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CORRESPONDANCE

A M. Aubry, directeur du Bulletin du Bouquiniste.

Monsieur,

Permettez-moi de vous faire connaître l'existence d'un petit livre de la plus grande rareté (rareté qui est son seul mérite), et que ne possèdent ni la Bibliothèque impériale, ni la bibliothèque de Tours, ni celle de l'Archevêché de cette ville. Il porte pour titre : L'ordre et les prières de la très-noble et très-ancienne Confrairie du Saint-Sacrement, sous le nom des Apôtres, érigée en la chapelle dite vulgairement le petit Sainct-Martin de Tours, avec un Calendrier pour sçavoir les festes sans livre, par Ollivier Cherreau, Tourangeau. A Tours, chez Jacques Poinsot, imprimeur ordinaire du Roy, 1656; petit in-12 de 219 pages.

Dans sa dédicace : A messieurs les venerables doyen, thrésorier, prevost, chanoines et chapitre de la noble et insigne église. Monsieur Sainct-Martin de Tours, à l'église de Rome, sujette sans moyen, le naïf auteur, après avoir exposé de la plus originale manière, les titres que possède saint Martin à notre vénération, et après avoir supplié humblement leurs illustres Révérences d'accepter, entendre et voir de bon œil le gazouillement qu'il fait des louanges et excellences de ce grand sainct, ete.. termine de la sorte:

Quoy qu'il en soit, Dieu est admirable en ses saincts et particulièrement en çe bien aymé prélat, sainct Martin, nostre commun père, c'est de ce cher mignon du ciel que je souhaitte d'estre et de vous,

Messieurs,

Le très humble et affectionné serviteur en croix cy-après.

On dit qu'il faut du bois bien sec
Pour L'ouvrage d'un bon rebe Hc,
Mais La ravissanTe musique
Veut avoir la liqueuR bachique
Pour mieux ses conceRts entonner
Nos âmes qui ne sont mortelles
Souh Aittent les joiEs éternelles

Veillez grand Dieu les leur donneR.

Suit une notice sur les origines et les vicissitudes de la noble, ancienne et dévote Confrairie, dont l'auteur était membre, notice

curieuse à plus d'un titre et dans laquelle le digne Cherreau, qui se fait Laudator temporis acti, expose que vers 1492, le peuple était si bon que Dieu bénissait la terre qui apportait si abondamment des fruits que les vivres étaient à vil prix, et que notamment, le choisne et miche mollette d'une livre pesant, toute cuitte, valait deux deniers.

Dans une liste des membres de cette confrérie, figure le nom d'un bibliophile distingué, qui appartient à une des plus anciennes familles de Tours le confrère qui portait alors ce nom, était échevin de cette ville.

Ce curieux petit volume contient diverses autres particularités bizarres, et, entre autres, un calendrier qui, sous prétexte de simplification, est d'une incroyable complication.

Notre digne Ollivier Cherreau, auquel on doit aussi une histoire en vers des archevêques de Tours, recherchée des amateurs, était un maître sergetier, né à Tours, vers le commencement du dix-septième siècle. Il aimait à écrire en vers, et ce, pour la plus grande gloire de Dieu et de ses saints; mais si les intentions étaient bonnes, il n'en était pas de même des vers, ainsi qu'on a pu le voir tout à l'heure, Si, comme il paraît, son talent était d'être sergetier, il faut dire aussi qu'il n'était pas venu encore de Despréaux pour l'avertir sur ce point. Le sergetier chômait-il, le quasi-poëte se mettait à l'œuvre, et si la poésie ne gagnait guère à ses généreux efforts, du moins le bonhomme employait-il saintement son temps, et satisfaisait-il sa bien sincère dévotion. Peut-être même avait-il le don de mener de front poésie et étoffe, aussi grossières l'une que l'autre : les vers naissaient au bruit du métier et les deux pièces s'allongeaient à l'unisson.

On n'a, je crois, que fort peu de renseignements biographiques sur Ollivier Cherreau; Chalmet, historien de la Touraine, ne paraît en avoir lui-même que bien peu sur son compte. J'aime à croire que mon compatriote était modeste, et qu'en vrai sage, il cachait sa vie et répandait son esprit. Bien certainement, la gloire des autres ne l'empêchait pas de dormir, et il me semble fort improbable, bien qu'on l'ait malignement insinué, que le vilebrequin du menuisier de Nevers lui ait fait passer bien des nuits blanches.

Recevez, etc.

Tours, 8 mars 1860.

Un de vos Abonnés.

A Monsieur le Directeur du Bulletin du Bouquiniste.

