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les douze premiers volumes du Dictionnaire de Medecine en 21 vol. in-8°.

Claude-Pierre Ollivier, Notice sur la Fie et les Ouvrages de P.-A. Béclard, Paris, 1827, in-8°. Pariset, Éloge de Beclard.

* BECMANN (Bernard-Louis), historien allemand, né à Betnitz, près Dessau, le 18 janvier 1694; mort à Berlin le 3 décembre 1760, a publié les deux premiers volumes d'une Description historique de la Marche de Brandebourg, in-fol.; on trouve quelques dissertations de lui dans les Mémoires de l'Académie de Berlin. Adelung, Suppl. à Jöcher, Allgem. Gelehrten-Lexicon. * BECMANN (Chrétien ), théologien protestant allemand, né à Berne en 1580, mort le 17 mars 1648; ses principaux ouvrages sont: Origines latinæ linguæ ; Exercitationes theologica contra Socinianos; Anatomia universalis triumphans; Schediasma phi

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lologicum; — De usu logicæ ; — ComparatioAum logicarum libri IV.

Freher, Theatrum Eruditorum. — Becmann, Anhittische Historie.

BECMANN (Gustave-Bernard et Othon-David-Henri), jurisconsultes allemands, deux frères, né à Dewitz, dans le duché de Mecklembourg, en 1720 et 1722; morts à Goettingue en 1783 et 1784. Ils professèrent le droit à Gættingue, et furent constamment attachés aux mêmes travaux. Après la mort de son frère, Othon publia un ouvrage intitulé Becmannorum fratrum Consultationes et decisiones juris, quas post obitum fratris G.-B. Becmanni edidit 0.-D.-H. Becmannus, juncto brevi fratris vitæ curriculo; Gættingue, 1783-1784, in-4°.

Rose, New Biogr. Dictionary.

BECMANN (Jean-Christophe), historien et géographe allemand, né à Zerbst en 1641, mort à Francfort le 6 mars 1717. Il voyagea en Allemagne et en Hollande, et devint professeur de grec et d'histoire à Francfort-sur-l'Oder. On a de lui: Historia orbis terrarum geographica et civilis; Francfort, 1673, in-8°; Historia Anhaltina; Zerbst, 1710, 3 vol. in-fol., avec planches;-Accessiones Hist. Anhalt., continuation de l'ouvrage précédent, de 1709 à 1716; ibid., 1716, 3 vol. in-fol.; Historia memoranda Francofurtana, seu Notitia universitatis, Catalogus bibliothecæ, Chronicon civitatis; Francfort-sur-l'Oder, 1676, in-4°; - Oratio secularis, 1713, in-fol. de 64 pages, discours latin prononcé par Becmann à l'occasion de l'anniversaire du protestantisme; une Histoire

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complète de Brandebourg, dont le neveu de Becmann a publié 2 vol. à Berlin, 1751 et 1753, in-fol.; Syntagma dignitatum illustrium, civilium, sacrarum et equestrium; Francfortsur-l'Oder, 1696, in-4°; Anmerkungen von demritterlichen Johanniter-orden (Remarques sur l'ordre de Saint-Jean, etc.); ibid., 1693, infol.; Cobourg, 1695, in-4°.

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Acta Eruditorum Lips. -Fr. Werckmeister, Oratio panegyrica in obitum Joh.-C. Becmanni; Custrin, 1717,

in-fol. - Monumentum Becmannianum, h. e. Pita et scripta J.-C. Becmanni; Frf.-sur-l'Oder, 1719, in-fol.

* BECŒUR (Charles), peintre français d'histoire et de portraits, né à Paris en 1807, élève de Le Thière, est un des bons artistes contemporains. On a de lui plusieurs tableaux, entre autres un Homère auprès des bergers.

Nagler, Neues Allgemeines Künstler-Lexicon.

