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la Biographie de Michaud (Supplément, 1834, tom. LVI, p. 532-534).

AUGIER (ISNARD), d'une famille (1) connue à Avignon dès les temps les plus reculés, vivait en 1187 dans cette ville, dont il fut nommé juge en cette mème année, ainsi qu'en 1206, lorsque Guillaume IV comte de Forcalquier, approuva les priviléges des Avignonais qui tenaient beaucoup à se gouverner dans l'indépendance des comtes voisins. ISNARD fut envoyé, vers 1222, avec Gui de Cavaillon, vers le roi PhilippeAuguste, par Raymond VII comte de Toulouse, pour solliciter la protection de ce monarque auprès du pape Honorius III, qui avait excommunié ce comte, et qui voulait le priver de ses états.

AUGIER (Bernard), de la même famille,réputé de son temps grand homme de guerre, fut tué, vers 1219 ou 1220, à la tête des troupes avignonaises, pendant la lutte des comtes de Toulouse contre le St-Siége. Ce prince, voulant reconnaître les services que les Avignonais lui avaient rendus en cette

(1) Il paraît que ces AUGIER étaient de grands seigneurs ayant des propriétés sur les bords du Rhône, dans le voisinage d'Avignon, même avant le XIIe siècle. PONS AUGIER, fut consul de cette ville en 1204, pendant la période républicaine. PIERRE AUGIER le fut à son tour en 1210. On a voulu aussi rattacher à la même famille

Joseph d'Augier, juge-majeur de Carpentras vers le milieu du 17e siècle, et d'autres encore qui ont été juges de S.-Pierre, assesseurs et auditeurs de Rote à Avignon. ·Boze (Hist. de l'égl. d'Apt, p. 410) mentionne un PONS AUGIER, prévôt de l'église d'Apt, qui vivait en 1322 et était issu de la maison de Sabran, des comtes de Forcalquier. Il parle aussi (ibid, p. 340) d'un PAUL AUGIER, d'Apt, ayant, dit-on, à ses ordres, un esprit familier, dont on racontait des choses surprenantes, et qui se rendait visible sous la figure de son maître.

circonstance et les consoler de la perte de leur capitaine, confirma en 1222 certains droits et priviléges de leur ville. (Fornéry, Hist. civile, mst. Carp. liv. 5.)

AUGIER (GUILLAUME), parent des précédents, chancelier de Raymond VII comte de Toulouse, vivait en 1236, année où il exerçait cette charge dans le Vénaissin. Il fut aussi, dit-on, podestat d'Avignon en 1239. Il assista comme témoin à une assemblée tenue à l'Isle le 3 des ides d'août 1240, lorsque Raymond VII conféra, à la sollicitation de l'empereur, la charge de podestat d'Avignon au comte Gauthier, lieutenantgénéral de l'empire pour le royaume d'Arles et de Vienne. (Pithon-Curt, l. 1, pag. 182 et t. 4, p. 216-219. — Hist. du Languedoc, t. 3, p. 605 des notes, et p. 376, 391 et 394 des preuves. Giberti, Op. cit. t. 1, ch. 4 et ibid. ch. X, art. 1, p. 1051 et 1052. — Mistarlet, p. 92-100.)

AUGIER (PONS). Voy. ALGERIUS (PONS).

AUGIER (BARTHOQUIN D'). Voy. BARTHOQUIN.

AUGIER (FRANÇOIS-HENRI-EUGÈNE, Comte D'), né à Courthéson le 12 septembre 1764, était enseigne de vaisseau lorsqu'éclata la révolution de 1789, et fut contraint par les circonstances de rentrer dans ses foyers. Forcé ensuite de s'en éloigner par suite des troubles qui dispersèrent les membres de sa famille, il reprit le service de mer dont il parcourut la carrière avec distinction. L'ordre s'étant rétabli, il fut élu tribun du département de Vaucluse, devint, sous l'empire, capitaine de vaisseau

commandant les marins de la garde, et fut nommé ensuite par Napoléon, préfet maritime à Lorient. Il resta dans cette position jusqu'au retour des Bourbons. Le roi l'éleva au grade de contre-amiral, membre du conseil de l'amirauté. La direction du personnel de la marine lui fut confiée, et il exerça ces fonctions pendant plusieurs années et sous divers ministères. Il fut créé ensuite grand-officier de la Légion d'Honneur. Le collége des arrondissements d'Avignon et d'Apt réunis l'élurent membre de la chambre des députés, et depuis il a été réélu constamment pendant 14 ans, jusqu'aux évènements de juillet 1830. Il fut promu au grade de vice-amiral en 1827, nommé commandant de la marine à Toulon et grand-croix de l'ordre de S'-Louis (1). Ayant été ensuite mis à la retraite, il est décédé à Paris le 12 avril 1834, laissant un fils qui lui a survécu peu de temps, et une veuve (née de Kéréon) qui n'habite plus notre département. Sa famille s'est éteinte en lui. Il était fils de Joseph-Ignace d'Augier, d'Avignon, et de Magdeleine-Dorothée-Suzanne de Margailet de Luïnes, mariés le 15 février 1757. Ses ascendants s'étaient établis à Avignon vers le milieu du 17e siècle, époque avant laquelle ils résidaient à Carpentras et plus anciennement à Malaucène, où se trouve une rue dite des Augiers (Mistarlet, p. 97-100).

