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78) Ainsi, lorsqu'une fois lancés de la barrière.....

Cette comparaison est une apologie adroite d'Auguste qu'il suppose faire la guerre malgré lui et comme entraîné par le torrent des événements.

MARONIS

GEORGICA.

LIBER SECUNDUS.

HACTENUS arvorum cultus et sidera coli:
Nunc te, Bacche, canam, nec non sylvestria tecum
Virgulta, et prolem tardè crescentis oliva.
Huc, pater ô Lenæe; (tuis hîc omnia plena
Muneribus, tibi pampineo gravidus autumno
Floret ager, spumat plenis vindemia labris ;)
Huc, pater ô Lenæe, veni, nudataque musto
Tinge novo mecum direptis crura cothurnis.

Tuque ades, inceptumque unà decurre laborem,
O decus, o famæ meritò pars maxima nostræ,
Mæcenas, pelagoque volans da vela patenti.
Non ego cuncta meis amplecti versibus opto;
Non, mihi si linguæ centum sint, oraque centum,
Ferrea vox. Ades, et primi lege littoris oram;
In manibus terræ: non hîc te carmine ficto,
Atque per ambages et longa exorsa, tenebo.

Principio, arboribus varia est natura creandis : Namque aliæ, nullis hominum cogentibus, ipsæ

DE

VIRGILE.

LIVRE DEUXIÈME.

J'AI chanté les guérets et le cours des saisons :
Soyez à votre tour l'objet de mes leçons,

Beaux vergers, sombres bois, et vous, riches vendanges.
Viens, tout répète ici ton nom et tes louanges;

:

Viens, Bacchus de tes dons ces coteaux sont couverts;
L'Automne a sur son front tressé tes pampres verts;
Et déjà sur les bords de la cuve fumante
S'élève en bouillonnant la vendange écumante :
Descends de tes coteaux, mets bas ton brodequin,
Et rougissons nos pieds dans des ruisseaux de vin.

Et toi ), de qui la main vint m'ouvrir la barrière,
Mécène, soutiens-moi dans ma longue carrière.
Que d'autres de la fable empruntent les atours;
Que leur muse s'égare en de vagues détours:
Le vrai seul est mon but, et toi seul es mon guide.
Sur la fleur des objets glissons d'un pas rapide :
Pour tout approfondir, tout peindre dans mes vers,
La nature est trop vaste, et tes moments trop chers.
Les arbres, de la terre agréable parure,

Sortent diversement des mains de la nature :

Sponte suâ veniunt, camposque et flumina latè
Curva tenent; ut molle siler, lentæque genistæ,
Populus, et glaucâ canentia fronde salicta.

Pars autem posito surgunt de semine; ut altæ Castaneæ, nemorumque Jovi quæ maxima frondet Esculus, atque habita Graiis oracula quercus.

Pullulat ab radice aliis densissima sylva; Ut cerasis, ulmisque; etiam Parnassia laurus Parva sub ingenti matris se subjicit umbrâ.

Hos natura modos primùm dedit; his genus omne Sylvarum fruticumque viret nemorumque sacrorum. Sunt alii quos ipse viâ sibi repperit usus.

Hic plantas tenero abscindens de corpore matrum
Deposuit sulcis; hic stirpes obruit arvo,
Quadrifidasque sudes, et acuto robore vallos:
Sylvarumque alia pressos propaginis arcus
Exspectant, et viva suâ plantaria terrâ :

Nil radicis egent aliæ; summumque putator
Haud dubitat terræ referens mandare cacumen.

Quin et caudicibus sectis (mirabile dictu!)

Les uns, sans, implorer (2) des soins infructueux,
Dans les champs, sur les bords des fleuves tortueux,
Naissent indépendants de l'industrie humaine:
Ainsi le souple osier se reproduit sans peine;
Tels sont l'humble genêt, les saules demi-verts,
Et ces blancs peupliers balancés dans les airs.
D'autres furent semés (3); ainsi croissent l'yeuse
Qui redouble des bois l'horreur religieuse,
Le châtaignier couvert de ses fruits épineux,
Et le chêne à Dodone interprète des dieux.
Plusieurs sont entourés de rejetons sans nombre :
Ainsi le cerisier (4) aime à voir sous son ombre
S'élever ses enfants; ainsi ces vieux ormeaux
Sur leur jeune famille étendent leurs rameaux ;
Et même le laurier, que le Pinde révère,
Lève son front timide à l'abri de son père.

Tels, sans les soins de l'art (5), d'elle-même autrefois
La nature enfanta les vergers et les bois,
Et les humbles taillis, et les forêts sacrées.
Depuis, l'art, se frayant des routes ignorées,
Par des moyens nouveaux créa de nouveaux plants:
Là d'un arbre fécond les rejetons naissants,
Par le tranchant acier séparés de leur père,
Vont recevoir ailleurs une sève étrangère;
Ici des souches d'arbre, ou des rameaux fendus,
Ou des pieux aiguisés, à nos champs sont rendus :
Celui-ci courbe en arc la branche obéissante,
Et dans le sol natal l'ensevelit vivante;
Cet autre émonde un arbre, et plante ses rameaux
Qui dans son champ surpris deviennent arbrisseaux.

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