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*BECKER (Jean-Philippe), publiciste allemand, né à Frankenthal le 19 mars 1809. Fils d'un menuisier, il apprit également une profession manuelle, celle de brossier. Les événements de 1830 firent de l'artisan un homme politique: il rédigea le Messager de l'Ouest avec SiebenPfeiffer, se montra un des propagateurs ardents de l'association pour la liberté de la presse, et se fit remarquer à la fête de Hambach. Incarcéré à cette occasion, il fut relâché en 1833, et s'efforça de faire rendre aussi à la liberté ses codétenus. Persécuté plus que jamais pour ses opinions, il passa en Suisse en 1838, s'y occupa d'opérations industrielles et commerciales, tout en continuant d'agir dans l'intérêt de son parti. Il écrivit dans la Gazette du Jura et autres feuilles radicales, et publia: Ein Wort über die Fragen der Zeit (un Mot sur la question du moment); Bellevue, près de Constance, 1840. Dès 1838, et plus tard en 1844 et au commencement de 1845, son rôle devint plus actif encore; il organisa les corps francs. Devenu bourgeois de Berne après la révolution de 1846, il contribua aux mesures prises contre les jésuites et le Sonderbund, et seconda Ochsenbein en qualité d'aide de camp. Il paya de sa personne dans cette campagne, rédigea le rapport qui en rendait compte, et dressa la carte topographique jointe à ce travail. En 1848, il fut un des chefs et organisateurs du corps auxiliaire destiné à appuyer la révolution en Allemagne, particulièrement dans le duché de Bade. Mais, après l'inutile tentative de Hecker, il revint en Suisse, se garda bien de s'associer à l'entreprise de Struve, et fonda à Huningue une ligue défensive. Aucun de tous ces projets ne devait réussir : il en fut de même de celui d'envoyer des auxiliaires allemands et suisses en Sicile et à Rome, projet qui échoua par suite d'obstacles rencontrés à Marseille. Il se disposait à se rendre seul à Rome, lorsque la nouvelle de l'insurrection du Palatinat et du grand-duché de Bade le détermina à se diriger sur le Rhin avec sa bande. Il arriva à Carlsruhe le 17 mai 1849, et couvrit la retraite des insurgés battus à Waghæusel. Il commanda en chef à Durlach (25 juin), et se trouva aussi à Murg, d'où il se dirigea vers la forêt Noire. Le 12 juillet, il franchit la frontière suisse avec les débris de ses troupes et un certain nombre d'insurgés. Il a fondé à Genève un établissement commercial et industriel. On a de lui: Geschichte der Süd-Deutschen Mai-revolution des J. 1849 (Histoire de la révolution de mai 1849, dans l'Allemagne méridionale); Genève, 1849; ouvrage écrit en collaboration avec Eisselen.

Conversations-Lexicon.

*BECKER (Jules), compositeur et musicographe allemand, contemporain, né le 5 février 1811. Il étudia à Leipzig, où il eut pour maître le célèbre organiste Charles-Ferdinand Becker. Ses principaux ouvrages sont : die Neuromantiker (les Nouveaux Romantiques); Leipzig, 1840; Kleebein und Compagnie; Leipzig, 1841, roman satirique; - Harmonie-Lehre (la Science de l'Harmonie); Leipzig, 1842; — Mænnergesang-schule (École de chant pour les hommes); Leipzig, 1845; - die Belagerung von Belgrad (le Siége de Belgrade), opéra.

Conversations-Lexicon.

BECKERATH (Hermann DE), financier et homme d'Etat prussien, naquit à Crefeld en décembre 1801, d'une famille de réfugiés mennonites du village de Beckerath, dans le pays de Juliers. D'abord commis banquier, il fonda ensuite lui-même une maison de banque, et se livra dès lors à l'étude des matières économiques et de législation. En 1836, il fut nommé membre de la chambre de commerce de sa ville natale, et en 1843 il représenta à la diète la province du Rhin. Il rédigea, au nom de cette assemblée, l'adresse dans laquelle on repoussait le projet de code pénal. A la diète de 1845, il fut chargé du rapport de la commission d'examen du projet Camphausen, relatif à l'exécution de la loi du 22 mai 1815, au sujet d'une représentation générale du pays; et ce fut lui qui rédigea l'adresse des états au roi sur cette importante question. Il prit une position plus marquée dans la première diète générale de 1847, rédigea, puis soutint le projet d'adresse des états en réponse au discours de la couronne, et parla, dans cette assemblée, sur toutes les questions importantes. Représentant de Crefeld à l'assemblée nationale de Francfort, il siégea au centre droit, et sa parole exerça une grande influence. Après les événements de mars 1848, il eut le portefeuille des finances dans le ministère de l'Empire. Convaincu que le rejet de l'armistice de Malmoe entraînerait une rupture avec la Prusse, il en vota l'acceptation. Il prouva ensuite la sincérité de ses opinions libérales, en renonçant à reconstituer un nouveau cabinet à la suite de la retraite du ministère Auerswald-Hausmann, le roi de Prusse n'ayant pas adopté un programme qui avait pour base une politique constitutionnelle destinée à garantir les droits de la couronne, et à établir l'harmonie entre le gouvernement et l'assemblée nationale.

