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jeunes artistes qui se destinent à l'enseignement du violon. Par Fr. Fayolle, auteur du Dictionnaire des musiciens et de l'histoire du violon. in-8. Chez Legouest. 2 fr.

Dans cette brochure, M. Fayolle s'attache à démontrer que Paganini n'a formé son talent prestigieux que sur les documens, que les grands maîtres avaient rejetés de l'école du violon; il ne s'est écarté, dit-il, de la vraie route de l'art que pour mieux trouver celle de la fortune. Paganini, en effet, gagne environ 15,000 fr. par séance; au lieu que l'immortel Viotti ne touchait que 1,200 fr. pour tous les concerts de l'année. Le célèbre Mestrino, sans être pensionné, n'avait que 120 fr. par concert isolé, et Gervais n'avait que 72 fr. Le but de l'auteur est de conserver toutes les bonnes méthodes, et d'ouvrir les yeux aux jeunes artistes que la fougue de l'âge pourrait conduire à des écarts dangereux. Les différentes sections dont l'ouvrage se compose sont intitulées : Analyse raisonnée de l'art et de la science du violon. Violonistes célèbres depuis soixante ans. → -L'art de jouer du violon de Paganini. — Notices sur Dragonetti, Paganini et Beriot. Dans sa Préface l'auteur traite du romantisme du violon. Dans sa conclusion, il dit, en s'adressant aux jeunes artistes : Préservez-vous de la mode et du mauvais goût qui passent, pour vous attacher au simple, au vrai, au grand, qui restent, et rappelez- vous sans cesse, avec la belle musique de l'auteur de Stratonice, ce passage admirable de l'un de ses rapports à l'Institut: «Dans tous les arts, et surtout en musique, il y a deux sortes d'imitation : l'une qui nous fait connaitre les trésors de la science, l'autre, qui développe en nous la sensibilité, l'imagination et le goût. Dans l'une,

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tout est obéissance : la règle commande; dans l'autre, tout est liberté : la nature inspire. Avec ces deux initiations, le génie, au milieu de ses élans, voit dans les règles des ressorts plutôt que des obstacles; et si quelquefois il franchit les bornes de l'art, c'est pour atteindre au sublime, qui est au-dessus comme au-delà des règles.

LITTÉRATURE ORIENTALE. Nouveau Journal asiatique, ou Recueil de mémoires, d'extraits et de notices relatifs à l'histoire, å la philosophie, aux langues et à la littérature des peuples orientaux. Par MM. Brosset, Burnouf, Coquebert de Montbret, de Hammer, Hase, Klaproth, etc., etc. in-8. avec pl. Chez Dondey-Dupré. Mars 1831. Prix pour l'année, 25 fr.-30 fr.

Contenu Table chronologique des plus célèbres patriarches et des événemens les plus remarquables de la religion bouddhique; rédigée en 1678 (traduite du mongol) et commentée par Klaproth.-Explication et origine de la formule bouddhique Om mani padme haûm; par Klaproth.-Manière de vivre des Kirghises - Kaïssaks. (Extrait d'un grand ouvrage que M. Lewchine se propose de publier en russe et en français). Légende de Yé sou, selon le Chin sian thoung kian; par Jacquet. (Yé sou est Jésus; la légende est son histoire et celle de la Passion. Les missionnaires chrétiens ont fait placer Jésus-Christ au rang des saints religieux de la doctrine Tao sse. Notice sur des inscriptions grecques récemment découvertes dans la Grimée. Inscription grecque décou verte dans l'île de Taman. Inscriptions tumulaires découvertes près de Kertch. Mélanges.

CINQUIÈME CLASSE.

MÉLANGES.

Revue britannique, ou Choix d'articles traduits des meilleurs écrits périodiques de la Grande-Bretagne. in-8. Chez Dondey-Dupré. Janvier 1831. Prix de l'abonnement pour l'année, 50 fr.60 fr.

Contenu: Hommes politiques de l'Angleterre Lord Grey, lord Brougham, lord Holland, le marquis de Landsdowne, lord Goderich, lord Melborne, lord Auckland, lord Durham, le duc de Richmond, lord Althorpe, sir James Graham, sir James Mackintosh, lord Russell, M. Winn, M. Powlett Thompson, M. Robert Grant, sir Thomas Denham. (New monthly Magazine).- Dans ce moment où tous ces personnages marquans fixent sur eux l'attention de l'Europe, on sera curieux de connaître les traits qui les caractérisent; nous n'en citerons que les principaux: Ce qui constitue la force oratoire de lord Grey, ministre actuel, c'est une sorte de mo ralité grave empreinte dans son discours, un air de bonne foi qui séduit l'auditeur, et s'accorde bien avec sa figure calme, sa physionomie d'honnête homme, son sang-froid, sa solennité extérieure. Souvent monotone, quelquefois emphatique, il impose plus qu'il n'entraîne. La nature l'a doué d'une voix puissante, mais peu variée; toutes les paroles qu'il prononce ont du poids et de l'autorité; sa conduite franche, intègre, conséquente avec elle-même, émanée d'un seul principe, fidèle aux mêmes théories, ajoute à l'influence de son talent celle de l'estime dont il est envionné. Ses manières sont aristocratiques et souvent hautaines; mais c'est l'aristocratie de la probité et de la vertu.

