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seiller au parlement de Toulouse, né en 1560, mort en 1626, était un savant profond et un bon magistrat. Il a laissé: 1° une Histoire des comtes de Toulouse, avec quelques traités et chroniques

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anciennes concernant le méme sujet, 1623, in-fol.; elle commence en l'an 710 et finit en l'an 1271, lorsque le comté de Toulouse fut réuni à la couronne de France. 2o Des Mémoires de l'histoire du Languedoc, Toulouse, 1633 in-fol., inférieurs à l'histoire de cette province par dom Vaissette, et où ce bénédictin a beaucoup puisé. Catel est le premier qui ait joint à l'histoire les preuves des faits avancés; mais il n'aurait pas dû mettre ces preuves dans le corps de l'ouvrage. Il paraît avoir assez de discernement, et écarte les faits faux ou exagérés.

+CATELINOT, ou CATHELINEAU (Dom Ildefonse) naquit à Paris le 5 mai 1671; il embrassa l'état religieux, et fit profession dans la congrégation des bénédictins de Saint-Maur, à l'abbaye de Saint-Mausin, près de Toul, le 23 mai 1694. Plein de talents, qu'il développa de plus en plus par son amour infatigable pour le travail, il a laissé un grand nombre d'ouvrages qui font honneur à sa personne et à la congrégation dont il était membre. On a de lui: 1o des Tables de la bibliothèque ecclésiastique de Dupin, corrigées et augmentées, 4 vol. in-4°; 2o un Abrégé des commentaires de dom Augustin Calmet, 4 vol. in-4°; 3° des Dissertations critiques, théologiques et historiques, sur l'histoire ecclésiastique de l'abbé Fleury, 3 vol in-4°; 4° Historia litteraria benedictina; in tres partes

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divisa, ab ortu ordinis nostri, ad nostra usque tempora, 3 vol. in-fol.; 5o Parallèle de l'ancien gouvernement avec le nouveau, qu'on veut introduire dans l'ordre bénédictin et de Prémontré, où l'on fait voir que les chapitres généraux ab origine ont été annuels dans les deux ordres, et dès le commencement de leur réforme jusqu'à présent; 6o Annales tum ecclesiastici, tum ro▪ mani, historici, critici, chronologici, typographici, numismatici, litterarii, politici, dogmatici, morales et juris utriusque ab anno proximo Cæsaris Augusti Octavi, primi Romanorum imperatoris, ad annum currentem Ludovici magni nunc feliciter regnantis, opera et studio peritissimorum omnium quotquot feracissima ætas nostra tulit; 7o Une édition des OEuvres d'Alcuin avec des préliminaires latins, des préfaces et des notes, etc., vol. in-fol; 8° Parallèle d'un ancien manuscrit du xxe siècle avec le martyrologe romain, et des notes sur l'un et sur l'autre. Ce manuscrit se trouvait dans l'abbaye de Senones. Enfin un grand nombre de Dissertations sur divers sujets.

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CATELLAN (Jean de ), conseiller au parlement de Toulouse, mort en 1700; à 80 ans, fut un magistrat recommandable par son équité et ses lumières. On a de lui le Recueil des arrêts remarquables du parlement de Toulouse, 1723, 2 vol. in-4°, sur lequel Védel a fait des Observations, 1733, in-4°. Sa famille, une des plus anciennes de cette ville, a produit un grand nombre d'évêques et de magistrats, également distingués,

CATELLAN ( Marie-ClairePriscille-Marguerite de ), de la

même famille que le précédent, naquit à Narbonne en 1662. Son goût pour les lettres l'obligea de fixer sa demeure à Toulouse en 1697. Les mêmes études et les mêmes talents, joints aux liens du sang, l'unirent d'une étroite amitié avec le chevalier de Catellan, secrétaire perpétuel de l'académie des Jeux Floraux. Cette compagnie couronna plus d'une fois les essais poétiques de Mademoiselle de Catellan. Son ouvrage le plus applaudi fut une Ode à la louange de Clémence Isaure: cette ode mérita le prix, et elle obtint peu de temps après des lettres de maîtresse des Jeux Floraux. Cette moderne Corinne mourut dans le château de la Masquère, près de Toulouse, en 1745, dans la 84 année de son âge. L'affabilité, la politesse, la discrétion, la décence, la bonne opinion d'autrui élaient ses qualités distinctives; et ces vertus étaient embellies par une taille avantageuse, par une figure agréable, par les grâ ces de l'imagination et la délicatesse de l'esprit. [ Mlle de Catellan fut la première dame qui obtint le titre de maitresse des Jeux Floraux. ]

CATESBY (Marc), de la société royale de Londres, a publié l'Histoire naturelle de la Caroline, de la Floride et des îles de Bahama, Londres, 1731 et 1743, 2 vol. in-fol, figures enluminées. Les explications sont en anglais et en français.

