Essai sur l'abolition de l'assassinat légal appelé la peine de mort: communiqué à la Société jurassienne d'émulation à St.-Imier, le 1er octobre 1861

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V. Michel, 1861 - Capital punishment - 106 pages

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Page 71 - On a dit, il ya long-tems, qu'un homme pendu n'est bon à rien, et que les supplices inventés pour le bien de la société, doivent être utiles à cette société. Il est évident que vingt voleurs vigoureux, condamnés à travailler aux ouvrages publics toute leur vie, servent l'état par leur supplice, et que leur mort ne fait de bien qu'au bourreau que l'on paie pour tuer les hommes en public.
Page 49 - pour œil, dent pour dent, main pour main, pied « pour pied, brûlure pour brûlure, plaie pour « plaie, meurtrissure pour meurtrissure.
Page 85 - L'édifice social du passé reposait sur trois colonnes, le prêtre, le roi, le bourreau. Il ya déjà longtemps qu'une voix a dit : Les dieux s'en vont ! Dernièrement une autre voix s'est élevée et a crié : Les rois s'en vont ! Il est temps maintenant qu'une troisième voix s'élève et dise : Le bourreau s'en va ! Ainsi l'ancienne société sera tombée pierre à pierre; ainsi la providence aura complété l'écroulement du passé.
Page 51 - ... code pénitentiel, tout médicinal, dit saint Augustin, et tout occupé de détruire, non l'homme, mais le péché, afin de préserver le pécheur des peines éternelles qui sont sans remède. Au-dessus de ce code, s'élève et règne le dogme d'une autre vie, où Dieu manifestera sa justice qu'il cache et suspend dans celle-ci; ce dogme, en effet, est l'âme de la politique religieuse, et il s'oppose invinciblement à la précipitation des supplices. J'ai prouvé que si on met la religion dans...
Page 11 - Grève ; et, sur un échafaud qui y sera dressé, tenaillé aux mamelles, bras, cuisses et gras de jambe, sa main droite, tenant en icelle le couteau dont il a commis ledit parricide, brûlée de feu de soufre, et sur les endroits où il sera tenaillé, jeté du plomb fondu, de l'huile bouillante, de la poix résine brûlante, de la cire et soufre fondus ensemble, et ensuite, son corps tiré et démembré à quatre chevaux, et ses membres et corps consumés au feu, réduits en cendres, et ses cendres...
Page 74 - C'est le cas où l'on tue un chien enragé. Dans toute autre occurrence, condamnez le criminel à vivre pour être utile ; qu'il travaille continuellement pour son pays, parce qu'il a nui à son pays. Il faut réparer le dommage, la mort ne répare rien.
Page 74 - On vous soutiendra que s'il a raison, c'est lui qui est le cruel; et que 1s jugo qui condamne à la potence, à la roue, aux flammes, est l'homme indulgent. Vous répondrez, sans doute, qu'il ne s'agit pas ici de discuter quelle est la punition la plus douce, mais la plus utile. Le grand objet, comme nous l'avons dit, est de servir le public; et, sans doute, un homme dévoué pour tous les jours de sa vie à préserver une contrée d'inondation par des digues, ou à creuser des canaux qui facilitent...
Page 66 - La mort d'un citoyen peut être nécessaire en un cas; c'est » lorsque, privé de sa liberté, il a encore des relations et une puissance » qui peuvent troubler la tranquillité de la Nation; quand son existence » peut produire une révolution dans la forme du gouvernement établi. » Ce cas ne peut avoir lieu que lorsqu'une Nation perd ou recouvre sa li» berté, ou dans les temps d'anarchie, lorsque les désordres mêmes tien
Page 40 - Ai-je besoin de rappeler la faillibilité de l'homme, l'incertitude des preuves, les erreurs des jugements? La justice peut retrouver le coupable fugitif, elle ne retrouve pas l'innocent égorgé.
Page 79 - ... inventer le génie de la cruauté dans tous les âges, et qui a toujours manqué son effet. Vous avez fait votre essai : il a été accompagné d'une dévastation incalculable de l'espèce humaine, d'une dégradation affligeante de l'entendement humain; il a été trouvé souvent fatal à l'innocence, fréquemment favorable aux criminels, toujours impuissant pour réprimer le crime. Vous avez à votre gré et sans obstacle poursuivi l'œuvre de la destruction, toujours témoins de la progression...

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