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ments pontificaux, vint deman-
der sa fille, offrant une riche
rançon. Agamemnon, amoureux
de la fille, chassa le père indi-
gnement. Le prêtre d'Apollon
s'adressa alors à ce dieu, qui
affligea l'armée grecque d'une
maladie contagieuse. Les Grecs
renvoyèrent Chryseis sur l'avis
du devin Calchas, et la peste
cessa. Le vrai nom de cette fille
était Astynomé.

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CHRYSERUS ou CHRYSORUS
affranchi de l'empereur Marc-
Aurèle, vers l'an 162 de J.-C. Il
est auteur d'un ouvrage qui con-
tient la liste de tous ceux qui
avaient commandé à Rome de-
puis la fondation de cette ville.
Cet Index se trouve parmi les
additions que Scaliger a insé-
rées dans la chronique d'Eusèbe.
CHRYSES, fils de Chriséis et
d'Apollon selon les uns, et d'A-
gamemnon selon les autres. On
lui cacha sa naissance jusqu'au
temps qu'Oreste et Iphigénie se
sauvèrent de la Chersonèse Tau-
rique, avec la statue de Diane,
dans l'île de Sminthe. Chrysès
avait succédé en cette île à son
aïeul maternel dans la charge
de grand-prêtre d'Apollon; et
c'est là qu'ils se reconnurent
tous trois, en causant dans un
festin. Ils s'en retournèrent dans
la Taurique, puis à Mycènes,

pour prendre possession de l'hé-
ritage de leur père.

CHRYSIPPE, fils naturel de
Pélops, roi d'Élide, qui l'ai-
mait extrêmement. Hippodamie
sa femme, craignant qu'un jour
cet enfant ne régnât au préju-
dice des siens propres, le traita
fort mal, et sollicita fortement
ses fils Atrée et Thyeste à le tuer.
Ceux-ci ayant refusé de se prêter
à ce forfait, Hippodamie prit la
résolution de l'égorger elle-mê-
me. S'étant saisie de l'épée de
Laïus (prince étranger détenu
prisonnier dans cette cour ),
pendant qu'il dormait, elle en
perça Chrysippe, et la lui laissa
dans le corps. II vécut encore
assez de temps pour empêcher
qu'on ne soupçonnât les jeunes
princes de ce crime. L'hor-

reur de cet assassinat, la honte
et le dépit de se voir découverte,
poussèrent Hippodamie à se 'pu-
nir elle-même par la mort. D'au-
tres disent qu'elle se réfugia à
Midée, ville de l'Argolide, où
elle mourut.

CHRYSIPPE, philosophestoï-
cien, natif de Solès dans la Cili-
cie, ou de Tarse, selon quelques-
uns, se distingua parmi les dis-
ciples de Cléandre, successeur
de Zénon, par un esprit délié. Il
paraissait si subtil, qu'on disait

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que, si les dieux faisaient usage
» de la logique, ils ne pourraient
» se servir que de celle de Chry-
>>> sippe. » Avec une certaine dose
de génie, il avait encore plus
d'amour-propre. Quelqu'un lui
ayant demandé à qui il confie-
rait son fils, il répondit : « A moi;

car si je savois que quelqu'un
» me surpassât en science, j'irais
» dès ce moment étudier à son
» école.» Diogène Laërce a donné
le catalogue de ses ouvrages,
qui, selon lui, se montait à 311

Traités de dialectique. Il se répétait et se contredisait dans plusieurs, et pillait à tort et à travers ce qu'on avait écrit avant lui. Ce qui fit dire à quelques critiques, que si l'on ôtoit de ses productions ce qui appartenait à autrui, il ne resterait que du papier. Il fut, comme tous les stoïciens, l'apâtre du destin et le défenseur de la liberté, contradiction qu'il est difficile d'accorder. Sa doctrine surplusieurs autres points était abominable. Il approuvait ouvertement les mariages entre un père et sa fille, une mère et son fils. Il voulait qu'on mangeât les cadavres au lieu de les enterrer, Telles étaient les nobles leçons d'un philosophe qui passait pour le plus ferme appui de l'école la plus sévère du paganisme. Il faut néanmoins avouer que l'humeur dogmatisante de la philosophie du jour a été plus loin encore. On a vu un homme, victime des erreurs dominantes, proposer en 1784, dans une ville des PaysBas, par des vues tout autrement philosophico. économiques, de tanner les peaux humaines, d'en faire un cuir utile, d'attendre ou de hâter la mort de ses progéniteurs pour se donner une chaussure de famille. (Voy. le Journ. hist. et litt, 15 sept1784, p. 156. )Chrysippe déslionora sa secte par plusieurs ouvrages plus dignes d'un lieu de débauche que du Portique. AuluGelle rapporte cependant un fragment de son Traité de la Providence, qui lui fait beaucoup plus d'honneur. « Le des» sein de la nature, dit-il, n'a pas »été de soumettre les hommes » aux maladies; un tel dessein » serait indigne de la source de » tous les biens. Mais si du plan