CATHALAN(Jacques), jésuite, de Rouen, professa, prècha et dirigea avec succès. Ses talents dans ces trois genres firent honneur à sa société. Il était né en 1671, et il mourut en 1757. On a de lui: 1o l'Oraison funèbre de la duchesse d'Orléans, 1723, in

4°; 2° celle de Monseigneur, fils de Louis XIV, in-4°; 3° celle de l'Electeur de Trèves, in-4°. Ces pièces offrent quelques bonnes tirades.

CATHARINUS ou CATHARIN (Ambroise), né en 1487 à Sienne, appelé, avant d'entrer en religion, Lancelot Politi, enseigna le droit, se fit domininicain en 1521, et se distingua au concile de Trente. Il eut l'évêché de Minori en 1547, et l'archevêché de Conza en 1551, et mourut en 1553. On a de lui plusieurs ouvrages mal écrits et sans méthode, mais pleins de choses savantes: et singulières, sur beaucoup de points de théologie. On en a une édition de Lyon, 1542, in-8°, et on les trouve à la suite de ses Enarrationes in Genesim, Rome, 1552, in-fol. Il soutient que J.-C. serait venu, quand même le premier homme n'aurait pas péché. Il prétend encore que la chute des mauvais anges vint de ce qu'ils ne voulurent pas reconnaître le décret de l'Incarnation, ni se résoudre à adorer le Verbe uni à la nature humaine. Il avance dans un traité de la Résurrection, que les enfants morts sans baptême, sont non-seulement exempts de peines, mais qu'ils jouissent même d'une félicité convenable à leur état. Catharinus poussait la liberté de penser jusqu'à la hardiesse, et ne se piquait guère de suivre saint Augustin, saint Thomas et les autres théologiens. Une de ses opinions, qui parut d'abord une des plus libres, qui depuis cependant a toujours été suivie en Sorbonne, est celle sur l'intention extérieure du ministre des sacrements. Il soutint au concile de Trente qu'il n'était pas néces

saire que le ministre eût une in-
tention intérieure de faire une
chose sacrée, mais qu'il suffisait
qu'il voulût administrer exté-
rieurement les sacrements de l'É-
glise, dans les circonstances et
avec la manière qui supposent et
expriment une volonté sérieuse,
quoiqu'il s'en moquât intérieu-
rement. M. Bossuet et d'autres
illustres théologiens ont depuis
embrassé ce sentiment, comme le
plus propre à tranquilliser les
esprits, en leur persuadant que
l'efficace des sacrements est in-
dépendante de la méchanceté ou
de la négligence des hommes.
Catharinus a fait encore
Commentaire sur les Épîtres de
saint Paul, et les autres Epîtres
canoniques, Venise, 1551, in-fol.
On lui attribue aussi un livre ita-
lien, recherché des curieux, inti-
tulé: Rimedio alla pestilente dot-
trina d'Ochino, Rome, 1544, in-8°.

un

+ CATHELINEAU (Jacques),
célèbre Vendéen, dont le nom
sera à jamais écrit dans les fastes
de l'honneur et de la fidélité,
était marchand de laine à Pineu-
mauge près Saint-Florent, lors-
que la révolution éclata. Un
décret de la convention ayant
ordonné une levée de trois cents
mille homme, les Français, et
principalement les provinces de
l'Anjou, du Poitou et de la Bre-
tagne, peu accoutumés alors à
de pareilles ordonnances, firent
hautement éclater leur mécon-
tentement. A Saint-Florent, le
tirage ayant été indiqué pour le
10 août, les jeunes gens
ton s'y rendirent bien détermi-
nés à ne pas obéir; l'infortuné
Louis XVI était mort; une partie
de sa famille dans les fers était à
la veille de subir le même sort;
ia France consternée allait pren-
dre les armes pour repousser la

