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l'appelait encore le colonel Ayres, parce qu'il avait servi dans l'infanterie anglaise, où il apprit à lire et à écrire. Il mit à profit cette instruction élémentaire, et, en la perfectionnant, il se sentit du goût pour l'enseignement, et ouvrit à Londres une école. On a de lui: A tutor to Penmanship, or the Writing-Master, 1697; Arithmetic made easy for the use and benefit of tradesmen; 1714: ce livre eut douze éditions.

Massey, Origin and progress of letters. Watt, Bibliotheca britannica. - Chalmers, Biographical Dictionary.

* AYRES (Philippe ), écrivain anglais, vivait dans la dernière moitié du dix-septième siècle. On ne sait rien de particulier sur sa vie. On a de lui: the Fortunate fool, traduit de l'espagnol de Salas Barbadillo, petit in-32, 1670; The count of Cabalis, or the Extravagant mysteries of the cabalists, exposed in five pleasant Discourses on the secret sciences, in-16, 1680; · Emblems of Love (dedicated to the Ladies), 1683; - Lyric Poems, made in mutation of the Italians, of wich many are translations from other languages ; in-8°, 1687; Pax redux, or the christian's reconciler; petit in-4°, 1688; - Three centuries of sopian fables; in-8°, 1689.

Ayres, Works.

Watt, Bibliotheca Britannica. * AYRES (Pietro), peintre italien contemporain, natif de Savigliano. On lui doit d'excellents portraits, dont le plus remarquable est celui du comte Napione, peint en 1832. Ayres peignit aussi des tableaux d'histoire, qui se distinguent par le dessin, le coloris et la correction. Ses figures ont de la grâce et de l'animation. On distingue surtout un Christ aux enfants, fait par Ayres en 1832, pour le marquis Calletti.

Nagler, Neues Allgemeines Künstler Lexicon. AYRMANN (Christophe-Frédéric), historien allemand, né le 4 mars 1695 à Leipzig, mort en mars 1747. Il étudia à Wittenberg, et fut nommé, en 1721, professeur d'histoire à l'université de Giessen. Outre plusieurs éditions d'auteurs classiques (de Velléius Paterculus, de Suétone, de Jules-César, etc.), on a de lui: Diss. historico-chronologica de Sicula Dionysiorum tyrannide; Giessen, 1726, in-4°; - Introduction à l'histoire de la Hesse pendant les temps anciens et le moyen áge ( en allemand); Francf. et Leipz., 1732, in-8°; Disp. de originibus Germanicis, sive temporibus Germanix priscis, obscuris maximam partem et fabulosis; Giessen, 1724, in-4°; - De dialectica veterum; Wittemberg, 1716. C'est sous le pseudonyme de Germanicus Sincerus qu'il a donné des éditions de Florus, d'Eutrope, de César, de Suétone, de Justin et de Térence, avec des notes allemandes.

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d'York, mort en 1808. Il fut destiné par ses parents à l'état ecclésiastique; mais le goût de la musique l'emporta chez lui. Jeune encore, il fut nommé organiste de l'église de Southwell; il y résida plusieurs années, et se maria à une femme de bonne famille, dont il eut quinze enfants. En 1764, il se rendit à Londres comme musicien de la chapelle royale. L'université de Cambridge lui conféra les degrés de docteur en musique. Il fut l'un des directeurs de la Commémoration de Hændel. « Le docteur Ayrton, dit Fétis, a écrit beaucoup de musique d'église qui n'est connue qu'en Angleterre. Un de ses fils, homme d'esprit et de beaucoup d'instruction, passe pour avoir été le rédacteur principal du journal de musique connu sous le nom de the Harmonicon, qui a commencé à paraître en 1823, et qui a fini dans le cours de l'année 1833. » Fétis, Biographie universelle des Musiciens. AYSCOUGH, Voy. Ascue ou ASKEW. *AYSCOUGH (George-Edward), écrivain anglais, né au commencement du dix-huitième siècle, mort en octobre 1779. Il fut d'abord lieutenant dans l'infanterie anglaise, puis il se sentait attiré vers les lettres. Il débuta en se faisant l'éditeur des œuvres d'un de ses parents, appelé lord Littleton. Au milieu d'une vie pleine de désordres, Ascough produisit : Sémiramis, tragédie représentée en 1776 au théâtre de DruryLane: c'est une imitation de Voltaire; Letters from an officer in the guards to his friend in England, containing some accounts of France and Italy. Ascough y écrit les souvenirs d'un voyage qu'il venait de faire pour rétablir sa santé. Nichols, Literary anecdotes of the Eighteenth century. Biographia dramatica (1812). Gentlemann's Magazine, XLIX, 520.