général du monde, tout bien. » ordonné qu'il est, il résulte » quelques inconvénients, c'est » qu'ils se sont rencontrés à la >> suite de l'ouvrage, sans qu'ils » aient été dans le dessein primi>> tif et dans le but de la Provi» dence. » Ce philosophe mourut l'an 207 avant J.-C., ou d'un excès de vin avec ses disciples, ou d'un, excès de rire, en voyant un âne manger des figues dans un bassin d'argent : deux causes de mort bien assorties à la gravité philosophique.

CHRYSIS, prêtresse de Junon à Argos. S'étant endormie, elle laissa prendre le feu aux orne ments sacrés, puis au temple, et fut enfin brûlée elle-même. Cet incendie arriva la neuvième année de la guerre du Péloponèse.

CHRYSOLANUS (Pierre), archevêque de Milan au XIIe siècle, se fit un nom par son savoir et ses vertus. On a de lui, dans Allatius, un Discours adressé à Alexis Comnène, touchant la procession du Saint-Esprit, contre l'erreur des Grecs. [Eristhème a fait le catalogue des ouvrages de Chrysolanus pour la défense de l'Eglise romaine, parmi lesquels on remarque, outre le Traité contre les Grecs, un de la Trinité, des Epitres, des Sermons, etc.]

+CHRYSOLOGUE DE GY(Le père Noël-André), né le6 décem、 bre 1728, entra fort jeune chez les capucins. Ses supérieurs ayant reconnu en lui un goût naturel pourla géographie, l'envoyèrent à Paris, où il suivit les leçons du célèbre astronome Lemonnier. Son assiduité et ses dispositions le mirent bientôt en état de douner des preuves des connaissances qu'il avait acquises. Il dressa des planisphères avec une exactitude qui lui valut l'approbation de l'a

cadémie des sciences. Une Mappemonde de sa composition, projetée sur l'horizon de Paris, passe pour un chef-d'œuvre de correction. Ne se bornant pas à l'étude du globe terrestre sur des cartes, il parcourutdans tous les sens les montagnes des Vosges, du Jura et les Alpes, examinant avec soin tout ce qui pouvait perfectionner la géologie; par ce moyen, il put établir non un système, mais une suite de faits bien constatés, dont il tira les conséquences qui en dérivaient naturellement. Lorsque la révolution vint dé truire les ordres religieux, le P. Chrysologue se retira dans sa famille, et continua de se livrer à ses travaux. Il mourut à Gy le 8 septembre 1808. Outre les planisphères et la mappemonde dont nous avons parlé, on connaît de lui: Théorie de la surface de la terre, ou plutôt, Recherches importantes sur le temps et l'arrangement actuel de la surface de la terre, fondées uniquement sur les faits, sans système et sans hypothèse, Paris, 1806, in-8°. Il conclut que le déluge, tel qu'il est rapporté dans la Genèse, suffit pour expliquer tous les phénomenes géologiques que présente l'histoire naturelle. M. Cuvier, dans son rapport à l'Institut sur cet ouvrage, sans adopter tout-àfait la conclusion du P. Chrysologue, rend aux aperçus de cet auteur le témoignage le plus honorable. Il avait projeté de dres

ser

une Carte géologique des Vosges, du Jura, de la chaîne des Alpes, des bassins de la Saône et du Rhin; les matériaux de cet ouvrage étaient rassemblés, mais il ne l'a point exécuté. Ce sayant religieux était membre de plusieurs académies. On trouve son éloge par M. Weiss, dans le 3°

vol. des Mémoires de la société d'agriculture de la Haute-Saône. CHRYSOLOGUE. V. PIERRE CHRYSOLOGUE.

