qu'ils méritaient un meilleur sort. On a de la baronne de Beausoleil: Véritable déclaration des riches et inestimables trésors découverts dans le royaume de France; Paris, 1632; la Restitution de Pluton, au cardinal de Richelieu, des mines et mineries de France, cachées jusqu'à ce iour au centre de la terre; Paris, 1640.

-

Bazin, Histoire de Louis XIII:- Lelong, Bibliothèque historique de la France, t. I.

*BEAUSSIER de Lille (Louis-Joseph DE), marin français, né à Toulon en 1700, mort en 1765. Il entra dans la marine à quatorze ans, et voyagea dans le Levant et la mer du Nord. Lieutenant de vaisseau et commandant de la frégate la Subtile en 1744, il soutint un combat opiniâtre contre deux bâtiments anglais. Capitaine de vaisseau dès l'année 1749, il sortit de Brest

Il allait, à la tête d'une escadre, faire une descente au Brésil et s'en emparer peut-être, lorsque la paix donna à son activité une direction nouvelle. On le chargea de prendre possession des Iles sous le vent. A son retour en France en 1764, il fut élevé au grade de chef d'escadre, et mourut l'année suivante.

* BEAUSSIER (Louis-André), neveu du précédent, marin français, mort le 21 mai 1789. II fit sa première campagne en 1740, assista au combat de Toulon, fit partie de l'expédition des fles Sainte-Marguerite, et, devenu capitaine de la Sirène, s'empara de plusieurs corsaires qui désolaient le commerce maritime. En 1758, il commanda en chef douze navires envoyés au Canada, avec des troupes, des munitions et des présents pour les sauvages. La colonie était réduite à une telle extrémité, que chaque habitant n'avait que deux onces de pain par jour. De toutes les flottes destinées à secourir le Canada, la sienne seule arriva à bon port. On peut dire qu'il sauva Québec, et mit la colonie en état de repousser les Anglais. Quatre ans plus tard, il reçut du duc de Choiseul la mission de transporter à Saint-Domingue des troupes et des munitions. « Je compte, lui dit ce ministre, sur votre bravoure et sur votre prudence.

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Il justifia la bonne opinion qu'on avait de lui, sortit de la rivière de Bordeaux et arriva au Cap, inalgré les vaisseaux ennemis qui en gardaient Pentrée. En 1772, il chassa des côtes de SaintDomingue les Anglo-Américains auxquels il captura treize navires, et rétablit, par sa patriotique énergie, le commerce français dans cette colonie. Beaussier assista au combat d'Ouessant, et fit avec distinction les campagnes d'Amérique, de 1780 à 1782. A la paix, il fut nommé chef d'escadre, et devint un des représentants de la noblesse à l'assemblée des notables.

Documents inedits.

BEAUTÉ. Voy. BEAU.

* BEAUTEMPS - BEAUPRÉ (Charles-François), ingénieur hydrographe, né à la Neuvilleau-Pont, près Sainte-Menehould, en 1766. Il fit ses premières études au dépôt des plans et des cartes de la marine. A dix-neuf ans il fut nommé ingénieur, et chargé, par le ministre, de la confection des cartes du Neptune de la Baltique. En 1791, il partit, en qualité de premier ingénieur hydrographe, avec le contre-amiral d'Entrecasteaux, pour aller à la recherche de l'infortuné la Pérouse, et leva, avec une grande précision, les plans des contrées et des mers que parcourut

:

25 mars 1775. Il fut en 1755 député à l'assemblée du clergé, où il se rangea du côté des modérés. Le mandement qu'il publia en 1762, contre le Recueil des assertions, lui attira de nombreux ennemis, surtout de la part de ses collè gues. Il n'en contínua pas moins de jouir d'une grande considération, tant parmi les protestants que parmi les catholiques d'Alais. C'était un prélat savant, rempli de religion, attaché à ses devoirs, charitable envers les pauvres. Quelquesuns de ses mandements firent sensation dans le public, celui entre autres qu'il donna sur la mort de Louis XV et sur le sacre de Louis XVI. Il avait composé, contre le rapport de M. de Brienne à l'assemblée du clergé de 1765, un ouvrage qu'il se disposait à rendre public, lorsqu'il fut surpris par la mort. Il avait été en correspondance avec Clément XIV sur les moyens de terminer les divisions qui déchiraient l'Église de France.