*AYSCOUGH (James), opticien anglais, vivait à Londres dans la première partie du dixhuitième siècle. Il écrivit un traité sur la vue et sur l'usage des lunettes: A short account of the nature and use of spectacles; in wich is recommended a kind of glass for spectacles, preferable to any hitherto made use of for that purpose, 1750. Ce traité a obtenu diverses éditions, avec quelques modifications dans le titre.

Biographical Dictionary.

AYSCOUGH (Samuel), savant bibliographe, né à Nottingham vers le milieu du dix-huitième siècle, mort en 1805. Son père ayant éprouvé des revers de fortune, le jeune Ayscough fut retiré de l'école, et obligé de servir un meunier. Vers l'an 1770, un gentilhomme qui avait été son camarade de collége l'appela près de lui à Londres, où bientôt après il lui fit avoir de l'emploi au musée Britannique. Ayscough entra dans les ordres, et se vit pourvu du bénéfice de Saint-Gilles-des-Champs. On a de lui (en anglais): les Registres de la Tour de Londres; – le Catalogue des manuscrits du Musée Britannique; Londres, 1782, 2 vol. in-4°; — le Catalogue des livres du même Musée; ibid., 1788,

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*AYSCUE, ATSCOUGH, ASCOTGH ON A5KEW sir George, amirai angais, de ians a premiere moitie du fix-septieme secte a South-Kasey dans le Lincolnshire nort vers 15730u 17+ Il était fils d'un gentilhomme ie a enamore de Charles I. Cependant son frere aine Edouari Ayscue était devone aux parlementaires, et commandait à ce titre la dotte ecossaise. George | lui-même était entre tres-eune fans la marine; et on etendit jusqu'à lui la confiance qu'on accordait à son frere. En 1649 il fut comme amiral de la flotte écossaise. Il avait deja rendu quelques services, soit en portant secours a la garnison de Dublin qui manquait de vivres, soit en protegeant les campements de l'armée de Cromwell en Irlande, ce dont le parlement lui avait su gré. En 1651 il fut envoyé avec Black dans les les Scilly, qui tenaient pour Charles II, avec des forces considerables commandees par Jobn Greenville. Avsene amena sir Greenville à traiter avec lui, et il lui accorda des conditions honorables. Cette nouvelle fut accueillie avec une vive satisfaction par le parlement. Il restait à soumettre les Barbades et les autres colonies angiaises des Antilles, qui ne voulaient reconnaitre que Charles II. Ayscue continua sa mission; et, suivant les ordres formels du parlement, il fut sans pitié pour les insulaires, et les traita en rebelles. Lord Willoughby, gouverneur des Barbades, fut obligé d'en venir à une capitulation. Les colons de Virginie et de Saint-Christophe se soumirent à la république anglaise, mais contraints par la force, et après avoir subi des traitements ignobles et barbares, qui souillent l'histoire de cette conquète. A la restauration de Charles II, George Ayscue fut maintenu dans son commandement en chefdes flottes britanniques; il soutint son premier renom dans plusieurs combats livrés aux amiraux Van Tromp, Ruyter et Wasenaër, et il fut souvent victorieux avec des forces inférieures à celles de l'ennemi. En septembre 1652, Ayscue, de concert avec Blake, avait opéré sur la flotte hollandaise des prises glorieuses

ians a mer in Yorri. Au pratemps de 660, i us ie ouveau domme umura ie saute ur Jans Les premiers jours je um, a loste di jaise, zmianies par Van Dompet duyler, ayuda, ete ataques par es subspais que meal ou inc iubemate Lepremer assan wat de The: et, a a in in our, e juc i sibernare >> au eure pour nier ounire & grace Rupert, * in venir en aide. La retraite staat operes JA Jon urre, orsque le our suivant, & 3 mu, a vaisseau comnande para sud, in les merleurs le sa forte, le Prince-domei, Trucha sur an banc de same, 4, sans pouvoir di avaner in re cuier. se trouva sous le peut eu des bavares wilamiais, aysere ut obige de se rendre au vice-amirni Sweers, at ut reÆNU FC'SØMMER DA le promena en Trompe jans es pracipates wiles de la Holante, et ut zein erinevails à örtresse de Lavesten, linen sorat, qu'en 1667, pour retourner a Lomires, ou il termina ses jours dans la retraite.

