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Tableau de l'Egypte, de la Nubie et des lieux circonvoisins; ou Itinéraire des voyageurs qui visitent ces contrées. Par J. J. Rifaud, de Marseille. in-8. avec une carte du cours du Nil. 1830. Chez Treuttel et Würtz.

Cet ouvrage peut être regardé comme le précurseur d'un autre fort considé rable, en 5 vol. in-8° et atlas in-fol., que l'auteur se propose de publier prochainement, et que nous avons annoncé à la fin du cahier précédent. Il n'est presque aucun pays en Europe, dit l'auteur dans sa préface, où l'on ne trouve un guide ou itinéraire qui offre au voyageur toutes les instructions dont il a besoin. Ce genre d'ouvrage n'est pas saps utilité; les détails qu'on y rencontre préviennent souvent de fâcheuses méprises, et offrent des renseignemens qu'on n'obtiendrait ailleurs qu'avec peine. Jusqu'à ce jour, auçun livre pareil n'a été écrit pour l'Egypte. Cepen dant en quel pays serait-il plus néces saire? En Europe, avec notre police, nos grandes routes, nos auberges, on ne craint guère de s'égarer ou de manquer de vivres. Qui jamais, en se mettant en route, s'inquiéta pour le soir de sa nourriture ou de son logement? Mais dans ce pays encore demi-sauvage, où l'apparition d'un étranger est un accident qui étonne, que l'on ne peut parcourir qu'en caravane et avec des conducteurs, où, le plus souvent, il faut camper et se passer de vivres, si on ne s'en est pas pourvu d'avance, de quel prix ne serait pas un ouvrage qui renfermerait des renseignemens exacts sur la meilleure route à suivre, les précautions à prendre, les besoins journaliers

voyage, et les moyens d'y satisfaire ? C'est cet ouvrage que M. Rifaud, qui a resté vingt-cinq ans en Egypte, pendant lesquels il s'est occupé à étudier la langue, les usages et les mœurs des habitans, publie aujourd'hui, et qui offre le tableau fidèle de l'état actuel de l'Egypte. L'ouvrage est divisé en 24 cha

pitres, dont voici le sommaire abrégé, avec quelques extraits. Chap. I servant d'introduction. Précis de la géographie physique de l'Egypte.-Chap. 11. Précis de la géographie politique de l'Egypte. Quelques détails sur l'industrie et le gouvernement du pacha, etc. L'Egypte est divisée en trois parties principales, qui sont le ́Bahhari, le l ́ostani et le Saïd, dénominations qui correspondent à celles de Basse-Egypte, d'EgypteMoyenne et de Haute-Egypte. Chacune de ces parties se subdivise en diverses provinces. La population de l'Egypte est composée principalement de Tures, de Coptes et d'Arabes. On compte 160,000 Coptes schismatiques, et 5,000 Coptes catholiques. La classe arabe est la plus nombreuse. Dans son état actuel, l'Egypte est gouvernée par un pacha (aujourd'hui Méhémet-Ali), dont la résidence est le Caire; elle relève du grand-seigneur, auquel elle paic tribut en argent, denrées, troupes, vaisseaux, etc. Le revenu net du pacha est estimé par l'auteur à 20,000,000 de piastres.Chap. III et IV. Alexandrie. Alexandrie est le port vers lequel se dirigent ordinairement les Européens qui se proposent de visiter l'Egypte; c'est aussi par ce port que l'auteur a pénétré dans l'intérieur du pays. La ville n'offre d'accès que par des rues étroites et tortueuses. Au milieu de ces rues, semblables à de longs couloirs bordés d'échoppes, se presse une population d'hommes de toutes couleurs, de femd'enfans demi-nus, et de quelques cavaliers montés sur de superbes chevaux. Le voyageur reconnaît qu'il a touché le sol de l'Orient, au costume des habitans, à leurs habitudes singulières pour lui, et à ces longues files de chameaux qu'il rencontre de distance en distance. A peine est-on débarqué, qu'il se présente une foule de conducteurs d'ânes, proposant leurs services pour le transport des bagages et même des personnes. L'âne est la monture ordinaire du pays. On emploie aussi pour les transports de simples portefaix.

