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DISTRIBUTION DE LA TEMPÉRATURE

A LA SURFACE DU GLOBE

(SUITE ET FIN).

Le nombre croissant des observations météorologiques concernant l'ancien continent et les progrès des sciences géographiques fournissent des renseignements suffisants pour tracer les grandes lignes de la répartition de la température par zones graduées d'après la moyenne annuelle (Voy. la carte).

La première est la zone tropicale supérieure à 20 degrés; la seconde est la zone sub-tropicale où la moyenne se rapproche de 20 degrés, suivant la saison; la troisième est la zone tempérée, où les variations sont comprises entre 10 et 20 degrés; la quatrième est la zone sub-arctique où la moyenne de l'année est inférieure à 10 degrés; la cinquième est la zone glaciale, où elle est inférieure à 0 degré.

La zone torride est celle qui affecte les caractères les plus réguliers. Elle se trouve à peu près limitée entre le 20 degré au nord et le 20° degré au sud de l'Équateur. Il faut cependant tenir compte des grands plateaux montagneux où l'altitude donne une température pareille à celle de la zone tempérée.

La zone subtropicale est comprise entre la précédente et la zone tempérée; son caractère, d'après ses limites très contournées, participe de l'une et de l'autre zone dont elle est voisine; elle s'étend jusque sur les côtes méridionales de l'Europe, presque jusqu'au 40 degré de latitude; ailleurs elle ne dépasse pas le 15° degré de latitude nord. Ses sinuosités compliquées dans l'hémisphère boréal sont la conséquence de l'irrégularité des isothermes de l'ancien continent.

La zone tempérée est limitée dans l'hémisphère austral par le 30 degré de latitude. Cette démarcation presque rectiligne provient de l'irrégularité dans la prédominance des eaux en cet hémisphère, laquelle rétablit l'équilibre pour la répartition du calorique. Le fait contraire se produit pour l'hémisphère boréal où

les terres prédominent. Ainsi, Saint-Pétersbourg se trouve compris thermiquement dans la moyenne annuelle de la zone des versants de l'Himalaya; le climat de Lisbonne est dans la même zone que Copenhague; l'extension des limites extrêmes de cette zone provient de l'influence exercée par le voisinage de l'Atlantique.

La zone subarctique occupe le nord de l'Europe et de l'Asie. Elle reste indéterminée pour l'hémisphère austral, autant à cause du manque d'observations que de la nature absolument maritime de ce climat. Dans l'hémisphère boréal, cette zone présente des caractères extrêmes, surtout dans les immenses steppes de l'Asie centrale, où les différences du printemps et de l'automne présentent des écarts de plus de 30 degrés.

La zone glaciale est comprise entre le cercle arctique et les régions inconnues du pôle; la moyenne annuelle est inférieure à 0°.

Le tracé des moyennes pour l'Europe seule serait différent de celui d'une carte générale embrassant tout l'ancien continent; car l'Europe présente une répartition de température très variable à cause de la situation géographique. A l'ouest ses côtes sont attiédies par les vents qui ont traversé l'Atlantique; à l'est, de vastes plaines, chauffées par le soleil d'été ou refroidies en hiver par les frimas; au sud, la Médite ranée, quelquefois traversée par les vents brûlants de l'Afrique; au nord, elle reçoit les vents qui ont passé sur les glaces arctiques.

La détermination de la position de l'isotherme 10° au printemps en Europe, permet de suivre l'élévation graduelle de la température du midi au nord, dans ses rapports avec l'influence de l'Océan; ainsi au 15 janvier la température de Constantinople est égale à celle de Bergen. La progression du sud au nord est d'environ 10 degrés de latitude par mois, mais avec persistance d'un centre froid sur l'Autriche. Ce n'est qu'au mois de juillet que l'isotherme +10° atteint le point le plus élevé de l'Europe.

La France est soumise aux alternatives que comportent sa situation et la prédominance de certains vents. L'année 1879 a été une année à température extrême. Elle a été partout sans exception plus basse que pendant les années précédentes. La différence dépasse même 2 degrés dans un certain nombre de stations. Cet abaissement se comprend aisément, car l'année 1879 a été pendant presque toute sa durée une année froide; il faut remonter à l'année 1789 pour

trouver des températures aussi basses. La plus basse moyenne diurne a été celle du 9 décembre, soit 18,7 et même-30° dans les Vosges. La chaleur a été aussi extrême: en juillet on enregistrait à Toulouse +33°, à Saint-Martin de Hinx (Landes) + 37°.

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1. BIBLIOGRAPHIE (pour l'Europe). 1o Service météorologique de l'Europe. France. Annales du Bureau central météorologique de France, par E. Mascart. Bulletin des observations françaises et Revue climatologique.

Algérie (comprise dans le service de l'Europe), 35 stations; plus Mogador, Tunis, Sfax. Espagne. 9 stations (Documents manuscrits de MM. Aguilar et Pujazon).

Portugal. Stations météorologiques à Lisbonne, Campo Major, Coimbre et Porto.
Italie. Meteorologia italiana, 24 stations.

Bollettino meteor. del Observatorio del Collegio romano (Moncalieri).
Suisse. Schweizerische meteorologische Beobachtungen, 15 stations.
Autriche. Observatoires météorologiques de Vienne, Prague, Pola.
Bavière. Service météorologique du royaume de Bavière.

Belgique et Hollande. Observatoire de Bruxelles. Nederlandsch meteorologisch Jaarbook.

Iles Britanniques. Meteorological office, 7 observations.