BECŒUR (Jean-Baptiste), naturaliste français, né à Metz en 1718, mort dans la même ville le 16 décembre 1777, eut des relations avec beaucoup d'illustres naturalistes de son temps, et fut le premier maître du voyageur Levaillant. On a de lui: Mémoire instructif sur la manière d'arranger les différents animaux, etc., inséré dans le Journal encyclopédique, et dans l'Aldrovandus Lotharingiæ de Buchoz.

* BECON (Thomas), théologien anglican, mort à Cantorbéry en 1570. On a de lui plusieurs traités de théologie, dont le principal a pour titre: Comparatio Cœnæ Domini et missæ papisticæ. Freher, Theatrum Eruditorum. — Kœnig, Bibliotheca vetus et nova.

BECQUEREL (Antoine-César ), célèbre physicien français, né le 7 mars 1788 à Châtillon-surLoing (Loiret). A dix-huit ans il entra à l'École polytechnique, d'où il sortit en 1808 comme officier du génie, et fit les campagnes d'Espagne de 1810 à 1812. Il s'y trouva à plusieurs siéges, et se distingua particulièrement à celui de Tarragone, où il dirigea une colonne d'attaque à l'assaut du fort le Francoli. En 1813, il fit la campagne de France, comme attaché à l'étatmajor général de l'armée; et en 1815 il quitta le service, avec le grade de chef de bataillon, pour se livrer exclusivement à la carrière scientifique, dans laquelle il fut encouragé par son ami et parent Girodet-Trioson. Dès 1819 il commença ses publications par des recherches minéralogiques et géologiques sur plusieurs carbonates calcaires, etc. Mais bientôt les phénomènes de l'électricité absorbèrent toute son attention.

En étudiant les propriétés physiques du succin, M. Becquerel eut l'occasion de faire des expériences sur le dégagement de l'électricité par pression; ce fut là le point de départ pour ses travaux en physique. Il s'occupa ensuite du dégagement de l'électricité dans toutes les actions chimiques, et donna les lois des effets produits. Ces recherches l'amenèrent à renverser la théorie du contact avec laquelle Volta expliquait les effets de sa pile, et à construire la première pile à courant constant. Les découvertes que M. Becquerel a faites en cette matière se trouvent consignées dans les Annales de Physique et de Chimie, et dans les Mémoires de l'Académie des sciences. Depuis vingt-trois ans qu'il est membre de l'Institut, il a lu au sein de ce corps savant plus de cent mémoires, parmi lesquels on remarque les suivants : la Distribution du magnétisme libre dans les fils microscopiques de platine et d'acier;- les Actions magnétiques ou actions analogues

Physique considérée dans ses rapports avec la chimie et les sciences naturelles, 2 vol. in-8°; - Traité de Physique terrestre et de Météorologie, en collaboration avec son fils Edmond; Paris (Firmin Didot), vol. in-8°, 1847; — Traité des Engrais inorganiques, 1 vol. in-12; — Des Climats, et de l'Influence des sols boisés et deboisés, 1 vol. in-8°.

produites dans tous les corps par l'influence | d'Électro-chimie, 1 vol. in-8°; Traité de de courants électriques très-énergiques; l'Action de la force aimantée sur tous les corps; les Phénomènes thermo-électriques. Ces nouvelles recherches lui firent découvrir un procédé très-simple pour déterminer la température des parties intérieures du corps de l'homme et des animaux, sans produire de lésions sensibles. Il fit de ce procédé de nombreuses applications physiologiques, et constata que, lorsqu'un muscle se contracte, il y a dégagement de chaleur. M. Becquerel est un des créateurs de l'électrochimie; et ses travaux lui ouvrirent, en avril 1829, les portes de l'Académie des sciences. Dès 1828 il avait fait servir cette science, en quelque sorte nouvelle, à la reproduction des substances minérales, et au traitement, par la voie humide, des minerais d'argent, de plomb et de cuivre. C'est à l'occasion de ces recherches qu'il fut nommé membre de la Société royale de Londres, qui lui décerna en 1837 la médaille de Copley. Parmi les substances que M. Becquerel obtint à l'aide des actions électriques lentes, on cite jusqu'à présent l'aluminium, le silicium, le glucium, le soufre et l'iode en cristaux, les sulfures métalliques, particulièrement la pyrite dodécaèdre, la galène, le sulfure d'argent, les iodures et les doubles iodures, les carbonates, la malachite, le spath calcaire, la dolomie, les arséniates et les phosphates terreux et métalliques, la silice cristallisée, etc. On doit aussi à M. Becquerel un procédé de coloration électrique sur or, argent et cuivre, procédé qui est devenu l'objet de nombreuses applications.

