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qu'il ne lui laissa presque plus rien que le titre et la presséance. Et tout se saisoit alors par le Grand Conseil qui étoit composé de 470 citoiens, nommés par 12 electeurs, tirés des six quartiers de la Ville et les 470 se changoient tous les ans le jour de Saint Michel, afin de contenter tout le monde à son tour. Ce qui dura jusques au tems du Duc Pierre Gradenigue Second qui reforma le Grand Conseil en 1298, en faisant passer dans le Conseil de Quarante qu'ils appellent Quarantania Criminale, une nouvelle ordonnance dont la teneur étoit que tous ceux qui dans cette année-la composoient le corps du Grand Conseil . . . en fussent, eux et leurs descendans en perpétuité. . . . Ce changement produisit, comme il est ordinaire dans toutes les mutations des Etats, la fameuse conjuration des Quirins des Tiepoles et de quelques autres familles anciennes qui furent exclues totalement.

"Venise a donc été gouverné par les Conseils et les Tribuns dans son enfance. . . . Le peuple l'aiant retirée de la tutele des ducs, prit la conduite de sa jeunesse. . . Sa virilité a commencé sous les nobles, et a duré depuis la Reformation du Gouvernement, qu'ils appellent Il Serrar di Consiglio par où finit la Démocratie. . . . Quoiqu'il soit, Venise a cet avantage de s'être maintenue plus long-tems que toutes les plus fameuses Republiques de l'Antiquité." -Hist. du Gouv. de Venise, par le Sieur Amelot de la Houssaye (1677), pp. 3, 4, 6.

4. (p. 25.) "Phillippe V. laissa, comme nous l'avons dit, des dettes pour la valeur de quarante-cinq millions de piastres (plus de cent soixante-huit millions de livres tournois). A sa mort, Ferdinand VI., son fils & son successeur, Prince équitable & pieux, effrayé d'un fardeau si énorme, flottant entre la crainte de la faire supporter à l'Etat & le scrupule de frustrer ses créanciers de leurs droits, assembla un Junte composée d'Evêques, de Ministres & de gens de loi, & lui proposa cette question singulière: Si un Roi est ténu d'acquitter les dettes de son prédécesseur? Croira-t-on qu'elle fut decidée à la négative par la pluralité, sous prétexte que l'Etat était un patrimoine dont le Souverain n'étoit que l'usufruitier, & ne répondoit que de ses propres engagemens? Cette décision, contre laquelle réclamoient à l'envi l'équité, la raison & la politique, tranquillisa la conscience du Monarque, & légitima à ses yeux ce qui étoit une véritable banqueroute. Le payement des dettes de L'Espagne fut donc entièrement suspendu." - Bourgoanne (or Burgoing), Etat de l'Espagne, vol. ii. p. 30.

5. (p. 29.) "C'est par le toucher seul que nous pouvons acquérir des connoissances complètes et réelles, c'est ce sens qui rectifie tous les autres sens dont les effets ne seroient que des illusions et ne produiroient que des erreurs dans notre esprit, si le toucher ne nous apprenait à juger. Mais comment se fait le développement de ce sens important? comment nos premières connoissances arrivent-elles à notre ame? n'avons-nous pas oublié tout ce qui s'est passé dans les ténèbres de notre enfance? comment retrouveronsnous la première trace de nos pensées ? n'y a-t-il pas même de la témérite à vouloir remonter jusque-là? Si la chose étoit moins importante, on auroit raison de nous blâmer; mais elle est peut-être, plus que toute autre, digne de nous occuper, et ne sait-on pas qu'on doit faire des efforts toutes les fois qu'on veut atteindre à quelque grand objet?

"J'imagine donc un homme tel qu'on peut croire qu'étoit le premier homme au moment de la création, c'est-à-dire, un homme dont le corps et les organes seroient parfaitement formés, mais qui s'eveilleroit tout neuf pour lui-même et pour tout ce qui l'environne. Quels seroient ses premiers mouvemens, ses premières sensations, ses premiers jugemens! Si cet homme vouloit nous faire l'histoire de ses premières pensées, qu'auroit-il à nous dire? quelle seroit cette histoire? Je ne puis me dispenser de la faire parler luimême, afin d'en rendre les faits plus sensibles: ce recit philosophique, qui sera court, ne sera pas une digression inutile." — Buffon, Histoire Naturelle, tome iii. p. 363 (1750).