Biograpmu Frannies, arúcie Ascus. - Qing gel, Zares of Brass Hilmarsis - Charnocs, Rom Tripata rucnis, " $3. -ranger. Stogrupac History of Brusand. - Wnteroes, Iēmoriai 3Hisu ujmrs, ru 13 - Beall, Carumae y 16 JULES" Das car the three fingdoms of Qlige/2stā. Film et Omiani, ei. 1675, Isodo, 7. 106, 307. 322, 1. — 2.

rendon, History of the rebellion: Cxford, 20, 1887, 1

497. 98. etc. - Le et des Actions rumorsies in seur Iciei de ängter. – Pre fe of Michuzi kärs££78, de Ruyter planures, 167", p. 9, N. – Lansionon IIS 321, fui. 20. 2€ 1055, foi. 71.

AYSSON Diego-menes), poete espagnol, vivait dans la deuceme moite du seizième siecle. On a de lui los Famosos y eroacos hechos del Cavallero, honra yior de las BSprñas, et Cid Ruydiar de Bivar, en octuva rima; Anvers, 1568, in-4°.

Catalogue de la Bibliothèque nationale.

AYTA 00 AYTTA: Ulric-Viger Van Zuichm), jurisconsulte hollandais, ne dans la Prise en 1507, mort à Bruxelles en 1577. Il étudia d'abord successivement à Deventer, à Leyde, à la Haye, à Louvain, et acheva ses études eu France, à Dole, à Avignon, où il eut pour maitre André Alciat, et à Valence, où il fut reya docteur en droit. Il voyagea ensuite en Italie et en Allemagne, où il se nut en rapport avec les hommes les plus celebres du temps. CharlesQuint et Philippe II l'employèrent dans plusieurs negociations delicates. Après la mort de sa femme, il embrassa l'état ecclésiastique, et fut nommé en 1556 coadjuteur de la riche abbaye de Saint-Bavon, puis membre du Ruud van Staaten (conseiller des états de Hollande), Ses conseils de moderation n'arrêtèrent pas le roi d'Espagne dans ses empietements sur les droits des Hollandais. Ayta tit un noble usage de sa fortune: il fonda un hôpital à Zuichom en Frise, et dota richement, à Louvain, le collège de V glius, ainsi appelé du nom du fondateur. Son

(1) Ayscue ne fut point amiral de Pescadre blanche. comme le prétendent la plupart des ouvrages ou dictivas naires biographiques,

corps fut enterré à Gand dans l'église de SaintJean, où une épitaphe rappelle les services qu'il a rendus à sa patrie. Voici les titres de ses ouvrages imprimés : Institutiones D. Justiniani, in græc. ling. per Theophilum olim traducta; Louvain, 1536, in-4°; — Justificatio rationum ob quas regina Hungariæ, Belgii gubernatrix, contra ducem Cliviæ arma sumpsit; Anvers, 1543, in-8°; - Comment. in tit. 10, lib. 2, Instit., de Testamentis; Bâle, etc.; - Comment. in tit. Digest. de Rebus creditis, etc.; Cologne, 1585, in-8°; Epistolæ politicæ et historicæ ad Joach. Hopperum, etc., cura Simon., abb. Gabbema; Louvain, 1661, in-8°. Petrus, de Scriptoribus Frisiæ. Foppens, Bibl. Belgica. Panzirol, de Claris legum interpret., p. 287. Taisand, les Vies des plus célèbres jurisconsultes. Strada, de Bello Belgico, lib. IV.

