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vaient leur assurer une supériorité de marche sur les autres navires, on les compara aux frégates; et tout bâtiment léger, leste, peu chargé de bois, gouvernant, manœuvrant et virant bien de bord, fut appelé frégate.

Quant au nom de frégate, malgré l'autorité du savant M. de Hammer (Histoire des Othomans), nous avons de la peine à croire qu'il vienne du persan firgata; nous doutons aussi qu'il vienne du scandinave frigga (femme), comme l'ont voulu quelques savants antiquaires bretons. Nous pensons que le mot catalan fragata, qui a donné frégate, n'est autre chose que la corruption du motaphracta, sans couverture, sans pont. Les barques légères qui allaient à l'aviron et à la voile, et dont Cicéron parle à Atticus, étaient des aphractes, très distinctes des cataphractes, qui étaient munies d'un pont chargé de tours et des autres armements propres au combat. Aphracta aura fait successivement phracta, fragta, fragata. En voyant la frégate du xvre siècle (al- | cuni non hanno la coperta) décrite par Pantero, et en la comparant à l'aphracte rhodienne dont l'ami d'Atticus fait mention, on reste convaincu que l'une descend de l'autre.

Sous Louis XIV on appelait frégate légère la frégate à un seul pont qui portait de 16 à 26 pièces de canon. Il est souvent parlé de ce bâtiment propre à la course dans les mémoires de DuguayTrouin, de Tourville et de Forbin. Les capitaines de frégates légères commandaient aux lieutenants de vaisseau et aux capitaines de brûlot. Dans notre moderne organisation, les capitaines de frégate avaient aussi le pas sur les lieutenants de vaisseau : une récente ordonnance a éteint ce grade et lui a substitué celui de capitaine de corvette. A. J-L.

FRÉGATE (hist. nat.). Le nom de cet oiseau de mer a pour but d'exprimer son vol rapide, qu'on ne peut comparer qu'à la course d'un vaisseau fin voilier. Il appartient par sa conformation à l'ordre des palmipèdes, dans lequel il se fait surtout remarquer par une longue queue fourchue et par des ailes de telle envergure qu'il se soutient comme suspendu dans les airs pendant des journées entières. Il

peut aussi se tenir sur l'eau, mais la longueur de ses ailes lui fait obstacle pour nager: aussi les tient-il relevées au-dessus du dos lorsqu'il fond, avec la rapidité de la foudre, sur le poisson qui se montre à la surface des eaux, et dont il veut faire sa proie. Comme la brièveté de ses pieds lui occasionne aussi des difficultés pour plonger, il emploie souvent la violence pour arracher à d'autres oiseaux, pêcheurs plus habiles, la nourriture dont ils s'étaient approvisionnés. C'est dans les anfractuosités des rocs ou sur les arbres les plus élevés qu'il fait son nid; il s'éloigne peu des côtes.

La GRANDE FRÉGATE (tachypetes aquila), la seule espèce authentique, a, quoique de taille médiocre, jusqu'à 12 pieds d'envergure. Son plumage est noir, changeant au bleu; une membrane rouge s'étend sous le bec, noir, allongé, et fortement crochu à la pointe. Cet oiseau est commun vers les mers du Sud. C. S-TE.

FRÉGOSE. Depuis la fin du xive siècle jusqu'au commencement du xvr®, le nom de cette famille génoise se trouve mêlé à toutes les querelles intestines de sa ville natale, en concurrence avec celle des Adornes, comme elle enrichie par le

commerce.

Le premier de ses membres dont l'histoire fasse mention est DOMINIQUE Frégose,

riche marchand qui, après s'être mis à la tête des Génois révoltés contre Gabriel Adorno, se fit proclamer doge à sa place. La gloire qui signala son autorité, de 1370 à 1378, ne la sauva pas de l'écueil contre lequel s'était brisée celle de son prédécesseur : l'émeute le renversa comme elle l'avait élevé. -Un de ses fils, JACQUES, ne fit que passer sur le trône ducal, en 1390.-THOMAS Frégose l'occupa plus longtemps: d'abord de 1415 à 1421, époque à laquelle Marie Visconti, duc de Milan, imposa son joug à la ville de Gênes; mais en 1436, Thomas, aidé de ses trois frères, rendit l'indépendance à sa patrie, qu'il gouverna jusqu'en 1443. Sept ans plus tard, son neveu, PIERRE, fut élu: ce fut lui qui, en 1458, céda la seigneurie de Gênes à Charles VII, roi de France. Plus tard, il voulut la ressaisir, mais il échoua malgré sa bravoure.

