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jamais eu le premier de ces emplois, et que depuis long-temps il jouit d'une pension de retraite en échange du second. M. Castel a publié le poëme des Plantes, ce lui de la Forêt de Fontainebleau, un Voyage de Paris à Crevi en Chablais, un Discours sur la gloire littéraire, prononcé devant l'université en avril 1809, et l'Histoire naturelle de Buffon, classée d'après le système de Linnée; il n'est point de l'institut. On attribue à M. Castel, dans les deux Biographies que nous venons de citer, un opéra du Prince de Catane dont il n'est point l'auteur : Cuique suum.

CASTEL (PIERRE), né à Cologne en 1786, s'adonna de bonne heure à la botanique. Il vint achever ses études au Jardin-des-Plantes à Paris, se fit recevoir docteur en médecine, et retourna à Cologne, où il professa quelque temps l'histoire naturelle. Quand les Pays-Bas ont été érigés en royaumé, on a voulu y former trois universités, parce qu'il en existait trois en Hollande; on y a créé des chaires de toute espèce, et riche ment doté les professeurs à Louvain, Liége et Gand. Les avantages qu'on y faisait décidèrent plusieurs savans de France à demander cés places, il est inutile de les citer; mais dans ce nombre, il en était de célèbres, connus par des ouvrages estimés. On ne répondit pas à une seule de leurs demandes. Il fut arrêté qu'on professerait seutement en latin, en attendant qu'au bout de trois ans on professât en hollandais. On choisit comme on put dans les écoles d'Allemagne, de sorte que des garçons apothi

caires furent placés pour l'histoire naturelle, à Liége particulièrement. Il y en avait qui ne savaient pas le premier mot de ce qu'ils enseignaient, qui l'apprenaient à mesure et le répétaient en latin tudesque. Castel, des frontières du Rhin, fut préféré pour la botanique à l'un des hommés les plus forts de France. Un décret du roi des Pays-Bas le nomina professeur à l'université de Gand. Il y a enseigné pendant trois ans dans le système le plus abstrait et le plus, faux que jamais homme ait inventé. On peut en juger par l'ouvrage qu'il a publié en 1820, intitulé Morphonomie végétale. Dans cette bizarre production, que l'auteur disait être le fruit du travail de toute sa vie, on trouve qu'avec un petit nombre de signes linéaires, on peut décrire et faire connaître tous les végétaux, comme avec les signes algébriques on arrive aux plus grands résultats. Un latin barbare, des figures inintelligibles complètent l'absurdité de cette production, à laquelle cependant le gouvernement et les journaux belges ont accordé les plus grands éloges. Grâces à ces folies, Castel allait en Belgique détrôner Linnée et faire oublier Jussieu, quand la mort l'a frappé au commencement de 1821. Il avait annoncé une édition de la Philosophia botanica qui n'a point paru.

CASTELBAJAC (MARIE-BARTHELEMY, VICOMTE DE), est né le juin 1776. Les lecteurs, curieux 1er de détails domestiques, peuvent consulter une autre Biographie, s'ils tiennent à savoir comment fut élevé M. le vicomte de Cas

telbajac, comment s'appelait son institutrice, et par quels soins on fit germer dans son cœur les principes de la piété. Nous nous contenterons de dire qu'il émigra pendant la révolution, servit dans l'armée de Condé, et revint en 1815 siégerà la chambre des députés pour le département du Gers. Son premier acte politique fut une réclamation un peu violente en faveur des donations à faire au clergé. Il interrogea les prisons, les déserts, le soleil, la terre et l'univers, pour prouver que l'on devait enrichir les ecclésiastiques, Élu de nouveau en 1820, il n'a pas dévié de la ligne extra-inconstitutionnelle qu'il paraît s'être tracée; mais on l'a vu dans plusieurs circonstances affecter une sorte de loyauté chevaleresque en faveur des députés du côté gauche, que la majorité s'obstinait à ne pas laisser parler. Orateur emphatique, il cache avec assez d'art la disette de ses pensées sous l'abondance et la pompe de ses phrases; et ses amis s'étonnent que ses mouvemens les plus véhéméns ne soient jamais parvenus à émouvoir l'assemblée. Leur étonnement cessera peut-être cette année, car M. de Castelbajac vient d'être réélu.