Le but que M. Becquerel s'est proposé en électro-chimie, c'est d'établir les rapports existant entre les affinités et les forces électriques, et provoquer l'action des premières en vertu des secondes. La dorure, l'argenture, etc., par voie humide, ainsi que l'électrotypie, ne sont que des applications variées de l'électro-chimie. Parmi les autres travaux de l'illustre physicien, nous signalerons encore ses recherches sur la conductibilité électrique des métaux, sur les galvanomètres, sur les propriétés électriques de la tourmaline, sur l'électricité atmosphérique, sur les effets produits pendant la végétation, sur la balance électro-magnétique susceptible de mesurer avec exactitude l'intensité des courants électriques, sur l'emploi du sel marin en agriculture, etc.

Devenu membre du conseil général du Loiret en 1847, M. Becquerel traita scientifiquement au sein de cette assemblée la question de l'amélioration de la Sologne. Les rapports qui résument ses études sur cette question, présentés depuis à l'Académie des sciences, paraissent avoir provoqué l'attention et la sollicitude du gouvernement.

M. Becquerel est professeur adininistrateur du Muséum d'histoire naturelle. Outre les mémoires spéciaux mentionnés ci-dessus, il a publié: Traité de l'Electricité et du magnétisme, 7 vol.; Paris, 1834-1840 (Firmin Didot); — Traité

Louis-Alfred BECQUEREL, fils aîné du précédent, né à Paris le 3 juin 1814, a suivi la carrière médicale. Reçu docteur le 1er janvier 1841, chevalier de la Légion d'honneur depuis 1845, agrégé à l'École de médecine, du Bureau central des hôpitaux depuis 1848, médecin de l'hospice de Sainte-Perrine depuis 1851, il a publié plusieurs travaux et mémoires intéressants, parmi lesquels on remarque : Recherches cliniques sur la méningite des enfants; Paris, 1838; — Recherches anatomico-pathologiques sur la cirrhose du foie, dans les Archives générales de médecine, 1840; - Séméiotique des urines, ou Traité des signes fournis par les urines dans les maladies; 1841, vol. in-8°; — Sur les Aƒfections tuberculeuses du carreau; thèse inaugurale, janv. 1841; · Traité du bégaiement, et des moyens de le guérir; 1844, br. in-8°.

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Alexandre-Edmond BECQUEREL, second fils du célèbre physicien, né à Paris le 24 mars 1820, se livra spécialement à l'étude de la physique. Il fut élève de l'École normale et de l'École polytechnique en 1838. Il suivit les traces de son père, devint aide-naturaliste au Muséum d'histoire naturelle, et occupe depuis 1853 la chaire de physique au Conservatoire des arts et métiers. L'électricité, le magnétisme et l'optique ont été jusqu'ici l'objet de ses travaux.

En faisant agir les aimants sur les liquides et les gaz, il découvrit que le gaz oxygène est un corps magnétique, et que, par rapport aux autres gaz, il est ce que le fer est aux autres métaux. De là on doit conclure que l'air est une enveloppe magnétique entourant la terre, et que la cause des variations du magnétisme terrestre réside probablement dans l'atmosphère.

Il découvrit en 1848, entre autres substances impressionnables, un chlorure d'argent qui pent recevoir et conserver les impressions colorées de la lumière: ainsi, le spectre solaire agissant sur une surface convenablement préparée, y laisse subsister, après son action, son empreinte avee toutes ses couleurs; une chambre obscure peut y laisser ses images avec toutes leurs nuances. Cette découverte montre que le problème de peindre avec la lumière est résolu scientifiquement. Ces belles impressions peuvent se conserver longtemps et intactes dans l'obscurité nais la surface impressionnable peut s'altérer à la lumière quand on la garde quelque temps au jour, et jusqu'ici on n'a pu permettre aux empreintes colorées de se conserver indéfiniment sous l'action de la lumière.

