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Telle est la distribution des matières dans la nouvelle édition d'Hérodote: on a pu juger, d'après l'exposé que nous en avons fait, que tout a été calculé pour la commodité et l'utilité du lecteur, pour que rien d'essentiel n'y fût omis, et pour que rien de superflu n'en grossît le volume et n'en augmentât le prix. Il n'y manque plus qu'un appendice, à la vérité bien nécessaire, et que M. Schweighæuser nous promet; c'est un Lexicon Herodoteum, ou Dictionnaire des mots et des phrases employés par Hérodote, auquel il se propose de joindre l'index, tant de celles qui ont été l'objet d'explications particulières, que des passages des autres auteurs expliqués ou corrigés. Il nous semble qu'une table des objets divers traités dans les savantes notes de Wesseling et de Valckenaer serait également fort utile. Faisons des vœux pour que le grand âge du respectable éditeur lui permette de se livrer à son zèle, et de nous faire jouir dans peu de ce précieux complément de son travail.

Dans ce dernier extrait, nous n'avons eu pour objet que d'offrir une idée sommaire de cette édition; dans un second article, nous donnerons quelques détails sur les améliorations du texte, sur les notes nouvelles, et sur l'excellente version latine de M. Schweighauser, en nous permettant de lui soumettre quelques observations.

LETRONNE.

FUNDGRUBEN DES ORIENTS, bearbeitet durch eine Gesellschaft von Liebhabern u. s. f. - Mines de l'Orient, exploitées par une société d'amateurs, sous les auspices de M. le Comte Wenceslas Rzewusky; tome IV, Vienne, 1814, 466 p. in-fol.

Le recueil dont nous annonçons le quatrième volume est suffisamment connu en France par le compte qui a été rendu des trois premiers tomes dans le magasin encyclopédique. Quoique ce quatrième volume porte la date de 1814, il n'a paru, pour la plus grande partie, que dans le cours de l'année 1815. Aucun autre cahier n'en a été publié en 1816; mais nous sommes informés que, grâce à la constante munificence de M. le comte W. Rzewusky, il sera continué, et que le tome cinquième est déjà mis sous presse.

Les morceaux réunis dans ce quatrième volume ne sont pas moins variés que ceux dont se composent les volumes précédents. Nous allons en donner le tableau; après quoi nous reviendrons sur les articles qui

paraîtront offrir plus d'intérêt ou donner lieu à quelques observations. Description du pachalik de Haleb (Alep), ou Mémoire statistique contenant des renseignements précis sur l'état ancien et moderne de cette ville, ses limites et dépendances actuelles, sa population, son gouvernement, son commerce, etc., par M. Rousseau; pag. 1-25 et 93-99.

Excursion chez les Galga-Ingousch, faite au mois de septembre 1811, par M. Engelhardt, avec la représentation des sculptures et des inscriptions d'une ancienne église qui se trouve dans leur pays, en allemand; pag. 26-37.

Rouz-namé, ou Calendrier perpétuel des Turcs; avec des remarques et des exemples sur la manière de compter les lunaisons, et avec des tables pour trouver la correspondance des dates entre l'ère turque et l'ère vulgaire, par M. J. B. Navoni; p. 38-67, 127-153 et 253-277, avec plusieurs tableaux à la fin du volume.

Suite de l'essai d'une traduction de l'Alcoran en allemand, par M. J. de Hammer; p. 68-86 et 100-105.

Talismans babyloniens. ou pierres gravées, trouvées dans les ruines de Babylone, par M. Rich, résident de S. M. Britannique à Bagdad, en allemand; p. 86, avec une planche gravée.

Continuation de l'Essai d'une traduction du Mesnévi, poëme de Djélal-eddin Romni, en allemand, avec le texte persan, par M. de Hussard; ; p. 87-92.

Extrait du quatrième tome des voyages d'Evlia, concernant l'idiome turc vulgaire, ou patois des habitants du Diarbecr, en allemand, par M. J. de Hammer; p. 106-108.

Extrait d'une lettre de M. le professeur Vater, de Koenigsberg, à M. J. de Hammer; concernant le Pentateuque hébreu, manuscrit, des juifs de Bochara, en allemand; p. 109-110.

Continuation du Catalogue des manuscrits arabes, persans et turcs, appartenant à M. Rich, résident anglais à Bagdad, en latin; p. 111-126, 288-298 et 455-458.