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* AYTON ( sir Robert), poëte écossais, né à Kinaldie (dans le Fifeshire) en 1570, mort à Londres en mars 1638. Il étudia à l'université de Saint-André, où il reçut le grade de maîtreès arts en 1588; il se perfectionna ensuite en France. En 1603, Ayton adressa un panégyrique en hexamètres latins à Jacques Ier: De felici et semper augusto Jacobo VI, Scotiæ, insularumque adjacentium regis imperio, nunc recens florentissimis Angliæ et Hiberniæ sceptris amplificato, Roberti Aytoni, Scoti, panegyris. Il adressa des pièces de poésie à d'autres membres de la famille royale, et particulièrement au duc de Buckingham; elles respirent toutes un étrange esprit d'adulation, ce qui fit dire à ses biographes qu'Ayton était un courtisan accompli. Ce système lui réussit; car il devint successivement secrétaire particulier de la reine, chambellan et maître des requêtes; et il acheta plusieurs propriétés. On a encore de lui: In Obitum ducis Buckinghamii a Filtono cultro extincti, 1628, poëme latin en vers hexamètres et pentamètres. Ayton a aussi écrit en écossais. On dit que Burne était un de ses admirateurs. Deliciæ poetarum Scotorum. Miscellanies of the Bannatyne club.- Dempster, Historia ecclesiastica. — The poems of sir Robert Ayton, édité par Ch. Roger, in-8°, 1844.

AYTTA. Voy. Ayta.

AYYOUBITES. Voy. AYOUBITES.

AYYOUB-IBN-SHADAH.

CHADY.

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Voy. AIOUB-BEN

AZAD-KHAN, chef afghan et gouverneur d'Azer-Baijan, vivait dans la seconde moitié du dix-huitième siècle. En 1753, quelques années après la mort de Nadir, Azad-Khan disputa le trône de Perse à Karim-Khan-Zend, sur lequel il remporta une victoire complète, et qu'il déposséda quelque temps de la royauté; mais KarimKhan-Zend eut sa revanche dans une autre rencontre, et Azad s'échappa à grand'peine. Secondé par le chef des Khist, Karim-Khan poursuivit les fugitifs et remonta sur le trône. Le vaincu s'enfuit à Bagdad, puis en Géorgie. Las enfin de cette existence de proscrit, Azad vint implorer la clémence de Karim, qui lui pardonna, l'éleva aux

plus grands honneurs, et en fit son ami. On n'a plus ensuite de détails sur ce personnage. Quant à Karim, il mourut en 1779.

Malcolm, History of Persia.➡ Biographical Dictionary.

* AZAD-ED-DAULAH, second prince de la dy. nastie des Dilami, souverains de la Perse occidentale, naquit au commencement du dixième siècle, et mourut en 983. Il fut nommé, jeune encore, gouverneur de Shiraz, et, peu de temps après, vizir du khalife de Bagdad. Il était traité par tous les princes voisins en souverain absolu, et il l'était de fait. Son gouvernement, qui dura trente-trois ans, fut une suite de bienfaits. Il protégea la littérature, et fut chanté par les poëtes et par les historiens. Il embellit la capitale de l'empire, et répara tous les dommages qu'elle avait essuyés pendant plusieurs siéges. L'impôt vexatoire pour les pèlerinages religieux fut supprimé; les temples de Médine, de Kerbela et de Nujuff furent réparés. Il fit élever des hôpitaux pour les pauvres à Bagdad, et y plaça des méde cins habiles, avec tous les remèdes nécessaires aux malades. Parmi les travaux publics les plus remarquables exécutés par son ordre, on cite un barrage de la rivière de Kir, qui passait dans la plaine de Mardarht. Ce barrage, appelé Bandi-Amir, situé à peu de distance des ruines de Persépolis, eut pour effet de fertiliser toute la contrée. Malheureusement, Azad, en mourant, ne légua pas à ses successeurs son habileté et ses bonnes intentions. Sa mémoire resta longtemps bénie dans la contrée qu'il avait gouvernée. Malcolm, History of Persia. — Price, Mahommedan history.

* AZAÏRI DE RAI, poëte persan à la cour des princes de la famille Dilami ou Bazah, vivait à la fin du dixième siècle. Quand Mahmoud de Ghizni s'empara de la Perse occidentale, le poëte suivit la fortune du vainqueur, et la chanta. Mahmoud, charmé des panégyriques d'Azaïri, les paya au poids de l'or. Suivant l'auteur de Magalis-el-Mumenin, les œuvres d'Azaïri étaient en grande estime de son temps.

