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Institut de Jurisprudence, quai

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Voltaire, no. 2.

Cet Institut a tenu, le 5 pluviôse, sa première séance publique. Le cit. Lamouque, directeur, a commencé par exposer, dans un discours éloquent et précis, les motifs et le but de cet établissement qui manquait à la France, et qui est destiné à former en même tems de sages législateurs, d'habiles jurisconsultes, des notaires instruits et des orateurs discrets.

Les cit. Pérignon, président du conseil, et Perrault, tribun et professeur de législation naturelle, ont tour à tour développé et approfondi ce que le directeur n'avait eu que le

tems d'ébaucher. Ensuite un des élèves de chaque cours a rendu compte des Jeçons données pendant les mois de frimaire et de nivôse. Ces précis, qui s'éloignent également et de la sécheresse et de la diffusion, en donnant la mesure du talent des professeurs et celle des dispositions des élèves, font naitre de hautes espérances pour l'avenir, et présentent un présage assuré du succès d'un établissement qui a offert en si peu de tems une si puissante garantie de son utilité.

Collège de Pharmacie.

Ce collège a tenu, le 19 brumaire, une séance pour la distribution des prix. Le cit. Bouillon-Lagrange a fait lecture du procès-verbal de la séance du cours, et proclamé les noms de ceux qui ont obtenu les prix.

Il a ensuite rendu compte des travaux de la société libre des pharmaciens de Paris, depuis le premier vendémiaire an 9, jusqu'au premier vendémiaire an x, et a fait l'annonce du prix fondé par le préfet du département de la Seine, qui doit être adjugé au commencement de l'an xi, et dont voici le sujet :

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On a lu ensuite plusieurs mémoires : 1.) Des observations sur la température des végétaux, comparée à celle de l'atmosphère, par le cit. Solomé.

2.) Une notice sur les travaux des cit. Bailly, Martin et Delaplanche, par le cit. Moulot.

3.) Un mémoire sur les vins médicinaux, par le cit. Parmentier. 4. Un mémoire sur l'éther phosphorique, par le cit, Boudet.

tion d'une nouvelle 5.), Des observations sur la confecpharmacopée française, par le cit. Châmseru.

6.) Des observations sur le suc et le sirop de groseilles, par le cit. Bour

riat.

7.) Un discours sur l'utilité de la pharmacie, par le cit. Delunel.

8.) Une observation sur l'existence du phosphore dans le sucre, par le cit. Boullay.

La séance a été terminée par la distribution des prix, aux élèves, dans l'ordre suivant:

Chymie, premier prix au cit. JeanAntoine Cluzel, de Tarbes: (HautesPyrénées).

Second prix, au cit. Louis-Michel Martin, de Paris.

Histoire naturelle. Premier prix, au cit. Martin, déjà nommé.

Second prix, au cit. Jean-Pierre Godefroy, de Paris. Botanique. Premier prix n'a été adjugé.

Second prix, au eit. Pierre-Michel Autin, de Villedieu, (Manche). Le collège a accordé une mention honorable pour la chymie, au cit. J. P. Godefroy, ci-dessus nommé.

Société d'Agriculture du département de Seine et Marne.

Cette Société propose pour sujet du prix à décerner, dans la séance publique du 10 vendémiaire an x1, la question suivante :

L'avantage de la navigation de la Marne exige-t-il la conservation ou la destruction des pertuis existans auprès d'une partie des moulins etablis sur le cours de cette rivière ? Dans le premier cas, quels seraient moyens d'en corriger les vices et de prévenir les malheurs qu'ils occasionnent ? Dans le second, quelles seraient les indemnités à accorder, et quel pourrait en étre le mode ?

les

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consommation qui s'en fait dans Paris m'ont déterminé, dès le commenced ment de l'hiver,à ne bruler que du charbon de terre, que je tire de mes mines en Auvergne, département de la HauteLoire et du Puy-de-Dômne. J'en consomme dans mes bureaux, dans ma salle à manger et à la cuisine, au moyen des fourneaux et des grilles, sans aucun inconvénient; mes pièces en sont mieux échauffées, et cet usage me procure une économie considérable dans mes dépenses.