Chaudon et Delandine, Dictionnaire historique.

l'expédition. Il revint en France en 1796, et continua à travailler à l'Atlas de la mer Baltique, qu'il avait déjà commencé; il fut ensuite chargé de lever la Carte hydrographique générale pour servir au voyage autour du monde exécuté par le capitaine Marchand. L'année suivante, il fut nommé ingenieur hydrographe de première classe, et sous-conservateur au dépôt de la marine. Après six ans d'un travail assidu, il fit paraître un Plan de l'Escaut, imprimé sur trois feuilles, et remarquable par sa perfection. Le cours de ce fleuve, ses rives, les côtes qui l'avoisinent, son embouchure, ses confluents, tracés avec une rare précision, ne laissent rien à désirer dans ce travail important. En 1804, il devint hydrographe sous-chef de la marine. Chargé, deux ans après, de visiter les ports militaires de la Dalmatie, il dressa les plans de toute la côte orientale de la mer Adriatique. En 1810, il entra à l'Institut comme successeur du comte Fleurieu. L'année suivante, il parcourut les côtes septentrionales de la mer d'Allemagne, et en dressa les cartes hydrographiques. Un port militaire devait être creusé sur la rive gauche de l'Elbe Beautemps-Beaupré, chargé de désigner l'emplacement le plus convenable, leva les plans de ce port. Ces plans furent communiqués en 1815 par le gouvernement français à celui de Hanovre, et, l'année suivante, Beautemps fut nommé membrede la Société royale de Gættingue. Dès le mois de juin 1814, il avait été nommé ingénieur hydrographe en chef et conservateur adjoint du dépôt de la marine; et, l'année suivante, il reçut ordre de parcourir les côtes maritimes de la France, pour en donner la description hydrographique. L'atlas et la relation de l'expédition de d'Entrecasteaux ne furent imprimés qu'en 1808. C'est à lui, pour ainsi dire, que l'Angleterre est redevable de la découverte de la vaste terre de Diemen, puisque tout prouve qu'elle a dirigé ses recherches sur les plans et les cartes de l'ingénieur français. L'officier qui en était porteur ayant été fait prisonnier par les Anglais, au retour de l'expédition conduite par le contre-amiral d'Entrecasteaux, ceux-ci profitèrent des renseignements qui leur étaient offerts, pour s'avancer dans cette partie de l'Océan que venait de visiter avant eux l'escadre française. Mais Beautemps-Beaupré, du cap de Bonne-Espérance, où il était prisonnier, avait envoyé à l'ambassadeur de France aux États-Unis un deuxième exemplaire de ses cartes et de ses plans. Sans cet heureux incident, l'Angleterre aurait peut-être contesté à la France la gloire d'avoir la première ouvert le chemin de cette cinquième partie du monde. M. Beautemps-Beaupré est depuis longtemps membre du Bureau des longitudes. Les Anglais l'ont surnommé le Père de l'hydrographie.

Dictionnaire de la Conversation. Bureau des longitudes.