The foregoing sentences, together with the description of the awakening sensations which follows them, but which is too long for quotation here, is apparently the passage which Gibbon intended to compare with the above lines of Milton. Cf. Gibbon's own note 68 to Memoir E.

6. (p. 31.) Journal Britannique, par M. Maty, Docteur en Philosophie et en Médecine, et membre de la Société Royale de Londres. 12mo. Hague, 1754.

Mois de mars et d'avril, 1754.

The Analysis of Inoculation: comprising the History, Theory, and Practice of it; with an occasional consideration of the most remarkable appearances in the Small-pox, by J. Kirkpatrick, M.D. London, 1754.

In the course of a long review of this work, Dr. Maty writes: "Ce n'est pas à l'industrie humaine que Mr. Kirkpatrick paroit disposé à rapporter dans sa iv. section la première découverte de l'inoculation. Les nations ignorantes de l'Asie de qui nous tenons cette operation en ignorent l'inventeur et la date. Pylarini, Médecin Italien, qui se trouvoit à Constantinople en 1701 paroit y avoir observé le premier cette méthode artificielle dont après avoir verifié les circonstances et les succès, il fit l'essai sur quatre enfans d'un Grec de ses amis. . . . Un memoire Manuscript du feu Chevalier Hans Sloane, que Mr. Ranby, a communiqué à notre auteur, nous apprend que ce fut en consequence d'une lettre que ce Chevalier avoit écrite à Mr. Sherard, Consul de la Nation en Turquie, que la relation de Pylarini fut composée et envoyée à la Société Royale. Cette information eut été negligée, si Mme Montaigu épouse de l'Ambassadeur de ce nom à Constantinople n'y avoit fait inoculer en 1717 son propre fils agé de six ans. . . . Cette dame a l'honneur d'avoir introduit cette pratique en Angleterre: Dux fœmina facti.”

7. (p. 36.) Gustavus Adolphus, during his campaign in 1632, had to throw his troops across the Lech, in face of Tilly's army, which occupied a strong position on the opposite bank. Dr. Walter Harte, in his Life of Gustavus Adolphus, writes: "The construction and fixing of the bridge appeared more difficult to his majesty than the fighting part. He greatly disliked the inequality of the banks in respect of height, which rendered a bridge of boats or pontons inconvenient, if not entirely useless; and he likewise knew that the bed of the river was a sort of cone inverted: which intelligence he procured by various artifices, one in particular extremely curious; nevertheless I shall decline relating it, having some doubts concerning the authenticity of the narrative." To this is added the following footnote:

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"It is to be seen in the Memoirs of a Cavalier, 8vo, printed at Leeds in Yorkshire, about the year 1740.". A History of Gustavus Adolphus, King of Sweden, etc., by the Rev. Walter Harte, M.A. Third edition. 2 vols. 8vo. 1807.

Defoe, in his Memoirs of a Cavalier, relates that when Gustavus Adolphus wished to ascertain the depth of the river, one of his soldiers, a sergeant of dragoons, volunteered for the task, and going down to the Lech, disguised as a boor, and carrying a long pole, entered into conversation with the soldiers on the other bank, pretending that he wished to cross over, and asking for their assistance. In the end he thus obtained all the information he required, and returned to the Swedish camp in safety.

8. (p. 36.) "Tho' he had been father of nine children, we have only an account of his eldest son, Edward Pococke, who, under the doctor's direction, published in 1671, 4to, with a Latin translation, an Arabic piece, intitled Philosophus Autodidactus Sive Epistola Abu Jaafir Ebn Tophail de Hai Ebn Yokdhan. In qua ostenditur quomodo ex inferiorum contemplatione ad superiorum notitiam ratio humana ascendere possit. The design of the author, who was a Mahometan philosopher, is to shew by an ingenious fiction how human reason, by observation and experience, without any assistance, may arrive at the knowledge of natural things, and from thence rise to supernatural; particularly the knowledge of God and of a future state. . . .