† AUGIER (VICTOR), né à Orange le 26 juillet 1792, avocat d'abord à Valence, ensuite près la cour royale de Paris, et aujourd'hui avocat aux conseils du roi et à la cour de cassation, correspondant de la société philotech

(1) Ces renseignements m'ont été transmis par M. Le Boucher de Brucher, propriétaire à Courtbéson.

nique de Paris et de l'académie de Vaucluse, a publié: 1o Encyclopédie des juges de paix, ou Traités par ordre alphabétique sur toutes les matières qui entrent dans leurs attributions. 5 vol. in-8°, Paris, ouvrage à la rédaction duquel ont concouru les premiers jurisconsultes de notre siècle.

2o Journal de la magistrature et du barreau, ou doctrines de la cour de cassation et des autres cours du royaume, comparées entr'elles et avec l'opinion des jurisconsultes les plus célèbres, par une société d'avocats sous la direction de M. V. Augier. Paris, in-8°. (Ce journal, qui continue toujours de paraître, est publié par livraisons, au nombre de 12 par an formant un seul volume, et dont la première est datée du 1er novembre 1852). - 3o Le juge de paix, journal de jurisprudence civile et de police, (un vol. in-8° par an) publié depuis 1831. — 4o Une vingtaine de mémoires imprimés, sur des questions de droit. — 5o Le beau-père et le gendre, 2 vol. in-12, Barba, éditeur; M. V. AuGIER en a fait les vers, et son beau-père (Pigault-Lebrun) la prose. — 6o Voyage dans le midi de la France (par Pigault-Lebrun et M. V. AUGIER), un vol. in-8°. Barba éditeur. — On trouve dans l'Almanach de l'arr. d'Orange pour 1810 (pag. 293-306) une lettre sur cette ville, par AUGIER fils à son ami Bl....... de Nismes.

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AULAN. Voy. SUARÈS.

AULNAY (l'abbé d'). Voy. BRANCAS (ANDRÉ-François de).

AULTANE. Voy. FOURNIER.

+ AUPHANT (JOSEPH-FRANÇOIS-HO

NORÉ-MARIE), fils de François et de Marie-Thérèse Guérin, né à Carpentras le 20 juillet 1774, instituteur à Pernes, à Brignoles, à Marseille, où il est actuellement, a publié : Traité du participe du passé, contenant deux règles qui suffisent pour résoudre toutes les difficultés qui peuvent se rencontrer dans l'emploi de cette inflexion verbale, accompagnées d'une observation essentielle sur le pronom EN suivi du participe du passé. Orange, Fréd. Raphel, 1827, in-8° de 18 pages. Son frère aîné (Jean-François-Sauveur), né à Carpentras le 24 décembre 1766, professeur de législation à l'école centrale de Vaucluse, concourut à la rédaction des Annuaires publiés par cette école, dirigea ensuite un pensionnat à Brignoles, et s'est fixé à Marseille depuis quelques années. Il n'a publié aucun des livres élémentaires qu'il avait composés pour ses élèves, entr'autres ses Principes de latinité qu'il avait eu l'intention de mettre sous presse.

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AUREL (JEAN D'), fils de Pierre, qui était écuyer de panneterie du duc de Calabre (René de Lorraine), issu d'une des plus anciennes maisons du Vénaissin établie à Pernes dès le 13° siècle, et à l'Isle dès le 15o, laquelle habita aussi Lacoste, Lapalud et Carpentras, était capitaine châtelain perpétuel du lieu de Monteux. Il fut nommé lieutenant au gouvernement de Provence, par provisions du 19 mai 1531, en l'absence de Jean de Vaësc, baron de Grimaud. Il résidait à Baumes en 1534 lorsqu'Antoine de Cardaillac, dit de Peyre, baron de ce village, l'exempta de la bannalité et des autres droits qu'il percevait sur les vassaux de ladite baronie. Ses fils FRANçois et PIERRE donnèrent des preuves

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de leur valeur pendant les guerres civiles du 16° siècle. Plusieurs d'AuREL Occupèrent un rang éminent dans l'ordre de Malte. (Voy. Pithon-Curt. Mistarlet. Giberti.)

