Page images
PDF
EPUB

du dauphin, attaquèrent les Jacques et les vainquirent. Char les-le-Mauvais en fit passer plus de 1000 au fil de l'épée, s'empara de Caillet, lui fit trancher la tête, et termina ainsi cette guerre, qui commençait déjà à devenir redoutable pour la no blesse française.

CAILLIERES. Voy. CALLIE

RES.

en

CAILLY(le chevalier Jacques de), né à Orléans, en 1604, de la famille de la Pucelle qui délivra cette ville, mourut 1673, chevalier de l'ordre de Saint-Michel et gentilhomme ordinaire du roi. On a de lui un petit Recueil d'épigrammes, dont quelques-unes sont fines et délicates, et beaucoup d'autres triviales, mais versifiées naturelment. Cette ingénuité corrige beaucoup son style, souvent lâche et incorrect. On doit au reste rendre cette justice à cet auteur, qu'il ne s'est pas laissé emporter par les viles passions au-dessus desquelles la plupart des poëtes les plus célèbres n'ont point eu le courage de s'élever. «Ses épigrammes, dit un cri»tique, ne sont que des saillies » sans fiel, sans aigreur

sans

[ocr errors]

» satire, et, par cette raison » plus dignes d'amuser que tou» tes celles que la haine, la ja >>lousie ou la causticité ont pro» duites. » On trouve ces petites pièces dans un Recueil de poé sies, en 2 vol. in-12, publié par la Monnaie en 1714. Paris, sous le titre de La Haye.

CAIN, premier fils d'Adam et d'Eve, naquit sur la fin de la première année du monde, et s'adonna à l'agriculture. Jaloux de ce que les offrandes d'Abel son frère étaient acceptées du Seigneur, tandis que les sien

nes en étaient rejetées, il lui ôta la vie l'an du monde 130. (Voy. ABEL.) Déchiré par les remords, tremblant pour sa propre vie, Caïn était prêt à se livrer au désespoir; Dieu daigna le rassurer et le condamna à une vie errante et fugitive sur la terre. Il se retira à l'orient d'Eden, y eut son fils Enoch, dont il donna le nom à une ville qu'il y fit bâtir; ce qui n'est pas difficile à comprendre, vu la nombreuse postérité que leur longue vie donnait aux patriarches. On regarde ordinairement Caïn comme réprouvé; cependant saint Jean Chrysostome croit qu'il a fait pénitence de son fratricide, et qu'il en a obtenu le pardon.

CAINAN, fils d'Enos, père de Malaleel, mourut l'an 2769 avant J.-C., âgé de 910 ans. Il y a un autre CAINAN, fils d'Arphaxad et père de Sala, sur lequel les savants ne sont pas d'accord. Cet Arphaxad ne se trouve pas dans le texte hébreu ni dans la Vulgate (Gen. 12), mais on lit dans la Septante, et dans saint Luc, chap. 3, v. 36. Qui fuit Sale, qui fuit Caïnan, qui fuit Arphaxad. Plusieurs interprètes pensent qu'il n'était point dans les anciens exemplaires des Septantes, qu'il s'y est glissé ensuite par la faute des copistes, et que de là, par une autre faute, il a passé dans le texte de saint Luc, où jusqu'alors il n'avait pas été. C'est le sentiment de Cornelius à Lapide, et du P. Petau. Mirum videri non debet, dit ce dernier, si Caïniani nomen ex LXX corruptis libris in Evangelium Luca redundasse suspicemur. Le P. Poussines, dans un excellent Traité sur la généalogie de J. C., adopte la même opinion, et ajoute: Quis nescit Testamen

tum novum librorum omnium frequentissime fuisse descriptum ? Quod ergo assueti editioni LXX jam mendosa semidocti Græculi ad descriptionem Evangeliorum accederent, restituere, ut ipsis quidem videbatur, omissum apud Lucam nomen non dubitaverunt. Quæ hallucinatio auctoritatis eruditæ auctoritatem habuit, ut in omnes brevi codices vulgaretur, si tamen in omnes. On peut consulter aussi Usserius et le P. Griffet, qui ont publié des Dissertations sur ce sujet.