Dans plusieurs mémoires, M. Becquerel a étudié les propriétés des rayons lumineux agissant sur les différentes substances impressionnables; et cette étude lui a fait découvrir que des rayons n'agissent sur certaines substances sensibles, que lorsque ces substances ont reçu préalablement un commencement d'impression sous l'action d'autres rayons. Il a apprécié aussi le développement d'électricité résultant des actions chimiques dues à l'influence de la lumière; on lui doit la construction d'un instrument qui, par rapport aux rayons agissant chimiquement sur les corps, sert aux mêmes usages que la pile thermo-électrique par rapport aux rayons calorifiques; enfin, dans d'autres mémoires, M. Becquerel a examiné le pouvoir que possèdent les rayons lumineux de rendre les corps phosphorescents ou lumineux par eux-mêmes.

Quérard, la France littéraire, Supplém. inedits.

X. Documents

BECQUET (Antoine), bibliographe, né à Paris en 1654, mort le 26 janvier 1730, fut bibliothécaire de l'ordre des Célestins. C'était un homme d'un savoir étendu et d'une grande doueeur de caractère. On a de lui: Supplément et remarques critiques sur le vingt-troisième chapitre du sixième tome de l'Histoire des ordres monastiques (du P. Hélyot), où il est traité des célestins; Paris, 1726, in-4°; imprimé avec les Mémoires de Trévoux; Gallice Celestinorum congregationis, ordinis S.-Benedicti, monasteriorum fundationes, virorumque vita aut scriptis illustrium Elogia historica, servato ordine chronologico; opus bipartitum; Paris, 1719, in-4°.

Lelong, Bibliothèque historique de la France.

*BECQUIB (J.-M.), célèbre flutiste français, né à Paris en 1800, mort le 10 novembre 1825. i occupa en 1821 l'emploi de première flûte à TOpera-Comique. On a de lui plusieurs compositions pleines de grâce et de goût.

Fets, Dictionnaire universel des Musiciens.

BÉCRI-MUSTAPHA, favori et compagnon de débauche du sultan Amurath IV, vivait dans la première moitié du dix-septième siècle. Arnurath, se promenant déguisé dans les rues de Constantinople, aperçut un homme ivre, et se mit à causer avec lui. Les reparties de ce malbeareux lui plurent, sa gaieté l'amusa; il le fit transporter dans son palais. Cet ivrogne était Becri-Mustapha, qui devint un des plus sages conseillers privés du jeune sultan. Il prouva aussi, par sa bravoure aux sièges d'Erivan et de Bagdad, qu'il était un de ses meilleurs capitaines. Il mourut quelques années avant son maître. Amurath le pleura, et porta son deuil.

Hammer, Histoire de l'Empire ottoman.

BECTAS, aga des janissaires, vivait dans le milieu du dix-septième siècle. Il fut le chef de la farmeuse révolte qui devait renverser du trine Mahomet IV presque à son avénement, Tan de l'hégire 1059 (1649 de J.-C.). Le soulèvement eut pour prétexte l'altération des mon

naies, qui diminuait la paye des janissaires'; mais le motif réel était la jalousie et l'ambition de la vieille sultane Keasem. Le grand vizir, par sa prudence, par son courage et des mesures promptes, fit échouer les projets des révoltés. La sultane Keasem fut mise à mort, et le fatal lacet fit justice du crime de Bectas.

Moréri, Dictionnaire historique. — Ricaut, de l'Empire ottoman.

