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A PROPOS DES TUMULUS A BRONZE

Dans la note que j'ai consacrée dans le numéro de juillet dernier à la plaquette de M. du Châtellier « Explorations sur les montagnes d'Arrhée et leurs ramifications » je m'étonnais de voir englober sous le nom de tumulus de l'époque de bronze, 161 tumulus sur lesquels 156 n'ont livré aucun vestige de bronze, et je regrettais que l'auteur n'eût pas essayé de justifier sa classification. Par une lettre datée du 26 juillet dernier, M. du Châtellier m'en donne les raisons :

<< J'ai deux raisons pour cela. D'abord dans trente-six de ces tumulus qui n'ont pas donné de bronze, des poteries entières ou fragmentées caractéristiques de l'époque du bronze ont été relevées, les phototypies de quelques-unes accompagnent mon texte. De plus, j'ai dit et établi ailleurs, et cela à plusieurs reprises, notamment en 1883, dans les Mémoires de la Société d'émulation des Côtes-du-Nord, par suite, j'ai pensé qu'il était inutile de le répéter à nouveau dans cette étude, sous peine d'être taxé de rabâchage, que ces chambres funéraires, à parois, entièrement ou en partie maçonnées à pierres sèches, dont j'ai donné quelques plans dans cette publication dont vous parlez étaient caractéristiques de l'époque du bronze dans notre Finistère. >>

La première raison est loin d'être décisive. Le mobilier peut ne pas suivre les progrès de l'habitation et réciproquement. Les voisins des habitants à tumulus des monts d'Arrhée pouvaient en être à l'âge du bronze, pendant que ceux-ci en étaient à la pierre. La seule conclusion logique qu'on puisse tirer à ce point de vue des fouilles de M. du Châtellier, et

elle a son importance, c'est que les vases dont il parle ne sont point partout caractéristiques de l'époque du bronze.

Quant à la seconde raison, à savoir que les tumulus construits comme l'indique M. du Châtellier seraient caractéristiques de l'époque du bronze, comment l'auteur ne s'aperçoit-il pas que ses nouvelles fouilles portent à sa théorie un coup mortel et décisif? Jusqu'ici on pouvait encore hésiter, mais lorsque sur 161 tumulus inviolés, on constate que dans 156 il n'y a pas trace de bronze, il ne reste plus qu'à conclure que les tumulus construits sur ce modèle ne sont nullement caractéristiques de l'époque du bronze dans la région où on les a explorés. Quant à expliquer l'absence du bronze par la pauvreté des habitants, c'est un de ces arguments qu'on n'emploie que dans les causes désespérées.

Sur la question de la contemporanéité des rites de l'incinération et de l'inhumation, j'avais en passant fait la remarque que je l'avais affirmée dans une leçon en 1885. Mais je n'élève aucune prétention au sujet de cette constatation.

J'ai ignoré simplement que M. du Châtellier l'eût faite, en quoi j'ai eu tort. En revanche, comme je l'ai dit en passant, M. de Closmadeuc l'avait prouvée depuis longtemps.

La morale à tirer de ce petit débat, c'est qu'il ne faut pas séparer les âges de pierre, bronze et fer avec trop d'intransigeance, et, que les différentes régions ne les ont pas connus à la même époque; que souvent ils ont coexisté et qu'il est peu sûr de conclure d'une région à une autre. L'important en préhistorique, ce sont moins les hypothèses brillantes que des classifications reposant toujours sur des fouilles bien conduites Personne n'a plus fait, en Bretagne, à ce point de vue, que M. du Châtellier; avec M. le docteur de Closmadeuc, dans le Morbihan, il est incontestablement l'homme qui a rendu le plus de services au préhistorique en Bretagne.

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A bhfad ỏ shoin, ann san tsean-aimsir, bhí righ i gcúige Laighean agus bhí triúr mac aige, dar bh' ainm Dómhnall, Brian, agus Murchadh. Bhí Dómhnall, agus Brian foghlamtha agus ciallmhar, agus ní raibh ciall nå fóghluim ag Murchadh, acht bhí sé chomh láidir agus chomh treun le leòmhan.

