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BASSINET (ALEXANDRE-JOSEPH DE), né à Avignon le 22 janvier 1733, prit le parti de l'église, vint fort jeune à Paris, se hasarda, malgré son accent méridional, à prêcher devant la cour, et oblint quelques succès: il prononça, en présence de l'acad. franç., le Panégyrique de saint Louis, qui a été imprimé en 1767, in-8°. Il devint grand-vicaire de Verdun, refusa de prêter le serment à l'époque de la révolution, et se retira près de cette ville, dans une maison de campagne où il reçut, en 1792, le comte de Provence, frère du roi. Aussi fut-il obligé de se cacher pour éviter l'échafaud; venu à Paris après le 18 brumaire an 8, mais n'ayant pour vivre que sa plume, il fit insérer un grand nombre d'articles non signés dans le Magasin encyclopédiqué ; puis, ayant été dénoncé à la police pour une correspondance politique (1806), il resta détenu plusieurs années au Temple; après son élargissement, il se retira dans la maison de Se-Perrine à Chaillot, où il est mort le 16 novembre 1813, époque à laquelle il se proposait de mettre sous presse des Annales historiques et politiques du 18° siècle, composition inédite. Il fut l'éditeur des Sermons de Cicéri (voy. ce mot) et d'une édition de Luneau de Boisgermain. Il a publié, en outre 1o Histoire moderne de Russie, trad. de l'anglais de William Tooke. Paris, 1802, 6 vol. in-8°. 2o Histoire sacrée de l'ancien et du nouveau Testament, représentée par figures au nombre de 614, avec des explications tirées des SS. Pères. Paris, 1804-1806, 8 vol. gros in-8°. L'abbé Lecuy est l'auteur du 8e volume

de cet ouvrage que ne put continuer BASSINET à cause de son arrestation (Biogr. de Michaud. Supplément).

BASTET (JOSEPH-ANTOINE), né à Orange le 25 novembre 1805, pharmacien dans cette ville, correspondant de la soc. d'agr., sc. et arts de Lyon, s'adonna, pendant le cours de ses études pharmacologiques (à Paris en 1828 et 1829), à l'histoire naturelle qu'il a professée en 1831, pendant plus d'un an, au collége royal de Versailles. En 1855 il a fondé l'Album d'Orange (petit in-fol. de 4 pages, Raphel aîné, imprimeur à Orange), qui a eu 24 nos, du 10 avril de cette année au 25 octobre suivant, d'abord trois fois par mois, et ensuite hebdomadairement, à dater du 5 juillet. — Il a publié aussi : 1o Notice sur le comice agricole fondé dans l'arrondissement d'Apt, sur la proposition de M. Mauret de Pourville, souspréfet de cet arrondissement. Avignon, Rastoul, 1855, in-4o de 24 pages.

- 2o De l'acte constitutif et du réglement adopté par le comice agricole d'Apt, etc. Avignon, Rastoul, 1835, in-4° de 10 pages. 3o Essai sur la culture, la chimie, et le commerce des garances de Vaucluse. Orange, Raphel aîné, in-8o de 157 pag., plus la table et la préface qui est datée d'Orange le 25 novembre 1855. La 5o livraison a été publiée en janvier 1836. L'auteur y établit, contrairement à l'opinion des savants, la doctrine de l'unité de la matière colorante (voy. p. 126): sa théorie sur l'influence du soleil pour la coloration y lutte contre la théorie septentrionale de la coloration par l'influence du sol. Plusieurs passages de cet Essai ont été communiqués à l'acad. des sciences de Paris (séance du 28 octobre 1834) et insérés dans la Revue

de l'agricult. universelle (n° de septembre 1834). Ce premier travail a été complété par le suivant : 4° Nouvel essai sur la culture vauclusienne et l'histoire naturelle de la garance (1). Orange. Raphel aîné, 1839, in-8o de 75 pages, plus la table et 3 pages d'avantpropos. — 5o Essai historique sur les évêques du diocèse d' Orange, mêléde documents historiques et chronologiques sur la ville d'Orange et ses princes. Orange. Jules Escoffier, 1837, in-8° de 275 pag., plus 8 pages pour la préface (voy. les mots MILLET et J.-L. PrévosT). – 6o Notice historique et archéologique sur Orange. Orange. Raphel aîné, 1840, in-12 de 102 pages. « Cette no»tice, dit l'auteur dans la préface, est » formée de quelques pages distraites » cà et là de nos Etudes sur Orange, » auxquelles des occupations imprévues ne nous ont pas permis, cette année, de mettre la dernière main. » M. BASTET se propose, en effet, de mettre bientôt sous presse ses Etudes sur Orange (in-8° de 500 pages environ, avec des lithographies archéologiques). Il avait eu l'intention de publier, en outre, la Statistique des cantons est et ouest d'Orange, dont quelques fragments ont déjà paru dans les journaux d'Avignon; mais il a renoncé à cette publication sous ce titre, en apprenant que M. Lourde (voy. ce mot)