du can-

paix et la légitimité que les alliés
venaient rétablir; ces jeunes
Vendéens ne crurent point de-
voir prendre les armes pour une
cause si injuste, et se mutinè-
rent; on les menaça, tout fut
inutile; on tira sur eux, ils se
défendirent et eurent le dessus.
Contents de ce premier exploit,
ils se retiraient chez eux, lors-
que Cathelineau ayant appris
leurs demarches, prévit d'avance
le châtiment qui les attendait,
et crut devoir profiter de ce pre-
mier trait de courage pour for-
mer un parti en faveur de la
royauté, dont il ne croyait pas
la cause désespérée. Doué par la
nature d'une éloquence popu-
laire et entraînante, il rassemble
les habitants du village de Saint-
Florent, les harangue avec force
et chaleur, leur fait envisa-
ger la vengeance que la répu-
blique va tirer de leur rébellion
prétendue, leur présente toutes
les contrées voisines se joignant
à eux et formant tout à coup
une ligue formidable, et touche
leur coeur par l'idée qu'ils sont
peut-être destinés à relever le
trône et à réunir les débris dis-
persés de la monarchie. Agé de
34 ans, Cathelineau se met à la
tête des jeunes gens de son pays,
il sonne le tocsin; un village
voisin vient se joindre à lui, et,
fort de cent hommes, il atta-
que un poste militaire, il l'em-
porte, se saisit d'un canon, at-
taque le lendemain la ville de
Chemillé, et s'en empare malgré
deux cents hommes de garnison
qui la défendaient avec trois
pièces d'artillerie. Forts de l'a-
mour de leur Dieu et de leur
roi, ces braves paysans ne crai-
gnent rien; ils s'avancent, le
canon ne les effraie point: sitôt
que la lumière leur annonce une

décharge, ils se jettent à terre pour l'éviter, se relèvent sur-lechamp, courent en avant pendant qu'on recharge les pièces, se baissent encore pendant l'explosion, arrivent sur la batterie, et combattent les canonniers corps à corps. Leur troupe s'étant renforcée, ils attaquèrent Chollet, ville principale du pays, et en chassèrent les républicains. Ils formaient déjà un corps de troupes assez considérable, et resolurent de mettre à leur tête des personnes remarquables de leur contrée; ils allèrent chercher Bonchamp et d'Elbée dans leurs châteaux, les conjurant de se mettre à leur tête. Cathelineau continua toujours d'exercer la plus grande influence; la confiance que tous les paysans lui avaient témoignée ne cessa point lorsqu'il fut en sous-ordre; une parole de Cathelineau était

pour eux un oracle; respecté autant que chéri, il offrait au milieu des camps l'exemple de la piété la plus exemplaire; tous les membres de l'armée le regardaient comme un homme extraordinaire, on voyait en lui quelque chose de surnaturel; il était appelé le saint d'Anjou, et par une confiance bien digne de la foi et de la simplicité de ces bons Vendéens, les soldats se plaçaient, quand ils le pouvaient, auprès de lui dans les combats, pensant qu'on ne pouvait être blessé à côté d'un si saint homme. L'armée vendéenne avait déjà fait bien des progrès, Saumur était pris. Lescure propose de nommer un général en chef, afin de mettre moins de confusion et plus d'unité dans l'exétion de leurs projets ; il proposa Cathelineau, qui fut proclamé l'Uunanimité. Aussi modeste

qu'habile Cathelineau parut très surpris de ce choix, que lui seul n'approuvait pas; mais il ne put se refuser aux instances de l'armée. Il conduisit ses troupes de Saumur à Nantes, qu'il devait attaquer conjointement avec Charrette, qui commandait l'insurrection du Bas-Poitou. L'attaque ayant été mal conçue, les Vendéens tentèrent inutilement pendant tout un jour entier, le 29 juin 1793, de pénétrer dans la ville; ils furent constamment repoussés. Cathelineau, à la tête de ses troupes, se surpassa lui-même en valeur dans cette mémorable journée, et fut malheureusement atteint d'une balle. Porté à Saint-Florent sa patrie, il y mourut de la gangrène, qui avait gagné sa plaie, douze jours après l'assaut de Nantes. Cette mort jeta dans l'armée une consternation générale. Ces héros de la fidélité n'eurent guère ensuite que des revers. Tous les défenseurs de la cause royale ne moururent pas cependant avec Cathelineau; un de ses frères se distingua à la tête d'une petite troupe après le passage de la Loire, et mourut ensuite. Deux autres frères quatre beaux-frères et seize cousins germains de Cathelineau ont aussi arrosé de leur sang les plaines de la Vendée. Sa veuve vivait encore en 1825, retirée dans son village et dans un état d'indigence. Sa situation n'a point changé depuis la restauration. On peut consulter sur ce célèbre Vendéen les Mémoires de madame de la Roche-Jaquelin, et le Voyage dans la Vendée par M. Genoude.

