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de Smyrne, qu'on croit avoir vécu dans le ve siècle, est auteur des Paralipomènes d'Homère, espèce de supplément à l'lliade. Ce poème grec, écrit élégamment, fut trouvé par le cardinal Bessarion dans un monastère de la terre d'Otrante en Calabre, et c'est d'où lui vient le nom de Calaber. La meilleure édition est celle de Jean-Corneille Pauw (Leyde, 1734, in-8°) qui a beaucoup profité de l'édition qu'en avait faite Claude Dausque.

CALABRE (Edme), prêtre de l'Oratoire, savant et pieux, natif de Troyes, directeur du séminaire de Soissons, mourut en 1710. On a de lui une Paraphrase sur le Miserere, dans laquelle on trouve beaucoup d'onction, et qui a été souvent réimprimée.

CALABROIS (Mathias Preti, surnommé le), naquit en 1643 dans la Calabre. Lanfranc fut son maître dans la peinture. Appelé à Malte pour décorer l'église de Saint-Jean, il représenta dans le plafond la vie de cet apôtre; morceau admirable, qui lui mérita le titre de chevalier de grâce, úne commanderie et une forte pension. I mourut à Malte en 1699. Ses principaux tableaux se voient à Modène, à Naples et à Malte. On les estime pour la vigueur du coloris, le relief des figures, la variété des inventions, Part des ajustements. Une touche moins dure, un dessin plus correct, l'auraient mis au rang des premiers peintres.

+ CALAGES (mademoiselle Marie de Pech de) naquit à Toulouse vers 1620. Elle cultiva la poésie française avec assez de succès, remporta quelques prix aux Jeux floraux, et ne craignit pas de s'élever à la hauteur de la

poésie épique. Son poème de Judith, ou la Délivrance de Béthulie, est loin d'être un chef-d'œuvre, mais on y trouve des traits dignes réellement de l'épopée, et qui supposent un talent peu ordinaire, dans un temps surtout où la langue et la poésie française n'étaient point fixées. Mademoiselle Calages savait faire une heureuse étude des anciens. Son poème a été imprimé à Toulouse 1660, in-4° par les soins de mademoiselle l'Héritier de Villendon, et dédié à la reine Anne d'Autriche alors régente.

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CALAIS et ZETÉS, enfants de Borée et d'Orithye, firent le voyage de la Colchide avec les Argonautes, et chassèrent les Harpies de la Thrace. Ils avaient les épaules couvertes d'écailles dorées, des ailes aux pieds, et une longue chevelure.

CALAMIS, graveur et statuaire célèbre d'Athènes. Ses ouvrages furent fort estimés; mais Cicéron le mettait bien au-dessous de Praxitèle et de Myron. Il excellait surtout à représenter des chevaux, et personne avant lui n'avait porté plus loin cette partie de l'art. Ce sculpteur florissait l'an 420 avant J.-C., ou 48 ans plus tôt selon l'opinion de M. É meric David, dans son Essai sur le classement chronologique des sculpteurs grecs les plus célèbres.

+CALANNA (Pierre) naquit à Termini en Sicile dans le xvIe siècle. Il embrassa l'état religieux, et s'occupa beaucoup de belleslettres et de philosophie. Partisan prononcé de la philosophie platonicienne, il osa se déclarer contre Aristote dans un temps où le préjugé universel lui rendait des hommages confirmés par la

superstition aveugle de plusieurs siècles: il y avait cependant alors du danger à s'élever contre cette doctrine que la mort récente de Ramus prouvait bien ne pouvoir être attaquée impunément. Calanna, pour mettre au jour son opinion, composa un savant ouvrage intitulé: Philosophia seniorum sacerdotia et platonica a junioribus et laicis neglecta philosophis. Palerme, 1599, in-4°. Séelen, zèlé partisan d'Aristote, dit que Calanna, est souvent paradoxal, qu'il a puisé dans des sources impures, et finit par l'appeler un platonicien à brúler, quoique dans le fond Calanna soit plutôt syncrétiste que platonicien.