Résumé mensuel de vingt-quatre stations, par la Société météorologique d'Angleterre. Piazzi Smith. Monthly meteorological Magazine; 55 stations. Écosse. Quaterly Journal of Meteorological Society.

Service météorologique du journal « le Times ».

Allemagne. Revue mensuelle du temps. Deutsche Seewarte Prussische Statistik. 126 stations. Berlin.

Danemark et Suède. Revue mensuelle autographiée de l'Institut météorologique de Copenhague.

Norvège. Jahrbuch der Norwegischen meteorologischen Institut, 1884. D' Mohn. 2° BIBLIOGRAPHIE GÉNÉRALE.

Bericht über die Verhandlungen internationalen des meteorologischen Comite's. Kopenhaguen, 1882-1884.

Prof. Dr A. Supan. Begleitworte zu den Klimat Karten von Deutschland. Leipzig, 1883.

Das Wetter, meteorologische Monatschrift für Gebildete, von D' H. Mohn. Christiana. Coffin. Winds of the Globe (1878).

Smithsonian Meteorological and Physical Tables.

La météorologie de l'Asie septentrionale est très connue, par suite du service organisé par le gouvernement russe; il comprend toute la Russie d'Europe et la Sibérie jusqu'aux limites de la Chine. On a donc des cartes mensuelles et annuelles comprenant tout l'espace qui s'étend de la Chine à l'Océan glacial et de l'Oural au Pacifique1. Le principal caractère de ces cartes réside dans l'indication d'un centre de froid persistant aux environs des bouches de la Léna; il atteint en moyenne -40° en janvier, près d'Oustiansk. Il semblerait que les rives de l'Océan glacial sont moins froides que le nord même de la Sibérie. Des renseignements dus au capitaine De Long, le commandant de l'expédition dramatique de la Jeannette, naufragée au nord des îles de la Nouvelle-Sibérie, confirment ce fait.

L'été présente des températures très élevées, puisque l'isotherme -10° de janvier est remplacé par celui de 25 de juillet. Ces différences assez exagérées sont les conséquences de l'immense étendue de la Sibérie, où les phénomènes de radiation ne sont pas contrebalancés par le voisinage de la mer.

Dans ces steppes ininterrompues par des chaînes de montagnes, le climat est fortement modifié par les vents régnants. Parmi les températures anormales choisies dans une des dix dernières années, on voit en juillet l'isotherme 0° traverser la mer Blanche, la côte septentrionale de Sibérie et redescendre le long de la côte orientale jusqu'au Japon; il est ainsi déterminé par un courant froid venu du pôle; on a constaté dans la même période - 4 près de la Corée, au lieu de +25° dans les maxima de juillet; un autre centre de perturbation venant de l'ouest faisait en même temps descendre la température jusqu'à +4° au centre de la Russie.

Les mêmes anomalies ont été enregistrées pendant l'hiver 1880; en janvier le centre de froid qui persiste régulièremeut au nord de la Sibérie fut reporté vers Yakoustk et l'isotherme 0° reculé jusqu'au Kamtchatka; il semble qu'une forte bourrasque ayant traversé l'Atlantique nord ait refoulé le centre de froid jusqu'à Olemusk, au nord du lac Baïkal; au même mois de janvier, le nord de la Norvège eut la même température qu'en juillet, soit près de 25 degrés audessus de la normale. Ces perturbations thermiques sont rares;

1. Dr Von Henrich Wild. Repertorium für Meteorologie.

P. A. V. Waleneuve. Temperatur Verhältnisse des russischen Reichs.

celle-ci a été constatée au moyen de toutes les stations météorologiques russes.

La Chine est encore peu connue des météorologistes. Les explorateurs ont à peine pénétré dans l'intérieur. Il existe cependant à Zi-Ka-Weï, près de Canton, (altitude 7 mètres) un observatoire fondé et entretenue par les pères jésuites des Missions. Cet observatoire fonctionne depuis huit ans. Il publie des observations identiques à celles d'Europe.

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Il existe pour les Indes anglaises des documents très complets qui ont permis de tracer des cartes isothermiques. Le climat chaud de la péninsule hindoustane peut se diviser en trois catégories : les bords de la mer qui sont tempérés par les brises, le plateau central où la chaleur est plus forte, et les contreforts des Himalaya où l'altitude modifie considérablement les circonstances climatériques. Pendant la saison froide, décembre et janvier, la moyenne varie de 25 à 28 degrés; du mois de mai à celui de septembre elle est de 30 à 35 degrés 1.

En Océanie et en Australasie le climat marin prédomine, abstraction faite des continents ou surfaces insulaires couverts de hautes montagnes. La délimitation entre les différentes zones pourrait être tracée sur mer d'une façon assez régulière, si les terres n'intervenaient pas. Il existe en Australie un service météorologique très complet dirigé par M. A.-C. Russel, et en Nouvelle-Zélande plusieurs observatoires produisant des travaux réguliers. L'Australie étant un grand continent, dont la région orientale est seule à peu près connue, il en résulte que la météorologie des vastes déserts de l'intérieur est seulement indiquée d'après les rapports de quelques voyageurs 2.

1. BIBLIOGRAPHIE. Indian meteorological memoirs.

Meteorological Reports (1868-71). Colonial Governement Trigonometrical Survey. Les frères Schlagintweit. Voyages dans les Indes et l'Himalaya. Zeitschrift der Dr J. Hann, Osterreisch. Gesselschaft fur Meteorology, 1885, p. 230.

2. BIBLIOGRAPHIE. Observations and Researches made at Hong-Kong. Observatory; in the year 1884. (Hong-Kong, 1885.

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