CAIPHE, grand-prêtre des Juifs après Simon, condamna J.-C. à la mort, fut déposé par Vitellius, et se tua, dit-on, de désespoir. L'évangéliste saint Jean remarque que lors même qu'il prononça le jugement inique contre J.-C., il eut, comme pontife des Juifs, une espèce d'inspiration qui lui fit dire une bien grande et respectable vé rité Expedit vobis ut unus moriatur homo pro populo; paroles dont il était bien loin de comprendre le vrai sens.

:

CAIT-BEI, sultan d'Egypte et de Syrie, originaire de Circassie, était né esclave. Les Mameloucks, d'une commune voix, l'élurent pour leur souverain. Il défit près de Tarse l'armée de Bajazet II, empereur des Turcs, commandée par Querséol son gendre. Cette victoire eut des suites heureuses. Il repoussa Assimbé, qui régnait en Mésopotamie, et qui, s'étant rendu maître de la ville de Bir sur l'Euphrate, faisait des courses bien avant dans la Syrie. Il mit aussi les Arabes sous le joug, et dissipa cette multitude d'esclaves éthiopiens qui, s'étant assemblés en très grand nombre pour détruire les Mameloucks, menaçaient l'Egypte

d'un terrible orage. Les historiens arabes du temps le comblent d'éloges. Mary l'appelle la broderie d'or, la pierre précieuse du collier de la dynastie des Mameloucks Bordjytes. Peu de sultans ont eu en effet un règne aussi long et aussi brillant. Il mourut l'an 1496 et le 29o de son règne.

CAIUS, célèbre entre les auteurs ecclésiastiques, florissait à Rome au siècle, sous le pontificat de Zéphirin et sous l'empire de Caracalla. Il avait été disciple de saint Irénée, ce qui ne l'empêcha pas de rejeter absolument l'opinion des millenaires. Un anonyme, cité par Photius dit positivement que Caïus était prêtre, et qu'il demeurait à Rome. Photius ajoute qu'on tenait encore qu'il avait été même ordonné évêque des nations, pour aller porter la foi dans les pays infidèles, sans avoir aucun peupleni aucun diocèse limité. Caïus eut une fameuse dispute a Rome contre Procle ou Procule, l'un des principaux chefs des Montanistes, et la mit par écrit dans un Dialogue, qui n'est pas venu jusqu'à nous, non plus que ses autres ouvrages. Eusèbe, saint Jérôme, Theodoret, Photius, nous ont conservé quelques fragments de ses ouvrages, dont on doit regretter la perte, si l'on en croit les anciens qui en ont parié.

Il ne faut pas le confondre avec CAïus, macédonien, disciple de saint Paul, converti à Córinthe où il était établi, et où il avait reçu cet apôtre. Il l'accompagna depuis dans ses voyages, eut part à ses persécutions, et fut pris avec Aristarque par les séditieux d'Ephèse, que Démétrius, orfèvre, avait excités contre saint Paul. On croit que c'est ce même Caïus à

qui saint Jean adresse sa troisième Epître, dans laquelle il le loue de la pureté de sa foi, et de la charité qu'il exerce envers ses frères et les étrangers.

CAIUS (saint), originaire de Dalmatie, et parent de l'empe reur Dioclétien, élu pape le 16 décembre 283, après la mort de saint Eutychien, eut à souffrir une cruelle persécution qui dura deux ans, pendant laquelle ce saint pontife ne cessa d'encourager les confesseurs et les martyrs. ger II se tint caché pendant l'orage, non pas qu'il craignît la mort, mais pour être plus à portée d'assister son troupeau. Il mourut le 22 avril 296. Ses souffrancees lui ont mérité le titre de martyr. C'est à l'occasion de ce pape qu'un auteur très connu fait la réflexion suivante: «Que n'eurent point à souffrir, dit-il, les saints pas»teurs de la primitive église ? >> Qu'on se rappelle qu'ils étaient » en butte aux persécutions des » idolâtres; qu'ils avaient conti>>nuellement à lutter contre l'i» gnorance, la stupidité, la jalou» sie, la malice de ceux qu'ils es»sayaient de gagner à J.-C., et » qu'ils partageaient tous les dan»gers auxquels leurs troupeaux » étaient exposés. » C'est ce pape qui ordonna que les clercs passeraient par tous les sept ordres inférieurs de l'Eglise, avant de pouvoir être ordonnés évêques.