La sanction de l'armistice de Malmoe fit retirer à M. de Beckerath sa démission de ministre de l'Empire; et lors des événements dont la Prusse fut le théâtre au mois de novembre 1848, il s'ef força d'amener la médiation du pouvoir central allemand. Plus tard, à l'occasion de la scission produite au sein du parlement par le programme de la diète autrichienne de Kremsier, il se montra opposé à Schmerling et favorable à M. de Gagern. Au mois d'avril 1849, après l'élection impériale, il fut envoyé à Berlin pour y sonder

à ce sujet l'opinion du gouvernement prussien; et il en rapporta à Francfort la preuve qu'on n'était rien moins que favorable au résultat. Il s'opposa avec énergie à l'adoption de la motion Wydenbrugk, tendante à inviter le peuple allemand à l'exécution de la constitution de l'Empire. C'était à ses yeux une mesure révolutionnaire; et en cette occasion il ne craignit point de se séparer de ses amis politiques. Puis il proposa à l'assemblée de Francfort de s'ajourner à six semaines, après avoir exposé à la nation allemande sa situation dans toute sa vérité. Le rejet de cette proposition le porta à résigner son mandat de député, et à se démettre des fonctions de ministre de l'Empire. Député de la Prusse en 1849, il ne déserta pas ses opinions précédentes; et l'on comprend qu'il dut combattre la politique du ministre Manteuffel, qui tendait à l'anéantissement de l'union allemande et au rétablissement de l'ancien système. M. de Beckerath est un homme de cœur et de bonne foi. Sans avoir joué un aussi grand rôle que Casimir Périer, il a plus d'un rapport avec cet homme d'État. Appartenant comme lui à la classe des hommes de finances, il fut aussi conservateur, tout en professant, au fond, des opinions libérales. V. R.

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BECKET (Thomas), archevêque de Canterbury et lord chancelier d'Angleterre, naquit à Londres en 1119, ou, d'après d'autres historiens, le 21 décembre 1117, d'un marchand anglais nommé Gilbert Becket, et d'une musulmane baptisée sous le nom de Mathilde; il mourut assassiné le 29 décembre 1170. C'est le premier Anglais de race qui, depuis la conquête, ait été primat du royaume. Après avoir commencé ses études à Oxford, il les continua à Paris jusqu'en 1139. A son retour il fut recommandé à Thibaut, archevêque de Canterbury, qui se l'attacha, l'enVoya à Bologne étudier le droit canon, et le chargea en 1152 de remplir à Rome quelques missions assez difficiles. La même année où Henri II, fils de Mathilde, fut sacré roi d'Angleterre (20 décembre 1154), Thibaut l'avait nommé diacred son église. Becket qui, deux ans auparavant, avait obtenu du pape Eugène la défense de sacrer le fils d'Étienne, n'eut pas de peine à gagner les faveurs du nouveau roi. La reinemère fit de vains efforts pour empêcher Henri II d'appeler Becket au siége archiepiscopal de Canterbury. I s'obstina contre toutes les remontrances, et jura par Dieu que son ami serait primat d'Angleterre. Le roi tenait alors sa cour en Normandie, et Becket se trouvait avec lui. Dans une des conférences qu'ils avaient habituel

