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Mais Talgol, qui depuis long-temps Retenait sa rage en dedans,

Qui s'échauffait comme la braise
Qu'on renferme dans la fournaise
Et dont la flamme veut sortir,

Ne pouvant plus se retenir,
Lui dit : O vermine empestée,

Pis

que celle de chair gâtée ! O de justice l'excrément ! Et chevalier à l'avenant!

A venir ici qui t'engage,
Avec ton vieux fer et bagage,
Que ton cheval de cuir et d'os
S'éreinte à porter sur son dos?
Qui t'a rendu si téméraire
De venir ici nous distraire?
N'avois-tu pas ailleurs de quoi
Exercer ton chétif emploi, (154)
Et faire insolentes bravades,
Hors du danger des bastonnades?
Quoi, ceux de ta religion
N'ont plus de contestation,
De question fine agitée

Par tête folle et mal timbrée?

Tes saints n'ont-ils rien à régler
Où ton zèle puisse briller,
En disputant sur ces matières,
Sans y risquer les étrivières?

And not for want of business come
To us to be so troublesome,

To interrupt our better sort

Of disputants, and spoil our sport?
Was there no felony, no bawd,
Cut-purse, nor burglary abroad;
No stolen pig, nor plunder'd goose,
To tie thee up from breaking loose?
No ale unlicens'd, broken hedge,
For which thou statute might'st alledge,
To keep thee busy from foul evil,
And shame due to thee from the Devil?
Did no committee sit, where he
Might cut out journey-work for thee?
And set th' a task, with subornation,
To stitch up sale and sequestration;
To cheat, with holiness and zeal,
All parties, and the common-weal?
Much better had it been for thee,
H' had kept thee where th' art us'd to be;
Or sent th' on business any whither,
So he had never brought thee hither.
But if th' hast brain enough in scull
To keep itself in lodging whole,
And not provoke the rage of stones

Au lieu de venir te mêler

De nos plaisirs et les troubler.
N'est-il plus de bourse volée,
De mauvais lieu, porte forcée,
Pour te procurer de l'emploi
Et te faire tenir chez toi ?
Point de larcin, de contrebande,
Ni personne à mettre à l'amende
Pour t'occuper, et détourner
Le diable ici de te mener ?
Dans comités, selon l'usage, (155)
Ne te taille-t-il plus d'ouvrage ?
Ne te fait-il plus suborner?
Vendre des biens, les séquestrer?
Abuser, par ton zèle inique,
Particuliers et république ?

Le diable, en te tenant chez toi,
T'eût rendu service, crois-moi,

Ou bien ailleurs pour quelque affaire
S'il employait ton ministère.
Mais si tu prétends conserver
Ta cervelle dans son entier,
Sans t'attirer grêle de pierres,
Et bastonnades meurtrières,
Tremble, et retourne sur tes pas;
Autrement, je n'en réponds pas.

And cudgels to thy hide and bones;
Tremble, and vanish, while thou may'st,
Which I'll not promise if thou stay'st.
At this the Knight grew high in wroth,
And lifting hands and eyes up both,
Three times he smote on stomach stout,

From whence at length these words broke out:
Was I for this entitled Sir,

And girt with trusty sword and spur,
For fame and honour to wage battle,
Thus to be brav'd by foe to cattle?
Not all that pride that makes thee swell
As big as thou dost blown-up veal;
Nor all thy tricks and sleights to cheat,
And sell thy carrion for good meat;
Not all thy magic to repair
Decay'd old age in tough lean ware;
Make natʼral death appear thy work,
And stop the gangrene in stale pork;
Not all that force that makes thee proud,
Because by bullock ne'er withstood;

Though arm'd with all thy cleavers, knives,
And axes made to hew down lives,

Shall save or help thee to evade

The hand of Justice, or this blade,

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A ces mots, Hudibras, de rage,
Tourna vers le ciel son visage,
Et, trois fois frappant son poitrail,

En tira ces mots en détail :

N'ai-je que pour cette avanie,
Le titre de chevalerie?

Reçu l'épée et l'éperon,
Source d'honneur et de renom,
Que pour souffrir injures lâches
De ce vil ennemi des vaches?
Ni l'orgueil qui te fait enfler
Pis que veau que tu sais souffler,

Ni tous les tours que tu sais prendre,
Quand ta charogne tu veux vendre;
Ni ta magie, ou l'art trompeur,
Pour cacher l'âge ou la maigreur
De bête morne et gangrénée,
Que tu fais passer pour tuée,
Ni tes succès contre les bœufs,
Qui te rendent si glorieux,
(Eusses-tu les couteaux et haches
Dont tu te sers contre les vaches,)
Ne pourront te faire éviter

La main de justice, et ce fer,

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