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Cette

gloire était réservée à PAUL Frégose, | Frégose, le dernier dont l'histoire fasse

archevêque de Gènes, qui, réconcilié un moment avec les Adornes, défendit vaillamment la ville contre le roi René, lorsqu'il vint l'attaquer en 1461. Mais leurs querelles ne tardèrent pas à se réveiller, et Paul, du reste habile et brave, mais violent et absolu, occupa à plusieurs re prises, de 1462 à 1468, le sceptre ducal qui, ballotté entre les Adornes, les Frégoses et le duc de Milan, passa enfin, en 1479, aux mains de BAPTISTE Frégose, neveu du précédent. Ce ne fut pas pour longtemps: déposé et banni au bout de quatre ans, il vint habiter Fréjus, puis Lyon, et se consola de la perte du pouvoir en cultivant les lettres. Il laissa plusieurs ouvrages, écrits en latin, dont un Recueil de faits mémorables, dans le genre de Valère Maxime, livre rare aujourd'hui ; la Vie du pape Martin V; un traité sur l'amour (Anteros sive de Amore, Milan, 1496, in-4o), qui a aussi été traduit en français (Paris, 1581, in-4o), etc. — -OcTAVIEN Frégose, appuyé par le pape Jules II, chassa les Français de Gènes, en 1512, et fut élu doge après son frère JANUS. Mais le temps était venu où les petits états de l'Italie devaient suivre la fortune des grandes puissances qui l'avaient choisie pour champ de bataille. En 1515, Octavien fut obligé de céder à François Ier la souveraineté de Gênes, dont il resta gouverneur jusqu'à l'époque (1522) où elle fut prise par les généraux de CharlesQuint. Cinq ans après, lorsque, grâce aux efforts d'André Doria (voy.), elle devint ville libre sous la protection impériale, les Frégoses perdirent à jamais le pouvoir. Néanmoins, deux hommes jetèrent encore quelque éclat sur ce nom. Le premier fut FRÉDÉRIC Frégose, cardinal, archevêque de Salerne, ambassadeur de Gênes près de Léon X, qui assista de ses conseils Octavien son frère, purgea les côtes des pirates qui les infestaient, et, lors de la prise de Gênes par les Espagnols, alla demander un asile à la France qu'il avait toujours aimée. Il vécut quelque temps à l'abbaye de SainteBenigne de Dijon, que François Ier lui avait donnée. Plus tard, de retour dans sa patrie, il y mourut le 13 juillet 1541, évêque de Gubbio et cardinal. - CÉSAR

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mention, devait d'autant moins être oublié, comme il l'a été dans nos biographies, qu'il vécut en France et servit avec zèle François Ier, qui le fit chevalier de son ordre et lui donna une compagnie de gens d'armes (Mémoires de Du Bellay, liv. vir). Il paraît avoir servi d'agent à ce prince en Italie, où probablement il prodigua l'or et les intrigues pour seconder ses desseins. On voit, dans les lettres de l'Arétin, que César Frégose lui avait envoyé un bonnet garni de diamants et une médaille d'or, et il résulte d'un article des comptes du règne de François Ier, année 1539, que César avait tenté de faire rentrer Gênes, sa patrie, sous l'autorité du roi de France, qui, en considération de ce dernier service, « lui fait remise de 10,000 écus d'or avancés par lui, lesquels devaient être déduits sur sa pension. » En 1541, il allait remplir les fonctions d'ambassadeur à Venise, avec la mission secrète de détacher cette république du parti de Charles-Quint, lorsque le marquis du Guast, gouverneur de Milan pour l'Empereur, le fit arrêter et mettre à mort (2 juillet), ainsi qu'un autre envoyé français, attentat qui ralluma la guerre entre les deux rivaux. R-y.

FREHER (MARQUARD) naquit en 1565 à Augsbourg, d'une famille dont plusieurs membres s'étaient distingués par leurs connaissances littéraires. On le destinait à la jurisprudence, et il étudia d'abord le droit à Altdorf, puis à Bourges, sous Cujas. A son retour en Allemagne, il devint conseiller du prince palatin JeanCasimir, professa depuis 1596 à Heidelberg, remplit diverses missions diplomatiques, et mourut à Nuremberg en 1614.