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était chargé de la statistique de Vaucluse. - M. BASTET n'a négligé aucune occasion de rappeler et de démontrer les intérêts vitaux de notre département, comme le prouve ce qu'il a écrit sur les comices agricoles et la garance. On a aussi de lui deux brochures intitulées: Canal de Mérindol, l'une in-4° de 11 pages (mai 1837, Orange, Raphel aîné), l'autre in-8°, composée de quatre articles chacun de 4 pages, extraits du Messager de Vaucluse (12, 19 et 23 août et 6 septembre 1858). Il a fourni à ce journal, à la Revue aptésienne et à la Revue du Comtat une foule d'articles sur divers sujets historiques, scientifiques, biographiques, industriels et littéraires, etc. C'est lui qui est l'éditeur de la brochure intitulée l'Arc d'Orange (voy. A.-M.-F. Artaud), dont il a fait la préface datée d'Orange en juillet 1840.

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issu d'une des plus illustres familles du Dauphiné qui s'établit à Avignon dans le 17e siècle (1), était, par sa mère (Catherine Allemand d'Albaron), petit neveu du cardinal de Clermont, légat d'Avignon. Il fut gouverneur de Provence, et devint en 1578 amiral des mers du levant. Il est connu dans l'histoire sous le nom de comte de Suze, et fut la terreur des calvinistes. Il assiégea Orange en 1562 et en fit prisonnier le commandant. Il combattit avec valeur et prudence, à la tête des troupes catholiques, aux journées de Séderon, de Valréas et de St-Gilles, contre des Adrets et Montbrun, etc. Il fut fait, en 1567, général des troupes du Vénaissin, à la place de Rangoni. La seigneurie de Suze (Drome) fut érigée en comté par lettres du mois de décembre 1572. Il y mourut en 1587, des blessures qu'il avait reçues au siége de Montélimart, où son fils ROSTAING combattit à côté de lui et fut fait prisonnier par les huguenots, qui ne le mirent en liberté que pour une rançon de 10000 écus. Il y a eu un évêque d'Orange, appelé ROSTAING DE LA BAUME, oncle de FRANÇOIs précité ; il occupa le siége de cette ville du 18 juin 1543 au 24 juillet 1556, époque de son décès. Après lui, cet évêché fut géré cinq ans par des vicaires capitulaires. C'est de son temps que s'introduisirent dans la principauté les nouvelles doctrines re

(1) J'ai lu une brochure intitulée : Oraison funèbre de très illustre seigneur messire Louis de la Baume, comte de Suze, prononcée dans la chapelle des Penitens blancs de la ville d'Avignon, par le R. P. Louis de Pigray, religieux de l'ordre des grands Carmes. Avignon. Charles Giroud, 1714, in-40 de 27 pages, plus 2 pages pour la dédicace à LOUISFRANÇOIS DE LA BAUME, Comte de Suze, colonel d'infanterie. Je présume que ces deux LA BAUME, du 18e siècle, habitaient Avignon.

ligieuses. Pithon-Curt et Mistarlet mentionnent un autre évêque d'Orange, appelé CHARLES DE LA BAUME, Oncle de ce dernier; mais ce second évêque n'est pas même nommé parmi ceux dont M. Bastet a donné l'histoire.

BAUMETTES (le S. des). Voy. AUTRIC et SEGUINS (FRANÇOis des).

BAUSSAN ou BEAUSSANT (JeanESPRIT), botaniste et prêtre d'Avignon où il est mort vers 1803, àgé d'environ 90 ans, est, dit-on, l'auteur du Calendrier rep. botan. et hist., etc. publié par J.-B. Arnaud (voy. ce mot), herboriste, dont il était l'ami.