Monsieur,

Les indications nouvelles, fournies sur les notices concernant les a Méreaux de plomb », dans les lignes insérées aux pages 173-174, du Bulletin du 15 de ce mois, seront appréciées par tous les collectionneurs de ces petits monuments du moyen âge, constatant l'art, l'industrie ou les usages de nos aïeux, sous la forme la moins coûteuse, partant la plus populaire. Mais voulez-vous me permettre une explication, au sujet de la vignette qui se trouve en tête de la page 72 de l'ouvrage de M. Forgeais. Sans doute il doit être fort difficile d'expliquer l'alliance de la face avec le revers une croix et un phallus ailé. Comment ces images ont pu être associées sur des plombs trouvés dans la Seine semble, au premier abord, une question insoluble ; pourtant, je hasarderai une réponse.

Le phallus ailé est de haute antiquité: Herculanum, Pompéï, la frise de la maison Carrée de Nines, etc., etc., en fournissent des preuves nombreuses. Charles VIII entreprit la conquête de Naples en 1494, et l'année suivante son armée rentra en France, avec de nombreux stigmates nommés longtemps le mal de Naples, pendant que les Napolitains se servaient des mots : mal français, pour désigner le même désordre. Ces prémisses données, ne pourrait-on admettre que dans le but de distinguer les malades admis à l'Hôtel-Dieu, de les classer, autant que faire se pouvait, par catégories, le mal étant reconnu contagieux, le plomb en question était un signe particulier aux infectés; et comme alors les ecclésiastiques avaient caractères d'administrateurs de l'hôpital, la croix trouvait, quasi de droit, place sur la médaille pour indiquer l'établissement auquel appartenait le malade. Je trouve une semi-preuve de ce que j'avance, en comparant cette crois pattée à celle que nous trouvons sur les monnaies du même temps (Ducange, édit. Didot, vol. 4, pl. xii).

Agréez, etc.

L. A. R.

TRAITÉ DE VÉNERIE, par M. D'YAUVILLE, premier grand veneur et ancien commandant de la vénerie du roi. (Gr. in-8° jésus sur vél. Prix: 25 fr.)

L'administration du Journal des Chasseurs, qui compte déjà vingtquatre années d'existence, ne se contente pas seulement de mettre ses lecteurs au courant de tous les faits cynégétiques; elle a pris encore à

cœur de faire revivre pour eux les ouvrages les plus précieux sur la chasse, ceux surtout dont la rareté constituait une sorte de privilége, au profit de quiconque les possédait. C'est ainsi que, depuis quelques années, elle a réédité la Chasse de Gaston de Phœbus, comte de Foix, ce livre qui, depuis François Ier, n'avait point été réimprimé, et l'École de la Chasse aux chiens courants ou Vénerie normande, par messire Le Verrier de la Conterie, écuyer, seigneur d'Amigny-lesAulnets.

Aujourd'hui elle vient de faire paraître une nouvelle édition du Traité de Vénerie, par M. d'Yauville, le commandant en chef des équipages du roi Louis XV.

Attaché pendant cinquante-six ans à la vénerie du Roi, M. d'Yauville, dans ses moments de loisir et de délassement, s'occupait à écrire ses observations sur la chasse. Il n'avait alors d'autre objet que sa propre satisfaction, et ne songeait guère à la publicité. Tout au plus espérait-il que son travail pourrait être de quelque utilité à la vénerie du Roi. Mais, grâce aux sollicitations des personnes à qui il l'avait communiqué, cet excellent ouvrage fut imprimé.

M. d'Yauville fut un des veneurs les plus érudits et les plus expérimentés. Personne, dit-on, ne sut mieux que lui ordonner tout ce qui prépare un beau laissser courre, quêtes, rapport, relais, partage des piqueurs et de la meute. Laissant de côté les procédés vicieux que la routine seule parvenait à perpétuer, tels que l'attaque à trait de limier ou avec les chiens de meute, il introduisit dans la pratique des chasses certaines innovations dont chacun apprécia bientôt le mérite. Aussi son Traité de Vénerie est-il, à juste titre, considéré comme un chef-d'œuvre par tous ceux qui se livrent à la chasse à courre.

Sous le rapport typographique, rien n'a été négligé pour assurer le succès de cette nouvelle édition.

Réimprimé sur un spécimen de l'imprimerie royale (1788), offert au Journal des Chasseurs par M. le comte d'Yauville, arrière-petit-fils de l'auteur, ce magnifique volume contient en outre quatorze planches sur bois, spécialement dessinées pour l'ouvrage par H. Grenier, et gravées par Lavieille. Enfin, la musique de quarante fanfares, la plupart de Dampierre, complète cet excellent ouvrage, dont la place est désormais assurée dans toutes les bibliothèques des vrais amateurs de chasse.

A. SOREL.

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