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DES SAVANS.

JANVIER 1818.

A PARIS,

DE L'IMPRIMERIE ROYALE.

1818.

BUREAU DU JOURNAL DES SAVANS.

MONSEIGNEUR LE GARDE DES SCEAUX, Président.

Assistans..

Auteurs..

M. DACIER, de l'Institut royal de France, secrétaire perpétuel de l'académie des inscriptions et belles-lettres.

M. le Baron SILVESTRE DE SACY, de l'Institut royal de France, académie des inscriptions et belles-lettres.

M. GOSSELLIN, de l'Institut royal de France, académie des inscriptions et belles-lettres.

M. ČUVIER, Conseiller d'état, de l'Institut royal de France, secrétaire perpétuel de l'académie des sciences.

M. DAUNOU, de l'Institut royal de France, académie des inscrip-
tions et belles-lettres, éditeur du Journal et secrétaire du bureau.
M. TESSIER, de l'Institut royal de France, académie des sciences.
M. QUATREMÈRE DE QUINCY, de l'Institut royal de France,
secrétaire perpétuel de l'académie des beaux-arts, et membre de
celle des inscriptions et belles-lettres.

M. BIOT, de l'Institut royal de France, académie des sciences.
M. VISCONTI, de l'Institut royal de France, académie des ins-.
criptions et belles-lettres.

M. VANDERBOURG, de l'Institut royal de France, académie des
inscriptions et belles-lettres.

M. RAYNOUARD, de l'Institut royal de France, secrétaire perpétuel de l'académie française, et membre de l'académie des inscriptions et belles-lettres.

M. RAOUL-ROCHETTE, de l'Institut royal de France, académie des inscriptions et belles-lettres.

M. CHÉZY, de l'Institut royal de France, académie des inscriptions et belles-lettres.

M. V. COUSIN, maître de conférences à l'École normale.

M. LETRONNE, de l'Institut royal de France, académie des inscriptions et belles-lettres.

M. DULONG, professeur de physique et de chimie à l'École royale d'Alfort.

LE prix de l'abonnement au Journal des Savans sera de 36 francs par an, et de 40 fr. par la poste, hors de Paris. On s'abonne chez MM. Treuttel et Würtz, à Paris, rue de Bourbon, n.o 17; à Strasbourg, rue des Serruriers, et à Londres, n.o 30 Soho-Square. Il faut affranchir les lettres et l'argent.

Tout ce qui peut concerner les annonces à insérer dans ce journal, lettres, avis, mémoires, livres nouveaux, &c. doit être adressé, FRANC DE PORT, bureau du Journal des Savans, à Paris, rue de Ménil-montant, n.o 22.

au

Comp. Sets Hiersemann 10-28-26

13153

JOURNAL

DES SAVANS.

JANVIER 1818.

ILLUSTRATIONS (chiefly geographical) of the History of the expedition of Cyrus, &c.; c'est-à-dire, Eclaircissemens (principalement géographiques) sur l'expédition de Cyrus depuis Sardes jusqu'en Babylonie, et sur la retraite des dix mille Grecs jusqu'à Trébisonde et en Lydie; avec un appendix contenant un essai sur la meilleure méthode de perfectionner la géographie de l'Anabase de Xénophon; par Jacques Rennell, associé étranger de l'Institut de France. Un vol. in-4.o de 347 pages, outre une préface de 30 pages, avec 3 cartes, dont deux forment un atlas séparé. Londres, 1816.

L'HISTO

'HISTOIRE de l'expédition de Cyrus le jeune et de la retraite des dix mille Grecs qui l'accompagnèrent, est un des monumens les plus

curieux que le temps nous ait conservés. Si on le considère simplement sous le rapport de la géographie, on peut même l'appeler un monument unique. Où trouver, en effet, dans les autres ouvrages des anciens, un itinéraire détaillé de deux des principales routes de l'Asie occidentale, offrant un développement de 1000 lieues, et dressé, il y a vingt-deux siècles, par un voyageur attentif, par un militaire instruit !

Cet important itinéraire n'a point été négligé des géographes modernes. Après Duval d'Abbeville, qui publia en 1653 une carte de l'expédition de Cyrus, Guillaume de l'Isle donna un mémoire fort court, mais très-bon pour le temps, sur cette expédition (1). La carte de d'Anville pour l'Histoire ancienne de Rollin, sa carte de l'Asie mineure, son mémoire sur le Tigre et l'Euphrate, offrent de nombreux exemples d'un emploi méthodique du récit de Xénophon. La dissertation de Forster jointe à la traduction anglaise de Spelman est fort recommandable sous le rapport de l'érudition; mais l'auteur ne paroît pas avoir été trèsversé dans la géographie. Une carte de M. Barbié du Bocage, dressée en 1796, publiée par M. le comte de Fortia (2), et reproduite par M. Gail dans son édition de Xénophon, contient d'heureuses applications des renseignemens géographiques contenus dans l'Anabase: le inémoire que M. Barbié a joint à sa carte, n'a presque pour objet que d'expliquer la bataille de Cunaxa; ce n'est qu'un extrait fort succinct d'un mémoire plus étendu resté manuscrit.