BECTOZ (Claudine DE), dite la sœur Scolastique, née dans les environs de Grenoble vers 1480, morte en 1547. Elle entra fort jeune dans le monastère de Saint-Honorat, en Provence, dont elle devint abbesse, et où elle mourut. Elle s'est rendue célèbre par la connaissance approfondie qu'elle avait des langues anciennes, et par la facilité et l'élégance avec lesquelles elle écrivait le latin. Elle était en correspondance avec François Ier, qui montrait souvent ses lettres aux dames de sa cour, comme des modèles de grâce et de bon goût. Aucun des ouvrages de Claudine de Bectoz n'est parvenu jusqu'à nous. Chorier, Bibliothèque du Dauphine. Hilarion de Coste, Eloges des femmes illustres, t. II. François Augustin, Teatro delle Donne illustrt.

BEDA (Noel), théologien français, né dans le diocèse d'Avranches, mort le 8 janvier 1536, fut un des docteurs de son temps qui eut le plus de crédit et d'autorité dans la faculté de théologie, dont il devint le syndic. I persécuta particulièrement Robert Estienne. Animé d'un zèle turbulent, il fut condamné deux fois à être banni; et en 1536 un arrêt du parlement envoya le docteur incorrigible à l'abbaye du mont Saint-Michel, où il termina ses jours, avec la réputation du plus violent déclainateur et de l'adversaire le plus incommode. Ses principaux ouvrages, écrits dans un style incorrect et lourd, ont pour titre De unica Magdalena; Paris, 1519, in-4°;- Contra commentarios Fabri in Evangelia, libri II, etc.; in Erasmi paraphrases, lib. I, 1526, in-fol., écrits très-rares; - Apologia profiliabus et nepotibus Annæ contra Fabrum, 1520, in-4°; Apologia contra clandestinos lutheranos, 1529; des dialogues contre l'Apologie d'Origène, du docteur Merlin; — un petit Traité sur le rétablissement du cierge pascal; - une Confession de foi, en français. Moréri, Dictionnaire historique. -Le Mire, Script. Secul. 16. Dupin, Bibl. eccles., seizième siècle, part. 4. Richard Simon, Critique de Dupin, 1. II, c. 2, p. 1. BEDACIER (madame). Voy. DURAND.

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BEDAFF

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(Antony-Aloysius-Emmanuel Van), peintre flamand, né à Anvers en 1787, peignait des portraits et des sujets historiques. Les ouvrages de cet artiste rappellent les plus beaux tableaux des maîtres flamands. On les trouve dans les collections des amateurs de l'art, et dans plusieurs galeries importantes.

Nagler, Neues Allgemeines Künstler-Lexicon.

*BÉDARD (Jean-Baptiste), violoniste français, né à Rennes en 1765, mort à Paris en 1815, fut d'abord premier violon et maître de musique au théâtre de sa ville natale, et vint, plus tard,

résider à Paris. On a de lui des duos, des symphonies, des contredanses, des valses, et une méthode de violon.

Fetis, Biographie universelle des Musiciens.

BEDDEVOLE ( Dominique), médecin et naturaliste, natif de Genève, mort vers 1692. II fut médecin de Guillaume III. On a de lui: Disputatio inauguralis de epilepsia; Bâle, 1681, in-4° l'auteur y soutient, entre autres, que la lune n'a aucune influence sur les animaux et les plantes; Essais d'Anatomie, où l'on explique clairement la construction des organes; Leyde, 1686, in-12, nouv. édit.; Paris, 1721, in-12; Dissertatio de hominis Generatione

in ovo, in-4°.

Senebier, Histoire littéraire de Genève.

BEDDEVOLE (Jean), jurisconsulte suisse, né à Genève en 1697, mort dans un village près de Genève vers 1760. Homme d'esprit, mais d'une humeur inquiète et turbulente, il quitta sa patrie où il plaidait avec distinction, alla vivre à Paris, puis à Rome, où il abjura la religion protestante; il eut la prétention de descendre de la famille de Bentivoglio, et fut chassé de la ville. On a de lui une traduction de l'Histoire civile du royaume de Naples, par Giannone, 1742, 4 vol. in-4°. « Cette traduction, dit Se<< nebier, renferme bien des choses qui ne sont « pas dans la première édition italienne de cet « ouvrage. »>

Senebier, Histoire littéraire de Genève.