Nicéron, au t. xxi de ses Mémoires, donne la liste de quarante-neuf ouvrages de Freher: encore cette liste n'est-elle pas complète. Voici les plus importants de ces ouvrages: 1o Germanicarum rerum Scriptores aliquot insignes (Francf., 1600-1611, 3 vol. in fol.), recueil qui s'étend depuis Charlemagne jusqu'à CharlesQuint, et accompagné de glossaires nécessaires pour l'intelligence du texte : la meilleure édition est celle que Struvius donna en 1717, à Strasbourg, avec des augmentations; 2o Rerum Moscovitarum

Scriptores aliquot (Francf. 1600, in-fol.); 3o Rerum Bohemicarum Scriptores aliquot antiqui (Hanau, 1602, in-fol.); 4° De re monetariá veterum Romanorum et hodierni apud Germanos imperii, libri duo (Ladebourg, 1605, in-4°); 5o De inquisitionis processu; 6o Origines Palatina (Heidelb., 1599, in-fol.); | 7° Corpus Francicæ historiæ veteris et sincera (Hanau, 1613, in-fol.), etc., etc. Dans un traité sur la taille de Charlemagne, Freher prétend que cet empereur avait sept pieds de haut.

Un autre Freher, portant également le prénom de MARQUARD, se distingua comme jurisconsulte. Né à Augsbourg, en 1542, mort en 1601, il contribua puissamment à mettre dans un meilleur ordre le code municipal de Nuremberg. Son petit-fils, PAUL, médecin, mort en 1682, est auteur d'un ouvrage intitulé: Theatrum virorum eruditione singulari clarorum (Nuremb., 1688, 2 vol. in-fol. avec près de 1,300 portraits). Cet ouvrage ne fut imprimé que six ans après la mort de celui qui l'avait écrit. A. S-R.

FREIBERG. Cette ville de mineurs, située sur le Münzbach, non loin de la Mulde orientale, est le chef-lieu du cercle de l'Erzgebirg, dans le royaume de Saxe. Sa population s'élève à 11,500 habitants. Elle doit son origine à la découverte de ses mines d'argent dans le XIIe siècle. Les mineurs du Harz s'y établirent, en 1195, sous Othon-le-Riche. Le nombre des habitants s'accrut dès lors rapidement, et la prospérité de la ville alla en augmentant jusqu'à la guerre de Trente-Ans, dont elle reçut une funeste atteinte. Freiberg comptait à cette époque une population de 32,000 habitants, dont 1,700 en état de porter les armes.

On voit dans la cathédrale, dont la porte d'or est un beau monument dans le style byzantin, la chapelle où sont déposés les cercueils des princes protestants de la Saxe. Là se trouvent les tombeaux du duc Henri-le-Pieux, fondateur de l'église, et qui mourut à Freiberg en 1541, et de tous ses successeurs, jusqu'à l'électeur JeanGeorge IV, mort en 1694, le dernier prince protestant de sa famille. Un monument remarquable est celui de l'électeur Maurice, avec sa statue en albâtre

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de grandeur naturelle. On le doit au ciseau de Floris d'Anvers. On conserve non loin de là l'armure que ce prince portait à la bataille de Sievershausen, en 1553, Dans le chœur de l'église repose le célèbre minéralogiste Werner (voy.).

Freiberg possède un bon gymnase avec une bibliothèque considérable; mais son établissement le plus important est l'académie des mines, fondée en 1765. Cette école, la meilleure de l'Europe, a puissamment contribué au développement de plusieurs branches des sciences naturelles. Depuis que Werner a répandu au loin sa réputation, elle a formé des centaines de minéralogistes étrangers, accourus de toutes les contrées de l'Europe et même des autres parties du monde. Les plus savants naturalistes allemands de ces derniers temps ont été au nombre de ses élèves.

Depuis 1791, l'académie des mines a un local particulier qui, outre les salles pour les cours et un laboratoire de chimie, contient une bibliothèque, une collection de minéraux, des collections scientifiques et techniques relatives à la géologie et à l'exploitation des mines. On y voit entre autres la collection de pierres précieuses la plus complète qui existe en Europe. Cette collection faisait partie du musée de Werner, que le savant professeur a donné à l'académie, en partie de son vivant et en partie par testament.

Dix professeurs environ sont attachés à l'académie : ils donnent des cours sur l'exploitation des mines, sur la métallurgie et sur les sciences accessoires. Un certain nombre de jeunes gens du pays y reçoivent une instruction gratuite; mais ils ne jouissent d'une bourse qu'en s'engageant à un travail dans une mine pendant leurs heures de récréation. Ils travaillent alors comme les mineurs ordinaires; seulement ils reçoivent un salaire un peu plus fort.

L'école principale des mines est une école préparatoire pour ceux qui aspirent à être reçus dans l'académie.