BAUX (GUILLAUME DES), Guilems del Bauz, princeps d'Aurenga, d'une ancienne et puissante maison de ProVence, fils de Bertrand, sire des Baux, eut, du chef de Tiburge de Montpellier, sa mère, mariée en 1160, la moitié de la principauté d'Orange, l'autre moitié ayant été donnée à l'hôpital de S'-Jean de Jérusalem. Son père et lui s'intitulèrent, les premiers, Princes d'Orange. Frédéric Barberousse avait accordé en 1178 le droit de se qualifier ainsi, avec la couronne de souverain, à ce même Bertrand, que le comte de Toulouse fit assassiner en 1181, parce qu'il avait pris avec chaleur le parti d'Alfonse, roi d'Aragon. On voit, au mot ADHÉMAR ci-dessus, que leurs prédécesseurs n'avaient porté que le titre de comtes. GUILLAUME DES BAUX oblint aussi, par lettres datées de Metz le 13 janvier 1214, le titre plus pompeux, mais stérile, de roi d'Arles et de Vienne, qui fut pour lui une occasion de s'enorgueillir et de se rendre injuste (1). H

(1) C'est le 24 août 1257 que RAYMOND

eut plusieurs différends à régler avec ses vassaux, l'évêque d'Orange et le comte de Toulouse. Il fut victime de sa haine contre les Albigeois ; les Avignonais, qui soutenaient vivement le parti de ces derniers, le firent prisonnier dans une embuscade en 1218: on ajoute qu'ils l'écorchèrent vif et coupèrent son corps en morceaux. Cet évènement servit, dit-on, de prétexte à Honorius III pour ordonner une levée de boucliers contre le jeune comte de Toulouse Raymond, et fut un des motifs qui déterminèrent Louis VIII à venir faire le siége d'Avignon en 1226. - GUILLAUME DES BAUX a été mis au

rang des troubadours; mais il ne reste de lui que quelque pièces insignifiantes, sous le nom d'Inglès, parmi lesquelles il n'y a aucune poésie galante. Il partagea presque tout son temps entre la guerre et l'ambition. Il eut pour ennemis tous les Comtadins, tous les partisans de Raymond VII, et entr'autres les troubabours Guy de Cavaillon et Rambaud de Vaqueyras, qui l'accablèrent de leurs lazzis et de leur mépris. Quelques aventures humiliantes qu'on raconte de lui durent surtout donner prise au ridicule contre sa personne. Ce prince eut le grand tort de répliquer par des vers; il eût pu se faire respecter mieux avec son épée. (Papon, Hist. gen. de Prov. · Bouche, Essai sur l'hist. de Prov. — Millot, Hist. littér. des troub., t. 3, p. 52. — Pithon-Curt, t. 4, p. 307. Lalauzière, Hist. chronol. d'Arles, pag. 140, 152 et 154. Raynouard, Choix des poésies origin. des troub. t. 5, p. 184-186. M. Lourde, Voy.

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top., hist. et pittor. dans le dép. de Vaucluse, p. 32-35).

BAUX (RAMBAULD DES), fils dn précédent et d'Ermengarde de Sabran, coseign' de Courthéson, vivant en 1236, s'appliqua à la poésie provençale et fit des vers à la louange de Marie de Chateauverd et de la comtesse d'Orgueil, fille du captal de Busch et dame de la cour d'amour. Son poème intitulé: La maestria d'amor, dédié à Marguerite, depuis femme du roi saint Louis, le fit exiler, dit-on, de la cour de Provence, aux îles d'Hyères, à cause des peintures licencieuses qui s'y trouvaient. Mais le comte Raymond-Bérenger le rappela après le mariage de sa fille et à la prière de cette princesse. Je suis en tout ceci la version adoptée par Pithon-Curt, contradictoirement à celle de Jean Nostradamus, qui a appliqué tous ces détails à un RAMBAULD d'Orange mort à Courthéson en 1173, date qui suffit seule pour montrer l'erreur de ce dernier; car le mariage de saint Louis fut célébré en 1230, c'est-à-dire bien postérieurement au décès de ce RAMBAULD. [Je ne reproduirai point ici la série nombreuse des princes et princesses d'Orange et des seigneurs de Courthéson, qui appartiennent à la famille des BAUX. On peut consulter là dessus tous les historiens qui ont traité cette matière. Il me suffit d'avoir signalé le point de départ de cette maison relativement à la principauté d'Orange, qui fut pos

