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Ont éprouvé ma courtoisie,

Tous ont de moi reçu la vie,
Et liberté de s'en aller

Où bon il leur pouvait sembler;
D'un vrai héros j'ai fait le rôle;
L'ours et les chiens, sur leur parole,
Ont de moi reçu leurs congés,
Bien que contre nous engagés.

Je ne suis pas, dit-elle, en peine
De ceux qui fuyaient dans la plaine;
Mais, n'es-tu pas le chevalier
A Crodéro qui fit quartier ?
Et n'as-tu pas, avec bassesse,
Mis son unique jambe en presse,
Le laissant gémir en prison,
Comme si c'était un félon,

Où même encor couché par terre
Il frémit et se désespère?
Mais tu vas être mis dans peu
Par représaille au même lieu.

Le chevalier, sans plus attendre,

Alors consentit à se rendre ;
Les armes à ses pieds il mit,
Et tout son harnois il défit,
Pour le remettre à la donzelle,
Qui le prit et le mit sur elle;
Et puis ôtant le cotillon

Qu'elle portait sur son jupon,

Then threw it o'er his sturdy back.
And as the French we conquer'd once,
Now give us laws for pantaloons,
The length of breeches, and the gathers,
Port-cannons, perriwigs, and feathers;
Just so the proud insulting lass
Array'd and dighted Hudibras.

Meanwhile the other champions, yerst
In hurry of the fight dispers'd

Arriv'd, when Trulla won the day,
To share in th' honour and the prey,
And out of Hudibras his hide

With vengeance to be satisfy'd;
Which now they were about to pour
Upon him in a wooden show'r;
But Trulla thrust herself between,
And striding o'er his back again,
She brandish'd o'er her head his sword,
And vow'd they should not break her word:
Sh' had given him quarter, and her blood
Or their's should make that quarter good;
For she was bound by law of arms
To see him safe from further harms.

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Dit, pour l'amour de ma personne,
Porte cela, je te le donne,

Et, de même que les Français,

Que nous conquîmes autrefois, (194)
Nous donnent la loi pour la mode, (195)
Et que chacun s'en accommode,
Soit qu'il s'agisse d'un chapeau,
D'une perruque, ou d'un manteau;
Trulla de même après la prise,
Vêtit Hudibras à sa guise.

Enfin la bande des fuyards
Se rassemblait de toutes parts,
Quand Trulla gagna l'avantage,
Pour avoir leur part au pillage;
Et, pour se venger d'Hudibras,
Déja plusieurs levaient le bras,
Et grêle de coups était prête
A lui retomber sur la tête;
Mais Trulla se mit au-devant,
Et sa carcasse renfourchant,
Qu'elle couvrait de son épée,
Dit qu'elle était déterminée,
A verser son sang où le leur,
Plutôt que ternir son honneur;
Que sa parole étant donnée,
Elle se croyait obligée
De défendre le chevalier,
Qui d'elle avait reçu quartier.

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