CHRYSOLORAS (Emmanuel), savant grec du xve siècle, passa en Europe à la demande de l'empereur de Constantinople, pour implorer l'assistance des princes chrétiens contre les Turcs. Il professa ensuite à Pavie et à Padoue la langue grecque, presque entièrement ignorée alors en Italie. L'Italie et les lettres lui durent beaucoup. [En 1413, il accompagna les cardinaux Chalaners et Gabarellas en Allemagne, pour fixer avec l'empereur Sigismond le lieu du concile demandé par ce prince. On choisit la ville de Constance, et Chrysoloras y assista au nom de l'empereur grec.] Il y mourut durant la tenue du concile en 1415, à 47 ans. On a de lui: 1o Grammaire grecque, Ferrare, 1509, in-8°.; 2o un parallèle de l'ancienne et de lanouvelle Rome; 3° des Lettres; 4° des Discours, etc. Jean CHRYSOLORAS, Son neveu et son disciple, soutint la gloire de son oncle, et mourut avant 1427.— Il ne faut pas les confondre avec Démétrius CHRYSOLORAS, autre écrivain grec, qui vivait à peu près dans le même temps, sous le règne de Manuel Paléologue.

CHRYSOSTOME. Voy. JEANCHRYSOSTOME.

+CHUBB (Thomas), déiste anglais, naquit en 1679 à East-Hanham, près de Salisbury. Il fut d'abord apprenti gantier, et ensuite fabricant de chandelles. Mais son goût pour la théologie et la métaphysique lui fit abandonner cette profession. Les premiers livres qui lui tombèrent sous la main étaient malheureusement de nature à l'éga

pa

rer. Il y puisa, sur la Trinité, des idées hétérodoxes, et publia une dissertation intitulée : La Suprématie du Père établie; cet ouvrage, en attirant l'attention des savants, lui fit une réputation et des ennemis, quoiqu'il enveloppât ses opinions; il raît cependant qu'il ne regardait J.-C. que comme un pur homme. On a encore de lui une Collection de traités sur divers sujets, et un Discours sur la raison par rapport à la révélation, où il prétend prouver que la raison suffit en matière de religion, et où il laisse entrevoir qu'il ne croit ni à une providence ni à une vie future. Ce déiste mourut à Salisbury vers 1747.

CHUN YEOU-Yu, c'est-à-dire, maitre du pays de Yu, un des premiers empereurs de la Chine, successeur d'Yao, dont il épousa les deux filles, se montra digne de son prédécesseur en continuant les travaux immenses qu'il avait commencés. Son nom est béni à la Chine. Il mourut l'an 2208 avant l'ère chrétienne, la 48 année de son règne, et la 108o de son âge. L'époque reculée de l'existence de ce souverain laisse bien des incertitudes sur tout ce qu'on dit de lui.

CHURCHILL (Winston de Wootton-Basset), gentilhomme anglais, de la province de Wiltz, descendant d'une ancienne famille, suivit le parti de Charles II, et eut beaucoup à souffrir du parti contraire. Il fut obligé de se retirer à Ashe dans le Devonshire; mais lorsque Charles II fut rétabli sur le trône, fut honoré de divers emplois par le roi, et créé chevalier. La société royale le choisit pour un de ses membres, et il voulut répondre à ce choix par une his

il

toire d'Angleterre, intitulée : Les Dieux de la Bretagne, Londres, 1675, in- fol., en anglais. Elle contient les vies des rois de Bretagne, depuis l'an du monde 2855 jusqu'à l'année de notre ère 1660. On voit qu'elle remonte trop haut pour n'être pas farcie de fables. Il mourut le 26 mars 1688, comblé des bienfaits du roi Jacques II.