BEDDOES (Thomas), médecin anglais, né à Shifnal, dans le Shropshire, en 1760; mort en 1808. Il étudia à l'université d'Oxford, où il devint professeur de chimie, et s'établit quelque temps après à Bristol. Il était lié avec le célèbre médecin Brown, et entretint un commerce épis tolaire avec l'illustre Lavoisier. Outre quelques articles de journaux et des ouvrages de médecine élémentaire, on a de lui (en anglais) : Essais sur les talents de M. Pitt comme homme d'Etat, 1796. Essai sur les causes, les premiers signes et les préservatifs de la consomption, 1799, in-8°; - Hygeia, ou Essais de morale et de médecine sur les causes qui influent sur l'état des personnes de la classe moyenne et de la classe des riches; Bristol, 1802, 3 vol. in-8°;

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Lettre à sir Joseph Banks sur les causes et la destruction des mécontentements actuels, les imperfections et les abus de la médecine, 1803.

Edm. Slock, Vie de Beddoes. Biographie médicale. BÈDE, surnommé l'Anglais ou le Vénérable (Beda Venerabilis) (1), célèbre moine et histo

(1) On rapporte plusieurs versions pour expliquer ce surnom de Vénérable, comme si une chose aussi simple avait besoin d'être expliquée. « Quelques-uns, dit Suard dans la Biographie universelle, prétendent que Béde était de son temps en si grande vénération, que, par un honneur singulier et jusqu'alors sans exemple, on ordonna que, de son vivant, ses homélies seraient lues dans les églises, comme faisant partie du service divin. Mais on était embarrassé, en annonçant cette lecture, du titre à donner à l'auteur: celui de saint ne pouvait convenir

rien anglais (1), naquit, selon Malmesbury, en 675 (2), à Wearmouth, près de l'embouchure de la Tyne, et mourut, suivant les meilleures autorités, le 26 mai 735 (3). A sept ans, comme il nous l'apprend lui-même, il fut mis au monastère de Saint-Pierre, dans le diocèse de Durham, et confié aux soins de l'abbé Benoît et de son successeur Geolfried ou Geoffroy. Il y passa douze ans, et écrivit plus tard les éloges de ses bienfaiteurs et maîtres. A dix-neuf ans il fut ordonné diacre, et à trente ans il reçut, sur les instances de Geoffroy, les ordres de prêtrise, en même temps que Jean de Beverley, le futur évêque de Hagustald ou Hexham, que l'on cite aussi parmi ses précepteurs. Les moindres détails intéressent quand il s'agit d'une de ces rares lumières qui apparaissent, comme des météores, dans une époque de ténèbres. Malheureusement l'histoire en est peu prodigue.

La renommée de Bède, comme savant et homme pieux, franchit bientôt le détroit, se répandit sur le continent, et parvint jusqu'à la cour de Rome. Le pape Sergius lui fit faire des offres brillantes pour l'attirer auprès de lui et le consulter sur différents points de discipline; mais rien ne put arracher le religieux austère à son couvent et à ses paisibles études : il songeait déjà à réunir les matériaux de l'Histoire ecclésiastique de sa nation: un travail trop assidu altéra bientôt sa santé, et le fit mourir à l'âge de soixante ans. William de Malmesbury (De gestis Regum, III, 3) et Siméon de Durham (Hist. eccles. Dunelmensis, I, 15) donnent la relation suivante,