CALANUS, philosophe ou charlatan indien, qui suivit Alexandre-le-Grand dans son expédition aux Indes. [Plutarque rapporte qu'il se nommait Sphines, et que les Macédoniens l'appelèrent Calanus, parce qu'en saluant ceux qui l'abordaient, il avait coutume de dire Cala, qui, dans sa langue, signifiait salut.] Tourmenté d'une colique après 83 ans d'une vie saine, il pría le conquérant de lui faire élever un bucher pour y terminer ses jours. Ce prince, qui n'était pas plus sage que son philosophe, ordonna l'appareil de cet extravagant sacrifice. Son armée eut ordre de se ranger en bataille autour du bûcher. Calanus, couronné de fleurs et magnifiquement vêtu, y monta en disant que depuis qu'il avait perdu la santé et vu Alexandre, la vie n'avait plus rien qui le touchât. Le faible Calanus, qui n'avait pas le courage de supporter une colique, trouva dans sa vanité assez de ressources pour souffrir l'action du feu sans faire aucun

mouvement et sans donner aucun signe de douleur. Quelqu'un lui ayant demandé s'il n'avait rien à dire à Alexandre: Non, répondit le philosophe, je compte le revoir bientôt à Babylone. Le héros étant mort trois mois après dans cette ville, on crut que le brachmane avait été prophète, et cela n'ajouta pas peu au merveilleux de son histoire.

CALANUS (Juvencus-Cœlius), né en Dalmatie, évêque de Cinq-Eglises en Hongrie, vivait dans le XII siècle. Il est connu par un petit ouvrage : Attila rex Hunnorum. Venise, 1702, infol. On le trouve dans l'Apparat ecclésiastique du P. Canisius, et dans l'Apparat à l'histoire de Hongrie, avec des notes de J. Tomka. Presbourg, 1736, in-,

fol.

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»ments des magistrats qui re» dressent et corrigent les déci>>sions défectueuses, soit pour » le fond, soit pour la forme de » la procédure; mais ne nous » étonnons pas si, dans cette espèce de conflit de judicature, >> il reste toujours dans l'esprit » du peuple une espèce de préjugé en faveur des premiers » juges. Des gens qui examinent >> tout sur les lieux, qui ont sous » les yeux le corps du délit, qui >> connaissent la vie et la con» duite de l'accusé, les mœurs et » la probité des témoins, qui >> recueillent une infinité de cir>> constances dont l'ensemble » s'étend difficilement au loin, » et dont l'impression s'affaiblit » par le temps, qui sont animés » du zèle de la justice à l'aspect » d'un crime énorme, récent, » commis sur un citoyen connu, » etc.; des juges qui prononcent » dans une telle situation, ont » certainement un grand avan>> tage sur des magistrats éloi» gnés, occupés de cent autres » objets qui fixent leur attention » et leurs travaux par des vues » et des obligations plus direc»tes, importunés, sollicités par » des ames sensibles, etc. Il faut » donc, dans ces sortes d'occa»sions, garder autant qu'il est » possible, dans la censure et » l'éloge des arrêts respectifs, >> une modération raisonnable, » et se défendre de ces enthou>>siasmes véhéments, où la » vérité et l'équité se trouvent >> si rarement. >>

CALASIO (Mario de), franciscain, professeur d'hébreu à Rome, composa une excellente Concordance des mots hébreux de la Bible, imprimée à Rome en 1621, en 4 gr. vol. in-fol. et ensuite à Londres, 1747, sous le

même format et avec le même nombre de vol. sous le titre de Concordantiæ sacrorum bibliorum hebraicæ, cum convenientiis linguæ arab. et syr. Cette édition, plus estimée que celle de Rome, a été donnée par Guillaume Romaine. Le fond de cet ouvrage, utile aux hébraïsans, est pris dans la concordance du rabbin Nathan. On a encore de Calasio Canones generales linguoe hebraica.