Parmi les édifices remarquables de Freiberg, nous citerons, outre la cathédrale, l'église de Saint-Pierre, båtie en forme de croix sur le point le plus élevé de la ville, avec un clocher de deux cents

pieds de haut; l'église de Saint-Jacques, qui remonte vraisemblablement aux premiers temps de la fondation de Freiberg; la maison du chevalier Kunz de Kauffungen; le château, appelé anciennement Freiheitsstein, et la maison des Orphe

lins.

Freiberg possède des filatures, des métiers à dentelles, des manufactures de drap, des fabriques de céruse et de litharge, une fonderie de dragées et une fabrique d'objets d'or et d'argent imités ou plaqués. Ces deux dernières sont les seules de cette espèce qui existent en Saxe. Cependant les deux sources principales de richesse pour Freiberg sont l'exploitation des mines et la fabrication qui en est le résultat. Cette ville est le centre de l'exploitation des mines de la Saxe, comme elle en a été le berceau. L'administration supérieure des mines (Oberbergamt) et celle des fonderies (Oberhüttenamt), qui y ont leur siége, ont une autorité suprême sur toutes les mines du royaume. La première dirige l'exploitation proprement dite, la seconde surveille la fonte des métaux et l'amalga mation. C'est à l'administration générale des fonderies que, depuis le commencement du xvIII® siècle, doit être livré tout le minerai d'argent, de plomb et de cui vre retiré des mines du pays. On pouvait auparavant le fondre partout, même dans les fonderies particulières.

Toutes les questions importantes de droit relatives à l'exploitation sont jugées par le conseil municipal de Freiberg constitué en tribunal des mines. De tous les districts de la Saxe où se trouvent des mines, Freiberg est le plus productif. Voir l'ouvrage allemand de Werner, Nouvelle théorie de l'origine des gale ries (Freiberg, 1791); d'Aubuisson, Des mines de Freiberg en Saxe, et de leur exploitation (Leipzig, 1802, 3 vol.), en français; de Trebra, Curiosités des puits et galeries du district de mines de Freiberg (Freiberg, 1804, ouvrage allemand et qui n'a pas été traduit en français comme les Observations sur l'intérieur des montagnes, du même auteur). C'est dans les environs de cette ville que se rencontrent les plus riches mines d'argent de toute la Saxe. Nous citerons

surtout celle qu'on appelle HimmelsFürst, la première en Europe tant pour l'abondance du minerai que par la régularité des travaux et la perfection des machines. Elle est ouverte depuis plus de quatre cents ans, et depuis deux cents ans qu'elle est exploitée sans interruption elle livre annuellement pour 95,000 écus d'argent. De 1769 à 1818, on en a extrait 2,176 quintaux de minerai, ainsi que nous l'apprend une inscription gra→ vée sur un échantillon qui fut offert au roi Frédéric-Auguste Io1 le jour de sa fête,

en 1818.

Dans le voisinage de Freiberg se trouvent, entre autres établissements remarquables, les grandes fonderies, avec huit hauts-fourneaux et quatorze fourneaux à réverbère, ainsi que l'usine d'amalgamation, créée en 1787 et reconstruite après l'incendie de 1795. Ond'a beaucoup perfectionnée dans ces derniers temps. C'est le point central où arrive par le canal du Prince électoral, creusé en 1788, et la Mulde, le minerai des mines éloignées. Une machine saisit des bateaux chargés de 60 à 90 quintaux, les enlève à vingt pieds en l'air et les transporte de la Mulde dans le canal.

Selon Breithaupt, dans son ouvrage allemand intitulé: La vieille et célèbre ville de Freiberg sous le rapport de l'histoire, de la statistique, de la civilisation et de l'industrie (Freiberg, 1825), on a extrait des mines de Freiberg, depuis six cent quarante ans que l'exploitation dure, 82,000 quintaux d'argent fin, d'une va leur de 240 millions d'écus de Saxe. C. L.