Daulatshah, Poëtes persans.

musicien

* AZAÏS (Pierre-Hyacinthe), français, né à Ladern (Languedoc) en 1743, mort à Toulouse en 1793. Il commença par être enfant de choeur; à quinze ans, il fut placé à Auch comme sous-maître de musique. A vingt ans, il dirigea un concert d'artistes et d'amateurs à Marseille. Deux ans après, il vint à Paris, fit exécuter plusieurs motets au concert spirituel, reçut des conseils de Gossec, et se lia d'amitié avec l'abbé Roussier. Enfin il passa dix-sept ans comme maître de musique au collège de Sorrèze. On a de lui: Méthode de musique sur un nouveau plan, in-12, 1776; Douze sonates pour le violoncelle, six duos pour le même instrument, et six trios pour deux violons et basse, 1780. Il a laissé en manuscrit un grand nombre de messes et de motets.

Fétis, Biographie universelle des Musiciens.

* AZAÏS (Pierre-Hyacinthe), philosophe moraliste, naquit à Sorrèze le 1er mars 1766, et mourut à Paris le 22 janvier 1845. Fils du maître de musique au collège de Sorrèze, musicien luimême, il fut pris en affection par les respectables bénédictins qui dirigeaient cet établissement; l'un d'eux surtout, professeur de physique, le traita comme un fils, lui inspira le goût des études élevées, et lui donna l'exemple des plus touchantes vertus. A dix-sept ans, Azaïs entra dans la congrégation des Doctrinaires, où se trouvaient alors des hommes d'un grand mérite, tels que Daunou, Laromiguière, etc. Il fut envoyé au collége de Tarbes comme régent de cinquième; mais ces fonctions étaient antipathiques à son caractère ardent. Il écrivit à son père sur le ton du désespoir. Ses lettres tombèrent entre les mains de l'évêque d'Oléron en Béarn; l'évêque en fut frappé, voulut voir le jeune homme, et lui offrit de le garder près de lui à titre de secrétaire. Azaïs accepta avec joie cette douce position. Le palais d'un évêque rassemblait alors tout ce que la société française avait de plus élevé, et présentait au moraliste un champ précieux d'observations. Azaïs sut profiter de son séjour à Oléron. Mais l'évêque l'engageait à entrer dans les ordres, et telle n'était point sa vocation. Il alla au fond des Cévennes s'enfermer en qualité d'organiste dans une petite abbaye de bénédictins. Les approches de la révolution le tirèrent de cette agreste solitude. Après avoir vu sans peine les premiers actes du nouveau régime, il fut indigné de ses horreurs, et publia, à cette occasion, une brochure véhémente; il fut poursuivi, et condamné à la déportation; mais il trouva un refuge à l'hôpital de Tarbes près des bonnes sœurs de la Charité, pour lesquelles il conserva toujours une religieuse reconnaissance.

Là, en présence des bouleversements révolutionnaires, mais sous l'influence du calme que la bonté répandit dans l'asile du pauvre, Azaïs fut conduit par le sentiment religieux le plus doux à cette doctrine des compensations | qui plus tard devait populariser son nom (1). Ses premiers essais ne furent d'abord que l'épanchement de son âme; puis il chercha la loi de cet équilibre qu'il entrevoyait dans les destinées humaines. « La somme générale de destruction, dit-il, est nécessairement égale à la somme de recomposition, puisque tous les êtres alternativement se forment et se décomposent, et que l'univers se maintient immuable dans sa forme. L'homme est inévitablement soumis à cette loi. Mais pour lui, être sensible, une jouissance, un plaisir, le bonheur, résultent de tout ce qui le forme, le conserve, l'améliore ou l'élève. Une souffrance, une peine, le malheur, résultent de tout ce qui l'abaisse ou le détruit; l'homme formé avec le plus de perfection, environné du plus grand nombre de biens et d'avantages, est celui

(1) Voyez Nouvelle Revue encyclopédique, publiée par MM. F. Didot, 2o année, no 10.

qui reçoit le plus de bonheur. Mais en lui les opérations de la puissance de destruction sont plus multipliées et plus vivement senties. Ainsi le malheur, dans l'ensemble de la vie humaine, est nécessairement proportionné au bonheur; de même que la puissance de formation est balancée par celle de destruction. Il y a donc compensation. »