CALCAGNINI (Coelio), fils naturel d'un ecclésiastique de Ferrare, où il naquit le 17 septembre 1479, après avoir servi dans les troupes de l'empereur et de Jules II, embrassa l'état ecclésiastique. Il devint protonotaire apostolique, et mourut à Ferrare en 1541. On a de lui: 1° Commentatio de rebus ægyptiacis. Bâle, 1544, in-fol. Il y a dans cet ouvrage des choses curieuses et exactes sur l'Égypte, pour le temps auquel il a été fait. 2o De talorum, tesserarum et calculorum ludis, dans le tom. 7 des. Antiquités grecques de Gronovius; 3° De re nautica, ibid. tom. 2; 4° Opera aliquot; 5o Encomium publicis carmina. Erasme dit qu'il a le style élégant, et rempli d'ornements, mais qu'il a trop l'air de la philosophie scolastique, ce qui l'empêche de tenir un rang parmi les auteurs éloquents. Ses ouvrages ont été imprimés à Bâle en 1544, in-fol. [Par une singularité bien extraordinaire dans un bon écrivain, Calcagnini n'aimait pas les écrits de Cicéron; il les critiquait sans cesse, malgré qu'il ne trouvât personne de son avis. ]

CALCAR ou KALEKAR, (Jean de), ainsi nommé, parce qu'il était d'une ville de ce nom dans.

le duché de Clèves, mourut à Naples, dans un âge peu avancé, en 1546. Le Titien et Raphaël furent ses modèles dans l'art de la peinture. Il prit tellement leur manière, , que les talents de ces grands maîtres semblaient être devenus les siens. Plusieurs connaisseurs n'ont jamais su distinguer les tableaux du disciple d'avec ceux du Titien son maître. L'immortel Rubens voulut garder jusqu'à sa mort une Nativité de Calcar. C'est à lui, diton, qu'on doit les figures anatomiques du livre de Vésal. (Voyez ce nom). Le musée royal possède un de ses meilleurs portraits.

CALCEOLARI ( François) célèbre naturaliste de Vérone dans le 16e siècle. Son Museum rerum naturalium. Vérone, 1622, in-fol., est rare et estimé. On a

core de lui: Abrégé latin des commentaires de Matthiole sur Dioscoride. Venise, 1586, in-4°.

CALCHAS, fils de Thestor, reçut d'Apollon la science du présent, du passé et de l'avenir. L'armée des Grecs qui allait assiéger Troie, le prit pour son grand-prêtre et son devin. Il prédit que le siége durerait dix ans, et que la flotte, retenue par les vents contraires au port d'Aulide, ne ferait voile qu'après qu'Agamemnon aurait sacrifié sa fille Iphigénie à Diane. Les destinées lui avaient prédit qu'il perdrait la vie lorsqu'il trouvefait un devin plus habile que lui. Mopsus parut, et Calchas mourut à Colophon dans l'lonie.

CALCIDIUS. V. CHALCIDIUS. CALCULUS. V. GUILLAUME, surnommé Calculus.

CALDERINO ( Domizio), né vers l'an 1447, dans le territoire de Vérone, professeur de belles

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lettres à Rome sous Paul II et Sixte IV, mourut en 1478, âgé de 31 ans, d'un excès de travail. Son nom était Dominique, mais voulant en avoir un qui sentît l'ancienne Rome, il se fit appeler Domitius et Calderinus, de Caldero, lieu de sa naissance, 5 milles de Vérone. Il fut un des premiers qui joignirent le secours de l'érudition à celui de la grammaire. Paul Jove dit qu'il a éclairci les poëtes avec une capacité merveilleuse. On a de lui des notes sur les Sylves de Stace. Rome, 1475; sur Martial, Venise, 1474, in-4°; sur Juvenal et l'Ibis d'Ovide, Milan, 1495, in-fol. On assure qu'il a commenté encore d'autres anciens; cependant il est apparent que ces commentaires ne se trouvent que dans les catalogues

de Trithène et de Gesner.