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Ces gens parlent en général plusieurs langues étrangères; le turc, grec, le français et l'italien leur sont également familiers. Le pacha accorde sans difficulté un firman pour voyager à l'intérieur. Muni de cette pièce, on parcourt toute l'Egypte avec sûreté. Dans le reste du chapitre, l'auteur parle des maladies, de l'ophthalmie, de la peste, das insectes, etc., et donne à ce sujet des conseils hygiéniques. La population d'Alexandrie est très-mêlée, et ressemble à celle d'une colonie; on l'évalue à 25,000 âmes environ. La ville offre peu d'alimens à la curiosité; on y trouve des restes d'antiquités qui méritent quelque attention. Ainsi l'on peut visitér 1) La colonne dite de Pompée, à laquelle l'auteur n'a rien trouvé de fort extraordinaire; sa hauteur totale est de 114 pieds, le fùt est de 88 pieds. 2) Les deux aiguilles de Cléopâtre, dont l'une, encore debout a été donnée au roi de France par le pacha d'Egypte; et dont l'autre, qui est renversée, appartient aux Anglais. Ces monumens sont dépolis, et comme rongés par l'action du temps. 3) Les restes de l'église Saint-Athanase et de l'église Sainte Catherine. Ces ruines sont peu intéressantes. 4) Les restes de l'ancienne bibliothèque; ils se réduisent à une mosaïque en marbre. 5) Le camp de César; il n'est autre chose qu'une vaste enceinte détermi née par un mur en briques à demi ruiné. 6) Les ruines qui sont sur le chemin de la tour des Arabes, et, côté opposé, celles de l'ancienne Canope, sur le chemin d'Aboukir. 7) Les catacombes; elles se composent d'une réunion de vastes salles creusées dans le roc.-Chap. V. Instructions générales et préparatifs pour voyager à l'intérieur. Les monnaies. Le costume. Le baracan, etc. Les voyageurs doivent se ménager des fonds disponibles par portions, et sur divers points. Un moyen très-sûr, et qui n'expose à aucun retard, consiste à faire déposer par l'intermédiaire d'un banquier, dans le trésor du divan, la

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somme présumée nécessaire pendant un voyage et un espace de temps déterminé ; en échange de ce dépôt, le pacha délivre un ordre pour toucher à volonté, et selon les besoins que l'on éprouve, chez les shérafs des provinces. Le shéraf écrit, au dos de l'ordre de crédit qu'on lui montre, la somme qu'il débourse, et on lui fait un reçu qu'il présente ensuite au grand divan. L'ordre de crédit du pacha sert ainsi de shéraf en shéraf, jusqu'à ce que les rentrées successives égalent la totalité du dépôt. Malgré l'empire de l'habitude et la commodité de leur costume, les Européens qui visitent l'Egypte feront toujours bien d'adopter, dès leur arrivée, le costume du pays. Le turban et la pelisse à la turque mettent à l'abri de beaucoup d'iuconvéniens, que l'on provoquerait avec l'habit le mieux taillé à la mode de Londres et de Paris: on ne court pas seulement le risque d'être un objet de dérision, on s'expose aussi à de véritables dangers, surtout dans le désert, faute d'avoir satisfait aux convenances locales sur le point en question. Moyennant 7 ou 800 piastres on se procure un costume turc simple, mais bien assorti. Chacun est autorisé porter telles armes qu'il veut; mais parmi les Turcs l'usage est de n'avoir qu'un sabre, à moins que l'on ne soit en voyage, auquel cas on joint au sabre des pistolets et un cardjar (poignard). La pipe est un accessoire obligé du costume à la turque; mais elle n'est pas de mise lorsqu'on s'habille à la manière des Bedouins, ce qu'il est prudent de faire dès qu'on s'aventure dans le désert, Chap. VI. Itinéraire d'Alexandrie au Caire et dans le Caire. On se rend d'Alexandrie au Caire par terre ou par eau. Par térre on se sert des dromadaires et des chameaux, et la durée du trajet est de trois jours avec le dromadaire, ou de cinq avec le chameau. On passe les nuits sous des tentes; il faut avoir emporté une quantité suffisante de vivres, et même des armes, quoique la province que l'on traverse, le Béhé