CASTELCICALA (D. FABRICIORuffo, PRINCE DE). Il est plusieurs routes pour arriver à la célébrité: les vertus éminentes, les talens sublimes, les actions héroïques, une grande fortune ou la nature des emplois que l'on a occupés. M. le prince Castelcicala était, en 1792, ambassadeur de Naples, à Londres; il y reçut, dit-on, l'ordre de venir à Paris en cette mê

me qualité; il ne nous appartient pas de décider si ce furent les événemens ou des opinions personnelles qui l'empêchèrent de se rendre à ce nouveau poste; la vérité est qu'il n'y vint pas, et qu'il fut rappelé à Naples, où, si l'on en croit quelques biographes, il dirigea secrètement le ministère des relations extérieures. Ce qu'il y a de plus certain, c'est qu'en 1796, M. le prince de Castelcicala fit partie d'une espèce de tribunal d'inquisition politique, créé par la reine et le ministre Acton, sous le nom de junte d'état : ce tribunal fit arrêter et retint pendant plusieurs années dans les prisons un nombre considérable de citoyens, et en fit périr plusieurs. Cette junte fut dissoute; mais bientôt après Naples dut en subir une seconde plus terrible. Simonti et Corradini, magistrats honnêtes, qui avaient fait partie de la première, furent écartésde la seconde, et remplacés par des hommes tels qu'un Guidobaldi, un Vanni, dont les noms sont encore en horreur parmi les Napolitains. Les excès de cette junte furent portés à un tel degré que le ministre Acton luimême en fut effrayé. Il se retira, et céda sa place au prince de Castelcicala; cependant Vanni, président de la junțe, fut enfin sacrifié au ressentiment de la nation, et couvert d'opprobre et de sang, échappa à l'exécration publique par un suicide (roy. VANNI). En 1798, Naples, d'après ses traités avec la république française, gardait la neutralité, et jouissait de la paix extérieure; mais les troupes françaises en Italie se trouvant considérablement diminuées lors

que la nouvelle du désastre d'Aboukir y parvint, le cabinet napolitain mit en question le maintien des traités si récemment conclus; et dans le conseil qui fut réuni pour décider cette question, le prince Castelcicala donna sa voix pour la guerre. Cet avis prévalut, et ne tarda pas à entraîner la ruine de ceux qui l'avaient imprudeminent adopté : la famille royale fut contrainte de se retirer en Sicile; le prince Castelcicala présida à son embarquement, et prit la fuite avec elle. Après être resté environ deux années en Sicile, il se rendit pour la seconde fois à Londres, chargé d'une mission secrète auprès du prince-régent. Au retour de Louis XVIII en France, le prince de Castelcicala fut nommé ambassadeur de Naples à Paris, et depuis ce temps il n'a pas cessé d'y résider en cette qualité; il s'en est cependant éloigné deux fois ; la première, au mois de novembre 1816, pour aller en Angleterre offrir des complimens de condoléance au prince-régent lorsqu'il perdit sa fille, la princesse Charlotte; la seconde, pour se rendre au-devant de la duchesse de Berri, aussitôt qu'on apprit son débarquement sur les côtes de la Provence. M. le prince de Castelcicala a fait preuve de préVoyance dans une circonstance assez difficile: le 8 août 1820, le roi Ferdinand IV le nomma son ambassadeur à Madrid; il n'accepta point cette nomination. Il lui fut prescrit de cesser ses fonctions près de la cour de France; il continua de les remplir, il fut rappelé à Naples, il demeura à Paris; il fut destitué de droit, il resta