>>

[ocr errors]

CAIUS ou KAYE (Jean), né à Norwich en 1510, étudia à Padoue avec succès sous le célèbre Montanus. A son retour en Angleterre, il fut successivement médecin du roi Édouard VI, de la reine Marie, et enfin de la reine Élisabeth. Il fit rebâtir presqu'à ses frais l'ancien college de Gonnevil, à Cambridge, noinmé de

puis ce temps-là le college de Gonnevil et de Caïus. Il y fonda vingt-trois places d'étudiants. Il mourut en 1573, à 63 ans, et fut enterré dans la chapelle de son collége, sous une tombe unie, avec cette seule inscription: Fuit Caïus.Ses sentiments sur la religion ne tenaient qu'à son intérêt; et dans les différentes révolutions qui agitèrent l'Angleterre de son temps, il fut toujours attaché à la secte du prince régnant. On a de lui un grand nombre d'ouvrages. Il suit les principes de Galien et de Montanus son maître. Les meilleurs sont : 1o un Traité de la sueur anglaise, maladie qui nedurait qu'un jour, et qui fit périr beaucoup de mon de en Angleterre en 1551; il est intitulé: De ephemera peste britannica. La meilleure édition est celle de Londres en 1721, in-8°; 2o un livre latin: De l'antiquité de l'université de Cambridge; 3o De Canibus britannicis, Londres, 1570, in-8°, rare; 4° Stirpium historia. Londres, 1570, in-12. Caïus découvrit plusieurs manuscrits inconnus d'Hippocrate et de Gallien, comme le premier livre De Decretis Hippocratis et Platonis; De Pharmacis, d'Hippocrate; des fragments du septième livre de Gallien De usu partium, et du traité De pti

[blocks in formation]

d'un coup de poignard par le gouverneur de la ville d'Artagère. Le meurtrier fut mis à mort, mais Caïus ne fit plus que languir depuis cet accident. Il termina ses jours dans la ville de Lymire en Lycie, n'ayant que 24 ans. Son tempérament était porté aux plaisir, et il ne savait pas combattre cette inclination dangereuse, qui abrégea ses jours. Sa douceur l'avait fait aimer des peuples d'Orient.

CAJADO (Henri), poète latin, né en Portugal, mort à Rome en 1508 d'un excès de vin, a laissé des Eglogues, des Sylves et des Epigrammes. On remarque dans toutes ses productions un tour heureux, du génie, de la facilité, de l'élégance; ses épigrammes ne manquent pas de sel. [La première édition de ses œuvres parut à Bologne sous le titre de Ecloga, et sylvæ, et epigrammata, 1501, in-4°. On les réimprima en 1745 dans le Corpus poetarum lusitanorum.]

CAJETAN (Constantin), abbé bénédictin de Saint-Baronte, au diocèse de Pistoie, né à Syracuse, en 1560, et mort à Rome en 1650 à l'âge de 89 ans, poussait le zèlę pour la gloire de son ordre jusqu'au fanatisme. Il crut qu'il l'illustrerait beaucoup s'il lui donnait tous les grands hommes qu'il pourrait ou du moins ceux qu'il croyait tels. Après avoir mis dans sa liste une partie des saints anciens, il travailla à la grossir des saints modernes. Il commença par saint Ignace de Loyola, le fit bénédictin dans un livre publié à Venise en 1641, in-8°, où il prétend aussi prouver que le livre des Exercices de saint Ignace n'est pas de lui, mais de Cisneros, religieux bénédictin, ce qu'il prouve très mal (Voy. IGNACE.). La con

grégation du Mont-Cassin désavoua Cajetan en 1644. Cajetan ne pouvant faire admettre des jésuites dans son ordre, se tourna du côté des franciscains et des frères prêcheurs; il leur enleva saint François d'Assise et saint Thomas d'Aquin. Le cardinal Cobellucci disait, au sujet de ce voleur de saints, qu'il craignait que Cajetan ne transformât bientôt saint Pierre en bénédictin (Voy. saint BENOÎT.). Il voulut aussi enlever à Thomas A-Kempis la gloire d'avoir fait l'admirable Imitation de Jésus-Christ, et l'attribuer à un moine nommé Gessen. On peut voir combien sa prétention est mal fondée à l'article KEMPIS. Cajetan ne manquait pas d'érudition, il avait fourni à Baronius beaucoup de matériaux pour ses Annales. Le pape Paul V l'appela à Rome et le fit son secrétaire pour les lettres sacrées, et Clément VIII le nomma bibliothécaire du Vatican, fonctions qu'il remplissait encore lorsqu'il mourut.