Annuaire du

BEAUTEVILLE (Jean-Louis Dubuisson de), évêque d'Alais, né à Beauteville en 1708, mort le

BEAUVAIS (Bertrand PAIRIER DE), chef vendéen, né à Chinon vers 1755, mort le 3 avril 1827. Il était conseiller du roi lorsque la révo lution éclata. Il s'en déclara un des ennemis les plus acharnés, et s'enfuit à Coblentz en 1791; mais il rentra en France avant l'expiration des délais accordés aux émigrés. Il était chargé par les frères de Louis XVI d'observer les progrès du parti royaliste dans l'ouest. Son père ayant été arrêté pour avoir correspondu avec les émigrés, il fut lui-même mis en prison; mais ayant été relâché, il alla se réunir aux royalistes de la Vendée. Après s'être emparé de la ville de Chollet, il obtint le commandement d'une division d'artillerie dans l'armée des rebelles, et prit part à tous les combats livrés par eux sur les rives de la Loire. Échappé à la déroute du Mans, il parvint à passer sur la rive gauche de la Loire; mais il fut obligé de se cacher. Il ne reparut que lorsque les royalistes prirent de nouveau les armes. Il fut un des sept chefs qui commandèrent les bandes vendéennes, jusqu'au jour où Stofflet fut institué général en chef de l'armée d'Anjou. Beauvais se montra très-opposé à toute tentative de pacification; et après le traité de la Jaunaye, contre lequel il protesta, il accourut en Bretagne, adressa des exhortations sévères aux chefs des chouans qui étaient aussi en pourparler avec la république, et fut cependant forcé de signer le traité de la Mabilais. Désespéré alors d'être obligé de renoncer à la chouannerie, il passa en Angleterre, et y vécut dans la misère. On a de lui: Aperçu sur la guerre de la Vendée; Londres, 1798, in-8°; - Post-scriptum à l'histoire de la Vendée, suivi d'observations politıques, etc.; ibid., 1799, in-8°.

Billard de Veaux, Biographie des personnes marquantes de la Chouannerie.

BEAUVAIS (Esther DE), femme savante du seizième siècle, native d'Angers. La Croix du Maine, son contemporain dit avoir vu quelques

sonnets de sa façon, imprimés avec les œuvres de Béroalde de Verville.

La Croix du Maine, Bibliothèque historique.

BEAUVAIS (Gilles-François), jésuite, écrivain ascétique, né en 1695 dans la Bretagne, mort à Paris en 1773. Il a rédigé l'Almanach du clergé, de 1764 à 1768. On a de lui entre autres écrits: l'Éducation d'un grand roi (en vers latins), Paris, 1718, in-4°; ibid., 1759, in-12; - Vie du P. Azevedo, jésuite; ibid., 1744, in-12; - Vie du P. Brito, jésuite; ibid., 1746, in-12; Lettres morales et chrétiennes d'une dame à sa fille, sur les moyens de se conduire avec sagesse dans le monde; ibid., 1758, in-12. Miorcec de Kerdanet, Hommes célèbres de la Bretagne. BEAUVAIS (Guillaume), numismate français, né à Dunkerque en 1698, mort à Orléans le 29 septembre 1773. Il consacra tous ses loisirs à la numismatique. On a de lui: l'Histoire abrégée des empereurs romains par les médailles; Paris, 1767, 3 vol. in-12: ouvrage recherché pour les détails qu'il renferme sur les médailles de chaque empereur, dont il fait connaître la rareté et le prix; il existe deux ou trois exemplaires de son Histoire des empereurs, avec des additions manuscrites qu'il y avait faites, et qui seraient bien accueillies des curieux dans une nouvelle édition; - Lettres sur les médailles romaines (dans le Mercure de 1734); - Traité des finances et de la fausse monnaie des Romains, auquel on a joint une dissertation sur la manière de discerner les médailles antiques d'avec les contrefaites; Paris, 1740, in-12. Cette dernière dissertation avait déjà paru en 1739; elle fut traduite en allemand, Dresde, 1791, in-4°, enrichie de notes.

Biographie de l'Orléanais; Orleans, 1852.

* BEAUVAIS (Jacques), graveur français, vivait à la fin du dix-buitième siècle. On a de lui : trois livres de collections de vases; - trois vues de Venise, et la Vue d'un monument, gravée d'après Marieschi.

Heinecken, Dictionn. des Artistes.