Ces différens travaux laissoient évidemment à desirer encore une analyse complète de l'expédition de Cyrus; c'est ce que vient d'exécuter le major Rennell, qui se livre depuis long-temps à des recherches approfondies sur la géographie des contrées situées entre l'Inde et l'Europe, le grand théâtre de l'histoire ancienne de l'Asie (3). Le premier fruit de ses recherches a été le Système géographique d'Hérodote (in-4°, Londres, 1800), ouvrage qui a pris un rang élevé parmi les productions les plus importantes de la critique moderne. Après Hérodote, Xénophon devoit nécessairement occuper toute l'attention de ce savant géographe; car c'est à l'explication complète de l'expédition et de la retraite des Dix-mille, qu'est attachée la solution des principales difficultés qu'offre la géographie ancienne de l'Asie aussi M. Rennell en a-t-il fait l'objet d'une étude spéciale, dont il a publié le résultat dans les

(1) Mémoire sur l'étendue et la situation des pays traversés par le jeune Cyrus. Académie des sciences, année 1721, p. 56-68.

(2) Dans ses Mélanges de géogr., d'hist. et de chronologie, p. 50-69. (3) Geographical System of Herodotus, pref. p. 1.

éclaircissemens géographiques que nous annonçons; ils forment en quelque sorte la seconde partie du grand travail qu'il a entrepris avec courage et qu'il poursuit avec constance.

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Ces recherches sont divisées en seize chapitres, qui embrassent toute l'histoire de l'expédition; en voici les titres : 1." Observations prélininaires. 2. Route de Sardes à Iconium; 3. d'Iconium à Myriandrus; 4. de Myriandrus à Pyla; 5. de Pylæ à Sitace. 6. Observations sur la route de Myriandrus à Sitace, et sur la bataille de Cunaxa. 7. Route de Sitace au Zabatus. 8., 9.o et 10°. Retraite des Dix-mille jusqu'aux montagnes des Carduques. 11., 12. et 13. Retraite depuis ces montagnes jusqu'à l'Harpasus; 14. de l'Harpasus à Trébisonde; 15. de Trébisonde à Byzance. 16. Nombre des Grecs auxiliaires employés dans l'expédition; date des événemens.

M. Rennell nous prévient, en plusieurs endroits de son ouvrage, que le système de géographie qui lui a servi pour expliquer et éclaircir la route des Dix-mille, est développé dans son travail inédit sur la géographie comparative de l'Asie occidentale; d'où est résultée une carte entièrement neuve (préf. p. xiij ), dont les trois cartes qui accompagnent son ouvrage donnent une idée. Elles lui semblent si exactes, que ce n'est point l'itinéraire de Xénophon qu'il emploie à les rectifier ou à les compléter; c'est au contraire d'après elles qu'il juge de l'exactitude ou de l'inexactitude de l'auteur grec toutes les fois qu'il se rencontre quelque difficulté à faire concorder le texte de Xénophon avec la géographie moderne, c'est toujours l'auteur grec qui se trompe. M. Rennell ne semble pas soupçonner que la carte elle-même pourroit bien être quelquefois en défaut.

Cette méthode a une influence très-marquée sur tout le travail de M. Rennell; et comme l'autorité d'un si grand maître pourroit donner l'idée d'en faire l'application à d'autres auteurs anciens, nous croyons utile d'exposer ici les inconvéniens qu'elle nous a paru présenter.

Elle suppose nécessairement que l'on connoît avec précision deux élémens principaux: 1. le module des mesures dans lesquelles Xénophon a exprimé les distances qui séparent les diverses stations de sa route; 2.° la géographie positive des pays qu'il a parcourus car il est clair que si l'on ne possédoit que l'un de ces deux élémens, il seroit tout-àfait impossible de savoir quand cet auteur se trompe. Que seroit-ce donc si l'on n'avoit de notions suffisamment précises ni sur l'un ni sur l'autre ! Or c'est à-peu-près là le cas où l'on se trouve dans cette importante question.

Commençons par les mesures. On sait que les distances, dans Xéno

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