Ni fait, ni dit il ne sera,
Et soudain son sabre il tira;
Et Ralph, d'aussi vive manière, Eut bientôt tiré sa rapière, D'avance s'étant préparé
A la tirer pour sûreté.
Quand tout-à-coup un bruit horrible
Sépara ce couple terrible;
Clameurs de toutes les façons,
Faisant, par leurs différents tons, Ensemble un tapage du diable, Comme le bruit épouvantable, Qu'on fait dans une élection, (91) Quand d'un membre la faction A le dessus, et son tapage
Prouve le choix d'autant plus sage. Cette surprise au chevalier Fit peur, ainsi qu'à l'écuyer, Malgré leur rage ils s'arrêtèrent, Et, sans se consulter, jugèrent
Tous deux qu'ils ne feraient pas mal De remonter vîte à cheval;
retraite prompte et sûre
Eviter fâcheuse aventure.
Ni l'un ni l'autre ne parlait;
Chacun son honneur ménageait,
Ce qui les fit rester en place
Pendant quelque temps, par grimace.
And now the cause of all their fear, By slow degrees approach'd so near, They might distinguish diff'rent noise Of horns, and pans, and dogs, and boys, And kettle-drums, whose sullen dub Sounds like the hooping of a tub. But when the sight appear'd in view, They found it was an antique show; A triumph, that, for pomp and state, Did proudest Romans emulate : For as the aldermen of Rome Their foes at training overcome, And not enlarging territory, (As some mistaken write in story) Being mounted in their best array, Upon a car, and who but they! And follow'd with a world of tall lads, That merry ditties troll'd, and ballads, Did ride with many a good-morrow, Crying, Hey for our town! through the borough: So when this triumph drew so nigh They might particulars descry, They never saw two things so pat, In all respects, as this and that. First, he that led the cavalcade,
Mais la cause de leur frayeur Approchait quoiqu'avec lenteur. Déja leurs oreilles dressées, Et de différents bruits frappées, Pouvaient bien distinguer les sons
D'enfants, de chiens, cornets, chaudrons, Et timbales, dont la musique
Ressemble assez aux coups qu'applique
Un tonnelier sur un cerceau
Quand il veut cercler un tonneau. Mais quand la chose fut en vue Ils l'eurent bientôt reconnue Pour parade d'antiquité, Un triomphe tant desiré (92) Jadis
par les Romains; car comme On vit les échevins de Rome, En menant vaincre l'ennemi, Sans que l'état fut élargi,
(Comme nous veulent faire accroire Geus qui se trompent en histoire, ) Par quatre bons chevaux tirés, Dans leur char, en habits dorés, Suivis de la belle jeunesse Entonnant des chants d'allégresse, Et par la ville cheminants
Ils recevaient des compliments. Ainsi quand ils virent paraître Celui-ci pour le reconnaître,
Wore a sow-gelder's flagellet,
On which he blew as strong a levet
As well-fee'd lawyer on his breviate; When, over one another's heads,
They charge (three ranks at once) like Swedes. Next pans and kettles of all keys,
From trebles down to double base; And after them, upon a nag, That might pass for a forehand stag, A cornet rode, and on his staff A smock display'd did proudly wave; Then bagpipes of the loudest drones, With snuffling broken-winded tones, Whose blasts of air, in pockets shut, Sound filthier than from the gut,
And make a viler noise than swine, In windy weather, when they whine. Next one upon a pair of panniers,
Full fraught with that, which, for good manners, Shall here be nameless, mixt with grains, Which he dispens'd among the swains, And busily upon the crowd
At random round about bestow'd. Then, mounted on a horned horse, One bore a gauntlet and gilt spurs,
Il leur parut bien ressembler
A l'autre, assez pour s'y tromper. Le premier de la cavalcade
En marchant, donnait une aubade Avec un cornet à bouquin, Dans lequel il soufflait sans fin; Derrière étaient en belle montre Gens faisant haute et basse-contre, Avec marmites et chaudrons, Des casseroles et poëlons; Après eux, sur une monture Qui d'un cerf avait l'encolure, Un cornette jeune et gaillard Portait, en guise d'étendard, Chemise de femme perchée Sur un bâton, et déployée. Après ce cornette marchaient Des musiciens qui soufflaient Dans cornemuses frédonnantes, Et maussadement glapissantes, Dont les vents, en sac enfermés, En sortent quand ils sont pressés, De plus déplaisante manière Que ceux qui partent du derrière; Ou que les cris que l'on entend Faire aux cochons quand il fait vent. Sur deux paniers remplis de chose, Que par respect nommer je n'ose,
« PreviousContinue » |