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lement ensemble, le roi lui dit qu'il devait se préparer à repasser la mer, pour une commission importante. « J'obéirai, répondit Becket, aussitôt que j'aurai reçu mes instructions. Quoi! reprit le roi,» tu ne devines pas ce dont il s'agit, et que je veux fermement que ce soit toi qui deviennes archevêque? » Becket se mit à sourire; et levant un pan de son riche habit : « Voyez, dit-il, l'homme édifiant, le saint homme que vous voudriez charger de si saintes fonctions! D'ailleurs vous avez sur les affaires de l'Église des vues auxquelles je ne pourrais me prêter; et je crois que, si je devenais archevêque, nous ne serions bientôt plus amis. » Malgré cet avertissement indirect, Henri le nomma chancelier, lui confia l'éducation de son fils aîné, et lui assigna de grands revenus. Cinq ans après (1162), mourut Thibaut. Henri, qui était alors à Falaise, crut ne pouvoir mieux le remplacer que par Becket. Celui-ci résista d'abord; mais le roi insista, et, sans s'arrêter aux objections qu'on lui présentait, il envoya au chapitre l'ordre de l'élire archevêque. Ce choix déplaisait; car Becket, qui avait jusqu'alors vécu au milieu d'une pompe et d'un luxe extraordinaires, ne semblait pas devoir apporter des dispositions bien propres à faire un homme d'Église. Après une vive opposition, les évêques cédèrent aux ordres formels du roi. Becket fut ordonné prêtre le samedi de la Pentecôte, et le lendemain consacré archevêque par le prélat de Winchester. Au grand étonnement de la cour et du clergé, il changea tout à coup de manière de vivre, et devint studieux, humble, frugal, l'ami, le soutien et le commensal des pauvres. Ambitieux, avide de popularité, et pénétré de ces idées de suprématie ecclésiastique qui prévalaient alors, il ne se regarda plus comme le serviteur du roi Henri, mais comme celui du souverain pontife. Aussi se dérnit-il bientôt de sa charge de chancelier, qu'il regardait comme incompatible avec sa nouvelle dignité. Le roi en fut vivement piqué, et dès ce moment commença entre lai et l'archevêque cette lutte qui ne se termina que par un assassinat. Henri avait espéré que le primat le seconderait dans ses vues sur le clergé : trompé dans son attente, il voulut l'obliger, mais en vain, à se démettre de son archiepiscopat en faveur de son ennemi Geoffroy de Riddel. Après le concile de Tours en 1163, Henri, qui voulait abolir la juridiction des cours épiscopales de Guillaume le Conquérant et rendre le clergé justiciable des tribunaux civils, convoqua dans ce but une assemblée à Westminster. Il y éprouva la plus vive opposition de la part des évêques, et notamment du primat, qui, tour à tour supplié, menacé, céda entin, et promit de se conforiner aux intentions du roi, mais sauf les droits de son ordre et ceux de l'Eglise. Le roi, furieux de cette restriction et de la résistance des évêques, tint, le 28 janvier 1164, une nouvelle assemblée, ou furent promulguées en 16 articles ce que l'on

nomma les Constitutions de Clarendon. Becket s'y rétracta, se repentit de ce qu'il appelait sa faiblesse, et refusa d'opposer son sceau au bas des Constitutions.