Chualaidh an righ, go raibh inghean ag righ na Spáine, agus nach raibh aon bhean 'san domhan leath chomh breágh léithe. D'innis sé an sgeul d'á chloinn mhac, agus dubhairt Dómhnall agus Brian, << béarfamaoid go h-Éirinn í, no geobhamaoid féin bás ag iarraidh i do thabhairt linn. >>

«

«Rachaidh mise libh, »> ar sa Murchadh, « mar tá mise i m'fhear chomh maith libh-se, no níos fearr 'ná sibh. »

An oidhche sin, d' imthigh Domhnall agus Brian a-gan-fhios do Mhurchadh. Ar maidin, an lá ar n-a mhárach, nuair fuair Murchadh amach go rabhadar imthighthe, as go bráth leis 'na ndiaigh, agus níor bhfada go dtáinig sé suas leó mar bhíodar ag dul asteach i gcoill mhóir. Bhí fearg orra eisean do bheith d'á leanamhaint, agus cheangail siad é le teudaibh agus le córdaibh

(1) Fuair mé an sgeul so ó'n mBlácach ceudna ó a bhfuair mé an sgeul deirionnach.

CONTES IRLANDAIS

TRADUITS PAR G. DOTTIN

(Suite)

XXVI

Murchadh, fils du roi de Leinster (1).

Il y a longtemps de cela, dans le vieux temps, il y avait un roi dans la province de Leinster et il avait trois fils qui s'appelaient Domhnall, Brian et Murchadh. Domhnall et Brian étaient instruits et intelligents, et Murchadh n'avait ni intelligence ni savoir, mais il était aussi fort et aussi courageux qu'un lion.

Le roi entendit dire qu'il y avait une fille chez un roi d'Espagne et qu'il n'y avait pas de femme au monde à moitié aussi belle qu'elle. Il raconta cette nouvelle à ses fils et Dômhnall et Brian dirent : « Nous l'amènerons en Irlande ou nous recevrons la mort en cherchant à la mener avec nous. >>

— « J'irai avec vous, » dit Murchadh, «< car je suis un homme aussi brave que vous ou plus brave que vous. »

Cette nuit-là, Dômhnall et Brian partirent à l'insu de Murchadh. Au matin, le lendemain, quand Murchadh découvrit qu'ils étaient partis, le voilà parti à leur suite, et il ne fut pas long à les atteindre, comme ils entraient dans un grand bois. Ils furent pris de colère en voyant qu'il les avait suivis; ils l'attachèrent avec des liens et des cordes au trone d'un grand chêne,

(1) J'ai eu cette histoire du même Blake qui m'a donné la précédente.

láidre, do chrann mór darach, agus d'imthigheadar leỏ. Acht ní raibh siad leath-uair imthigthe nuair tharraing Murchadh an crann mór as na fréamhachaibh, agus as go bráth leis 'na ndiaigh. Rug sé orra mar bhíodar ag dul cois gheata mhóir. Thug siad bualadh millteach dó, agus cheangail siad le teudaibh é do 'n gheata mór iarainn, é féin agus an crann, agus d'imthigh siad ar a n-aghaidh. Acht ní raibh siad nios mó 'ná leath-uair imthighthe nuair tharraing Murchadh an geata as na postaibh, agus as go bråth leis 'na ndiaigh. Nuair rug sé orra an t-am so dubhairt siad go raibh sé chomh maith dhóibh é do sgaoileadh agus searbhfhoghanta do dheunamh dhé. Rinne siad sin, agus bhí sé 'na shearbhfhỏghanta aca.

Bhíodar ann sin ag imtheacht agus ag sir-imtheacht go dtángadar i ngar do chaisleán righ na Spáine. Ann sin dubhairt Dómhnall, << rachaidh mé go mbeidh amharc agam ar inghin an righ, and fanadh sibh-se ann so go dtagaidh mise ar m'ais. >>

D'imthigh sé leis agus nuair tháinig sé i ngar do'n chaisleán, chonnairc sé leómhan mór ar gach taoibh de'n gheata. Tháinig faitchios air, agus d'imthigh sé ar ais, agus dubhairt sé le n-a dhearbhráithreachaibh, « ní fhacaidh mé aon bhean ariamh chomh gránna le inghin an righ. »

« Béidh amharc agam-sa air, » ar sa Brian.

Chuaidh sé féin chomh fada agus chuaidh Dómhnall, acht nuair chonnairc sé an dá leòmhan, bhí faitchios air, agus d'fhill sé ar ais, agus bhí a chroidhe ann a bheul le faitchios, agus dubhairt sé, « Is fior dhuit a Dhomhnaill, » ar sẻ, « ní'l bean ann san domhan leath chomh gránna. >>

«< O thȧrla go dtáinig mé chomh fada sin béidh amharc agam féin uirri, » ar sa Murchadh.

Nuair d'imthigh sé dubhairt Domhnall le Brian : « Marbhóchaidh na leómhain Murchadh, agus tá sé chomh maith dhúinn bheith dul a-bhaile. >>

<< Táim leat ann sin, » ar sa Brian.

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