CHURCHILL (Jean), fils du précédent, duc et comte de Marlborough, né à Ashe dans le Devonshire en 1650, commença à porter les armes en France sous Turenne. On ne l'appelait dans l'armée que le bel Anglais; mais le Français, dit un historien, jugea que le bel Anglais serait un jour un grand homme. Ses talents militaires éclatèrent dans la guerre de 1701. Il n'était pas comme ces généraux auxquels un ministre donne par écrit le projet d'une campagne; il était alors maître de la cour, du parlement, de la guerre et des finances, plus roi que n'avait été Guillaume, aussi politique que lui, et beaucoup plus grand capitaine. Il avait cette tranquillité de courage au milieu du tumulte, et cette sérénité d'âme dans le péril, premier don de la nature pour le commandement. Guerrier infatigable pendant la campagne, Marlborough devenait un négociateur aussi agissant durant l'hiver : il allait dans toutes les cours susciter des ennemis à la France. Dès qu'il eut le commandement des armées confédérées, il forma d'abord des soldats, et gagna du terrain; prit Venlo, Ruremonde, Liége, et obligea les Français, qui avaient été jusqu'aux portes de Nimègue, de se retirer derrière leurs lignes. Le duc de Bourgo

pas

gue, petit-fils de Louis XIV, que son aïeul avait envoyé contre lui, se vit forcé de revenir à Versailles, sans avoir remporté aucun avantage. La campagne de l'année 1703 ne fut moins glorieuse; il prit Bonn, Hui, Limbourg, se rendit maître du pays entre le Rhin et la Meuse. L'année 1704 fut encore plus funeste à la France. Marlborough, après avoir forcé un détachement de l'armée de Bavière, s'empara de Donawert, passa le Danube, et mit la Bavière à contribution. La bataille d'Hochstet se donna dans le mois d'août de cette année. Le prince Eugène et Marlborough remportèrent une victoire complète, qui ôta 100 lieues de pays aux Français, et du Danube les jeta sur le Rhin. Les vainqueurs y eurent près de 5000 morts et environ 8000 blessés; mais l'armée des vaincus y fut presque entièrement détruite. L'Angleterre érigea à la gloire du général un palais immense qui porte le nom de Blenheim, parce que la bataille d'Hochstet était connue sous ce nom en Allemagne et en Angleterre, une grande partie de l'armée française ayant été faite prisonnière à Blenheim. La qualité de prince de l'empire, que l'empereur lui accorda, fut une nouvelle récompense de sa victoire. Les succès d'Hochstet furent suivis de ceux de Ramillies en 1706, d'Audenarde en 1708, et de Malplaquet en 1709. Marlborough, s'étant trop ouvertement opposé à la paix avec la France, perdit tous ses emplois, fut disgracié, et se retira à Anvers. Le peuple, dit un historien, ne regretta point un citoyen dont l'épée lui devenait inutile et les conseils pernicieux.

Les sages se souvinrent que Marlborough avait été l'ami de Jacques II, au point d'en favoriser les amours pour mademoiselle Churchill sa sœur, et qu'il l'avait trahi plutôt que quitté; qu'il avait perdu la confiance de Guillaume, et avait mérité de la perdre; et qu'enfin, comblé de biens et d'honneurs par la reine Anne, il avait toujours cabalé contre elle. A l'avénement du roi George à la couronne en 1714, il fut rappelé et rétabli dans toutes ses charges. Quelques années avant sa mort, il se déchargea des affaires publiques,et mourut presqu'en enfance, en 1722, âgé de 72 ans, à Windsorlodge. On vitle vainqueur d'Hochstet jouer au petit palet avec ses pages, dans ses dernières années. Guillaume III l'avait peint d'un seul mot, lorsqu'en inourant il conseilla à la princesse Anne de s'en servir comme d'un homme qui avait la tête froide et le cœur chaud. Ses succès ne l'empêchèrent pas de convenir de ses fautes. Il dit à un seigneur français, qui lui faisait compliment sur ses campagnes de Flandre : « Vous » savez ce que c'est que les suc» cès de la guerre; j'ai fait cent >> fautes, et vous en avez fait » cent une. » On raconte quelquelques anecdotes qui semblent prouver qu'il aimait l'argent, et que cette passion influait sur son intégrité. On dit qu'un pauvre demandant un jour l'aumône au célèbre comte Pétersborough, en l'appelant milord Marlborough, le comte donna une guinée au mendiant, en disant : Voilà pour te prouver que co n'est pas là mon nom.

CHURCHILL (Charles), poète satirique anglais, né en 1731 d'un sous-ministre de Westmin

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