La guerre devint alors vive et acharnée. A l'assemblée de Northampton, tenue le 11 octobre suivant, le primat fut condamné comme coupable de désobéissance, et ses biens furent mis à la merci du roi, qui accepta en échange 500 liv. (7,000 liv. sterl., valeur actuelle). Le roi réclama en outre 44,000 marcs d'argent pour les revenus que l'archevêque avait, disait-il, perçus pendant qu'il était chancelier, et dont il devait rendre compte. Toutes ces persécutions, Becket les supporta avec une inébranlable fermeté, et ne résigna point son siége. Toutefois, comme sa vie n'était point en sûreté, il s'échappa, le 16 octobre, déguisé en moine, et aborda à Gravelines en Flandre, d'où il se rendit, par Saint-Omer, à Soissons, où était le roi Louis VII, et ensuite à Sens, où il fut reçu solennellement par Alexandre III, qui y tenait alors sa cour. Pendant deux ans il vécut à Pontigny, monastère de l'ordre de Citeaux dont il prit l'habit, et plus tard se réfugia au couvent de Sainte-Colombe, près de Sens. Pendant qu'il continuait toujours sa lutte contre Henri, celui-ci confisquait les biens de l'archevêque, proscrivait ses parents, ses amis, et en appelait au peuple. Becket, que le pape avait nominé son légat en Angleterre, excommunia alors à Vézelay tous ceux qui détenaient les biens du siége de Canterbury, condamna les Constitutions de Clarendon, et surtout six de leurs articles, et délia les évêques de leur serment. Alors Henri envoya Jean d'Oxford à Rome, où était retourné Alexandre I, après la mort de l'anti-pape Victor. Cette ambassade n'eut d'autre effet que la suspension des pouvoirs accordés à Becket comme légat, et la nomination de deux nouveaux légats. On tint une nouvelle assemblée dans une plaine entre Frétral et la Ferté-Bernard: la réconciliation s'opera par les soins des nonces Gratien et Vivien. Henri promit de restituer les biens de l'église de Canterbury, et le primat se disposa à retourner en Angleterre. Il débarqua à Sandwich, et, le jour de Noel, renouvela les excommunications contre ceux qui détenaient les biens de son siége, et contre l'archevêque d'York qui avait couronné le fils du roi, privilége qui de tout temps avait appartenu au primat d'Angleterre. Quelques jours auparavant, Henri, qui était alors en Normandie, avait reçu une ambassade qui était venue se plaindre de Becket, et il s'était écrié : «De tous ceux que j'ai comblés de biens, il ne s'en trouvera donc pas un seul qui me délivre de ce prêtre turbulent ? » Aussitôt quatre gentilshommes se rendirent en Angleterre. L'archevêque célébrait l'office du soir au moment où ils entrèrent dans l'église pour l'assassiner. « Où est l'archevêque,» dit Réginald, l'un des conju

Le voici, répon-lit Becket d'un ton cal

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me. »Sors d'ici et fuis,» reprit l'assassin. Ni l'un ni l'autre, répliqua Becket. Vous voulez mon sang, versez-le puisse-t-il servir à rendre à l'Église la liberté et la paix! Mais je vous défends, au nom de Dieu, de faire le moindre mal à aucun de mes religieux. » Alors Réginald le frappa d'une massue. Le primat, les mains jointes, offrit sa tête à un second coup, en disant: « O mon Dieu, je vous recommande mon âme et le salut de l'Église! » et il tomba sous les coups redoublés de ses meurtriers. Trois ans après il fut proclamé martyr, et canonisé par ce même Alexandre III qui l'avait tant de fois trompé. L'année suivante, Henri vint faire pénitence à son tombeau; depuis cette époque, ce fut un lieu de pèlerinage très-fréquenté. Le 7 juillet 1220, les restes de Becket furent exhumés, et transportés dans une châsse précieuse. Les trésors qu'avait amassés la piété des fidèles tentèrent l'avidité de Henri VIII, qui, en 1538, le fit condamner comme coupable du crime de lèsemajesté, fit brûler ses os, et porter dans son trésor vingt-six chariots pleins d'or et d'argent. Vers la fin du douzième siècle, le moine Alain de Droche fit une collection des lettres de Becket; et en 1682 Christ. Lupe, de l'ordre de Saint-Augustin, publia (Bruxelles, 2 vol. in-4°), sous le nom de Quadrilogus, ou Hist. quadrip. vitæ S. Thomæ Cant., ses lettres, celles d'Alexandre 11, de Henri II, de Louis VII. Giles a publié en 1846, à Londres, une nouvelle collection des lettres de Thomas Becket. [M. DE LA NOURKAIS, dans l'Enc. des g. du m., avec addit.]

1615.

Canda, Vie de saint Thomas Becket; Saint-Omer, Brandæus , sancti Thomae Cantuarensis et Henrici II, Anglorum regis, Monomachia; Cologne, 1629 -Comboast de Ponteh isteau, Vie de saint Thomas, ar

chevêque de Cantorbery; Paris, 1674.-Bataille. Fie politique et religieuse de saint Thomas Becket, Paris, 1843. Robert, Hist. de saint Thomas Becket, etc.; Elinoges, 1844. - Giles, Life and lettres of Thomas Becket; Londres, 1846, 2 vol. in-8°.

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BECKETT ( Isaac), peintre et graveur anglais, né à Kent en 1653. Il fut d'abord apprenti chez un imprimeur sur étoffes. La connaissance qu'il fit du graveur Lutteret lui inspira le désir de s'appliquer à son tour à la gravure. Il réussit surtout dans la manière noire, et ses gravures en ce genre eurent beaucoup de succès. Ses portraits les plus remarqués sont un Charles 11, un Jacques, duc d' York, un Buckingham. Illes grava d'après Van Dyck, Leby et d'autres maltres. Walpole, Anecdotes of Painting.