A mon exemple, plusieurs maisons de Paris ont adopté ce combustible fossil pour leur chauffage; des demandes de fourneaux et de grilles m'ont été faites pour l'hiver prochain.

Le cit. Desernod en a fait l'essai dans ses foyers économiques, de sa construction, chez lui, et chez le conseiller d'état Fourcroi, un jour où il s'y trouvait un concours nombreux de personnes instruites, et spécialement plusieurs membres de l'Institut. Le succès en a été aussi satisfaisant que complet.

Enfin, ci;oyen Préfet, un de vos collègues, le Préfet du département de l'Aveyron, vient de substituer au bois, dans ses bureaux et les salles de la préfecture, l'usage du charbon de terre toutes les administrations, de co département suivent son exemple, et s'en trouvent bien.

D'après ces observations, citoyen Préfet, je crois devoir, en bon citoyen, vous proposer d'adopter, pour l'hiver prochain, ce combustible économique pour le chauffage de la préfecture. brables imitateurs dans cette grande Votre exemple aura bientôt d'innomCité.

Pour vous convaincre des faits rapportés ci-dessus, je vous prie de nommer des commissaires, qui seraient chargés de faire la vérification de ces moyens de chauffer, dans des fourneaux, et notamment dans les foyers. inventés par le cit. Desernod, qui ont des grilles propres à la consommation de ce genre de combustible.

J'offre de fournir ce combustible économique, ayant pour cela fait consfruire un magasin immense pour l'approvisionnement de Paris.

Salut respectueux, signé LesEcQ.

Sur le procédé d'enlever les Ta

bleaux peints sur bois.

Parmi les tableaux arrivés de la Lombardie, de Rome, de Florence, de Venise, il n'en était aucuns qui ne fussent couverts de crasse occasionnée par la fumée des cierges et de l'encens, et qui ne tombasseut en écailles. Il fallait donc les réparer; car les apporter pour ne les point voir, autant eût valu les laisser en Italie. Un de ceux qui fixa spécialement l'attention de l'administration du Musée, fut celui. de Raphaël, extrait de l'église des Comtesses, à Foligno. Ce tableau peint sur bois, était dans un tel étát de détérioration, que les commissaires qui le recueillirent, collèrent des papiers en plusieurs endroits du tableau, pour empêcher les écailles qui levaient sur la surface, de se perdre dans le transport. On ne put l'exposer, ainsi que le furent successivement les autres, dans le grand salon. L'administration se détermina donc à le faire réparer;

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elle invita le ministre de l'intérieur à faire suivre, de concert avec elle, celte importante opération, par des commissaires pris dans le sein de l'Institut national; et cette société savante nomina, pour ses commissaires, les cit. Bertholet et Guyton-Morveau, chimistes; les cit. Vincent et Taunay, peintras,

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tion; les commissaires suivirent toutes ses opérations. Voilà le précis de celles que le cit. Vincent a décrites dans le rapport intéressant qu'il a fait à la séance publique de l'Institut national, du 15 nivôse:

Le tableau était fendu, le panneau sur lequel il était peint, vermoulu par le tems, avait quatre centimètres (un pouce et demi) d'épaisseur; il était voilé en deux parties, et présentait une courbe de quatre centimètres (un pouce et demi) dans des endroits, et de cinq (deux pouces) dans d'autres. La première opération était d'applanir ce pa

neau

descendait dans la longueur perpendiet de rapprocher la fente qui culaire d'un mètre cinq décimétres environ (quatre pieds sept pouces et demi), et qui avait d'un décimètre à deux de largeur. Le cit. Hacquin s'empara d'abord de la peinture; il cartonna la surface avec des gazes appliquées avec de la colle de farine et des papiers gris spongieux; ik passa ensuite le tableau sur une table fortement consolidée; il humecta, par le moyen de linges mouillés, le panneau par derrière; il pratiqua, et dans divers sens, des petites tranchées dans l'épaisseur, et it

y

fit entrer des petits coins pour l'empêcher de repreudre sa courbe, qui aurait nui au travail des scies dont nous

allons parler. Le panneau fut effectivement redressé, la fente rapprochée, et les parties de la peinture que cette fente avait éloignées, se rejoignirent. Le cit. Hacquin fixa alors le tableau sur la table, l'arrêta sur les bords avec des bandes de papier, pour que la poussière et les ordures ne se glissas sent pas dessous, et ne nuisissent pas à l'opération en s'y amassant: il barricada le tableau avec des barres de bois fortement attachées à la table, et commença la diminution du panneau. Ce

