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INTRODUCTION

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L'importance qu'a prise depuis quelques années la culture des Conifères témoigne assez de l'intérêt que l'on accorde, en général, à cet important groupe, pour expliquer l'apparition du volume que j'offre aujourd'hui au public. Cependant, je l'avoue, le travail qu'il devait coûter m'aurait peut-être effrayé dès l'abord, si je n'avais espéré éviter à beaucoup d'autres les difficultés que j'ai souvent éprouvées, lorsque, cherchant un guide pour me conduire dans cette voie en grande partie nouvelle, je me suis trouvé, à chaque instant, forcé de reconnaître que ce guide si nécessaire n'existait pas.

Ce n'est pas que je prétende que l'on ne trouve aucun traité consacré à l'étude des Conifères; mais ces traités, tous d'ailleurs très-incomplets, sont pour la plupart, écrits en allemand, en anglais ou en latin; dans notre langue, je ne connais, au point où nous en sommes arrivés, que

des notices éparses çà et là, décrivant quelques espèces dont on pourrait, avec beaucoup de temps et de dépenses, finir par former une sorte de monographic; mais quant à cette monographie même, je le répète, elle n'existe pas en français; en langues étrangères, celles qui ont paru laissent beaucoup à désirer.

Quiconque s'est un peu occupé soit d'arboriculture, soit d'horticulture, a plus d'une fois maudit la complication, disons mieux, la confusion des nomenclatures; seule elle est capable de rebuter, non-seulement les amateurs, mais même ceux que leur profession force à en dévorer les inconvénients. Il fallait cependant s'arrêter à l'une d'elles, sauf à y apporter les modifications nécessaires; c'est ce que j'ai fait. J'ai pris l'ouvrage le plus complet que je connusse sur cette matière, le Synopsis Coniferarum du professeur Endlicher, qui a mentionné dans cet ouvrage la presque totalité des espèces décrites avant lui, travail qui exigeait non-seulement des connaissances spéciales, mais qui demandait de plus un homme auquel sa position permît de nombreuses recherches.

Mais le Synopsis d'Endlicher ne pouvait, en quelque sorte, que servir à jalonner la route que je m'étais proposé de parcourir. En effet, le savant professeur se borne assez fréquemment à donner une énumération synonymique de l'espèce dont il s'occupe, sans y ajouter la description, qui peut seule permettre à ceux qui s'adonnent à la culture des Conifères de distinguer une espèce d'une autre. J'ai donc dû visiter les collections, les herbiers, consulter les ouvrages qui ont été écrits sur cette famille, afin de compléter cette fâcheuse lacune. Je me suis même décidé à faire un voyage en Angleterre, cette île que l'on pourrait appeler de nos jours le pays par excellence des Conifères, tant leur culture y prend de développement, afin de pouvoir étudier, com

parer, analyser les espèces dont je trouvais la description dans les ouvrages, et d'être à même de donner au besoin le signalement de celles dont je ne trouvais la trace dans aucun livre. Toutes ces recherches m'ont permis de compléter mon Traité par l'addition, à la suite des espèces anciennement décrites, de celles qui ont paru plus récemment, ainsi que des nombreuses variétés que l'on rencontre aujourd'hui dans le commerce, en les rattachant aux espèces dont elles paraissent issues. Mais je ne tardai pas à reconnaître que les descriptions des botanistes voyageurs, faites sur le terrain où croissent spontanément certaines espèces, offraient quelquefois de notables différences avec ce que j'avais sous les yeux ; je me suis rendu compte de ces variations d'une part, par la différence du milieu dans lequel végètent les individus, de l'autre, par la jeunesse quelquefois réelle, toujours relative, des arbres qui ont servi de base à mes descriptions. Dans ce cas, et lorsque les dissidences n'étaient pas trop tranchées, j'ai modifié les descriptions anciennes, soit en y ajoutant quelques détails, soit en faisant ressortir d'une manière plus nette certains caractères que des observations attentives devaient me faire regarder comme constants; dans d'autres cas, je me suis borné à copier mes prédécesseurs, mais j'ai fait suivre leur travail des remarques que j'ai été à même de faire dans nos cultures ou d'observations propres à attirer l'attention du lecteur sur certaines particularités dignes d'intérêt. On ne devra donc pas s'étonner si les répétitions sont assez fréquentes dans ce livre; j'ai dû préférer la clarté à la brièveté, sous peine de manquer mon but.

Quant à la disposition générale de mon ouvrage, je l'ai divisé en deux parties. La première ét la plus étendue comprend la traduction, ou, pour parler plus exactement, la refonte du Synopsis Coniferarum d'Endlicher; elle est de beaucoup plus considérable que la seconde, qui ne contient

que quelques chapitres qui seront rapidement analysés plus loin.

Comme je viens de l'expliquer, je ne me suis pas borné à traduire Endlicher; je l'ai souvent modifié, mais surtout augmenté par les additions dont j'ai parlé plus haut. En outre, j'ai cru qu'il ne serait pas inutile de faire connaître l'époque d'introduction dans nos cultures de végétaux qui paraissent appelés à y jouer un rôle important. J'ai trouvé les indications nécessaires, pour les espèces anciennement importées, dans divers ouvrages anglais, et particulièrement dans l'Hortus Britannicus de Sweet: quant aux espèces nouvelles, j'ai eu recours aux journaux et aux ouvrages d'horticulture qui paraissent dans différents pays, et aux catalogues des principaux horticulteurs, qui ne manquent guère d'annoncer leurs nouvelles acquisitions peu de temps après qu'ils les ont faites. Il est cependant bien entendu que ces indications, quoique assez exactes, ne sont souvent qu'approximatives.

J'ai également signalé, mais très-sommairement, à la suite de chaque genre, les espèces qui paraissent offrir le plus d'avantage au point de vue de l'ornementation, ou à celui de l'exploitation, et j'ai rappelé les particularités intéressantes qui pouvaient s'y rattacher.

J'ai aussi apporté dans la première division de cet ouvrage des modifications importantes, en y faisant entrer plusieurs genres considérés jusqu'ici comme appartenant à l'ordre des ABIÉTINÉES, et classés par Endlicher à la fin de cet ordre; tels sont les genres Sequoia, Cunninghamia, Arthrotaxis, etc., que l'ensemble des caractères rapproche au contraire des CUPRESSINÉES. Je n'ai pas cru non plus devoir appliquer, ainsi que l'ont fait Endlicher et quelques autres botanistes, le nom générique de Pinus à toutes les

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