ambassadeur de fait. L'événement a prouvé que dans cette circonstance il avait bien jugé les intentions et apprécié la valeur des ordres qui lui étaient donnés. Les missions ostensibles ou secrètes que M. le prince de Castelcicala a remplies, ses voyages, les heures de ses départs et de ses arrivées sont indiquées avec beaucoup d'exactitude dans quelques biographies. Nous y avons cherché les actes diplomatiques de cet ambassadeur, mais c'est la seule chose qui y soit omise; nous nous piquons de plus d'exactitude; à force de recherches, nous avons découvert qu'outre les deux discours que le prince de Castelcicala prononça devant le roi de France, à l'occasion du jour anniversaire de sa naissance, il a négocié et signé, le 26 septembre 1816, un traité de commerce et de navigation entre S. M. Britannique et S. M. Sicilienne, lequel abolit ceux de Madrid de 1667 et de 1715, celui d'Utrecht de 1713, et réduit de dix pour cent les droits établis sur les marchandises anglaises à leur entrée dans le royaume de Naples.

CASTEL-FRANCO (LE PRINCE DE), grand d'Espagne, etc., a été colonel des gardes Walonnes, et capitaine-général des armées espagnoles. Le prince de CastelFranco servit tous les partis et ne fut jamais d'aucun. Il était bon, aimable et généreux ; il s'attachait aux hommes et aux choses qui lui semblaient de son goût, et lorsqu'il agissait, il était persuadé qu'il faisait pour le mieux. Il était brave à la guerre; il se distingua au siége de Gibraltar, et lors

qu'en 1794 il eut le commandement de l'armée d'Arragon, il se conduisit comme un officier-général de mérite. Quand la révolution précipita Ferdinand VII du trône, pour y placer Joseph Bonaparte, le prince de Castel-Franco resta quelque temps indécis sur le parti qu'il prendrait. Napoléon, par un décret du mois de novembre 1808, l'avait déclaré ennemi de la France et de l'Espagne; ce qui rendait sa position fort embarrassante. Soit qu'il cédât alors aux circonstances, soit qu'il obéît à la flexibilité de son caractère, il donna une pleine et entière adhésion à la constitution de Bayonne, et accepta les emplois que lui conféra le roi Joseph. Au retour de Ferdinand VII en Espagne, le prince de CastelFranco se trouva dans un nouvel embarras, mais de puissans amis et son nom l'aidèrent à sortir de cette position; le roi lui rendit le régiment des gardes Walonnes et son rang à la cour. Il n'en jouit que peu de temps, et mourut généralement regretté dans les premiers jours de 1815.

CASTELLAN (A. L.), est né à Paris, en 1772. Son père, qui était architecte, voulant qu'il marchât sur ses traces, le lança de bonne heure dans la carrière des beaux-arts. Le jeune Castellan partit pour Rome, et fit des progrès à l'école de cette ville. Il voyagea beaucoup dans la Grèce ancienne et moderne, et ne rentra en France qu'en 1808. Il y rapporta un portefeuille rempli d'observations intéressantes, dont il enrichit, à cette époque, les colonnes du Moniteur. Il fut char

gé, pendant quelque temps, de rédiger, dans cette feuille, les articles beaux-arts. Ces articles, joints aux ouvrages qu'il publia, en 1811 et 1812, et enfin son mémoire intitulé: Essai d'un procédé d'encaustique, ou de peinture à l'huile d'olive, sur une impression de cire, qu'il fit paraître, en avril 1815, lui donnèrent un rang parmi les savans. M. Castellan fut nommé, dans le même mois, membre libre de l'académie royale des beaux-arts. Il est également, depuis le 5 août 1816, membre-amateur du conseil honoraire d'artistes et d'amateurs, que le roi a établi près du ministère de sa maison. S. M. lui a conféré, en récompense de ses talens et de ses veilles, la décoration dé la légion-d'honneur. On doit à M. Castellan: 1° Lettres sur la Morée et les îles dé Cérigo, Hydra et Zante; 2° Lettres sur la Grèce, l'Hellespont et Constantinople; 3o Description d'une machine propre à puiser de l'eau, en usage dans le Levant; 4o Mœurs, usages tumes des Ottomans, et abrégé de leur histoire.

