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Libellum tuum de Turcarum re militari ad regem mittendum curavi; tum quia eo lectore dignus eft, tum quia te habet auctorem. Cave credas, me literis hifce finem dediffe, quia nihil aliud habeo quod dicam; affluit enim animus meus rerum copiâ, et mihi longè difficilius eft, ftyli impetum temperare, quàm fcribendi materiem invenire. Sed nolo patientiâ tuâ ufque adeò abuti, ut aures tuas defatigem.

nimiâ loquacitate defatigem.

Valetudinem

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REVICZKI à MONS. JONES.

Vienne, ce 9 Août, 1770.

En vérité, Monfieur, vous n'êtes pas fort à plaindre de ce changement continuel de climats et de lieux où vous dites être engagé depuis un an entier. C'eft le plus grand bien à mon avis, qui puiffe arriver à un homme qui d'ailleurs a toutes les difpofitions pour voyager; vous avez paffé les rigueurs de l'hyver, fous un ciel doux et tempéré en Italie, le printems en France et en Angleterre ;

il vous refte à paffer l'été aux confins de l'Allemagne, dans un endroit qui eft le rendezvous général de toute l'Europe, et où l'on voit d'un coup d'oeil, tant de différentes nations affemblées; cela n'eft-il pas charmant? ou n'est-ce pas là la partie effentielle des voyages, πολλων ανθρώπων γνώναι νουν

Je fens pourtant combien un homme de lettres peut s'y trouver manquer de fecours, et de commodités pour pouffer fes études, et cela feul peut diminuer en partie le plaifir qu'on a de voyager. Je vous fuis très obligé de la bonté que vous avez eu de m'envoyer cette piece de votre façon, qui me paroit très rare dans fon genre; mais, de grace, depuis quand avez-vous fait l'acquifition de la langue Chinoise? c'est un talent que je ne vous connoiffois pas encore; mais vous ne mettez point de bornes à votre polyglottie. J'en fuis d'autant plus charmé que je pourrois au moins, compter fur la fidélité d'une feule traduction de cette langue, le peu que nous en avons me paroiffant fort fufpect; votre piece a outre le mérite de l'antiquité, celui de l'élégance de

la verfion. J'attends avec impatience la vie de Cháh Nadir, et je vous fais mes remercimens pour l'attention que vous avez en pour moi en chargeant le fous-fecretaire d'état de me faire tenir un exemplaire, je ne fuis pas moins curieux de lire ce que vous y avez ajouté sur la poéfie des Orienteaux.

Vous êtes bien bon, Monfieur, de foumettre votre ouvrage à mon jugement; vous favez combien peu vous rifquez, et vous êtes bien fûr d'entrainer mon foible fuffrage. J'y trouverai pourtant une faute que n'eft pas même légère; à favoir, la mention honorable que vous y avez fait de moi, qui l'ai mérité fi peu, et qui l'aurois du moins taché de mériter, fi j'avois pu m'y attendre. Il y a cettefois-ci quelques dames et cavaliers d'ici à Spa, qui tous ensemble valent bien la peine d'être connus. On me dit que milady Spencer eft l'amie intime de la Princeffe Efterhazy, vous connoitrez par fon moyen un amiable et refpectable Dame, et qui fait grand cas des gens de mérite.

Je n'ai rien à vous envoyer préfentiment

qui vaille la peine; je me referve ce plaifir pour une autre occafion, et fuis en attendant avec tout le refpect et vénération,

Votre très humble ferviteur,

REVICZKI.

No. XVII.

REVICZKIUS JONESIO, S.

Vienne, 16° Octobris, 1770.

Etfi nihil certi conftare poffit ex noviffimis tuis literis, quo terrarum concefferis ex Thermis Spadanis, tamen ex hoc ipfo filentio arguo te inpræfentiarum Londini commorari. Opinionem meam corroborat tarda literarum tuarum perceptio; nam toto illo tempore quo in Hungariam divertens, hinc aberam, epiftolâ tam exoptatâ fruftratus fui, nec nisi in reditu diù jam hærentem ac penè obfoletam deprendi, Utinam eveniat, quod tantoperè concupifcere videris, quodve mihi fummo gaudio foret; ut, nempè, poft tot exantlata itinera, Vindobonam tibi visere liceat. Leves et frivoli Galli; molles et enervati Itali; torpidi fortaffe & morofi GermaLife-V. II.

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ni, fed nec fic afpernandi, utpote qui pro elegantioribus naturæ dotibus folidiores nacti, candore et innatâ quâdam honestate advenarum animos devinciunt. Meâ quidem nihil. intereft hoc de Germanis teftimonium adhibere namque in Germaniâ non fecùs ac nuper in Angliâ peregrinus verfor; et nemo, nifi rerum ac locorum ignarus, Hungaros Germanis adnumeraverit, adeò genio, linguâ, moribus, ac naturâ ipfâ inter fe diffidentes: fed fatenda eft ingenuè veritas, neque diffiteor me hic locorum fatis ad nutum vitam agere. Tu, qui æquus rerum eftimator es, facilè, ut opinor, in eandem fententiam abibis, idemque de hoc populo judicium tuleris. Oppidò te immutatum dicis; ideòque te mihi magis placiturum fperas, quòd, fepofitis juvenilis ætatis oblectamentis, totum te literis et virtutis ftudio addixeris ; at ego te talem revidere malo, qualem in Angliâ cognitum admiratus fum, nec vidi quidquam quod reprehendere poffem, In eo autem vel maximè. te fufpexi, quòd feveriffimas difciplinas et fummum in literas ardorem, tam fcitè lufibus et voluptatibus

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