à un homme vivant, son nom sans titre paraissait trop sec on trouva enfin celui de venerable, qui est reste. Cette explication n'a point été généralement adoptée; on verra si l'on est tenté de regarder les deux suivantes comme vraisemblables. Bede étant, dit-on, devenu aveugle par l'effet de son grand age (quoiqu'il ne soit pas mort très-âgé et n'ait jamais été aveugle), un jeune moine le mena, par plaisanterie, auprès d'un tas de pierres, lui disant qu'il était entouré d'une foule de peuple qui se tenait en silence pour recevoir ses exhortations. Le bon vieillard leur fit un long discours, termine par une prière, à laquelle les pierres répondirent respectueusement Amen, venerabilis Beda. Voici l'autre version: Un moine travaillait à une épitaphe de Bède; peu exercé sans doute dans l'art de la poésie, il n'avait pu parvenir à trouver de son premier vers que ces mots : Hæc sunt in fossa Bedæ... ossa. Après s'être vainement creusé la tête pour trouver un mot qui pût remplir l'intervalle, il se coucha et s'endormit; mais le lendemain, en reprenant son travail, il fut fort étonné de trouver son vers écrit tout entier ainsi : Hæc sunt in fossa Beda VENERABILIS ossa. » S'il y a quelque chose qui doive étonner, c'est que l'on se soit donné tant de peine pour trouver l'origine d'une épithète si naturelle, que l'on n'a jamais prononcée dans les prières comme celle de saint, et que l'on donne aujourd'hui à toutes les personnes un peu respectables.

(1) Il a été à tort revendiqué par l'Italie.

(2) Siméon de Durham le fait naître en 677; d'autres,

en 672 et 673.

(3) Baronius (Annal.) essaye de prouver que Bède écrivait encore en 776, ce qui est tout à fait inexact. D'abord, Cuthbert, qui avait assisté à la mort de Bède, la me! précisément à l'an 735; puis saint Boniface, qui souffrit le martyre en 731, parle de Bède comme d'un homme deja mort; et dès cette époque ses ouvrages etaient recherches comme ceux d'un Père de l'Eglise.

il

par Wheloe, et par le docteur Smith, chanoine de Durham (ibid., 1722, in-fol.); l'édition de Stevenson, Londres, 1838, in-8°, est assez estimée; la plus récente est de Giles, ibid., 1847, in-8°. Il en existe aussi plusieurs traductions an

Londres, 1814, in-8°. L'Histoire ecclésiastique de Bède est la source la plus précieuse et unique pour tout ce qui est relatif à l'introduction et à la propagation du christianisme en Angleterre; elle va depuis les temps les plus anciens jusqu'à l'année 731. Si les légendes, transmises par la tradition, y occupent une large place, on y trouve aussi des documents fort curieux pour l'historien qui sait apprécier l'esprit de chaque siècle. Quelques critiques lui ont reproché d'avoir préféré la chronologie du texte hébreu de la Bible à celle des Septante, qui était alors reçue dans l'Église.

d'après le moine Cuthbert, sur les derniers moments de Bède. Tourmenté, pendant sept semaines, par un asthme violent, le bon moine poursuivit néanmoins ses occupations ordinaires : priait, instruisait la jeunesse, et écrivait. Pendant ses longues insomnies, causées par sa maladie, ilglaises, dont la dernière est de William Hurst; chantait des hymnes, et se désolait de ne pouvoir mettre la main à sa traduction de l'évangile de saint Jean en anglo-saxon, et à sa compilation des œuvres de saint Isidore. La veille de sa mort, il se sentit très-mal; ses pieds étaient enflés et ses membres déjà presque paralysés : « Combien reste-t-il encore de chapitres? demanda-t-il à Wilberch son secrétaire. » — « Un seul, répondit celui-ci; mais vous êtes trop faible pour me dicter. 11 « Prenez votre plume, répliqua le moribond, trempez-la dans l'encre, et écrivez vite. »> Vers les neuf heures, il se fit apporter par un des frères un peu d'encens et quelques autres objets qu'il avait enfermés dans son armoire. Maitre, lui dit le secrétaire, qui n'avait pas cessé d'écrire, maître, j'ai fini. » — Oui, reprit Bède, vous avez dit vrai : consummatum est. Maintenant relevez ma tête, et mettez-moi sur mon séant à l'entrée de ma cellule je veux voir encore une fois la place où j'ai eu l'habitude de prier; » et après avoir invoqué le nom du Seigneur, il rendit le dernier soupir. La mort de Bède le Vénérable vaut bien celle d'Épaminondas. Quel magnifique sujet pour un peintre! - Son corps fut enterré dans l'église du monastère de Jarrow, et plus tard transporté à Durham, où il reposait avec le corps de saint Cuthbert, dans le même cercueil, s'il faut en croire un vieux poëme saxon, cité dans l'Histoire de Durham par Siméon (1).