CATHERINE (Sainte), vierge d'Alexandrie, martyrisée, diton, sous Maximin. Au Ixe siècle, on trouva le cadavre d'une fille,

sans corruption au mont Sinaï
en Arabie. Les chrétiens de ce
pays-là, apparemment sur cer-
tains signes, le prirent pour le
corps d'une martyre, et l'idée
générale d'une vierge d'Alexan-
drie qui avait souffert dans cette
contrée, fit croire que c'était le
sien. Ils lui donnèrent le nom
de Catherine, c'est-à-dire, pure
et sans tache, lui rendirent un
culte religieux, et lui firent faire
une légende. Les Latins reçu-
rent cette sainte des Grecs dans
le XIe siècle. On raconte dans son
histoire qu'elle disputa, à l'âge
de 18 ans, contre 50 philosophes
qui furent vaincus. Quoique
cette légende ne mérite aucune
confiance, on n'en doit rien con-
clure contre la réalité de la sainte
qu'on honore sous le nom de
Catherine. Jamais l'Église uni-
verselle n'a invoqué des saints
imaginaires; si les histoires de
quelques-uns ont été rejetées
par les savants, il ne s'ensuit
autre chose, sinon que les vrais
actes ont été défigurés, ou qu'ils
ont péri par les dégâts du temps.
Les recherches de la critique
prouvent précisément que le
Seigneur a des saints dont les
actions ne sont bien connues
que de lui seul; du reste, il a
laissé dans son Église leur mé-
moire, l'idée générale de leurs
vertus, et leur protection puis-
sante titres suffisants pour di
riger l'Église dans le culte qu'elle
leur rend. Voyez RoсH (Saint).
Les disputes avec les philosophes
païens que la légende attribue à
sainte Catherine, et la manière
v.ctorieuse dont on dit qu'elle
les confondit, l'ont fait choisir
pour la patronne des écoles de
philosophie.

CATHERINE de Sienne (Sainte), née en 1347, embrassa, à

TOME IV.

?

l'âge de 20 ans, l'institut des
sœurs de Saint-Dominique. Ses
révélations, son zèle et ses écrits
lui firent un nom célèbre. Elle
réconcilia les Florentins avec
Grégoire XI, pour lors à Avi-
gnon. L'éloquence de la négo-
ciatrice fut si vive, qu'elle en-
gagea le pontife à quitter les
bords du Rhône pour ceux du
Tibre. Elle joua un grand rôle
dans toutes les querelles du
schisme. Elle écrivit de tous
côtés en faveur du pape Urbain,
et mourut en 1380, à 33 ans.
« Cette sainte, dit l'abbé Be-
» rault, reçut de la nature des
» qualités personnelles qui, mal-
>>gré les obstacles de la nais-
»sance et du sexe de la re-
»>traite et de l'aversion sincère
» du siècle, y figurent comme
» nécessairement avec éclat. Une
» âme ardente et sensible, un
» très bel esprit, une imagina-
>>tion prodigieusement vive,
>> beaucoup de caractère, d'éner-
gie et d'élévation, loin de lan-
guir avec sa santé dans le si-
>>lence et le recueillement,
» dans la continuité de l'oraison,
» des veilles, des jeûnes et des
» austérités de tout genre, pri-
>> rent au contraire une activité
» nouvelle dans le zèle tout di-
» vin qui s'y alluma » Sa Lé-
gende en italien, Florence, 1477,
est très rare; celles de 1524, in-
4°, et 1526, in-8° sont rares
aussi. Sa Vie a été écrite par
Jean Pins, Boulogne, 1515, in-
4°. Il y en a une en français par
le P. Jean de Rechac, Paris,
1647, in-12. Quoique dans le
grand nombre de visions et de
révélations qu'on lui attribue,
on ne puisse guère douter qu'il
n'y en ait de véritables, ce se-
rait manquer de jugement et de
critique que de les admettre

>>

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