BECKINGHAM (Charles), poëte dramatique anglais, né à Londres en 1699, mort en 1730, était fils d'un marchand de toiles. Il eut pour maître le Dr. Smith, et fit de grands progrès dans les lettres; en poésie surtout, il donna des preuves d'un talent peu commun. Il n'avait pas encore atteint l'âge de vingt ans, lorsqu'il donna au théâtre deux tragédies. On a de lui Scipion l'Africain; Henri IV, roi de France.

Biographia dramatica.

BECKINGTON (Thomas), théologien, diplomate anglais, né vers 1385 dans le Somersetshire, mort le 14 janvier 1465. Il était fils de parents obscurs, et s'éleva par son seul mérite à d'éminentes dignités. Jeune encore, il attira l'attention de l'évêque Windham, qui le fit élever avec soin. En 1403 il entra au New-College d'Oxford, devint fellow ou étudiant de cette université, puis reçut le bonnet de docteur en théologie. Successivement chanoine, recteur de Saint-Léonard près Hastings, archidiacre, chancelier du duc de Gloucester, il fut fait doyen de la cour des archers à Londres vers 1429, et rédigea une sorte de formulaire pour procéder contre les wicléfistes. Nommé tuteur du jeune roi Henri VI, il écrivit un traité contre la loi d'exclusion des femmes, et pour revendiquer les prétentions de son souverain à la couronne de France. En 1432 ou 1433, il fut nommé l'un des ambassadeurs chargés de négocier la paix avec la France, aux gages de vingt schillings par jour; et il fit partie en 1433 du célèbre congrès d'Arras. En 1439, il fut chargé de nouvelles négociations, et s'entremit spécialement à la délivrance de Charles, duc d'Orléans, le poëte, prisonnier des Anglais depuis la bataille d'Azincourt. Vers la même époque, il fut nommé secrétaire d'État, et remplit, de 1442 à 1443, une mission en Aquitaine pour négocier le mariage de Henri VI avec l'une des filles de Jean IV, comte d'Armagnac (Voy. ce nom, t. III, col. 256). Au retour de ce voyage, il fut promu an siége épiscopal de Bath et Wells, et sacré le 13 octobre 1443. Le nouveau prélat se distingua pendant tout le cours de sa carrière par un grand amour pour les lettres et les arts; il contribua puissamment à l'embellissement, à l'accroissement matériel de sa cathédrale, et laissa à l'université d'Oxford des marques nombreuses de sa munificence. Vers 1446, il remplit passagèrement les fonctions de privy-seal, ou garde du seeau privé du roi d'Angleterre. Il fut au nombre des pairs d'Angleterre, et on trouve des traces de sa présence aux parlements de 1444, 1447, 1449, 1453 et 1459: On a de lui: De jure regum Anglorum ad regnum Franciæ; un livre in epistolas Petri Blesensis ; — un recueil considérable de lettres, et quelques opuscules. Ces diverses productions sont demeurées presque entièrement inédites; les manuscrits se conservent dans les bibliothèques Lambeth et Cottonienne. A. V. V.

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men convenientium; Francfort-sur-l'Oder, 1663, in-8°.

Dunkel, Nachrichten von verstorbenen Gelehrten.

*BECKMANN (Dothler), prédicateur et historien allemand, né en 1645 à Yunderu, dans le Holstein. Son principal ouvrage est: die Historie des Lebenslaufes unsers Herrn J.-C., aus den 4 Evangelisten (Histoire de la vie de Notre-Seigneur J.-C., d'après les quatre évangélistes ).

Moller, Cimbria litterata.

*BECKMANN (Jean-Théophile), naturaliste allemand, vivait dans la première moitié du dixhuitième siècle. Il était inspecteur des forêts à Wolkenbourg. On a de lui: Versuche und Erfahrungen von der zu unsern Zeiten höchst nöthigen Holzsaat; Chemnitz, 1756, 1777, in-8° (ouvrage important sur la sylviculture); Anweisung zu einer pfleglichen Forstwissenschaft (Élément de la science forestière); ibid., 1759, 1766, in-8°; · Beytrage zur Verbesserung der Forstwissenschaft (suite de l'ouvrage précédent); Chemnitz, 1763, 1769, in-8°; Leipzig, 1767, in-8°.