AURIBEAU, AURIBEL ou AURIBELLI (MARTIAL D'), né à Avignon au commencement du XVe siècle, touché des sermons de saint Vincent Ferrier, qui était alors à la cour de Benoit XIII, prit l'habit de dominicain (1424). I reçut le bonnet de docteur en 1437 ou 1438, gouvernait en 1442 le couvent de son ordre à Avignon, devint bientôt après provincial et fut unanimement élevé en 1453 à la charge de général. Il s'appliqua dès-lors à donner une nouvelle vigueur aux études et à perfectionner la réforme introduite par ses prédécesseurs. Il fut le grand promoteur de la canonisation de saint Vincent Ferrier, composa les hymnes de son office et contribua puissamment au recouvrement de ses reliques. Il envoya en Bohème quelques religieux de StDominique, pour s'opposer aux progrès des Hussites. Dans le chapitre général tenu à Montpellier en 1456, il en destina quelques autres à prêcher une croisade contre les Mahométans devenus maîtres de Constantinople. Il parcourut ensuite les maisons de France, d'Italie, d'Allemagne, de Suisse et de Hollande, et retourna à Rome, où, à sa sollicitation, Pie II canonisa ste Catherine de Sienne. En 1462, ce pape le déposa du généralat, parce qu'il le soupçonnait, dit-on, de gallicanisme; mais 3 ans après, le nouveau général étant mort, MARTIAL fut réélu avec l'agrément de ce pontife; ce qui n'était jamais arrivé depuis l'établissement de l'ordre. Ce religieux était alors absent; il se rendit en Espagne à l'instigation du cardinal de Tur

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AURIOL ou ORIOL (famille d'), Auriolus ou Aureolus, a vécu, selon Giberli, dans Pernes, de 1253 à 1414, et s'est éteinte dans celle de Ste-Marie. Ce généalogiste mentionne, comme notabilités de cette ville, plusieurs personnages qui me paraissent ne pas y être nés, bien qu'ils en soient originaires, à l'exception peut-être de PIERRE D'Auriol (fils de RAYMOND); celui-ci servit dans les troupes de France sous Philippe-leBel, fut gratifié en 1299 d'une compagnie franche de 100 hommes d'armes, oblint en 1300 un gouvernement en Picardie où il épousa une riche héritière, et fut créé chevalier par le roi en 1302. Il se distingua à la bataille de Courtray contre les Flamands, et fut assez heureux pour échapper, seule ment avec quelques blessures, à cette journée (1502) qui fut si fatale aux gentilshommes français. Il parait qu'il eut un fils qui, selon Moréri, naquit, non pas à Pernes, comme son père, mais à Verberie-sur-Oise (Picardie); ee dernier, nommé PETRUS AUREOLUS, mineur conventuel, docteur de Sorbonne, général de son ordre, archevêque d'Aix (1520), mort le 10 janvier 1522, est auteur de plusieurs ouvrages bibliques et philosophiques. Un autre PIERRE D'AURIOL, de la même famille, que Giberti donne également comme un gentilhomme de Pernes, fut contrôleur des finances (1459)

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sous Charles VII; un de ses fils (SIBUÈDE D'AURIOL) fut en 1460 grand chancelier de Louis de Savoie, comte de Genève; un neveu de celui-ci, nommé JEAN D'AURIOL, devint évêque de Nice en 1504, et eut son frère aîné (GUILLAUME) qui, ayant suivi le parti des armes, se signala à la bataille d'Aignadel, au passage de l'Adda (où Louis XII défit entièrement les Vénitiens le 14 mai 1509), et fut tué à la bataille de Ravenne, gagnée par ce roi contre Jules II (1512). (Giberli, Hist. de Pernes, mst. Carp, t. 1, ch. 4 et ibid. ch. X, art. 1, p. 1055, et t. 2, ch. X, art. 2, p. 12181227).

AUSPICE (S'), que l'église d'Apt reconnaît pour son apòtre et son premier évêque, passe pour avoir été disciple du pape S. Clément. Il fut envoyé de Rome, dit-on, pour annoncer l'évangile dans les Gaules, l'an 97 de J.-C. Il arriva à Apt, y reçut l'hospitalité dans la maison de Corilius (voy. ce mot), prêcha sur les places publiques, fit des miracles et de nombreuses conversions, el perdit, sur ces entrefaites, Euphrase et Emilien, les deux compagnons de ses travaux, dont les reliques furent, ajoutet-on, déposées sous le grand autel de la cathédrale, après que la paix eut été rendue à l'église. Mais la persécution allait l'atteindre lui-même. Les partitisans de l'ancien culte, appuyés des ordres de l'empereur Trajan, parviennent à le faire arrêter; il comparaît au tribunal de l'officier Dactyle : celui-ci fait apporter une idole; AUSPICE la renverse d'un coup de pied; aussitôt on lui coupe le membre sacrilége; ramené dans sa prison, il y fut tourmenté pendant une semaine, éprouvant chaque jour une nouvelle mutilation. Il mourut dans ce long supplice, le des nones