Suite des proverbes arabes extraits de Meidani, en arabe et en latin; communiqués par M. Macbride, professeur à l'université d'Oxford; P. 154.

Des Talismans des musulmans, en allemand, avec une planche gravée; par M. J. de Hammer; p. 155-164.

Poëme d'Omar Ben-Faredh, en arabe, avec une traduction française par M. Grangeret de la Grange, élève de l'École spéciale des langues orientales vivantes de Paris; p. 165-170.

Continuation des Extraits du Roman en vers des Amours de Joseph.

et Zouleïkha, par Djami; traduit en vers allemands par M. de Rosenzweig; p. 171-178.

Extrait du Discours prononcé par lord Minto, le 20 septembre 1813, à l'occasion de la distribution des prix aux élèves du collège de Fort-William, à Calcutta, concernant la littérature indienne, en anglais; P. 179-182.

San, si-fan, man, meng, han tsi yao, ou Recueil nécessaire des mots samskrits, tangutains, mandchous, mongols et chinois, avec une planche gravée; par M. A. Rémusat; p. 183-201.

Continuation de la Vie de Hasan-pacha, grand amiral de l'empire Ottoman, en italien; p. 202-214 et 423-454.

Suite des Extraits historiques relatifs aux temps des croisades, tirés de l'Histoire arabe de Jérusalem et d'Hébron, par M. J. de Hammer; p. 215-237.

Déchiffrement d'un alphabet hiératique (ou sacré, d'origine égyptienne), extrait d'une lettre de M. le professeur Grotefend à M. de Hammer, en allemand; p. 240-245.

De la langue curde et de ses divers dialectes extrait du troisième tome des Voyages d'Evlia, en allemand, par M. J. de Hammer; p. 246247 et 380-382.

Des noms propres hébreux qui se trouvent usités parmi les nègres de la Côte-d'Or, en allemand; par M. le docteur Münter, évêque de Seeland; p. 247-252.

Morceaux pour servir à l'histoire des aérolithes, tirés d'écrivains arabes et turcs, avec la traduction en allemand; par M. J. de Hammer; p. 277-287.

De la comparaison des ères musulmane et chrétienne, en allemand; par M. L. Ideler; p. 299-308.

Lettre de M. Jourdain à M. J. de Hammer, au sujet de la Chronique arabe d'Ebn-Alforat; p. 308-311.

Liste de mots curdes comparés avec le persan et autres langues, en allemand; par M. J. de Klaproth; p. 312-321.

Parallèle entre les Turcs et les Chinois, en italien; par M. l'abbé Hager; p. 321-325.

Notices abrégées de quelques manuscrits persans et arabes de la bibliothèque royale de Copenhague, en latin; par M. Rasmusen; p. 325-329.

Explication d'une planche gravée, contenant diverses inscriptions en caractères cunéiformes, en latin, avec une planche gravée; par M. le professeur Grotefend; p. 331-338.

Notice historique sur les Ismaéliens, par M. Ét. Quatremère; avec un Appendice, par M. J. de Hammer; p. 339-379.

Morceau pour servir à l'histoire de la musique orientale, extrait de l'Histoire universelle d'Aïni et des Prolégomènes historiques d'EbnKhaldoun, en allemand; par M. J. de Hammer; p. 383-385.

Quarante-neuvième Assemblée (ou Séance) de Hariri, en arabe; avec une traduction française, par M. Fréd. Pisani; p. 385-392.

Sur les Oasis des déserts de la Libye, en allemand; par M. Ideler; p. 393-422.

Extraits de diverses Lettres, relatifs à la mort du docteur Seetzen, en anglais; p. 463-464.

Dans ce tableau du contenu du tome IV des Mines de l'Orient, nous n'avons omis que quelques courtes poésies et quelques morceaux de peu d'importance, qui ne méritaient pas une mention particulière. Nous devons cependant prévenir les lecteurs de ce journal de ne pas fonder de trop grandes espérances sur les articles relatifs à la langue des Curdes, au patois de Diarbecr, aux talismans, aux inscriptions babyloniennes ou cunéiformes, à un alphabet égyptien, au Pentateuque hébreu des juifs de Bochara, aux noms hébreux retrouvés parmi les nègres de la Côte-d'Or : ce sont plutôt, ou des indications d'un fait encore problématique, ou des conjectures soumises à l'épreuve de l'opinion, ou de légers aperçus, que des découvertes ou d'importantes acquisitions pour l'érudition et l'archéologie.