BEAUVAIS (Jean-Baptiste-Charles-Marie DE), évêque de Senez, né à Cherbourg en 1731, mort le 4 avril 1790. Il fit ses études au collège d'Harcourt, sous Lebeau, successeur de Rollin. Sa physionomie offrait de grands traits de rapport avec celle de Fénelon. L'éloquence de la chaire avait pour lui des charmes, et il s'y consacra tout entier en embrassant l'état ecclésiastique. Il s'acquit de la réputation; il vint prêcher à la cour, et y fit entendre des vérités dures et utiles. On a donné une édition des Sermons, Panégyriques et Oraisons funèbres de l'abbé de Beauvais, dix-sept ans après sa mort (Paris, 1807, 4 vol. in-12). Parmi ses oraisons funèbres, on peut citer celle de Louis XV, dans laquelle il a su concilier le langage du panégyriste avec le devoir de l'homme de bien et celui du ministre de la vérité. Dans un de ses sermons sur la vie future, on remarque des mouvements d'éloquence dignes de Bossuet: « Le jour du jugement, dit-il, est fini; on

ne compte plus ni les siècles ni les heures : le temps a fui devant l'éternité. Une voix s'est fait entendre, la même voix qui dit sur le Calvaire : Consummatum est. O révolution terrible qui doit faire frémir la nature! Chrétiens, si Dieu m'ordonnait en ce jour de vous la prédire pour la fin de la génération présente, de vous annoncer la fin de l'univers et le dernier jugement, s'il autorisait ma prédiction par des prodiges, quel effroi je répandrais tout à coup au milieu de vous!... Vous ne verrez point les astres se délacher des cieux et embraser la nature; mais l'univers sera pour vous comme s'il n'existait plus. Eh! que vous importe après votre trépas que le soleil éclaire votre tombe, ou qu'il soit lui-même éteint? vous ne serez point jugés solennellement à la face des nations, mais vous allez subir un jugement aussi sévère et aussi irrévocable! » En général, le caractère d'éloquence de l'abbé de Beauvais était doux, tendre et persuasif. Il semblait parler moins pour étonner et pour surprendre que pour toucher. Le plus célèbre de ses sermons est celui qu'il prononça, un jeudi saint, devant Louis XV. On y remarquait des paroles plus hardies qu'il n'en arrive d'habitude à l'oreille des rois. «Sire, disait-il entre autres choses, mon devoir de ministre d'un Dieu de vérité m'ordonne de vous dire que vos peuples sont malheureux, que vous en êtes la cause, et qu'on vous le laisse ignorer. » Il avait pris pour texte de son sermon ces paroles de Jonas : « Dans quarante jours Ninive sera détruite... » Prédiction étrange, qui, dans d'autres temps, eût fait attribuer au prêtre qui l'avait prononcée le don de prophétie : en effet, Louis XV mourut quarante jours après. Ce prélat se démit de son évêché en 1783; la vicomté de Paris le nomma, en 1789, député aux états généraux.

1807, in-12.

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Abbé Gélard, Eloge de J.-B.-M. de Beauvais, Paris, Le Bas, Dictionn. encyclop. de la France. BEAUVAIS (Nicolas DAUPHIN), graveur français, né à Paris en 1687, mort en 1763. Il se livra de bonne heure à l'étude du dessin et de la gravure, et fut un des élèves les plus distingués de Gérard Audran. On a de lui un assez grand nombre de gravures qui se trouvent dans la collection Crozat (galerie de Dresde); plus, un ouvrage fait pour le sacre de Louis XV.

*BEAUVAIS (Philippe), son fils, mort à la fleur de l'âge en 1781, s'est distingué dans la sculpture. Il remporta le grand prix, fit le voyage de Rome, où il exécuta une statue de l'Immortalité pour l'impératrice de Russie.

Heinecken, Dictionn. des Artistes. Manuel de l'Amateur d'estampes.

Ch. Le Blanc

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