sédée par les BAUX 226 ans (de 1170 à 1596). Je ne dois pourtant pas oublier ici un de ces princes, appelé RAIMOND, Ive ou ve de nom, qui en 1361 accorda aux Orangeois le privilége d'avoir des consuls: il fortifia leur ville pour la mettre à l'abri des compagnies venues d'Italie: son goût pour les sciences, et

les lettres le porta à y fonder une université, par lettres patentes de l'année 1365. 1 épousa Jeanne de Genève, sœur de Clément VII l'antipape. Il mourut à Avignon le 10 février 1396 el fut inhumé dans sa capitale. Sa fille unique, MARIE DES BAUX, transmit la principauté, en 1388, à une nouvelle famille, par son mariage avec Jean de Châlon, sire d'Arlay en Bourgogne, que son beau-père avait établi, en 1582, son lieutenant dans toutes ses terres. Ainsi finit la maison des BAUX, princes d'Orange. Un BERTRAND DES BAUX, IVe du nom, seigneur de Courthéson, créé en 1542 chevalier par le roi Robert, fut sénéchal et capitaine général en Piémont et dans toutes les possessions de ce prince en Lombardie. I reçut de Clément VI le commandement des galères du S'-Siége en 1345, et gagna une victoire considérable où les Turcs perdirent plus de 100 bâtiments et 5000 prisonniers, sans compter les morts, au rapport de Bozio.]

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BAUX (BARRAL DES), seign' de plusieurs terres en Provence et en Languedoc, posséda aussi, dans le Vénaissin, Lauriol, Bedoin, Brantes, Cavaillon et Monteux. Il était petit-fils de Bertrand, sire des Baux, et de Tiburge de Montpellier, précités. Il fut sénéchal du Vénaissin pour le comte de Toulouse en 1233 et 1256, etc. Il fut chargé, avec Taurellus de Strata, d'y guerroyer pour Raimond VII contre Grégoire IX; ces deux généraux y firent de rapides conquêtes et soumirent de suite les châteaux de Malaucène, Monteux, Pernes, Piles, Serres et Oppède. Occupés au siége de Mornas, ils furent excommuniés, en 1236, par l'archev. d'Arles, légat du pape ; ce qui ne les empècha pas d'achever le recouvrement du mar

quisat de Provence. BARRAL rétablit Avignon dans les priviléges dont cette ville avait été dépouillée. Il en fut nommé podestat en 1243 et en 1249, selon la liste de l'abbé de Sade; mais celle de Massilian ne fait aucune men. tion de lui. Pithon-Curt (t. 4, p. 340) lui fait remplir les mêmes fonctions en 1245 pour la 2o fois, et ensuite depuis 1249 jusqu'à la fin de 1251, époque où les Avignonais se soumirent aux comtes de Toulouse et de Provence. BARRAL avait soutenu la république avignonaise par intérêt et par politique; il se dévoua dans la suite au plus fort et au plus puissant. En 1252, ayant reconnu pour son souverain Alphonse de Poitiers, ce prince lui pardonna et lui rendit les fiefs du Vénaissin qui avaient été confisqués sur lui. BARRAL eut des démêlés avec les Marseillais; leur cité s'étant soulevée en 1262 contre Charles d'Anjou, ce comte de Provence en fit faire le siége par BARRAL DES BAUX, Son capitaine, qui la réduisit à l'obéissance. Celui-ci fut aussi grand justicier de ce prince et mourut dans cette charge à Marseille en 1270 (1). Quelques-uns disent que sa mort fut subitement occasionnée à Avignon (où il était venu prendre possession du gouvernement), à la vue d'un corbeau qui vint s'abattre sur la fenêtre de la salle où il se trouvait avec sa femme, ses enfants et les grands de sa cour, à qui il racontait la frayeur que lui avait déjà causée l'apparition d'un de ces oiseaux dans les champs, près de la ville de S'-Remy.

(1) Lacroix du Maine (Biblioth., édit. de Paris, 1584. in-fol. pag. 29) qui l'appelle BERAL DES BAUx, le fait mourir en 1229. Ant. Duverdier (Biblioth., édit. de Lyon, 1585, in-fol., pag. 114 et 115), qui lui donne le superstitieux et croyant aux augures et aux même nom, le peint comme un homme présages.

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