"The language concerning an extraordinary union and intimate conjunction with God, obtained by a steady looking upon Him, without the help of any external means, is evidently the principle of the Quietist; and this principle induced the Quakers to translate the book into English, seeing there was something in it which favoured their enthusiastic notions; and to prevent any such mischief thereby, Simon Ockley, M.A., Vicar of Swavesey, in Cambridgeshire, gave a new translation in 1711, 80, under the title, The Improvement of human Reason, exhibited in the Life of Hai Ebn Yokdhan, etc., with an appendix in which the possibility of man's attaining the true knowledge of God and things necessary to salvation without instruction is briefly considered.

"It appears from the introduction and several passages in the original book that the author of it, Abu Jaafir Ebn Tophail, had imbibed this notion; and it was in order to describe the nature of the mystical union, as well as to recommend the means of attaining it, that he undertook the treatise. He also declares this was the true, though mystical, sense of the philosophy of Averröes, Avicen, Amerpace, Algazali, Alpharabius, and the best Mahometan philosophers, who were all of them, therefore, what he calls mystics. . . "Dr. Pococke tells he has good reason to think the author was contemporary with Averröes, who died very old, Anno Heg. 595, or Anno Dom. 1198." Biogr. Brit., s.v. "Pococke."

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9. (p. 38.) "Emile n'apprendra jamais rien par cœur, pas même des fables, pas même celles de La Fontaine, toutes naïves, toutes charmantes qu'elles sont; car les mots des fables ne sont pas plus les fables que les mots de l'histoire ne sont l'histoire. Comment peut-on s'aveugler assez pour appeler les fables la morale des enfants, sans songer que l'apologue, en les

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amusant les abuse; que, séduits par la mensonge, ils laissent échapper la verité, et que ce qu'on fait pour leur rendre l'instruction agréable les empêche d'en profiter? Les fables peuvent instruire les hommes; mais il faut dire la verité nue aux enfants; sitot qu'on la couvre d'un voile, ils ne se donnent plus la peine de le lever. On fait apprendre les fables de La Fontaine à tous les enfants, et il n'y en a pas un seul qui les entende. Quand ils les entendroient, ce serait encore pis; car la morale en est tellement mêlée et si disproportionnée à leur âge, qu'elle les porteroit plus au vice qu'à la vertu. Ce sont encore là, direz vous, des paradoxes. Soit; mais voyons si ce sont des vérités, etc., etc.". Œuvres de Rousseau, vol. viii. p. 165. Paris. 20 vols.

1826.

10. (p. 38.) "Amico arcta mecum necessitudine conjuncto, quod inscripta mihi ipsius quædam ad æternitatem victura monumenta testantur, alteram uberibus lachrimis deflendum cogor adjungere, Petrum Pithoeum Augustobonæ Tricassium natum, familia nobili ex inferiore Neustria oriundum, virum nostra ætate maximum, sive probitatem morum et veram nec fucatam pietatem, sive ingenium excellens, exactamque et omnium rerum quas perspectas habuit, habuit autem plus quam alius quisquam multis retro sæculis, reconditam cognitionem, et tum in suis tum in alienis cernendis acre et ab omni livore purum judicium, spectes. . . in literarum studiis sic versatus est, ut, assidue exquirendo et scrutando bibliothecas, antiquorum scripta vel a mendis vel ab interitu vindicaret, vel alios, quos in ea re aliquid posse judicabit, exhortando, impellando atque juvando, nullo tempore non aliquid moveret ac promoveret; sub ipsum vitae exitum beati Hilarii fragmentis historicis, et Phædri Augusti liberti fabulis publicatis.” — De Thou (J. A.), Historia Sui Temporis, vol. v.

Gibbon regarded De Thou as "one of his masters." See Memoir B, p. 91.

II. (p. 51.) "Ne parentes quidem recte possunt educare liberos, si tantum metuantur. Prima cura est amari, paulatim succedit non terror, sed liberalis quædam reverentia, quæ plus habet ponderis quam metus.