[ocr errors]

CAJETAN (Octave), jésuite sicilien, habile critique et bon historiographe, mort vers 1600 s'est acquis des droits à la reconnaissance de sa patrie par les ouvrages suivants: 1° Vitæ sanctorum Siculorum. Palerme, 1652, in-fol. Ces vies sont puisées dans des monuments authentiques, tant grecs que latins, et rédigées sur des manuscrits précieux par leur antiquité; 2° Isagoge ad historiam sacram siculam. Palerme, 1707, in-4°, réimprimé dans le tome 10 du Thesaurus antiquitatum de Grævius; 3° Animadversiones in epist. Theodisii Monachi; De Syracusanæ urbis expugnatione, dans la Collection

de Muratori.

CAJETAN. Voy. V10.

CAJOT (dom Jean-Joseph), bénédictin de la congrégation de Saint-Vannes, né à Verdun en 1726, avait de l'érudition. Il la montra dans ses Antiquités de Metz, ou Recherches sur l'origine des Médiomatriciens. Metz, 1760, in-8°. L'ouvrage qui lui a fait le plus de réputation est une critique d'un philosophe célèbre, intitulée les Plagiats de J.-J. Rousseau sur l'éducation, in-12 et in-8°, 1765, Elle est assez mal écrite, mais il y a des recherches, Comme il y maltraite les philosophes, l'un d'entre eux a dit : Que l'auteur de cette critique >> était un chien qui aboyait aux » passants, en rongeant les os de >> Rousseau. » Cette mauvaise plaisanterie n'empêcha pas que dom Cajot ne fût un homme estimable. On a encore de lui: Examen philosophique de la règle de saint Benoit. Avignon, 1768, in-12, et une Histoire critique des coqueluchons. Cologne (Metz), 1762, in-12. Il mourut à Verdun sa patrie, en 1779, âgé de 53 ans.

[ocr errors]

:

+ CAJOT (dom Charles), frère du précédent et né à Verdun le 17 août 1731, entra ainsi que Joseph chez les bénédictins de la congrégation de Saint-Vannes. Il professa la philosophie et la théologie dans les abbayes de SaintVannes et de Saint-Arnould de Metz. On a de lui un ouvrage qui a pour titre Recherches historiques sur l'esprit primitif et les anciens colléges de l'ordre de Saint-Benoit, d'où résultent les droits de la société sur les biens qu'il possède. Paris, 2 vol. in-8°. Cajot veut prouver dans cet ouvrage que les sociétés religieuses et les ordres de Saint-Benoît ne sont point faits pour se livrer uniquement à la contemplation;

et, en remontant aux temps antérieurs, il fait voir que la société de Saint-Benoît particulièrement dirigeait autrefois des écoles d'enseignement gratuit, des séminaires d'où sortaient des évêques et des prêtres, et s'occupait en grande partie du ministère ecclésiastique; que des monastères, des bénédictins, étaient sortis des religieux qui avaient porté dans le Nord la foi et la civilisation; et il en conclut que pour pouvoir jouir des avantages que la société leur a continué depuis ce temps, il faut qu'ils reviennent aussi à leur institution primitive. Dom Charles Cajot a traversé les orages de la révolution, et est mort le 6 décembre 1807. On a de lui quelques autres ouvrages.

2

CALA (Fernand le Scocco, connu sous le nom de), natif de Cosence en Calabre, est auteur d'une Histoire de Souabe, fort rare, qui a pour titre : Istoria de' Suevi nella conquista de' regni di Napoli e di Sicilia per l'imperadore Enrico VI, con la vita del B. Gio Cala, Naples 1660, in- fol. Son but dans cet ouvrage était de flatter la maison de Cala. Il fit naître un saint Jean de Cala, qui n'avait jamais existé. que dans son cerveau, Il persuada que quelques os de la carcasse d'un âne étaient les reliques de son saint imaginaire. Le fourbe impudent appliquait aux prétendues reliques ce vers latin qu'un auteur moderne a cru pouvoir adresser à l'étrange multitude d'académiciens et de savants qui brillent dans ce siècle :

Felices asini quantos meruistis honores!

L'inquisiteur de Rome fit brûler ces indignes restes, et supprima l'ouvrage.

CALABER (Quintus), poète

« PreviousContinue »