panneau, comme nous avons dit, avait

quatre centimètres (uu ponce et demi) d'épaisseur : le cit. Hacquin prit deux scies qu'il fit ingénieusement enclaver dans deux barres de bois, et qui ne lui faisaient que trois centimètres de mor

dant. Une de ces scies marchait perpendiculairement, et coupait trois centimètres (un pouce) de bois d'épaisseur, que la deuxième scie, qui marchait horizontalement enlevait. Le paneau rédáit ainsi à un centimètre quatre lignes) d'épaisseur, le restaurateur prit des rabots qui ne levaient que de très-petites parcelles de bois, et qu'il faisait toujours marcher en sens inverse des fils du paneau. Réduit enfin à l'épaisseur d'une feuille de papier, un peu d'humidité et la pointe arrondie

d'une lame de couteau l'enlevèrent

et l'on trouva l'impression à la colle sur laquelle peignit Raphaël. Cette impression s'enleva de même en la mouillant par place, et l'on découvrit enfin l'ébauche de ce peintre immortel. Le cit. Hacquin frotta légèrement cette ébauche avec une étoupe trempée dans l'huile, puis après l'avoir débarrassée des mastics qu'on avait mis, il y a nombre d'années, pour fixer d'ancieunes écailles ; il appliqua sur l'ébauche une couche de blanc de céruse en observant de la poser perpendiculairement avec le pinceau, afin qu'en se séchaut elle conservât des aspérités qui passent gripper les gazes et toiles qui devaient servir de nouveau fond à la peinture. Cette première couche sèche, il en appliqua une seconde plus abondante, dans laquelle il posa ses gazes. Cette seconde couche donnée, comme le tableau avait beaucoup d'inégalités à sa surface, occasionnées par les écailles qui se levaient en tous sens, le cit. Hacquin le rentoila provisoirement à la colle, suivant le cédé usité pour les tableaux craquelés; les écailles s'applanirent; il refixa de nouveau son tableau sur la table, le dégageant des colles dont il s'était servi, et appliqua immédiatement sur la seconde couche de blanc de céruse,

pro

ces

la troisième et dernière, dans laquelle il étendit et imprégna une de toiles d'un seul morceau, que l'administration fait faire en Flandres pour ccs sortes d'opérations, et qui, n'ayant point de coutures, n'ont point l'ia

aux com

convénient de produire des ondulations à la surface du tableau. La troisième impression sèche, le cit. Hacquin tendit son tableau sur chassis, et le remit à l'administration et missaires, qui constatèrent qu'il n'avait éprouvé aucun dommage pendant l'opération, et applaudirent aux soins qu'il avait pris de refixer quelques écailles qui avaient été trouvées dans la caisse, lors de son arrivée.

mière partie du rapport du cit. VinCette opération constitue la precent; elle est purement mécanique :

la seconde concerne la restauration

pittoresque; elle a été exécutée par le cit. Ræser, et couronnée du plus entier succès.

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Ces trois ouvrages paraîtront chez Renouard, sur papier fin, et sur papier Aubin et Delvaux. Le texte sera vélin avec les portraits gravés par St. accompagné de notices faites avec soin, sur les personnages dont il y est question.

Lettres de Cicéron à Atticus, avec des remarques et le texte, de l'édition de Grævius; par Goujon (de la Somme). 6 vol. gr. in-8. Goujon fils.

Bibliothèque commerciale, destinée à répandre les connaissances relatives au commerce, à la navigation, et aux divers établissemens qui ont l'un ou l'autre pour objet, par J. Peuchet. Buisson.

A commencer du premier germinal prochain, il en paraîtra un cahier de 100 pag. in-8. par mois. Le prix de fr. de port. souscription pour l'année est de at fr.

Théâtre d'Agriculture et ménage des champs, d'Olivier de Serres; remis en français moderne, par A. M. Gisors. 3 vol. in-8. de 600 pag. chacun, ornés de planches et de portraits. Chez Meu

rant.

Le premier volume paraitra en Floréal prochain.

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