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CALDERON DE LA BARCA (dom Pedro), chevalier de l'ordre de Saint-Jacques, naquit en 1600, et porta les armes avec distinction. Il les quitta pour l'état ecclésiastique, et fut fait prêtre et chanoine de Tolède. Nous avons de lui des pièces de de théâtre en 9 volumes in-4°, 1689, à Madrid, sans compter plusieurs autres qui n'ont point été imprimées. Calderon était trop fécond pour être exact et correct. Les règles de l'art dramatique sont violées dans presque tous ses ouvrages. On voit dans ses tragéd. es l'irrégularité de Shakespeare, son élévation et sa bassesse, des traits de génie aussi forts, un comique aussi déplacé, une enflure aussi bizarre, même fracas d'actions et d'incidents. Ses comédies, au nombre de quinze cents valent un peu mieux. Calderon composa aussi 6 vol. in-4° d'Actes

sacramentaux, qui ressemblent pour le fond aux anciennes piè ces italiennes et françaises, tirées de l'Écriture sainte, ou aux mystères. Ce poëte florissait vers l'an 1640. [Suivant Bouterwek, Linguet, Sismondi et autres littérateurs qui ont écrit sur la littérature espagnole, Calderon avait un esprit cultivé: s'il se montra dans les tragi-comédies (car il n'écrivit jamais des tragédies,) ignorant de l'histoire, c'est qu'il sacrifiait l'histoire à l'illusion théâtrale et au plan de ses pièces, ce qui cependant ne saurait pas l'excuser. Dans plusieurs morceaux de ces pièces l'on reconnaît aisément qu'il était très instruit dans les sciences et les lettres; et considéré comme poëte, il eut un génie supérieur. Ses comédies sont pleines d'action, d'intérêt; le d'intérêt, le dialogue est rapide, naturel; on peut lui reprocher parfois de f'enflure, mais jamais de la bassesse; il vole peut-être trop haut, mais il ne saurait pas ramper. Du reste, ainsi que Lope de Vega, il est un des créateurs du théâtre moderne, et, malgré leurs défauts, leurs pièces sont très supérieures et par l'invention, le plan et le style aux farces ridicules de Jodelle et de Hardi. Corneille a imité l'Héraclius de Calderon, et l'imitation est sans doute supérieure à l'original. ]

+CALDERWOOD ou CALDWOOD (David), ministre et théologien écossais pendant le XVIIe siècle, s'était rendu très habile dans toute les sciences qui concernaient son ministère. En 1604, il fut nommé curé de Crelling vers le midi de l'Ecosse. Lorsque le roi Jacques VI d'Écosse voulut établir, la conformité entre l'Eglise anglicane et

l'Eglise écossaise, Calderwood s'y opposa fortement. Vainement le roi chercha à donner de la solennité aux mesures qu'on prenait pour opérer la réunion, en assistant lui-même aux discussions, le ministre écossais fut inflexible, et à la tête de plusieurs autres de son parti, il refusa de se soumettre en aucune manière aux ordres exprès du roi. Il fut mis d'abord en prison, dépouillé de son bénéfice et condamné au bannissement. Retiré en Hollande, il fit paraître, en 1623, un ouvrage fameux considéré comme un chef-d'œuvre par les partisans de sa secte, et qui a pour titre Altare damascenum, in-4°. Il produisit un très grand effet; c'est un corps de controverse sur les points qui divisent en Angleterre les calvinistes, en puritains et en anglicans. Les épiscopaux, dit-on, n'ont jamais entièrement répondu à cet ouvrage. Il fut publié la première fois sous le nom d'Edwardus Didoctavius, et réimprimé en 1708, sous le titre de : Altare damascenum, seu Ecclesia anglicana polititia, Ecclesiæ scoticano abtrusa a formalista quodam delineata, illustrata et examinata sub nomine olim Edwardi Didoctavi, studio et opera Davidis Calderwod, etc. Ce ministre étant tombé malade quelque temps après, on le crut mort; et le roi fit publier au nom de Calderwood, par un certain Patrik Scott, une retractation supposée faite dans le lit de mort. Calderwood en ayant eu connaissance, la fit démentir publiquement, et Scott, à ce qu'assure le ministre, passa en Hollande pour l'empoisonner; mais retiré secrètement en Écosse où il se cacha plusieurs années,

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