Lorsqu'il lui fallut quitter son humble asile, Azaïs alla dans les Pyrénées chercher une retraite plus vaste, mais non moins paisible. Son sujet s'agrandissait sans cesse devant lui. Il osa enfin embrasser le plan général de l'univers. L'expansion, force première portant chaque être à s'étendre indéfiniment, mais contenue en chacun par l'expansion de tous les autres tel est, selon lui, le principe général d'où résultent deux masses d'action, l'une de dilatation, l'autre de compression, dont le balancement exact et nécessaire produit l'équilibre de l'univers. Telle est l'idée première du système universel : « œuvre complète, dont la base est contestable sans doute, mais dont les conséquences sont plau«<sibles, les déductions rationnelles, les faits «< coordonnés en toute rigueur du principe, et << qui mérite assurément qu'on l'examine et qu'on «< la discute (1). »

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Azaïs identifié à son système, n'ayant désormais d'autre avenir, d'autre ambition que le succès de ses pensées, vint à Paris en 1806, plein d'ardeur et d'espoir; mais bien des obstacles l'y attendaient, et le plus grand était la répulsion, frappant d'avance toute conception systématique. Rien cependant ne put ébranler sa persévérance et ses convictions. Il publia plusieurs ouvrages qui, sous différentes formes, concourent tous au même but; puis il exposa ses idées à l'Athénée, devant un brillant auditoire. Cependant pour soutenir sa famille il lui fallut demander un emploi : il obtint celui d'inspecteur de la librairie à Nancy. En 1815, ayant écrit avec chaleur pour la cause de Napoléon, il perdit sa place et lutta longtemps contre l'infortune. Enfin quelques savants qui lui portaient un intérêt véritable, et surtout madame de Staël, obtinrent pour lui du gouvernement une pension qui le mit à même de se renfermer dans ses travaux philosophiques. Alors il professa son système dans son jardin; et là, par son éloquence grave et douce, par la hauteur de ses conceptions, par la simplicité de ses mœurs, il rappelait, on l'a dit souvent, les sages de la Grèce; il les rappelait aussi par la sérénité que ses principes répandaient sur sa vie privée. Il resta toujours pauvre, et donna sans cesse l'exemple de la consolante philosophie qu'il enseignait. Les principaux ouvrages d'Azaïs sont : Des compensations dans les destinées humaines, publić pour la première fois en 1809; - Système universel, 8 vol., 1812; - Manuel du Philosophe,

(1) Écho du monde savant, 13 et 17 avril 1845, notice sur Azaïs.

corps fut enterré à Gand dans l'église de SaintJean, où une épitaphe rappelle les services qu'il a rendus à sa patrie. Voici les titres de ses ouvrages imprimés: Institutiones D. Justiniani, in græc. ling. per Theophilum olim traductæ ; Louvain, 1536, in-4°; — Justificatio rationum ob quas regina Hungariæ, Belgii gubernatrix, contra ducem Clivix arma sumpsit ; Anvers, 1543, in-8°; · - Comment. in tit. 10, lib. 2, ComInstit., de Testamentis; Bâle, etc.; ment. in tit. Digest. de Rebus creditis, etc.; Cologne, 1585, in-8°; Epistolæ politicæ et historicæ ad Joach. Hopperum, etc., cura Simon., abb. Gabbema; Louvain, 1661, in-8°. Petrus, de Scriptoribus Frisiæ. - Foppens, Bibl. Belgica. Panzirol, de Claris legum interpret., p. 287. Taisand, les Vies des plus célèbres jurisconsultes. Strada, de Bello Belgico, lib. IV.

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⭑ AYTON (sir Robert), poëte écossais, né à Kinaldie (dans le Fifeshire) en 1570, mort à Londres en mars 1638. Il étudia à l'université de Saint-André, où il reçut le grade de maîtreès arts en 1588; il se perfectionna ensuite en France. En 1603, Ayton adressa un panégyrique en hexamètres latins à Jacques Ier: De felici et semper augusto Jacobo VI, Scotiæ, insularumque adjacentium regis imperio, nunc recens florentissimis Angliæ et Hiberniæ sceptris amplificato, Roberti Aytoni, Scoti, panegyris. I adressa des pièces de poésie à d'autres membres de la famille royale, et particulièrement au duc de Buckingham; elles respirent toutes un étrange esprit d'adulation, ce qui fit dire à ses biographes qu'Ayton était un courtisan accompli. Ce système lui réussit; car il devint successivement secrétaire particulier de la reine, chambellan et maître des requêtes; et il acheta plusieurs propriétés. On a encore de lui: In Obitum ducis Buckinghamii a Filtono cultro extincti, 1628, poëme latin en vers hexamètres et pentamètres. Ayton a aussi écrit en écossais. On dit que Burne était un de ses admirateurs.