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réh, soit assez sûre. Arrivé à Boulay, on traverse le Nil, et l'on est au Caire. L'Européen qui arrive au Gaire se rend directement au quartier franc, Mouski en arabe. Le Mouski comprend deux rues parallèles; celle du sud, qui est le quartier français, et l'autre rue, dite le quartier impérial. Deux couvens catholiques, le couvent de la Propagande et celui de la Terre-Sainte, y sont ouverts aux voyageurs moyennant 7 à 8 piastres par jour, tant pour le couvert que pour la nourriture. (Le piastre, de 40 paras, n'a cours aujourd'hui que pour 8 sous de France). Il y a aussi dans le même quartier des auberges tenues par des Européens, où l'on vit très-bien avec une dixaine de piastres par jour. Les rues du Caire sont étroites, tortuenses et non pavées. Si l'on excepte quelques mosquées, le reste des édifices publics ou particuliers n'a rien de bien recommandable. Les habitations sont très-hautes, fréquemment à trois étages, et d'un aspect triste et monotone, à cause de leurs portes basses et des fenêtres étroites et grillées qui sont pratiquées sur la rue. Les magasins sont simples au-dehors comme au-dedans, et n'attirent nullement par l'artifice des étalages; les femmes n'y ont pas d'emploi et en sont exclues. Le mouvement de la population commence à six heures du matin, et s'arrête de midi à trois heures. Lorsqu'une affaire n'est pas conclue dans la matinée, on la renvoie après le bad de la séré, la sieste. Les cafés sont des salles simple-. ment garnies de nattes, avec des banquettes qui règnent tout autour, où l'on ne prend guère que la liqueur dont ils tirent leur nom, et cela moyennant 2 paras la portion. La population du Caire n'est point unie par l'intérêt de la chose publique ou celui des plaisirs; elle n'a point de journaux, de bourse, d'académies, de spectacles. Un Arabe qui gagne 20 paras par jour au Caire peut satisfaire à ses besoins et à ceux de sa famille. Un voyageur y vivrait une semaine avec la dépense d'un seul jour

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à Paris, toutefois en s'accommodant au régime du pays. Avec un revenu de 2,500 francs de France, on jouit d'une grande aisance an Caire. Plusieurs quartiers du Caire se distinguent les uns des autres par la population qui leur est spéciale. Le quartier des Juifs contient 20,000 Israélites, que le gouvernement tolère, tout en les tenant sous le bâton. Dans le quartier copte, le voyageur trouve dix mille hommes exclusivement occupés du travail de l'administration et du commerce. Personne ici n'exerce de métier manuel, excepté un petit nombre qui s'occupe de l'orfèvrerie, du tissage et de la menuiserie. Les Grecs ont, ainsi que les Francs, les Juis et les Coptes, leur quartier particulier. On compte au Caire de deux à trois mille filles publiques, qui ont un chef à leur tête, et qui paient contribution au pacha. Ces filles sont tenues de loger hors la ville, et sur différens points.- Chap. VII. Préparatifs pour voyager. Etrangers aux usages du pays, et rarement au fait du langage vulgaire qu'on y parle, la plupart des voyageurs ne sauraient se passer d'un drogman. Un drogman doit savoir parler le turc et l'arabe, son salaire est, en raison de ces capacités, la nourriture non comprise, de 100 à 120 piastres de pays par mois. L'administration actuelle de l'Egypte n'a pas de service régulier pour le transport des lettres et paquets, à l'exception du Caire, d'Alexandric et de Damiette, où des postes sont établies pour ces points-là. Ce genre de communication n'a lieu qu'au moyen de courriers, avec lesquels chacun est obligé de faire un accord particulier. Le voyageur qui a besoin d'un mersal ou courrier, s'adresse, n'importe où il se trouve, à l'autorité locale, qui le lui procure et en répond. On confie aux courriers des dromadaires, ou bien ils vont à pied; l'époque convenue de leur départ et de leur arrivée est inscrite sur le message dont ils sont porteurs. Leurs dépêches sont dans un sac de peau, ou dans une outre. Arrivés à la des

Journal général de la Littérature de Francc. 1830. No 1.