Nous ne nous arrêterons point aux morceaux de pure littérature; on a suffisamment fait connaître, dans le compte qui a été rendu des trois premiers volumes dans le Magasin encyclopédiqne, le mérite de ces morceaux et des traductions qui les accompagnent. Nous regrettons qu'ils ne soient pas en plus grand nombre dans celui-ci, et que, dispersés ainsi dans plusieurs volumes d'un format peu commode, ils ne puissent être que d'une médiocre utilité à ceux qui étudient les langues de l'Orient. Réunis dans une Anthologie d'un format portatif, ils offriraient aux maîtres et aux élèves un recueil très-précieux. Dans le nombre de ces morceaux, nous devons distinguer le petit poëme ou élégie d'Omar Ben-Faredh, traduit par M. Grangeret de la Grange. Omar BenFaredh, poëte mystique, qui jouit d'une grande réputation parmi les Arabes d'Egypte, est le tourment des traducteurs. Quand on a saisi sa pensée, on n'est pas toujours dédommagé de la peine qu'on a prise par le résultat qu'on obtient; mais on a prouvé, du moins, et on peut se rendre à soi-même le témoignage qu'on a fait de très-grands progrès dans la connaissance de la langue arabe.

Il serait inutile d'insister sur le mérite des morceaux historiques qui ont pour objet le pachalik d'Alep, les croisades, les Ismaéliens, Hasanpacha, les aérolithes, etc. Ces sujets et les noms des auteurs les recommandent assez à l'attention des lecteurs. Il est bon de faire observer seulement que l'on pourra utilement rapprocher du tableau du pachalik d'Alep ce qui vient d'être publié récemment sur cette ville et sur son territoire, dans l'ouvrage intitulé Itinéraire d'une partie peu connue de l'Asie mineure; et que le Mémoire sur les Ismaéliens doit être réuni à l'Histoire des Ismaéliens de Perse, extraite de Mirkhond, et publiée, avec la traduction française de M. Jourdain, dans le tome IX des Notices et Extraits des manuscrits, et au Mémoire sur les Assassins et sur l'étymologie de leur nom, imprimé dans le tome IV des Mémoires de la classe d'histoire et de littérature ancienne de l'Institut, qui ne tardera pas à paraître.

Mais il est, dans le volume des Mines de l'Orient que nous faisons connaître, quelques morceaux d'une littérature plus relevée, et qui exigent de nous une mention particulière: ce sont la Dissertation sur le calendrier perpétuel des Turcs, par M. Navoni; le Mémoire de M. Ideler sur la comparaison des ères musulmane et chrétienne; un autre Mémoire du même auteur sur les Oasis; et la Notice du Vocabulaire pentaglotte, samscrit, tangutain, mandchou, mongol et chinois, dont nous sommes redevables à M. Rémusat. Nous réservons pour un second extrait ce que nous avons à dire des Mémoires de MM. Novani et Ideler, et nous ne nous occuperons, pour le moment, que de la Notice de M. Rémusat.

Il existe, à la bibliothèque du Roi, deux exemplaires, imprimés à la Chine et à la manière chinoise, du vocabulaire que fait connaître M. Rémusat. Cet ouvrage est formé de deux volumes, d'un peu moins de cent feuilles chacun. L'ouvrage est sans titre; mais l'un des deux exemplaires porte intérieurement une étiquette conçue en ces termes: Man, han, sifan, tsi yao, c'est-à-dire, Mantchuana, sinica, tangutana collectio necessaria. «Chaque page de ce vocabulaire, dit M. Rémusat, est horizon<< talement partagée en cinq lignes : la première, en gros caractères tan«gutains; la seconde, en caractères tangutains plus petits; les deux « suivantes, en lettres mandchoues; et la dernière, en caractères chinois. « Comme l'ouvrage ne présente que trois sortes d'écritures, on n'a non « plus énoncé que trois langues dans le titre extérieur que je viens de «rapporter. Nous verrons plus bas que les apparences en ont imposé << au Chinois qui l'a écrit, et que les cinq lignes horizontales répondent « véritablement à cinq langues différentes. »

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Le P. Amiot en avait un peu mieux connu le contenu; il le regardait

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