et cos

CASTELLANE (LE COMTE BONIFACE-LOUIS-ANDRÉ DE) est né le 4 août 1758. Sa famille, originaire de Provence, et l'une des plus anciennes de cette province, le destina de bonne heure à l'etat militaire quand la révolu tion éclata, il était colonel d'un régiment de cavalerie. Député de la noblesse, il eut le courage de sé réunir au tiers-état, vota pour la liberté des cultes, et la déclaration des droits de l'homme, et demanda l'abolition des prisons d'état (octobre 1789). On l'en

tendit ensuite proposer des mesures contre les détentions arbitraires, et s'opposer à l'exclusion des membres de l'assemblée, de toutes fonctions ministérielles. Il fut élu secrétaire en février 1790; et combattit, le 27 du même mois, les lois portées contre l'émigration. Nommé maréchal-de-camp, en mars 1792, il donna sa démission après le 10 août, et jeté en prison, ne fut sauvé que par le 9 thermidor, qui cependant ne lui rendit pas la liberté. Il ne fut élargi qué plusieurs mois après. Napoléon le nomma préfet des Basses-Pyrénées, en 1802. Le régime impérial lui fut favorable. Successivement candidat au sénat-conservateur, maître des requêtes, officier de la légiond'honneur, grand'croix de la couronne de Bavière, il donna, en 1814, son adhésion à la déchéance de l'empereur, et fut nommé, par le roi, chevalier de SaintLouis, et commandant de la légion-d'honneur. Pendant les cent jours, il protesta contre l'acte additionnel, et fut, au retour de Louis XVIII, nommé pair de France, président du collège électoral des Basses-Pyrénées, et lieutenantgénéral en 1816. Cependant ces diverses faveurs n'empêchèrent pas M. de Castellane de suivre la ligne constitutionnelle. Défenseur, en 1815, de l'inamovibilité des juges; en 1816, de la liberté individuelle et de la liberté de la presse, il manifesta dans toutes les occasions des principes sagement libéraux.

CASTERA. On connaît trois écrivains de ce nom; le premier est auteur d'un Manuel des éco

les primaires et des écoles secondaires en méthode raisonnée pour enseigner et pour étudier l'art de lire, vol. in-12. Le second a publié un Traité de la navigation sous-marine, et les Mémoires de la Société d'agriculture de la Rochelle. Le troisième, et le plus connu de tous, JEAN CASTERA, est né en 1755. Traducteur extrêmement laborieux, il a donné des versions du Voyage de Bruce aux sources du Nil, en Nubie et en Abyssinie, 5 vol. in-8°; de la Vie du capitaine Cook, par Kippis, 2 vol. in-8°; du Voyage de lord Macartney, en Chine et en Tartarie tarie, publié par Staunton, 5 vol. in-8°; de la Vie de Franklin, écrite par lui-même, suivie de ses œuvres morales et littéraires 2 vol. in-8°; de l'ouvrage de W. Éton, sur l'empire ottoman, 2 vol. in-8°; du Voyage de Mungo-Parc, dans l'intérieur de l'Afrique, i vol. in-8°; du Voyage de Brown, dans la Haute et la Basse-Égypte, dans le Darfour et en Syrie, 2 vol. in-8°; de la Relation de l'ambassade anglaise, envoyée en 1795 dans le royaume d'Ava, ou l'empire des Birmans, par le major M. Symens, 3 vol. in-8°; de la Relation de l'ambassade au Thibet et au Boutan, par Turner, 2 vol. in-8°; de Mélanges d'histoire et de statistique, sur l'Inde, 3 vol. in-8°; d'un Voyage dans l'intérieur de l'Amérique septentrionale, par Mackensie, 3 vol. in-8°; d'un Tableau historique et politique du commerce des pelleteries dans le Canada, depuis 1608 jusqu'à nos jours par le même auteur vol. in-8°; d'un Voyage en Chi

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