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tination, ils retirent les dépêches du sač, les posant sur leur tête, les prẻsentant ensuite, et demandent leur baUne tente est chis (pour boire). l'habitation la plus ordinaire du voyageur en Egypté; les bagages en sont les meubles; parmi ces bagages sont plusieurs ustensiles propres à tenir un ménage nomade. Ainsi, l'on a une plaque ronde en tôle destinée à servir de four; une ou deux gamelles en bois pour pétrir le pain, et dont on se sert en guisé delat; une ou deux marmites en cuivre pour faire la cuisine; les couvercles de ces marmites servent aussi de plats. Le sable que la tente recouvre sert å la fois de table et de siège. Le dîner étant préparé, on s'accroupit autour, et chacun en prend sa part avec des cuillers en bois, ou, à défaut, avec les doigts. L'usage est de ne faire la cuisine qu'une fois toutes les vingt-quatre heures, entre lé coucher du soleil et une ou deux heures du matin. C'est dans des outres que l'on conserve et transporte sa provision d'eau. Ces outres se ferment au cadenas; on puise dans les trous pour les remplir avec des scaux en cuir. Les grosses provisions de bouche sont le riz, la farine, les lentilles et le beurre, des œufs durs, des ognons, des dattes; on joint à cela de la viande fumée ou séchée au soleil. Les combustibles sont rares en Egypte, de sorte que le charbon est souvent compris dans les provisions de voyage. Pour le ménager on ramasse des broussailles aux lieux de stations, s'il y en a, et l'on recueille pendant le chemin la fiente de ses chameaux.

La suite au numéro prochain).

VOYAGES.

Quatre mois dans les Pays-Bas. Voyage épisodique et critique de deux littérateurs dans la Belgique ét la Hollande. Publié par Lepeintre. in-8. Chez Leroux. Tome III, contenant le Midi des Pays-Pas.

«Tous les faits qu'on trouvera dans

ce volume, dit l'auteur dans sa préface, sont vrais, soit quand ils ont rapport aux mœurs locales, soit quand ils sont relatifs à des individus; si j'ai émis des idées qui ne sont pas celles de tout le monde, jeles donne non comme meilleures, mais comme miennes ». Ce volume est divisé en vingt-quatre chapitres, commençant par le 55 et finissant par le 78°. Précis du sommaire avec extraits: Chap. LV. Incident qui motive mòn retour dans les Pays-Bas. Je vais tout d'un wait d Utrecht.-Je m'égare dans la ville. Ma conversation sémillante avec une jeune et séduisante hollandaise. — Haute opinion de deux Anglais sur la valeur française. Partie de campagne projetée dans un endroit célèbre. Récit des amours et aventures de l'auteur, que nous passerons sous silence. Chap. LVI. Zeist. L'établissement des Moraves.— Bazar de l'industrie de ces frèrés, leurs mariages et mœurs, etc. Les Moraves, appelés aussi Herrnhuters, ne formèrent long temps qu'une même secte, camposée des descendans des Hussites on des disciples nombreux de ce Jean Hus qui fut brûlé dans l'infâme auto-da fè, dont se déshonora le concile de Constarce, au mépris du sauf-conduit de l'empereur Sigismond. Quarante mille sectateurs de cet infortuné furent pour suivis et traqués comme des bêtes fauves dans la Bohême, par les catholiques qui les massacrèrent et en furent massacrés tour à tour pendant cent ans. Les Hussites, fondus dans d'autres sèctes protestantes, tout à la fois, luthériens, et zwingliens, s'étaient cachés et disper sés, mais seulement après avoir adopte des principes d'indépendance religieuse et d'égalité civile qu'ils conservercut pendant deux cents ans, lorsque, divisés par grandes faniilles répandue dans presque tous les pays de l'Europe, sauf l'Italie et l'Espague, et même dans les Etats Unis, ils fortèrent des associa tions partielles, toutes dirigées par und législation commune, et réussirent à rester indépendans des lois et des auto rités dominantes dans les pays où ils se