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Cette apparition d'un savant hyperboréen à une époque où l'Italie même était plongée dans la barbarie, est un phénomène extraordinaire, digne de méditation. Bède n'avait point acquis son savoir dans les écoles, alors fort rares, du continent; sans quitter les îles Britanniques, il s'était instruit lui-même, dans sa cellule, par la lecture des anciens, et surtout des Pères de l'Église. Initié aux lettres grecques et latines, il écrivait avec une grande clarté, bien que son style manquât quelquefois d'élégance et de pureté. Son principal ouvrage a pour titre : Historia ecclesiastica gentis Anglorum, en cinq livres, imprimée pour la première fois, en 1474, par Conrad Fyner d'Essling; édition extrêmement rare, dont la Bibliothèque impériale de Paris possède un exemplaire. Le roi Alfred le Grand (voy. ce nom) traduisit cet ouvrage en anglosaxon; cette version, accompagnée de l'original latin, fut publiée à Cambridge (1644, in-fol.)

(1) On cite plusieurs épitaphes sur Bède; la suivante, done latinité barbare, paraît être la plus ancienne : Presbyter me Beda requiescit carne sepultus: Dona, Christe, animam in cœlis gaudere per ævum; Daque illi sophiæ debriari fonte, cui jam Suspiravit ovans, intento semper amore.

Bède a donné lui-même, à la fin de son Histoire ecclésiastique, la liste des ouvrages qu'il avait composés jusqu'à l'année 731. Cette liste fut, avec quelques additions, reproduite par Leland (De Script. Brit., t. I, p. 115, édit. Oxf., 1709). Bale (De Script. Brit., p. 94 de l'édit. 1559, in-fol.) porte approximativement le nombre des écrits authentiques ou supposés de Bède à cent quarante-cinq, et Pits en a augmenté encore la liste. Ce sont, pour la plupart, des commentaires sur l'Écriture sainte, ou des extraits des Pères de l'Église. Le premier recueil des œuvres de Bède parut à Paris, 1544, 3 vol. infol.; réimprimé, ibid., en 1554, 8 vol. in-fol.; Båle, 1563, in-fol.; Cologne, 1612; ibid., 1688, in-fol. Les écrits que Bède a indiqués lui même dans son catalogue ont été publiés par le savant Wharton, sur trois manuscrits de la bibliothèque du palais archiepiscopal à Lambeth, sous le titre : Bedr Venerabilis opera quædam theologica, nunc primum edita; accesserunt Egberti archiepiscopi Eboracensis (1) Dialogus de Ecclesiastica institutione, et Adhelmi episcopi Sareburensis liber de Virginitate, ex codice antiquissimo emendatus; Londres, 1693, in-4°. Enfin, Giles a donné le texte des œuvres de Bède, avec une traduction anglaise des traités historiques; Londres, 1843-1844, & vol. in-8°. On y remarque, entre autres, le traité De sex ætatibus mundi, dont la chronologie a servi de base à presque toutes les chroniques universelles du moyen âge.

Le British Museum (manuscr. Cott.) possède la fameuse copie de l'Évangile latin (avec la glose anglo-saxonne interlinéaire), écrite avant 720, et qui paraît avoir appartenu à Bède le Vénérable lui-même.

F. H.

Malmesbury, De Gestis Regum. —Siméon de Durham, Historia ecclesiæ Dunelmensis. - Tanner, Biblioth. Britannica-Hibernica. - Biographia Britannica.

(1) Egbert, archevêque d'York, consultait souvent Bède sur des questions délicates de théologie. Il nous reste une lettre remarquable que Bède adressa, peu de jours avant sa mort, à cet archevêque, et où il expose l'état de la religion à cette époque.

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