"Quam igitur belle prospicitur his pueris, qui vix dum quadrimi mittuntur in ludum literarium, ubi præsidet præceptor ignotus, agrestis, ac moribus parum sobriis, interdum ne cerebri quidem sani, frequenter lunaticus, aut morbo comitiali obnoxius, aut lepræ, quam nunc vulgus scabiem Gallicam appellat. Neminem enim hodie tam abjectum, tam inutilem, tam nullius rei videmus, quem vulgus non existimet idoneum moderando ludo literario. Atque illi se regnum nactos rati, mirum quam ferociant, quod habeant imperium, non in belluas, ut inquit Comicus, sed in eam ætatem, quam oportebat omni lenitate foveri. Dicas non esse scholam, sed carnificinam, præter crepitum ferularum, præter virgarum strepitum, præter ejulatus ac singultus, præter atroces minas nihil illic auditur. Quid aliud hinc discant pueri, quam odisse literas? Hoc odium ubi semel insedit teneris animis, etiam grandes facti abhorrent a studiis. . . .

"Gallis literatoribus secundum Scotos nihil est plagosius. Hi moniti respondere solent; eam Nationem, quemadmodum de Phrygia dictum est, nonnihil plagis emendari. Hoc au verum sit, alii viderint, fateor tamen

nonnihil in Natione discriminis esse, sed multo magis in singulorem ingeniorum proprietate: Quosdam occidas potius quam verberibus emendes; at eosdem benevolentia blandisq; monitis ducas quocunq; velis. Hac indole fateor me puerum fuisse, quum Præceptor, cui præ cæteris eram charus, quod diceret se nescio quid magnæ Spei de me concipere, magis advigilaret, velletque tandem experiri quam essem virgarum patiens; objecit commissum, de quo nec somniaram unquam, ac cæcidit - Ea res omnem studiorum amorem mihi excussit; adeoq; dejecit puerilem animum, ut minimum abfuerit quin dolore contabescerem. Jam hinc mihi conjecta, vir egregie, quam multa fælicissima ingenia perdant isti Carnifices indocti; sed doctrinæ persuasione tumidi, morosi, vinolenti, truces, & vel animi gratia cædunt; nimirum ingenio tam truculento, ut ex alieno cruciatu capiant voluptatem. Hoc genus homines lamios aut carnifices esse decuit, non pueritiæ formatores. Nec ulli crudelius excarnificant pueros quam qui nihil habent quod illos doceant. Hi quid agant in Scolis, nisi ut plagis & jurgiis diem extrahant." - Desiderius Erasmus, Pueros de virtutem ac Literas liberaliter Instituendos. Opera. Lugd., 1703, fol. 504.

12. (p. 51.) "Under these two excellent Masters of Paul's School; if there was any fault in the Management of it, it was in the Practice of too much severity, owing a little to the Roughness of that Age, and to the established Customs of Cruelty. Somewhat, too, may be attributed to that austere temper of the Founder, D. Colet; who verily thought, there was a Necessity of harsh Discipline to humble the Spirit of Boys, to inure them to Hardship and prepare them for Mortifications and other Sufferings and Afflictions in the World.". Knights, Life of John Colet, p. 173.

13. (p. 54.) Dialogue VIII., "On the Uses of Foreign Travel." In this dialogue Mr. Locke is represented as defending the English mode of education as practised at the universities, against Lord Shaftesbury, who is an advocate of the advantages of foreign travel. The passage referred to is this

"MR. LOCKE. All this, my Lord, is very well; yet, setting aside a certain colouring of expression which takes and amuses the imagination, I see but little to admire in this picture; certainly not enough to make one regret the want of the original, and seriously to prefer this easy manner of breeding to that stricter form which prevails in our own universities: where the day begins and ends with religious offices; where the diligence of the youth is quickened and relieved, in turn, by stated hours of study and recreation; where temperance and sobriety are even convivial virtues; and the two extremes of a festive jollity and unsocial gloom are happily tempered by the decencies of a common table; where, in a word, the discipline of Spartan HALLS and the civility of Athenian BANQUETS are, or may be, united.”

14. (p. 58.) Biogr. Brit., ed. 1760, s.v. Prideaux (Dr. Humphrey), p. 3434, note AA.

Having finished this work (Directions to Churchwardens), he (Prideaux) went on with his Connection of the History of the Old and New Testament, which he had begun immediately upon dropping the designed History of Appropriations.

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