trouvaient. Pendant deux cents ans ils ont vécu sous le régime de la communauté de biens, n'admetttant point la propriété individuelle. Libres, quoique cn agrégations, ils étaient soumis aux lois de la communauté, dans l'intérêt de tous, mais sans prononcer de vœux,、 célibataires ou mariés, à leur choix, et ne connaissant d'autres liens personnels que ceux d'une affection fraternelle et d'une égalité absolue. Ils n'admettaient que la théologie naturelle sans prêtre. Le grand article de leur-morale, c'était de regarder la mort comme un bien. Telle fut jadis la société des Moraves. Aujourd'hui il n'en reste plus que l'ombre, et celle qui porte ce nom s'est toutà-fait écartée de son institution primitive. Dans l'établissement de Zeist il y a des frères qui sont riches et d'autres qui sont pauvres. Ces derniers sont des ouvriers à qui la confrérie a assuré une existence viagère, et qui sont sûrs d'avoir du pain toute leur vie,... moyennant qu'ils travaillent beaucoup. Chacun d'eux a sa chambre qu'il fait lui-même. La cuisine est faite dans la maison pour tout le monde, et chaque frère va chercher son dîner, qu'il mange à son choix dans un coin ou dans sa cellule, sans nappe ni serviette. Les sœurs vivent de leur côté, et ne communiquent point avec les frères, sous peine de bannissement. C'est le pasteur qui fait les mariages. Lorsque le cœur et la nature viennent tourmenter un frère, il va voir le ministre et lui dit : J'ai besoin de me marier, donnez-moi une femme. Làdessus, si l'impétrant est sage et bien portant, le pasteur va s'entendre avec le directeur de la confrérie et seigneur de l'endroit. Ce dernier, qui connaît comme ses dix doigts toutes les sœurs ses vassales, choisit d'après son bon plaisir celle qu'il sait en état d'être mariée, et la fait donner au soupirant, qui ne la connaît point, Chap. LVII. La tour d'Utrecht. La maison du Pape. Louis XV et Louis Bonaparte. La tour d'Utrecht a 380 pieds de haut et 500 ans d'antiquité. Au sommet de cette

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tour on peut apercevoir plus de vingt villes dans un rayon de quinze lieues. -Louis XIV conquit Utrecht en 1672, et s'y fit donner militairement 500,000 fr. par ses habitans. Louis Bonaparte y dépensa à peu près la même somme peu de jours, quand il vint y jouer le rôle de roi au minimum. Chap. LVIII. Départ d'Utrecht. Arrivée à Anvers. - La Kermessc. Arcs de triomphe en l'honneur des saints; procession sans pareille. - Chap. LIX-LXIV, Arrivée à Gand. Une filature. La maison de Louis XVIII. - La Kermesse d'Alost.-Retour à Bruxelles. Bruxelles a 15,000 maisons, 300 rues, 15 places publiques, 22 fontaines et 9 ponts. Le musée renferme près de 500 tableaux, dont 400 ne velent rien du tout. La bibliothèque publique occupe dix salles ornées avec goût et magnificence; on l'agrandit sans cesse. Elle renferme plus de cent mille volumes et plus de trois mille manuscrits. Le cabinet d'histoire naturelle est plus riche que celui de Paris-Chap. LXV.-LXVI. Arrivéc à Namur. Anciennement Namuravait le bonheur de posséder treize couvens: ce n'était pas mal pour le salut de ses 17,000 âmes, si elle avait autant de po-' pulation qu'anjourd'hui. Cette ville est assez riante du reste, et remplie de jar dins où l'on cultive la chicorée, le tabac et le houblon; les rues sont larges, bien percées et propres; les maisons toutes à trois étages, n'ont pas d'élégance ni de brillant; mais les pierres de taille bleues, marbrées de noir et de rouge, dont elles sont bâties, lui donnent un aspect bizarre et original. Ch. LXVII. et LXVIII. Voyage romantique à Liège, par eau. La' configuration de Liége est des plus singulières. C'est une agglomération presque circulaire de maisons, d'édifices et de jardins. L'ensemble de l'aspect est original par la' couleur; les toits sout en ardoise, les maisous sont peintes en gris de souris; tout paraît gris, même les cloches et les flèches des églises: c'est la poussière de la houille qui donne cette teinte générale aux édi

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