Mais il ne faut pas oublier Que j'ai laissé le chevalier
Avec Ralpho dans prison dure, Souffrant de mainte meurtrissure, Las de parler de coups porter, Et sur combats d'ours disputer; Ne pouvant se tirer de presse
Une dame à taille allongée, Qu'on appelle la Renommée, Qui vole bien mieux qu'un pigeon, Vit d'air comme un caméléon, (3) Mange ses paroles, et porte (4) A chaque épaule une aile forte, Doublée, à ce qu'on dit, au mieux, D'oreilles, de langues, et d'yeux; (5) (Du poëte et mythologiste
Je ne suis ici que copiste;) De ses ailes elle fend l'air (6) Portant vite comme un éclair
And Mercuries of furthest regions; Diurnals writ for regulation
Of lying, to inform the nation,
And by their public use to bring down The rate of whetstones in the kingdom. About her neck a pacquet-mail,
Fraught with advice, some fresh, some stale, Of men that walk'd when they were dead, And cows of monsters brought to bed; Of hail-stones big as pullets eggs,
And puppies whelp'd with twice two legs; A blazing star seen in the west, By six or seven men at least.
Two trumpets she does sound at once, But both of clean contrary tones; But whether both with the same wind, Or one before, and one behind,`
We know not; only this can tell, The one sounds vilely, th' other well; And therefore vulgar authors name Th' one Good, the other Evil Fame. This tattling gossip knew too well What mischief Hudibras befell, And straight the spiteful tidings bears
Of all to th' unkind widow's ears.
Des vérités bien établies, (7)
Et bien souvent des menteries.
Comme font de certains pigeons, (8) Elle porte en cent régions
Paquets de lettres et gazettes,
Et des journaux qui sont recettes Qu'elle dispense en quantité, Pour altérer la vérité; (9) Ayant toujours dans l'escarcelle Quelque bourde vieille ou nouvelle; Gens marchants après leur trépas, Un monstre que vache a mis bas; Des grêlons gros comme œufs de poule; Et de petits chiens une foule,
Avec chacun deux fois deux pieds, Et deux de chacun des côtés; Une comète chevelue
Que six ou sept hommes ont vue. Deux trompes elle emplit de vent Dont le ton est bien différent; Si, pour souffler, c'est sa manière, L'une devant, l'autre derrière, Cela ne m'est pas bien connu; Tout ce qui m'en est revenu, Est que l'une a son fort aimable, Et l'autre, un fort désagréable; Bonne et mauvaise sont les noms Qu'on leur donne dans nos cantons.
Democritus ne'er laugh'd so loud
To see bawds carted through the crowd, Or funerals with stately pomp March slowly on in solemn dump, As she laugh'd out, until her back, As well as sides, was like to crack. She vow'd she would go see the sight, And visit the distressed Knight; To do the office of a neighbour, And be a gossip at his labour;
And from his wooden jail, the stocks, To set at large his fetter-locks; And, by exchange, parole, or ransom, To free him from th' enchanted mansion. This b'ing resolv'd, she call'd for hood And usher, implements abroad Which ladies wear, beside a slender Young waiting-damsel to attend her; All which appearing, on she went, To find the Knight in limbo pent. And 'twas not long before she found Him, and the stout Squire, in the pound;
Both coupled in enchanted tether, By further leg behind together:
For, as he sat upon his rump,
D'Hudibras l'affaire fâcheuse
Parvint bientôt à la causeuse,
Qui méchamment, sans s'arrêter, A la veuve l'alla conter;
Jamais Démocrite en sa vie, (10)
Voyant maquerelle punie,
solennellement
pompe d'un enterrement,
Ne put tant éclater de rire, Qu'elle fit en l'entendant dire. Elle rit si fort du sujet
Qu'elle en fit péter son lacet, Et voulut aller tout de suite Au chevalier rendre visite; Et, comme doit tout bon voisin, Le consoler dans son chagrin, Et faire finir sa détresse
En tirant sa jambe de presse, L'élargissant de sa prison, Sous parole, échange ou rançon. S'étant vîtement habillée, Et sa demoiselle appelée, Pour lui donner vîte le bras, Elle alla chercher Hudibras, Qu'elle trouva sur son derrière, Avec l'écuyer en fourrière, Par enchantement accouplés, Tous deux par la jambe arrêtés.
« PreviousContinue » |