d'août de l'an 102, jour auquel l'église d'Apt célèbre sa fête. Lorsqu'en 1602 on fit l'inventaire de ses reliques, on remarqua l'os de la jambe droite coupé au-dessus de la cheville. L'évêque Raymond Bot (voy. ce mot), qui a composé une Vie de saint Auspice d'après un mst. du 8e siècle (1), fait mention

(1) On trouve cette Vie dans le second vol. d'un recueil qui fait partie des mss. de la bibliothèque de Carpentras, et qui porte au dos de la couverture cette suscription: Acta ad firmandam Eccl. Gall. historiam. Cette Vie, écrite en caractères peu lisibles et dans un style prétentieux et barbare, commence par ce prologue: Incipit vita sancti Auspicii primi episcopi ap

ten. et martiris. — Instructionis nostræ series executionem suam ad id satagit protelare, quò misericordiâ Dei juvante, potentia summa totius sanè conscientiæ convenerit propãre (pour properare); sed quia frivola mortalis indagatio in hiis qui obstupulari (sic) conatur, dùm suum propenderat venustum comercium facile per incuriam incurrit jacturam, nec suum conatum quoquo pacto valebit ad exequenda contradere, nisi supremo cuncta creantia architecti adminiculetur auxilio........... Nobis verò quibus nostri redemptoris exercitia comittuntur et quibus cordi est catholica velle vivere semper, aliud prorsùs insidet menti videlicet sanctorum Dei legittime certantium vivificas promere quæstiones, quia multò magis credo perficere fideles præsenti palestra pugnis victoriosorum, quàm in nephariis contaminationibus perditorum....... Inde propandum (pour properandum) est excussa ignavia ad sancti Auspicii honorandi pontificis vitam immaculatam et ejus prætiosi certaminis victoriam quá purus Christo plerumque dicavit agonem, ut proprium celcis (pour celsis) meritum signavit in astris.

Ibi insequitur vita honesta insignis igitur ac gloriosi præsulis Auspicii: nativus ortus est comunis cum mundo sub igne come solari orbita effusio; ex nobilissimo Romanorum senatu traxit incrementum.........., etc. Cette Vie comprend 6 feuillets petit in-fol. Elle se termine par cet alinéa: Passus est autem beatissimus pontifex et martir Auspicius in Aptense civitate, Trajano principe, Dactilio præsidiali judice et Aufidiano iiije nonas augusti, regnante

d'une ancienne table de marbre sur laquelle les actes du martyre de ce Saint avaient été gravés en vieux caractères. On ignore le lieu où fut inhumé le corps de S. AUSPICE. On présume qu'il a pu être déposé, dans le 4o siècle, avec celui d'autres saints, dans la grotte de la cathédrale d'Apt (sepulchra sanctorum). Les circonstances qui présidèrent à l'invention de ses reliques portent le caractère du merveilleux. On peut en voir le récit dans Boze (Hist. de l'égl. d'Apt, p. 7-9), qui révoque sagement en doute l'époque par trop reculée de la mission de S. AUSPICE. (Voy. MARMET (Pierre)).

AUSPICE, que le P. Boyer (Hist. de l'égl. de Vaison, p. 17) mentionne comme le 6o évêque de Vaison, était en grande réputation de sainteté et de science en 459, année où se tint le concile de Riez (Provence) auquel il souscrivit. Il assista en 441 au concile d'Orange. L'année suivante il eut beaucoup de part à la rédaction des canons qui furent promulgués au second concile de sa cité épiscopale. Il fut l'un des évêques présents à l'élection de Ravennius, à la place de S' Hilaire, en l'évêché d'Aries. Il était en relation intime avec Sidoine Apollinaire (qui depuis occupa le siége de Clermont), ainsi qu'on le voit dans une lettre de ce dernier adressée à l'évêque de Vaison, et citée par le P. Boyer. AUSPICE paraît être mort au commencement de 450. On peut le regarder comme natif de Vaison, d'après ces vers de J.-M. Sua

Domino nostro Jesu Christo cum Dño. Patre et Spiritu sancto in secula seculorum amen; et hujus patris passio in lapide marmoreo brevi vulgata titulo, conscripta stilo severo, quo nota fiat seculo ác celebranda populo semper solemni gaudio anni reducto circulo.

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