Delicia poetarum Scotorum. - Miscellanies of the Bannatyne club. Dempster, Historia ecclesiastica. — The poems of sir Robert Ayton, édité par Ch. Roger, in-8°, 1844.

AYTTA. Voy. AYTA.
AYYOUBITES. Voy. AYOUBITES.

AYYOUB-IBN-SHADAH.

CHADY.

Voy. AIOUB-BEN

AZAD-KHAN, chef afghan et gouverneur d'Azer-Baijan, vivait dans la seconde moitié du dix-huitième siècle. En 1753, quelques années après la mort de Nadir, Azad-Khan disputa le trône de Perse à Karim-Khan-Zend, sur lequel il remporta une victoire complète, et qu'il déposséda quelque temps de la royauté; mais KarimKhan-Zend eut sa revanche dans une autre rencontre, et Azad s'échappa à grand'peine. Secondé par le chef des Khist, Karim-Khan poursuivit les fugitifs et remonta sur le trône. Le vaincu s'enfuit à Bagdad, puis en Géorgie. Las enfin de cette existence de proscrit, Azad vint implorer la clémence de Karim, qui lui pardonna, l'éleva aux

plus grands honneurs, et en fit son ami. On n'a plus ensuite de détails sur ce personnage. Quant à Karim, il mourut en 1779. Malcolm, History of Persia.

nary.

Biographical Dictio

*AZAD-ED-DAULAH, second prince de la dy. nastie des Dilami, souverains de la Perse occidentale, naquit au commencement du dixième siècle, et mourut en 983. Il fut nommé, jeune encore, gouverneur de Shiraz, et, peu de temps après, vizir du khalife de Bagdad. Il était traité par tous les princes voisins en souverain absolu, et il l'était de fait. Son gouvernement, qui dura trente-trois ans, fut une suite de bienfaits. Il protégea la littérature, et fut chanté par les poëtes et par les historiens. Il embellit la capitale de l'empire, et répara tous les dommages qu'elle avait essuyés pendant plusieurs siéges. L'impôt vexatoire pour les pèlerinages religieux fut supprimé; les temples de Médine, de Kerbela et de Nujuff furent réparés. Il fit élever des hôpitaux pour les pauvres à Bagdad, et y plaça des méde cins habiles, avec tous les remèdes nécessaires aux malades. Parmi les travaux publics les plus remarquables exécutés par son ordre, on cite un barrage de la rivière de Kir, qui passait dans la plaine de Mardarht. Ce barrage, appelé Bandi-Amir, situé à peu de distance des ruines de Persépolis, eut pour effet de fertiliser toute la contrée. Malheureusement, Azad, en mourant, ne légua pas à ses successeurs son habileté et ses bonnes intentions. Sa mémoire resta longtemps bénie dans la contrée qu'il avait gouvernée. Malcolm, History of Persia. — - Price, Mahommedan history.

*AZAÏRI DE RAI, poëte persan à la cour des princes de la famille Dilami ou Bazah, vivait à la fin du dixième siècle. Quand Mahmoud de Ghizni s'empara de la Perse occidentale, le poëte suivit la fortune du vainqueur, et la chanta. Mahmoud, charmé des panégyriques d'Azairi, les paya au poids de l'or. Suivant l'auteur de Magalis-el-Mumenin, les œuvres d'Azaïri étaient en grande estime de son temps.

Daulatshali, Poëtes persans.

* AZAÏS (Pierre-Hyacinthe), musicien français, né à Ladern (Languedoc) en 1743, mort à Toulouse en 1793. Il commença par être enfant de chœur; à quinze ans, il fut placé à Auch comme sous-maître de musique. A vingt ans, il dirigea un concert d'artistes et d'amateurs à Marseille. Deux ans après, il vint à Paris, fit exécuter plusieurs motets au concert spirituel, reçut des conseils de Gossec, et se lia d'amitié avec l'abbé Roussier. Enfin il passa dix-sept ans comme maître de musique au collège de Sorrèze. On a de lui: Méthode de musique sur un nouveau plan, in-12, 1776; · Douze sonates pour le violoncelle, six duos pour le même instrument, et six trios pour deux violons et basse, 1780. Il a laissé en manuscrit un grand nombre de messes et de motets.

Fétis, Biographie universelle des Musiciens.

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