Meusel, Gelehrtes Deutschland.

*BECKMANN ( Jean-Frédéric-Théophile), organiste belge, né en 1737, mort à Celle le 25 avril 1792, fut organiste de la grande église de Celle et un des plus habiles pianistes du dixhuitième siècle. Il excellait surtout dans l'improvisation. En 1782, il fit représenter à Hambourg Lucas et Jannette, opéra qui fut bien accueilli du public. On a de lui des solos et des sonates pour le piano.

Fetis, Biographie universelle des Musiciens.

BECKMANN (Jean), antiquaire et physicien allemand, né à Hoya (Hannovre) le 4 juin 1739, mort le 4 février 1811. A l'âge de vingt ans il étudia d'abord à Goettingue la théologie, qu'il abandonna ensuite pour se livrer aux sciences naturelles et à leur histoire. Après la mort de ses parents, il accepta en 1763, sur la proposition de Büsching, la place de professeur de physique et d'histoire naturelle du gymnase luthérien de Saint-Pétersbourg, dont ce célèbre géographe était le directeur; mais, au bout de deux ans, Beckmann. quitta cette place par suite de la démission de Büsching, et se mit à parcourir la Suède, pour se perfectionner dans la minéralogie. Il séjourna quelque temps à Upsala, où il fut bien accueilli par Linné. En 1766, il fut nommé professeur de philosophie à l'université de Gættingue; et en 1770 il permuta cette chaire contre celle d'économie rurale, qu'il garda jusqu'à sa mort. On lui doit un recueil de documents précieux sur l'histoire des découvertes, des arts et des sciences d'application, sous le titre de Beiträge zur Geschichte der Erfindungen; Leipzig, 1786-1805, 5 vol. petit in-8°. Le 1er volume contient, entre autres, des notices historiques sur l'eau-de-vie, le gaz d'éclairage,

*BECKMANN ( Bernhard), théologien protestant allemand, natif de Wesel, vivait dans la seconde moitié du dix-septième siècle. On a de lui: Methodus conciliandi ac in veritatem religionis christianæ, concordiæ et tolerantiæ fraternæ instituendi ecclesias protestantium, omniumque verorum christianorum opinionibus licet discrepantium in fundamento fidei tale calendrier, la falsification des vins, les hor

loges, etc.; le 2o, volume, des notices historiques sur les moulins, l'alun, le safran, le pavage, la quarantaine, les illuminations, etc.; le 3o volume, sur le kermès, la cochenille, les émaux, les monts-de-piété, les miroirs, etc.; le 4 volume, sur les savons, la glace artificielle, l'étamage, la tourbe, les pompes à feu, l'indigo, etc.; le 5° volume, sur les fourrures, l'acier, les herbes potagères, le houblon, les crayons, les hôpitaux, etc. La plupart de ces notices avaient été d'abord publiées séparément dans les Mémoires de la Société royale de Goettingue, dont Beckmann était membre depuis 1772. Outre des éditions estimées du livre supposé d'Aristote, De mirabilibus Auscultationibus, Gætt., 1786, in-4°, du recueil d'Antigone Caryste, Historiarum mirabilium collectio; Leipzig, 1791, in-4°, et de l'opuscule de Marbode, Liber lapidum seu de Gemmis, Gættingue, 1799, in-8°, Beckmann a publié: De Historia naturali veterum libellus primus; Gott., 1766, in-8°; Grundsätze der Deutschen Landwirthschaft | (Principes de l'économie rurale allemande); ibid., 1769, 6o édit., 1806; — Anleitung zur Technologie (Manuel de technologie); 5e édit., Gætt., 1809; Anleitung zur Handlungswissenschaft (Éléments de la science commerciale); ibid., 1789, in-8°; — Vorbereitung zur Waarenkunde (Préparation à la connaissance des produits d'industrie); ibid., 1793, 2 vol. in-8°;

Physikalisch-ökonomische Bibliothek; ibid., 1770-1778, 33 vol. in-8°; - Beiträge zur Ekonomie, Technologie, Polizei-und Kameralwissenschaft (Notices d'économie politique, etc.); ibid., 1779-1791, 11 vol. in-8°.

H.

Meusel. Gelehrtes Deutschland. — Gott. Heyne, Memoria Joan. Beckmann, etc., 1811.- Potter, Essai d'une histoire des savants de Gatlingue.