Rien de servile chez lui; rien qui annonce la légèreté des actions ou des idées. Lord Grenville connaît mieux l'histoire et les détails de la constitution britannique; lord Holland a plus d'instruction et de verve; lord Lyndhurst analyse avec une sagacité plus nette et plus pénétrante les affaires et les débats; lord Goderich est un conciliateur plus habile: aucun de ces hom mes ne s'entoure d'une considération plus générale et plus sentie. Lord Grey, depuis son entrée dans la carrière politique, n'a pas dévié un instant. Le fer n'est pas plus inflexible que son caractère et sa doctrine. On le vit braver Pitt lui-même, quand cet orateur était au zénith de son crédit et de sa puissance. Jeune encore, il luttait contre le vieux ministre. L'âge l'a mûri sans le changer ni le corrompre. Ministre aujourd'hui, il n'a pas changé de doctrines; il n'a pas reculé d'un seul pas. - Lord Holland est neveu de Fox. Il a hérité de quelques-unes des qualités oratoires de son oncle. Ce qu'il y avait de hasardeux et de désordonné dans l'éloquence de Fox ; ce qu'on pouvait lui reprocher de trivial, de confus, s'est corrigé chez lord Holland. Ce sont les mêmes qualités affaiblies, les mêmes défauts avec moins d'intensité; les mêmes penchans un peu corrigés, la même popularité de ses plus éclatans rayor:s. Le marquis de Landsdown, président du conseil. En 1806, il était chancelier de l'échiquier. Quelques indices semblèrent annoncer qu'il aurait un jour la capacité d'un homme d'état. On attendit, mais en vain. Les whigs modérés le choisirent pour chef. Hostile aux tories, il leur devint odieux. Forcé de mettre de la modération dans ses attaques, il ne fut pas aimé des réformateurs. Il nagea entre deux eaux..... On lui reproche

une diction nébuleuse, embarrassée, obscure. Au lieu de frapper les esprits par cette éloqueuce nue et franche qui a tant de pouvoir, il enveloppe de phrases ambigues des vues d'ailleurs honnêtes et généreuses. Lord Goderich, secrétaire des colonies. Le peuple qui reconnaît en lui un excellent homme, a peine à le considérer comme un lord. Il cause au parlement et ne déclame jamais. Point d'élan, point d'art, peu de verve, peu de force, aucune recherche. Un tel homme, devenu ministre, est une anomalie de notre époque. - Lord Durham, lord du sceau privé (gendre de lord Grey). La nuauce de sa capacité tient précisément le milieu entre le talent décidé et la médiocrité réelle. Lord Melborne. C'est un des plus remarquables orateurs, un des hommes d'état les plus distingués de la Grande-Bretagne. Lord Auckland, président du commerce. Parent de lord Brougham, il est entré au ministère sur la recommandation de ce ministre. Aucun discours, aucun acte ne l'a fait connaître jusqu'à ce jour.-Le duc de Richmond, maître général des postes. D'un esprit chevaleresque, d'une âme noble, mais de principes absolument contraires à ceux que lord Grey professe et soutient, il doit à cette belle réputation d'intégrité que toute sa vie justifie la confiance que lui accordent ses adveraires politiques. - Lord Brougham, et Vaux, lord chancelier. Brougham n'est point beau. Ses traits sont dénués d'élégance; une seule expression s'y fait remarquer l'activité de la pensée.... Depuis trois ans, il n'a pas de rivaux dans la Chambre des communes. Depuis trois ans il a dirigé, en Angleterre, tous les mouvemens politiques du libéralisme éclairé. Ailleurs, il trouvait des égaux et même des vainqueurs. Ici, toutes les renommées d'avocat, d'écrivain et de penseur s'anéantissaient devant son éloquence... On le voit toujours s'élever au sujet qu'il traite. Plus il est question de grands intérêts, plus son génie s'enflamme. Lord Althorpe,