FREINSHEMIUS, en allemand FREINSHEIM (JEAN), philologue célèbre du xvir° siècle, naquit à Ulm, en décem bre 1608. Aux qualités morales il joignait un physique très avantageux et il appartenait à une excellente famille; rien ne fut négligé pour son éducation, et à l'âge de 15 ans il fut inscrit à l'université. D'abord il étudia le droit à Marbourg, d'où il passa à Giessen, se livrant aussi à l'étude de la philosophie. A Strasbourg, il gagna l'affection de Mathieu Bernegger, professeur d'histoire, célè bre à cette époque. Freinsheim était fort spirituel et l'on citait beaucoup ses réparties: cela lui valut le surnom

FRELATAGE. Ce mot exprime les préparations qu'on fait éprouver au vin et aux liqueurs spiritueuses, soit pour en corriger les défauts, soit pour leur communiquer des qualités recherchées par les consommateurs. Ainsi l'on rétablit, au moyen du tannin, les vins qui sont devenus gras, et, par l'addition de la

de apophthegmaticus (le sentencieux ou | reine Christine. L'édition de Strasbourg, l'homme aux vives répliques). Un jour, de 1654, contient soixante livres. Doujat Bernegger lui mit entre les mains un Flo- en acheta trente-cinq qui étaient entre les rus, en le priant d'y faire des notes: peu mains des héritiers. Freinsheim affecte d'heures après, l'étudiant le lui rendit avec assez de bonheur la manière de enrichi de corrections philosophiques Tite-Live. Rollin a dit qu'il avait réussi auxquelles personne n'avait songé. Outre à consoler le public de la perte du grand les langues anciennes, Freinsheim s'était historien, autant que cela était possible. approprié la plupart des langues vivantes: Freinshemius a publié une édition de il fit un voyage en France et demeura Florus, des remarques sur Tacite, les trois ans à Paris avec le célèbre Michel fables de Phèdre et quelques dissertations Marescot. Ce fut à la recommandation de sur le droit public allemand. P. G-Y. cet ami puissant qu'il fut reçu secrétaire FREIRE, voy. FREYRE. royal des archives de Metz. En 1637, il revint à Strasbourg, où il épousa la fille de Bernegger; ces deux savants entreprirent alors d'immenses travaux philologiques. La reine Christine envoya à Strasbourg un sénateur chargé d'engager Freinsheim pour l'université d'Upsal, où il professa la politique et l'histoire. Après y être resté de 1642 à 1647, il vint à Stock-chaux ou de la litharge, ceux qui ont holm en qualité d'historiographe et de bibliothécaire. Logé au palais de Christine, il y vivait dans la société de Descartes, de Grotius, de Saumaise, de Bochart, de Vossius, etc. La reine étudiait le grec avec lui, et il lui apprit à traduire les auteurs en un latin fort élégant. Cependant le climat de la Suède ne convenait pas à la santé de Freinsheim: l'électeur palatin l'appela à Heidelberg, en le nommant professeur honoraire et conseiller électoral. Il jouit peu de temps de cette position, et, le 30 août 1660, il expira, en disant : La parole me manque, mais je n'éprouve ni la crainte ni la douleur de la mort.

Avant de parler de ses travaux historiques qui lui ont acquis une gloire impérissable, nous rappellerons qu'il avait composé un poëme allemand sur le duc Bernard, de Weimar; cette production est tout-à-fait oubliée. Ses Suppléments de Tite-Live et de Quinte-Curce sont une œuvre de patience, de conscience et de talent. On sait que ce fut de sa part un essai de combler les lacunes produites dans les manuscrits de ces auteurs par les ravages du temps. Il commença par ceux de Quinte-Curce; ceux de TiteLive l'ont élevé encore plus haut: il er donna le commencement à Stockholm, en 1649, avec une épître dédicatoire à la

en

tourné à l'aigre. De même, on coupe des vins de qualités opposées de manière à obtenir des mélanges offrant une saveur agréable; on ajoute de l'alcool à des vins faibles, de la matière colorante à ceux qui sont pâles, etc. Ces opérations sont frappées d'une réprobation universelle : on ne veut, dit-on, que des vins naturels, comme s'il y avait quelque chose hors de la nature, et comme si l'on pouvait arriver à tromper l'œil et le palais sans avoir surpris, au moins en partie, les procédés qu'elle emploie. Si le frelatage des boissons est coupable alors qu'on fait payer une chose au-delà de sa valeur, s'il peut être quelquefois dangereux (par l'emploi de l'oxyde de plomb qui produit de véritables empoisonnements), la fabrication des liqueurs vineuses devrait être avouée et encouragée pour qu'elle se perfectionnât.

Il est fort difficile de distinguer les vins frelatés des vins naturels, excepté dans les cas où ils contiennent des substances minérales que le goût seul signale suffisamment. Quant aux simples mélan – ges de vins, il n'est pas facile de les reconnaitre; mais aussi ils n'offrent point de danger.

Pour les vins aigres, il s'agit de précipiter l'acide surabondant en formant un acétate insoluble; et si, au lieu d'agir

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