* BECKMANN ( Luc), jurisconsulte allemand, né à Hambourg en décembre 1571, mort le 7 février 1624, fut professeur de droit à Wittenberg. On a de lui des dissertations sur divers sujets de droit. Les principales sont : De Leudemiis, de Monetis, de Juramentis in genere ;· De Jurisdictione; De Deposito, receptis et sequestratione.

Witte, Diarium Biographicum. Freher, Theatrum Eruditorum. Moller, Cimbria litterata.

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* BECKMANN (Nicolas), jurisconsulte allemand, natif de Heida, vivait dans la seconde moitié du dix-septième siècle. Il eut une vie trèsagitée, et fut d'abord professeur de droit à Lunden, en Suède. Pufendorf s'étant mis à enseigner le droit naturel, Beckmann en conçut de la jalousie, publia des libelles contre lui, et le provoqua même en duel. Un arrêt de l'Académie de Lunden condamna ces libelles à être brûlés, et l'auteur à quitter la ville. Beckmann se retira, embrassa la religion catholique, et devint directeur de la chancellerie du couvent de Saint-Michel, près Bamberg. Ses principaux ouvrages sont : Doctrina juris ; Medulla Justinianea, sive dilucida totius juris civilis juxta Digestorum

methodum explicatio, in-4°; c'est un abrégé clair et exact de jurisprudence.

Journal des Savants, 1666, page 447, de la première édition. Moller, Cumbria litterata. Icones Virorum illustrium.

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Boissard,

BECK WITH (George), général anglais, né en 1753, mort à Londres le 20 mars 1823. Il fit ses premières armes dans la guerre de la métropole contre les colons de l'Amérique du Nord, et rendit des services diplomatiques et militaires jusqu'en 1793, où il fut nommé gouverneur de l'ile de Bermude; il commandait, en 1804, les forces militaires dans les lles-du-Vent et sous-le-Vent. En 1809, il enleva la Martinique à la France. En janvier 1810, il s'empara de la Guadeloupe, et retourna aux Barbades, où il ne s'occupa plus que de l'administration du pays. En 1816, il eut le commandement des troupes de l'Irlande. Il était de retour en Angleterre en 1820.

Gorton, General Biographical Dictionary. New Biographical Dictionary.

Rose,

BÉCLARD ( Pierre-Augustin), médecin anatomiste, naquit à Angers le 15 octobre 1785, de parents peu favorisés par la fortune, et mourut à Paris le 17 mars 1825. Après de bonnes études faites à l'École centrale de cette ville, il fut d'abord commis chez un marchand quincaillier, puis employé dans une administration des messageries; enfin, entraîné vers l'étude de la médecine par un penchant irrésistible, il surmonta tous les obstacles, et parvint à se faire recevoir élève interne à l'école secondaire de sa ville natale. Pendant quatre ans il suivit avec un succès remarquable les cours de cette école, vint à Paris en 1808, s'y fit recevoir docteur en chirurgie, et, après avoir obtenu plusieurs prix à l'école pratique, fut nommé successivement prosecteur de la Faculté, chef des travaux anatomiques, chirurgien en chef de l'hôpital de la Charité, et enfin, en 1818, professeur d'anatomie à l'École de médecine. Dans ces dernières fonctions, il fit preuve de la conception la plus prompte et la plus étendue, du jugement le plus sain et le plus méthodique, de la mémoire la plus sûre, et d'une élocution facile, que rendaient plus remarquable encore une précision et une netteté extraordinaires. Il mourut à l'âge de quarante ans, d'une fièvre cérébrale. L'École de médecine se porta en foule sur le lieu du convoi, et le cercueil, enlevé de la voiture destinée à le conduire, fut porté sur les bras des étudiants jusqu'à sa dernière demeure. - Outre un grand nombre de mémoires d'anatomie spéciale insérés dans le Bulletin de la Faculté de médecine de Paris (1812-1817), dans le Journal de médecine de Leroux (t. XXXVII), dans les Mémoires de la Société d'émulation (t. VIII), on a de Béclard: des additions à l'Anatomie générale de Bichat, 4 vol. in-8°, Paris, 1821; et des Éléments d'anatomie générale, Paris, in-8°, 1823; 2o édition, 1826. C'est ce dernier ouvrage qui fit la réputation de Béclard. Enfin, on a de lui nn grand nombre d'articles d'anatomie, insérés dans

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