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In burim et curvi formam accipit ulmus aratri.
Huic à stirpe pedes temo protentus in octo,
Binæ aures, duplici aptantur dentalia dorso."
Cæditur et tilia antè jugo levis, altaque fagus,
Stivaque quæ currus à tergo torqueat imos:
Et suspensa focis exploret robora fumus.

Possum multa tibi veterum præcepta referre,
Ni refugis, tenuesque piget cognoscere curas.
Area cumprimis ingenti æquanda cylindro,
Et vertenda manu, et cretâ solidanda tenaci,
Ne subeant herbæ, neu pulvere victa fatiscat,
Tum variæ illudant pestes: sæpè exiguus mus
Sub terris posuitque domos atque horrea fecit;
Aut oculis capti fodêre cubilia talpæ ;
Inventusque cavis bufo, et quæ plurima terræ
Monstra ferunt; populatque ingentem farris acervum
Curculio, atque inopi metuens formica senectæ.

Contemplator item, cùm se nux plurima sylvis
Induet in florem, et ramos curvabit olentes:
Si superant foetus, pariter frumenta sequentur,
Magnaque cum magno veniet tritura calore:
At, si luxuriâ foliorum exuberat umbra,

Le joug qui t'asservit ton robuste attelage,
Le manche qui conduit le champêtre équipage,
Pour soulager ta main et le front de tes bœufs,
Du bois le plus léger seront formés tous deux.
Le fer dont le tranchant dans la terre se plonge
S'enchâsse entre deux coins d'où sa pointe s'alonge.
Aux deux côtés du soc de larges orillons,

En écartant la terre, exhaussent les sillons.

De huit pieds en avant que le timon s'étende;
Sur deux orbes roulants (38) que ta main le suspende :
Et qu'enfin tout ce bois, éprouvé par les feux,
Se durcisse à loisir sur ton foyer fumeux.

Il est mille autres soins consacrés par nos pères; Ne dédaigne donc pas ces préceptes vulgaires. D'abord, qu'un long cylindre également roulé Aplanisse la terre où tu battras le blé;

Si d'un ciment visqueux tes mains ne la pétrissent,
D'herbes et d'animaux les fentes se remplissent:
Là, l'immonde crapaud dans un coin s'assoupit;
Dans son trou tortueux la taupe se tapit;
Prévoyant les besoins de la triste vieillesse,
La fourmi diligente y butine sans cesse ;
Le charanson (39) dévore un vaste amas de grains;
Et le mulot remplit ses greniers souterrains.

Peut-être voudrais-tu dès la saison de Flore
Prévoir ce que pour toi l'été va faire éclore?
Regarde l'amandier reverdir tous les ans,
Et courber en festons ses rameaux odorants :
Abonde-t-il en fleurs ? par des chaleurs ardentes
Le soleil mûrira des moissons abondantes:

1

Nequidquam pingues paleâ teret area culmos.

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Semina vidi equidem multos medicare serentes,
Et nitro priùs et nigrâ perfundere amurcâ
Grandior ut foetus siliquis fallacibus esset;
Et, quamvis igni exiguo properata maderent,
Vidi lecta diu et multo spectata labore
Degenerare tamen, ni vis humana quotannis
Maxima quæque manu legeret: sic omnia fatis
In pejus ruere, ac retro sublapsa referri.
Non aliter quàm qui adverso vix flumine lembum
Remigiis subigit; si brachia fortè remisit,
Atque illum in præceps prono rapit alveus amni.

Præterea tam sunt Arcturi sidera nobis,
Hædorumque dies servandi, et lucidus Anguis,
Quàm quibus in patriam ventosa per æquora vectis
Pontus et ostriferí fauces tentantur Abydi.

Libra die somnique pares ubi fecerit horas,
Et medium luci atque umbris jam dividit orbem,
Exercete, viri, tauros, serite hordea campis,
Usque sub extremum brumæ intractabilis imbrem;
Nec non et lini segetem, et Cereale

et Cereale papaver,

Tempus humo tegere, et jamdudum incumbere aratris,

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Si des feuilles sans fruit surchargent ses rameaux,
Le fléau ne battra que de vains chalumeaux.

Des légumes souvent (40) l'enveloppe infidèle
Déguise la maigreur des fruits qu'elle recèle.

Pour qu'ils soient mieux nourris, et pour rendre le grain
Plus prompt à s'amollir en bouillant dans l'airain,

J'ai vu dans le marc d'huile et dans une eau nitrée
Détremper la semence avec soin préparée :
Remède infructueux! inutiles secrets!

Les grains les plus heureux, malgré tous ces apprêts,
Dégénèrent enfin, si l'homme avec prudence
Tous les ans ne choisit la plus belle semence.
Tel est l'arrêt du sort: tout marche à son déclin.
Je crois voir un nocher qui, la rame à la main,
Lutte contre les flots, et les fend avec peine;
Suspend-il ses efforts? l'onde roule et l'entraîne.
Il faut savoir encore interroger les cieux.
L'Arcture, les Chevreaux, le Dragon lumineux,
Sont pour le laboureur d'aussi fidèles guides
Que pour l'adroit nocher qui, sur des mers perfides,
Implorant son pays, la terre, et le repos,

Du détroit de Léandre ose affronter les flots.

Observe donc leur cours. Sitôt que la Balance Du travail, du repos, du bruit, et du silence, Rendra l'empire égal, et du trône des airs Entre l'ombre et le jour suspendra l'univers, Avant que des vents froids (4) le souffle la resserre, Tandis qu'elle est traitable, on façonne la terre : De tes taureaux nerveux aiguillonne les flancs; Sème l'orge (42), le lin, les pavots nourrissants;

Dum siccâ tellure licet, dum nubilo pendent.

Vere fabis satio: tum te quoque, medica, putres Accipiunt sulci, et milio venit annua cura, Candidus auratis aperit cùm cornibus annum Taurus, et averso cedens Canis occidit astro.

At si triticeam in messem robustaque farra Exercebis humum, solisque instabis aristis ; Antè tibi Eoæ Atlantides abscondantur, Gnosiaque ardentis decedat stella Coronæ, Debita quàm sulcis committas semina, quámque Invitæ properes anni spem credere terræ. Multi ante occasum Maïæ cœpere: Exspectata seges vanis elusit aristis.

sed illos

Si verò viciamque seres vilemque faselum,
Nec Pelusiacæ curam aspernabere lentis;
Haud obscura cadens mittet tibi signa Bootes:
Incipe, et ad medias sementem extende pruinas.

Idcirco certis dimensum partibus orbem
Per duodena regit mundi sol aureus astra.
Quinque tenent coelum zona; quarum una corusco
Semper sole rubens, et torrida semper ab igni :
Quam circum extremæ dextrâ lævâque trahuntur
Cæruleå glacie concretæ atque imbribus atris:
Has inter mediamque, duæ mortalibus ægris
Munere concessæ divûm; via secta per ambas,
Obliquus quà se signorum verteret ordo.

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