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chancelier de l'échiquier. Il ne prétend pas à l'éloquence; ses paroles sont simples; elles ne doivent leur autorité qu'à l'intégrité bien connue de celui qui les prononce. Il doit toute sa puissance à sa moralité. Les hommes les moins rigides sont forcés de céder à cette influence. Grâce à l'estime qu'il inspire, il a pu, sans s'attirer la colère de ses collègues, vanter la révolution française, défendre le drapeau tricolore, attaqué par le duc de Wellington, et déclarer la nécessité d'une réforme, non partielle et limitée, mais énergique et effective. - Lord Palmerston, secrétaire des affaires étrangères. Ses argumens sont heureux et pressans, ses paroles graves et fortes; mais vous êtes choqué du mécanisme monotone de cette élocution, sans vérité, sans naturel, sans abandon. Sir Robert Peel mérite le même reproche. Il ne parle pas; il récite, il déclame; il répète une leçon apprise." Sir Charles Grant, président du comité de contrôle. Hamlet politique, rêveur lancé par hasard au milieu du tracàs des affaires, actif par la pensée, incapable d'action; quand il devrait se décider il hésite; il contemple encore, quand il devrait avoir agi. Ses idées sont bautes; elles dépassent le but qu'elles veulent atteindre. Son âme est désintéressée; sa force est toute intérieure; sa puissance se concentre dans une sphère intellectuelle; il est, au milieu des partis qui se dispu tent l'arène, comme un soldat qui sur le champ de bataille étudierait la tactique. -Sir James Graham, premier lord de l'amirauté. C'est un utile allié, un ennemi que l'on peut craindre; il n'a pas l'étoffe d'un chef de parti ou d'un meneur. Sa destinée le condamne à briller toujours au second rang; s'élever jusqu'au premier lui est impossible..... Il a de l'habileté, mais nulle originalité; de la facilité, mais aucune éloquence; de la raison, mais aucune idée neuve. Les autres membres du gouverne. ment, cités en tête de cet article, ne faisant pas partie du cabinet, nous n'en parlerons pas. Appréciation de l'état

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politique et militaire de la monarchie autrichienne. (D'après le tableau annexé,

la

monarchie autrichienne compte 31,633,000 âmes. Son contingent militaire est de 271,389 hommes sur le pied de paix, et de 110,000 de nouvelles levées).-Aspect de la nature sur les côtes d'Irlande. (Blackwood's Magazine). Notice sur James Fenimore Cooper. (New monthly Magazine). — Excursion sur la mer de glace. (Idem). Etat actnel du grand duché de Finlande. Journal d'un médecin : Le Faussaire. (Blackwood's Magazine). Le dernier Chef d'une tribu indienne, anecdote américaine. (Literary Souvenir).— Nou velles des sciences, de la littérature, etc.

etc.,

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Le Mercure de France au 19° siècle. in-8. Chez Barbier. Avril. Mai 1851.

Contenu: Le Bonheur de la maison, conte, par Jean-Paul Richter. Trad. de l'allem. par Gérard.- Essais de colonisation d'Alger, et opérations du géné ral Clausel. (Article fort intéressant). - Un premier Amour; par Ch. Nodier. (Extrait des Souvenirs de la révolution et de l'empire, du même auteur). — Les premières heures en mer. (Fragment d'un ouvrage inédit). - Poésie extra-romantique. -Proverbes et dictons populaires aux 13e et 14° siècles. (Extrait d'un volume sous ce titre publié par Crapelet). Simon-le Maudit, seigneur de Cagnicourt. (Chronique inédite, par Berthaud). Mœurs de Paris en 1830. Danseuses de l'Opéra. (Il est certain, dit l'auteur de cet article, que béte comme un danseur est une expression consacrée; mais il y aurait de l'injustice à entendre dans son sens littéral cette locution toute proverbiale. D'ailleurs, les danseuses de l'Opéra ne sont géné ralement pas aussi bêtes que les danseurs mâles. Quelques-unes même, ainsi que la Taglioni, valent beaucoup mieux que leur métier). Les foyers du Théâ

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DE LA

LITTÉRATURE DE FRANCE.

SIXIÈME CAHIER, 1831.

Prix, pour 12 cahiers par an, 15 fr. franc de port.

Les doubles prix, séparés par un tiret, cotés aux articles annoncés dans ce journal, désignent le prix pour Paris, et celui franc de port par la poste, jusqu'aux frontières de la France. Ces prix doivent nécessairement augmenter dans l'étranger, vu les frais ultérieurs, en raison de la distance des lieux.

PREMIÈRE CLASS E.

HISTOIRE NATURELLE.

Nouveau Recueil de planches coloriées d'oiseaux, pour servir de suite et de complément aux planches enluminées de Buffon, etc. Publié par Temminck et Meiffren-Laugier. in-fol. Chez Levrault. Livr. LXXXVIII. avec 6 pl. 15 fr.

Le Tableau de la nature, on Théo

rie de l'univers considéré sous ses rapports physique et méca nique. Par D. M., notaire. 4° édition, augmentée. in-8. Blois. Paris, chez Lecointe.

Histoire naturelle des colibris, etc. Par P. Lesson. in-8. Chez Bertrand. Livr. IX. 5 fr.

Iconographie du règne animal de
M. le baron Cuvier, Par E. Gué-

Journal général de la Littérature de France. 1831. N°6.

G

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